Contraste 2, partie 2 – Trip VTT à la découverte de la Thaïlande

Après une première partie de trip aux Philippines, Thomas Lecoq et Fabrice Crouzet nous embarquent sur les sentiers Thaïlandais pour la suite et fin de la saison 2 de « Contraste »…

 


Temps de lecture estimé : 9 minutes – Récit et Photos : Thomas Lecoq


 

 

International Chiang Mai Enduro

Lorsque l’on pense à l’Asie, le VTT n’est pas forcément la première chose qui nous vient à l’esprit. Et pourtant, depuis plusieurs années la pratique du VTT ne cesse de croître dans cette partie du globe et il existe aux quatre coins de l’Asie des fous du trail, des amateurs de monotraces, des adeptes du VTT tel qu’on l’aime aussi chez nous.

Avec le développement de la pratique, des courses d’Enduro se sont créées un peu partout en Asie depuis deux ou trois ans. Sous l’impulsion d’un groupe de plusieurs passionnés, ont été créées les Asian Enduro Series (Coupe d’Asie d’Enduro), un championnat qui regroupe des enduros se déroulant dans plusieurs pays et qui permet de fédérer ces courses entres elles, pour établir un classement et encourager les participants à se déplacer sur d’autres épreuves.

 

 

Nous avons profité de notre séjour à Hong Kong et aux Philippines pour participer à la finale des Asian Enduro Series 2018, qui s’est tenue en Thaïlande à Chiang Mai les 1 et 2 décembre derniers. Lors de cette épreuve, nous sommes allés à la rencontre de l’organisateur et de certains pilotes afin qu’ils partagent avec nous leurs histoires aux travers d’entrevues vidéos de quelques minutes.

Ce voyage a aussi été l’occasion de revoir quelques visages familiers, des amis que nous avions rencontré l’an passé à Hong Kong comme Tomas Leung ou bien notre ami chinois Yangqi. Tous les deux ont choisi la Thaïlande et la course de Chiang Mai parce que l’on peut qualifier cette épreuve d’incontournable pour l’Enduro en Asie !

 

 

Bienvenue dans la capitale du VTT en Asie

Depuis plusieurs années, Chiang Mai en Thaïlande est devenue la capitale du VTT en Asie, et ce n’est pas un hasard si certains l’appellent le « Whistler de l’Asie ».

Chiang Mai est une région touristique du Nord de la Thaïlande où il fait bon vivre. La ville « grouille » car il s’agit de la troisième plus grande ville de Thaïlande (bien que 50 fois moins peuplée que Bangkok) mais on se retrouve très rapidement dans les montagnes, au Nord-Ouest, qui touchent la ville. Dans les rues de Chiang Mai, on découvre quelques maisons traditionnelles en bois, une vie encore typique mais surtout un nombre impressionnant de temples (il y en aurait 350 !) et de moines. Le climat est relativement tempéré par rapport au reste du pays, la région est composée de montagnes relativement hautes (le sommet de la montagne Do Pui se situe à 1600m), abritant elles aussi de nombreux temples bouddhistes et des villages de paysans.

La richesse culturelle, la beauté des paysages et la douceur de vivre attirent chaque année de nombreux touristes. Chiang Mai sert également de porte d’entrée aux voyageurs qui souhaitent partir barouder encore plus au Nord dans les montagnes du triangle d’or.

 

 

Avec l’essor du tourisme, de nombreuses activités se sont développées dont les randonnées à moto qui permettent de circuler d’une montagne à l’autre aux travers de sentiers ou de pistes. En parallèle, se sont aussi développées des activités autour du VTT, et c’est ainsi que de nombreux sentiers initialement utilisés par les villageois dans les montagnes ont été aménagés ou revus pour la pratique du VTT.

 

 

Soutenu par plusieurs expatriés dynamiques, la population locale et les vététistes locaux de plus en plus nombreux, c’est un véritable réseau de sentiers qui s’est créé. La majorité des trails se situent dans le Parc National Doi Suthep et sont orientés Enduro avec quelques pistes plus typées DH. Pour avoir un bon aperçu des trails existants vous pouvez cliquer ici 😉

 

 

Des bons trails, de la bière et des copains

Cette année, l’Asian Enduro Series s’est déroulé en quatre épreuves dont Chiang Mai est la finale, où 190 pilotes se sont donnés rendez-vous. Les meilleurs pilotes d’Asie sont inscrits et on compte une vingtaine de nationalités différentes dont quelques expatriés habitant en Asie. Particularité pour la finale, les organisateurs ont demandé à quelques top pilotes issus des EWS s’ils voulaient participer à la course. L’Américain Cody Kelley accompagné de quelques amis, le britannique Phil Atwil et le Taiwanais Dan Chiang ont répondu présent et pourront en découdre avec les meilleurs pilotes d’Asie.

