Connues et déjà plébiscitées par le passé, Specialized renouvelle malgré tout sa gamme de chaussures 2FO, clips comme plates. On s’intéresse ici aux Specialized 2FO Roost Flat que l’on a déjà étrenné un bon paquet de kilomètres depuis leur sortie…
99,90 €
800 g la paire (taille 43)
Taille 43, 2 coloris (noir ou kaki)
Env. 50 h de roulage effectif, 500 km en VTT
Est-ce pertinent ?
Justement, c’est en ça – leur passé – qu’elles peuvent être pertinentes ! À vrai dire, les 2F0 en sont à leur 3e génération. Après une 2e génération déjà réussie, on ose donc espérer qu’elles continuent à se bonifier, se perfectionner et s’optimiser pour ce 3e cru…
En effet, les précédentes offraient déjà une bonne protection du pied, un séchage rapide, un poids assez léger, une semelle rigide ce qu’il faut, du confort, quelques détails pratiques, du grip mais une stabilité et une compatibilité avec les pédales à gros picots qui méritaient de progresser. Et visiblement Specialized a planché là dessus :
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Du coup tout semble prendre la bonne direction pour gagner en stabilité et en polyvalence. Reste maintenant à savoir si ce qui faisait la bonne réputation des anciennes est toujours au rendez-vous…
Est-ce pratique ?!
Pour le savoir, on se penche sur une foule de détails, qui n’en sont d’ailleurs pas tous :
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À commencer par le sizing. Et oui, c’est primordial et pour le coup il est bon, dans la bonne tranche : habituellement je porte du 43, c’est aussi le cas avec les 2FO à l’essai, et ça m’allait à merveille. Elles font le choix de la simplicité, de l’efficacité et de la fiabilité : des lacets. Ici la languette élastique évite qu’ils ne se baladent et ne se défassent, même si cette dernière a perdu son petit pli pour faciliter la préhension, que la version précédente avait, dommage ! Au talon c’est arrondi et rembourré : le maintien et le confort sont toujours bons. Pas de tendon d’Achille entaillé ou irrité par la tige. Mêlant cuir et tissu à un rembourrage hydrophobe : les Specialized 2FO Roost Flat conservent un chaussant confortable tout en offrant une étanchéité supérieure et un séchage rapide : elles prennent moins vite l’eau que les anciennes et le temps de séchage reste intéressant, plus court que ce que l’on a l’habitude de trouver ailleurs.
Ainsi pratique pour ne pas se tromper de taille à l’achat, elles le sont aussi à l’usage et marque un premier point…
Est-ce utile ?!
Maintenant, assurent-elles leur fonction ? Protection, adhérence, rigidité et polyvalence pointent-elles présente ?
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Tout d’abord, revenons à la ToeBox. Renforcée sur l’avant, la protection est belle et bien au rendez-vous. Tant mieux, ça sauve parfois nos orteils des cailloux volants. Et sa largeur parait un poil plus large qu’avant. D’autant mieux pour l’ergonomie et le confort puisque ça respecte la morphologie humaine qui veut qu’un pied soit plus large à la base des orteils qu’au talon. Même si les pieds fins pourraient le regretter, dans mon cas je m’en réjouis ! Reste donc la semelle : toujours rigide ce qu’il faut. Mais cette fois, couplée à un cramponnage retravaillé et une nouvelle gomme, elle gagne en polyvalence… Le bon mix entre rendement, confort et adhérence, même à la marche !
En effet, elles portent désormais bien leur nom « Foot Out Flat Out » puisqu’on peut désormais rouler plein gaz avec n’importe quel type de pédales plates : à gros comme à petits picots. Je les ai roulé sur les Hope F20, les Burgtec MK5, les Nukeproof Horizon et même des vieilles Specialized Bennies, et par tous temps : elles ont à chaque fois convenu et tirer leur épingle du jeu.
