Val di Sole 2022 – Plans sans accrocs pour Myriam Nicole & Loris Vergier ?!

Ça y est ! La saison 2022 de Coupe du Monde de Descente est terminée. Dernier coup d’oeil dans le rétro avec les courbes et stats Entre les Chiffres de Val di Sole sur FullAttack. L’occasion d’illustrer la franche domination de Myriam Nicole et Loris Vergier qui, une fois n’est pas coutume, affichent des prestations similaires. Clairement, il fallait dominer, et savoir le faire sur la durée à Val di Sole. Plus facile à dire, qu’à faire, surtout ici !

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Comme sur des roulettes…

L’expression comme sur des roulettes a une part d’ironie en elle quand on connait l’état de la piste de Val di Sole cette saison ! Pourtant, malgré les monstres trous qui s’y sont formés, le plan de Loris Vergier semble bien s’être déroulé comme sur des roulettes. Pour saisir le propos, il faut remonter au tout début de semaine, lorsque le pilote Trek disait être à Val di Sole avec une idée en tête : ne pas subir la fin de parcours comme l’an passé, aux mondiaux. Il y avait fait un très bon début de course, avant de s’effondrer sur la fin, et se faire siffler la médaille, voir mieux. En 2021, Loris Vergier était en tête à l’issue du 2e secteur, avant de perdre gros en bas. Pas question de refaire la même. Compris ?!

Sur le papier, c’est évidement plus facile à dire, qu’à faire. Et c’est là tout le succès de Loris Vergier cette année à Val di Sole. Il suffit de regarder le profil des courbes ci-dessus pour s’en convaincre ! Loris occupe la tête, comme l’an passé, à l’issue du deuxième intermédiaire. Mais cette fois-ci, personne n’est parvenu à lui reprendre du temps jusque là. Mieux, la tendance se poursuit durant le troisième secteur. Celui des monstres pierriers de Val di Sole qui, cette année, faisaient passer les meilleurs vélos de Descente de la planète pour de vulgaires 100 mm sur les premiers cailloux venus…

Pour autant, le run de Loris Vergier n’est pas parfait au sens où, à deux reprises, la concurrence démontre qu’on pouvait être très légèrement plus vite. C’est d’abord le cas d’Andreas Kolb – secteur 4 – qui reprend seize petits centièmes à Loris Vergier. Ça ne parait rien dit comme ça, mais ça suffit à l’Autrichien pour se hisser à la deuxième place. Celle qu’il occupe sur le podium final de la course. C’est ensuite le cas d’Oliver Zwar dans le tout dernier secteur, lui aussi pour une poignée de centièmes – sept plus précisément.

Sur le papier donc, le meilleur temps absolu chez les élites tournait 2/3 dixièmes de secondes plus vite que la gagne de Loris Vergier ce samedi… Autant dire rien, tant c’est infime face aux trois secondes pleines avec lesquelles Loris Vergier signe sa deuxième victoire en Coupe du Monde de la saison ! D’autant qu’à ces deux exceptions près, on l’a dit et on conclut là-dessus : le run final de Loris Vergier remplit l’objectif, celui de faire un bas de piste solide. C’est le cas, puisque globalement, Loris Vergier a fait plonger tout le monde, du début à la fin, ce week-end à Val di Sole. Magistral !

Retour en grâce !

Magistral aussi, le retour en grâce de Myriam Nicole lors de cette finale de la Coupe du Monde de Descente 2022 à Val di Sole. D’abord, parce que cette fois, elle a sû échapper à la crevaison des qualifications qui l’a forcé à partir tôt en finale, alors que les intermédiaires étaient au vert. Ensuite et surtout, parce dans son run de course ici, Myriam a montré tout ce qui lui avait manqué la semaine passée aux Gets : détermination, engagement, confiance face au risque… Et ce, sur une piste bien, bien, bien plus dangereuse. Chapeau !

Tout ça, c’est clairement visible, ici aussi, via le profil des courbes qui, sans exception ou presque, ne fait que plonger jusqu’à l’issue du secteur 4/5. Seule Jesse Blewitt, que l’on sait sa peur et capable d’engager de gros passages, se permet de reprendre du temps à Myriam dans le quatrième secteur, truffé de racines, rochers et virages étriqués dans la pente. Un secteur qui aurait aussi pu jouer un rôle clé dans l’attribution du général…

Toujours diminuée par son épaule convalescente, Camille Balanche a eu le courage de s’aligner au départ de la course, et l’intelligence dans la gestion de sa course pour empocher les points nécessaires à la conquête de la Coupe du Monde de Descente 2022. Les courbes et le temps perdu dans ce quatrième secteur illustrent néanmoins à quel point la tâche a été difficile, et le point de rupture, forcément très proche. C’est là, dans ces conditions, que la Suissesse perd le fil face à Jesse Blewitt, et sort du top 4 qui lui aurait assuré quelques minutes de stress en moins en attendant l’issue de la course.

Qu’importe, l’issue de la saison, et les émotions sont belles. Elles rendent totalement anecdotiques le dernier secteur de course où l’ensemble du plateau ou presque, se permet de reprendre une seconde à Myriam Nicole… Mis à part Eleonora Farina qui grapille une place, le couteau entre les dents, à domicile, après avoir chuté devant son public, sur le dernier sprint, c’est un peu comme si la course, et la saison, s’étaient déjà un peu terminées au dernier inter’. Et on peut le comprendre, tant atteindre le dernier saut, et les derniers virages toujours glissants mais lisses, peuvent constituer un soulagement sur cette terrible piste…