On laisse la parole à Noa, organisateur de l’épreuve ICE 2018 (International Chiang Mai Enduro 2018) 🙂

 

 

La majorité des pilotes est hébergée au sein du même hôtel, un hôtel dans le lequel on se sent bien, avec une décoration raffinée, une ambiance douce et un accueil qui nous laisse rêveur. Sur les bords de la piscine centrale de l’hôtel, on découvre les vélos des pilotes, de belles montures en général.

 

On s’essaye au jeu des drapeaux qui jonchent les plaques des participants, pas évident de reconnaître toutes les nationalités !

 

 

On commence à faire connaissance avec les riders, le dialogue s’installe, on trinque les premières bières « Chiang ».

 

 

L’épreuve ICE se déroule au total sur quatre jours : les deux premiers jours sont dédiés aux reconnaissances et le week-end à la course. Au total, il y a huit spéciales, avec chaque jour quatre spéciales et une trentaine de kilomètres à parcourir.

 

 

Chaque matin, nous sommes tous soumis au même rituel : nous nous retrouvons sur un parking derrière l’hôtel où des jeepney (bus 4X4 passe-partout locaux) nous attendent. Nous chargeons les vélos dans des remorques, ou sur les porte-vélos dédiés à cet effet et nous montons ensuite dans ces bus locaux qui nous emmènent au sommet de la montagne Do Pui. De là, nous suivrons un parcours au profil descendant avec des liaisons solides qui laisseront parfois des traces chez certains !

 

 

Les sentiers sont situés dans le parc National de Doi Suthet, une forêt tropicale où l’on se sent loin de tout et coupé du monde. Ceci étant, on rencontre parfois des villages accessibles qu’à pied ou en moto, il n’y a pas de routes pour les desservir. Fait amusant, la culture du café est omniprésente dans cette région grâce aux efforts et aux politiques des gouvernements qui ont mis fin à la culture de l’opium (nous ne sommes pas loin du Triangle d’Or).

La culture du café (entre autre) est devenue depuis une vingtaine d’années un substitut de production à l’opium avec lequel les paysans vivent aujourd’hui plutôt bien. On trouve donc dans chaque village des petites échoppes proposant des cafés aux goûts incroyables.

 

 

Les sentiers que nous roulons sont naturels mais magnifiquement maintenus par les riders locaux, qui travaillent aussi avec les paysans locaux pour l’entretien. L’organisateur a bien choisi les chemins en composant un parcours plutôt ludique, sans passage dangereux ou trop engagé afin de ne pénaliser personne. Le niveau est assez hétérogène, et si devant ça roule plutôt fort, derrière certains découvrent encore l’Enduro. Le but est bien sûr que tout le monde se fasse plaisir et que chacun puisse progresser sur un parcours ludique.

 

 

Deux jours de mise en bouche

Les deux premiers jours nous permettent de prendre la température et de rouler « tranquille » sur les parcours. Nous sommes divisés en plusieurs groupes d’environs quinze pilotes avec un guide qui nous accompagne et nous montre les chemins. C’est un régal de poser ses roues dans le Parc National : la forêt est splendide, les paysages magnifiques, les odeurs sont agréables, l’ambiance entre les riders est géniale. Ça soude sévère dans les spéciales sur des sentiers hyper ludiques et dans les liaisons, ça bavarde ! On en prend pleins les yeux, ne perdons pas une miette des paysages et effectuons de nombreux arrêts dans des villages pour déguster le café.

 

 

Le retour à l’hôtel est synonyme de « socialisation » entre les pilotes et on échange autour d’une bonne bière Chiang, sur les sensations de la journée, les paysages rencontrés, la pratique du VTT dans les pays d’origine de chacun. Il faut ensuite se restaurer et découvrir des plats tous autant meilleurs les uns que les autres, raffinés et délicieux.

 

 

La parole aux acteurs locaux

Nous vous présentons au travers de ces quelques courtes vidéos le profil de cinq pilotes qui ont participé à la course. Nous leurs avons posé à tous les mêmes questions : Comment t’appelles tu et d’où viens-tu / C’est comment le VTT dans ton pays ? / Que fais-tu ici ? / Comment dit-on « J’aime le VTT » dans ta langue ?

 

 

Dan


 

Bimal

 

 

Yaw


 

Sam

 

 

Terry

 

 

 

Le week-end en plat de résistance

L’organisateur a divisé les participants en plusieurs catégories : « Elite » puis « Master » A, B et C en fonction de l’âge, une catégorie « Femme » et enfin une catégorie « Junior ».