On peut pédaler plusieurs heures 2FO Roost aux pieds, grimper des pétards qui mettent parfois à mal le rendement et la stabilité du pied, ou encore rouler tombeau ouvert en descente sans s’en soucier. Elles remplissent parfaitement leur fonction, quelles que soient les conditions !
Quelle durée de vie ?
Avec 500 km au compteur et des kilos de boue, ni la semelle, ni les tissus, ni les lacets, ni la gomme, ni l’assemblage ne montrent un quelconque signe d’usure. En plus, leur construction, où le cuir reprend partiellement ses droits, inspire la robustesse et la longévité.
Donc jusqu’ici rien ne va à l’encontre d’une durée de vie assez longue. Je les vois bien tenir au moins 1 an et demi à mes pieds – soit 5000 km de VTT. Comme bien d’autres bonnes chaussures pour pédales plates l’ont déjà fait – c’est le cas de mes dernières Five Ten Low Impact Pro.
Ce qui peut progresser ?
Si les Specialized 2FO Roost Flat semblent tenir le bon bout et faire un sans faute, on peut tout de même leur trouver à redire. Le diable est dans les détails… Comme on l’a dit, la boucle élastique pour maintenir les lacets a perdu son repli. Pourquoi ?! Il était tellement pratique qu’on le regrette vraiment ici !
Reste après les goûts et les couleurs… Si la couleur kaki du modèle d’essai permet de varier et de sortir de l’habituel noir, il n’en reste pas moins sujet à débat ! Pas facile à accorder à la tenue, tristounet, sale avant l’heure… Certains pourraient donc attendre une couleur plus sympa. Sinon pour le reste, il n’y a rien à jeter. Good job !
Vis-à-vis de la concurrence ?
Jusqu’ici, je reprochais toujours à toutes concurrentes des Five Ten d’avoir un défaut trop marqué pour me convenir tout le temps : un grip max insuffisant lorsque que c’est vraiment défoncé au sol, ou une gomme trop élastique et donc instable aux moments où l’on a besoin de se sentir en confiance, le pied cloué à la pédale, ou encore un sizing trop fin pour être confortables ou pour sentir mon pied bien en appui, à plat.
Dommage… parce beaucoup de modèles concurrents ont de quoi séduire : les Shimano GR9 avec un laçage rapide, une languette et un revêtement qui garde les pieds au secs longtemps, les ancienne 2FO avec un look sympa et capable de sécher très vite, les Ride Concept Hellion avec une semelle bien plate qui procure un appui franc et stable…
Mais, après avoir coché toutes les cases précédentes de l’essai, les chaussures Specialized 2FO Roost Flat se placent évidemment en concurrentes phare des Five Ten. Depuis, je n’ai pas ressorti mes indéboulonnables Five Ten Low Impact Pro. Ni le besoin, ni l’envie se sont fait sentir ! Voici enfin de quoi faire descendre les Five Ten de leur pied d’estal !? Mais pourquoi donc ?!
Tout simplement parce que la gomme Stealth de chez Five Ten a la particularité d’être molle et sensible au froid. Du coup, son rendement au pédalage n’est pas aussi bon et marcher avec par temps froid peut parfois tourner au calvaire. Là où les Specialized 2FO Roost Flat offre un niveau d’adhérence et de stabilité proche avec un rendement supérieur et quelques détails bien pensés. Les Specialized 2FO Roost Flat font donc concurrence directe aux Five Ten Freerider Pro, plus affinées, plus légères et à la semelle moins épaisse que les Low Impact Pro.
Est-ce que ça les vaut ?
Et reste la question du prix ! À 99,90 € la paire, les Specialized 2FO Roost Flat enfoncent le clou puisque son prix est inférieur à la plupart de ses concurrentes et 40 € de moins que sa concurrente directe chez Five Ten… C’est pourquoi elles deviennent notre nouvelle référence en matière de chaussures pour les pédales plates.
Surtout qu’elles peuvent durer plusieurs années sans broncher. Un investissement qu’on ne regrettera pas. On table sur du bon ! Cette 3e génération de 2FO est enfin la bonne !