Ce que l’on retient des mondiaux de VTT sur neige ?!

L’UCI l’avait rendu public en novembre dernier, l’UCI s’est donc exécutée, en tenant les premiers championnats du Monde de VTT sur neige à Châtel (74). Une épreuve qui s’aborde forcément dans le contexte de controverse qu’il suscite, et dont on fait état de manière synthétique, sur FullAttack.

À la base, piloter un VTT sur neige, c’est une expérience particulière. Ceux qui ont déjà, comme bon nombre sur FullAttack, participé à la Mégavalanche de l’Alpe d’Huez ou à la Mountain Of Hell des 2 Alpes, en ont une idée. Ou bien les quelques privilégiés qui parfois, peuvent accéder aux domaines habituellement skiables pour quelques minutes d’exception, à deux roues. On ne peut pas nier que les vitesses atteintes et les grands travers que ça peut procurer sont en rien comparables à ce qu’il est possible d’atteindre sur terre. Des instants particuliers qui resteront, quoi qu’il en soit, très certainement, quelque chose de rare, et exceptionnel.

Comme les premiers championnats du monde de VTT sur neige, qui se tenaient ce week-end à Châtel ?! La question est posée. Une semaine avant, les championnats de France de la même pratique, se tenaient non loin, aux Gets, de manière plus confidentielle. Et si les frances avaient déjà eu lieu par le passé, c’était une première au niveau international. C’est d’ailleurs ce qui, au mieux, en fait sourire certains, au pire, créé une polémique dont on se passerait volontiers. Depuis la publication des règles UCI 2024 fin novembre dernier, c’est officiel : l’UCI entend attribuer des titres de champions du monde de VTT sur neige. Elle entend donc mobiliser des moyens sur cette pratique en particulier. Une initiative qui vient forcément percuter plusieurs faits marquants de l’actualité du moment.

À l’heure, notamment, où l’avenir de l’Enduro est en question. L’enduro, la discipline gravity de masse par excellence. Celle qui a en son sein même l’ADN de la course PRO/AM. Attribuer des titres mondiaux et sortir une discipline hors sol alors que l’EDR attend encore ses mondiaux et son maillot irisé officiels ?! À l’heure où la question de la sécurité en Coupe du Monde de Descente se pose. Où le cahier des charges tient en quelques lignes pour l’intégrité des meilleurs athlètes du monde – les stars de la discipline – tandis que ces mondiaux sur neige ont visiblement mis à profit une part du savoir faire du monde du ski et ses beaux filets rouges ?! À l’heure où le climat change, où la neige se fait de plus en plus rare, où les images même de ces mondiaux permettent de voir des versants entiers où l’on aurait pu rouler, crampons en pleine terre, en plein mois de février ?! À l’heure où la conjoncture n’est pas hyperfavorable pour les athlètes, à qui l’on demande donc de faire des choix, se positionner vs une pratique alors qu’on leur souhaiterait de pouvoir s’inscrire paisiblement dans la préparation d’une saison 2024 vertueuse à tout point de vue ?!

Difficile de parler de ces premiers mondiaux de VTT sur neige sans évoquer ce contexte. Impossible, même. Ce n’est, de toute façon, pas l’intention de la maison. Rapporter au contexte, c’est justement une des bases du journalisme, auquel on tient, chez FullAttack. Un contexte donc, duquel on tire d’abord une allusion au règlement de cet évènement. Pneus cloutés/vissés autorisés – raison pour laquelle certains roulent aussi avec des garde-boue arrière, histoire de sauver l’intégrité de leurs vêtements… voir plus, en cas d’affinité trop prononcée avec la roue arrière ! Deux disciplines au programme, ensuite. Un super-G en individuel, contre la montre, aux grandes courbes où finalement, les grands travers si beaux pour les réseaux, ne sont pas forcément compatibles avec le chrono. Et un Dual Slalom aux courbes plus serrées, en confrontation et élimination directe, sur deux manches.