Les qualifications qui ont eu lieu le vendredi sur une des spéciales ont permis à chacun de s’élancer en fonction de son niveau afin de ne pas être gêné. Les huit spéciales s’enchaînent pendant deux jours, avec avouons-le, un peu de compétition dans l’air et l’envie de bien faire !

 

 

Après deux jours de course, c’est l’Américain Cody Kelley qui s’impose, devant le Taiwanais Dan Chiang et Phil Atwill complète le podium. A la quatrième place, on retrouve un français expatrié en Asie et qui travaille au Vietnam, Florent Poilane.

 

 

Florent n’est pas totalement inconnu en France et en Europe puisqu’il participe à quelques courses des EWS. C’est un pilote qui met du gaz, mais qui est aussi impliqué dans l’organisation des Asian Enduro Series. L’occasion était trop belle, nous avons donc posé quelques questions à Florent qui nous en dit plus sur l’Enduro en Asie.

 

 

Nous avons également passé quelques minutes aux côtés du pilote pro Cody Kelley qui nous livre ses impressions sur son premier séjour en Thaïlande, la qualité des chemins et le niveau général en Asie.

 

 

Pour finir, nous partageons avec vous la vidéo de l’épreuve qui permettra de vous faire une idée plus précise de l’épreuve, et qui pourra vous donner, pourquoi pas, envie de participer l’an prochain.

 

 

 

Pour conclure

L’ICE est une superbe course qui permet de voyager sans prise de tête, à un tarif très raisonnable. L’organisateur propose des packs complets à des tarifs très intéressants (250€), avec l’hébergement en demi-pension pour quatre jours, l’inscription, les navettes pour les reconnaissances et la course.

C’est une épreuve qui vous permettra de découvrir un pays, une culture, des sentiers magiques et des passionnés qui partagent le même amour du VTT que vous. D’autre part, il existe de nombreux guides qui vous permettront de rouler avant ou après la course pour profiter au maximum du lieu et des montagnes qui regorgent de sentiers tous plus funs les uns que les autres.

Alors si vous cherchez une épreuve atypique, dépaysante et facile à vendre « à madame/à monsieur » qui pourra « chiller » à la piscine en attendant que vous reveniez de votre ride, ne cherchez plus. La Thaïlande et l’ICE sont faits pour vous !

 

 

Le mot de la fin de Fabrice Crouzet

« On en parlait régulièrement avec Thomas depuis plusieurs années : l’Asie comme destination VTT.

Ces voyages récents à Hong Kong, en Chine, aux Philippines et en Thaïlande m’ont donné un bel aperçu de l’univers du VTT en Asie.

Que ce soit aux abords d’une mégapole comme Hong Kong, dans les montagnes perdues de la Cordillera aux Philippines ou dans une forêt « raffinée et bouddhiste » de Thaïlande, la passion qui nous anime pour notre sport est la même pour tous et universelle. Les ingrédients que sont le partage, les sensations et la découverte s’appliquent aussi chez des personnes aux cultures complètement différentes des nôtres. Le fait de rouler et de partager de beaux sentiers guidés par des locaux, nous permet de parler un langage commun réduit à sa plus simple expression de plaisir et de sourire.

Chaque pays visité était une terre de contraste, partagée entre buildings et jungle à Hong Kong, modernité et coutumes ancestrales en Chine, excès et simplicité aux Philippines, tourisme et recueillement en Thaïlande. Au milieu de ces contrastes, nous avons toujours trouvé une communauté sympathique de riders impliqués et des sentiers uniques.

Alors n’ayez pas peur du contraste et des différences, ils ne font qu’éveiller notre nature profonde basée sur des « valeurs » communes comme le partage, le jeu, la contemplation. Ces valeurs, qui à mon avis, sont aussi l’essence de notre sport, avaient tout leur sens en Asie.

Les vues sur Hong Kong depuis Lamma Island, les montagnes mystiques autour de Yangshuo, les villages reculés de la Cordillera, les champs de caféiers au milieu de la jungle resteront de précieux moments. La descente interminable du Mont Ugo, les sourires des enfants aux abords des villages, la chaleur suffocante sur le Chi Ma Wan trail sur l’ile de Lantau, la douceur des cafés Thaïlandais qui accompagnait chaque descente sur les pentes de la montagne Do Pui, sont autant de souvenirs qui animent notre envie de voyage. »

 

 

A (re)découvrir, tous les articles et portfolios de la série « Contraste »

 

Saison 1


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Saison 2


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