Côté performances et résultats, à noter que deux des athlètes les plus en vue du week-end ne sont pas inconnus sur FullAttack, en matière de prestations sur neige. Preuve s’il en est, que rouler dans ces conditions ne s’improvise pas. Chez les filles, on ne compte plus les participations et succès de Morgane Such sur la Méga et la Mountain Of Hell. À Chatel, elle s’empare du maillot de Championne du Monde de Super-G, et seule Lisa Baumann la devance en finale du Dual Slalom. Veronika Widmann s’interpose entre la Française et la Suissesse en super-G, et Morgane Charre complète le podium en Dual Slalom. Chez les garçons, Pierre Thevenard n’en est quant à lui pas à son coup d’essai sur les pistes de Châtel. Ça fait un petit moment maintenant qu’on sait sur FullAttack, qu’il s’y entraîne avec ses projets de records de vitesse, y compris sur neige. Au point d’avoir été le grand favori de ces mondiaux ?  Quoi qu’il en soit, un favori qui tient son rang, en s’imposant sur les deux épreuves. Il devance Henry Kerr et Vincent Tupin en Super-G – Dylan Levesque et Danny Hart sont au pied du podium – tandis qu’il bat Vincent Tupin dans un duel des locaux en finale du Dual Slalom – Henry Kerr bat Danny Hart pour la troisième médaille…

Super G Homme

FullAttack-Breve-Competition-Mondiaux-VTT-Sur-Neige-2024-Super-G-Homme

Super G Femme

FullAttack-Breve-Competition-Mondiaux-VTT-Sur-Neige-2024-Super-G-Femme

Dual Slalom Homme

FullAttack-Breve-Competition-Mondiaux-VTT-Sur-Neige-2024-Dual-Slalom-Homme

Dual Slalom Femme

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Rédac'Chef Adjoint
  1. Waouh! Un sacré retour en arrière question spectacle, on se croirait revenir dans les années 90 avec des descentes sur de long bouts de piste 4×4 et des plateaux 60 dents. Pas beaucoup d’intérêt. Peut être que l’UCI a tenté de se faire pardonner vis à vis de Châtel pour avoir foirer l’organisation de l’EDR de l’an dernier (ils avaient même oublier les médailles pour le podium parait il?). Une seule manche par an? Enfin y’a un truc qui m’échappe. Il vaudrait mieux que l’UCI reprenne les transmissions TV des coupes de DH plutôt que faire ce genre de niaiserie. Parce que là, y’a pu Redbull, y’a pu Discovery, y’a pu rien. Désolé pour le coup de gueule, mais je pense que les commentaires ouverts à tous sont aussi un moyen d’opinion du public.

    1. Coup de gueule certes, mais justifié et sans manque de respect aparent, il a donc tout à fait sa place. Les commentaires sont là pour ça 😉

  2. Tout est déjà dit mais le coup de gueule est valable… la sécurité mise à mal en DH, l’état morose du EDR qui finit relégué en parent pauvre des manches E-EDR, perdant au passage son statut de coupe enduro mondiale (EWS : 3 continents, EDR : Europe only), une visibilité et une accessibilité média de plus en plus restreinte… Depuis que l’UCI est aux commandes, de mon point de vue de spectateur j’ai du mal à voir les points positifs.

    J’aurais bien mis ce recul de l’investissement sur le dos du XCO et de la route (année Olympique oblige, on coupe les budgets et on replace là où ça brasse de la monnaie), mais SURBRIZE, pouf, l’UCI te sort ÇA de son haut de forme visiblement claqué au sol : une coupe du monde de vélo sur neige avec un championnat et un budget dédié.

    En 2024. Quand ça fait 15 ans qu’on parle de réchauffement climatique et d’obligation pour les stations de sortir du « tout neige » sous peine de mort imminente.
    Ça. n’a. aucun. sens.
    A première vue je m’étais dit que ça pourrait, éventuellement, montrer aux dirigeants des stations qu’il pourraient ouvrir leurs pistes de ski aux vélos en hiver et donc élargir une offre et amorcer une transition dans leur développement, mais
    1-ils ne le feront pas sur la neige, question de sécurité et
    2- c’est quoi l’intérêt de focaliser sur des versants enneigés quand le reste du domaine est roulable ? La rentabilité ? (j’ai un avis) Préserver des beaux sièges tout blancs pour les skieurs qui veulent pas salir leur belle combi Fusalp à 1000 balles ? (j’ai un avis aussi, si vous vous demandez)

    Comme le commentaire de Seb plus haut, voilà c’est un coup de gueule. Ça fera pas avancer les choses compte tenu que je ne suis qu’un spectateur parmi tant d’autres. Mais LUTAIN que ça me gave de voir, depuis des années, ces choix faits par cet UCI censé représenter le sport de haut niveau.

      1. Yes j’en ai vu un récap rapide, pas encore pris le temps de lire l’intégralité du rapport mais merci en tous cas !

        J’avais vu notamment que des stations comme Font Romeu dans les Pyrénées comptaient encore sur un nombre constant de skieurs jusqu’en 2047, un WTF total au vu de la sécheresse locale et de ce qui nous attend encore.
        Mais c’est réducteur forcément, le sujet est vaste et ça se discute pas sur un coin de table de fullattack 🙂

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