On le relayait au moment de sa présentation, le Schwalbe Hans Dampf évolue pour 2019… Et certaines questions restaient en suspend à son sujet. Réponse à travers cette fiche de test Endurotribe.
[cbtabs][cbtab title= »Prix »]62,90€ – version Super Gravity Soft[/cbtab][cbtab title= »Poids »]1140g, mesuré, version 29×2.35 Super Gravity[/cbtab][cbtab title= »Dimensions »]Dispo en 26/27,5/29×2.35 – 27,5/29×2.60 – 27,5×2.8 pouces / Supergravity ou TLE[/cbtab][cbtab title= »Lien »]https://www.schwalbe.com/fr/offroad-reader/hans-dampf.html[/cbtab][cbtab title= »Éléments d’essai »]En 27.5×2.35 et 29×2.35 pouces, Supergravity, Addix Soft, entraînement, recos partielles et course de la Megavalanche, avec et sans Cushcore, avec et sans préventif, jantes de 25 et 30mm.[/cbtab][/cbtabs]
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Est-ce pertinent ?
Dans la conception d’un pneu, gommes, carcasses et profils entrent en jeu… Et l’un, l’autre ou une combinaison peut jouer au moment de faire évoluer un modèle existant.
Pour le Schwalbe Hans Dampf, ce sont les gommes – la centrale plus dure qu’à l’extérieur – et le dessin des crampons qui évoluent. L’infographie de la marque est très claire pour saisir ses intentions.
On comprend entre les lignes – de crampons – que l’objectif n’est pas d’offrir un nouveau pneu, mais bien de rester dans la philosophie du modèle – le Schwalbe Hans Dampf – tel que la marque l’a positionné, et tel qu’on le connait : rond et polyvalent… Une initiative assumée, claire et détaillée, qui permet de juger, point par point, sa pertinence.
Est-ce pratique ?
Historiquement, le Schwalbe Hans Dampf est un pneu qui trouve surtout sa place à l’arrière sur nos montures All Mountain & Enduro. Et sans surprise, c’est toujours la préconisation que l’on peut en faire pour les pratiques qui nous sont chères. Son profil reste rond. Son usage à l’avant doit rester limité aux pratiques XC, Marathon et Trail sous certaines conditions, où l’on sollicite moins le pneu sur l’angle.
En matière de section, le nouveau profil des crampons latéraux ne provoque pas de mauvaise surprise. L’encombrement global du pneu reste très fidèle à celui de la précédente version. Ici, le 2.35 Schwalbe ne parait pas sur-dimensionné. Le ballon est de 59mm de largeur de flanc à flanc sur jante de 30mm en 29 pouces, à 2 bars de pression. Compter 62mm hors tout, crampons latéraux compris. Pour le reste, dont le montage, pas de difficulté particulière. Les dimensions et la prise à l’étanchéité semblent constantes dans le temps.
Est-ce utile ?
Dans les faits, j’ai pu mettre à l’épreuve la plupart des propos tenus par la marque au sujet du profil. Ils me paraissent exacts. Au pédalage lors de la Mega, il m’a permis de tenir un bon train, et de doubler à la giclette dans les coups de culs. Il ne m’a pas collé, malgré les gommes globalement tendres et des pressions relativement faibles.
J’ai mesuré dans deux circonstances précises, que le nouveau Schwalbe Hans Dampf progresse effectivement dans sa prise d’angle. En dévers, la roue arrière n’a plus tendance à chasser/osciller vers le bas, rebondissant sur la déformation de ses crampons. La ligne est mieux tenue, de manière plus stable et constante. Même effet bénéfique dans les courbes à plat, où il tient mieux, et où il décroche plus progressivement.
La polyvalence du pneu me semble respectée. De haut en bas du parcours de la Mega, tout comme sur mes terres habituelles et variées, je ne trouve pas de situation où le pneu se démarque par son comportement. C’était un peu le cas sur sol très durs (terre tassée, roche, racines…) par le passé, où les crampons semblaient parfois, soudainement, dépassés.
Au freinage, la promesse que le pneu participe à l’effet ralentisseur est vérifiée. Du moins, il ne dépare pas du couple formé avec l’excellent et très accrocheur Magic Mary à l’avant. C’est bon signe, et une épreuve exigeante en la matière comme la Mega – glacier, pente, nombreux imprévus… – m’en convainc. Jamais je ne me suis retrouvé à faire déraper le pneu avant dans l’urgence.
Quelle durée de vie ?
Seul argument sur lequel je suis plus mesuré : la durée de vie. Elle est peut-être supérieure au modèle précédent. Les crampons plus gros y participent peut-être, effectivement… Mais elle s’avère tout de même relativement limitée avec cet ensemble de gommes Addix Soft, monté à l’arrière.
Si les crampons centraux tiennent bien le choc, la gomme tendre des crampons latéraux semble s’user plus vite. Heureusement, elle se dégrade en très petits copeaux, donc les crampons s’usent progressivement, mais ça a tendance à rendre les crampons plus flexibles, et moins efficaces. Il y a pire encore sur le marché…
Mais c’est tout de même assez exclusif et restreint dans le temps, surtout en compétition, il faut le préciser. Heureusement, le profil du pneu est totalement symétrique. Pour gagner un peu en longévité, on peut retourner le pneu et ainsi user l’autre face des crampons. Ça reste une astuce limitée.
Ce qui peut progresser ?
Le Schwalbe Hans Dampf millésime 2019 évolue dans le bon sens par rapport à son prédécesseur, en matière de comportement plus fidèle, prévisible, sain. Il reste un pneu rond, facile à faire chasser latéralement au freinage pour placer le vélo et descendre sur l’angle. Il en faut sur le marché, pour satisfaire certains styles. C’est son cas. Et en étant plus prévisible, il (re)trouvera son public.
Finalement, c’est bien son usure rapide en gommes Addix Soft qui pèche un peu. Je ne saurais présumer de l’adhérence d’une version Super Gravity dans une gomme plus dure, mais je serais curieux d’expérimenter pour cerner si une telle version serait plus à propos. Pour l’heure, c’est l’envie qui me vient pour voir si le ratio adhérence/longévité peut progresser un peu.
La concurrence ?
Au sein de la gamme, le Schwalbe Hans Dampf reste le pneu arrière Enduro le plus polyvalent par excellence, meilleur compromis que ses exclusifs collègues Rock Razor – semi-slick très lisse – et Magic Mary – très cramponnés qui pédalent forcément moins bien. C’est donc assez clair ainsi : chez Schwalbe, un pneu arrière Enduro est rond, il en est ainsi.
La concurrence actuelle peut répondre aux autres attentes en la matière. Je pense notamment au Maxxis Agressor, concurrent très direct du Schwalbe Hans Dampf. Le profil du Taïwannais est justement plus carré, ses crampons latéraux étant plus élevés. Globalement, ses crampons paraissent légèrement plus rigides et proéminents. Ils me semblent égaler le niveau d’adhérence du Schwalbe Hans Dampf. La gomme plus dure s’use par abrasion fine, les crampons s’arrondissant sans perdre de copeaux. Les performances au pédalage sont concurrentielles…
Est-ce que ça les vaut ?
Avant possible réduction, le Schwalbe Hans Dampf, dans sa version Super Gravity Addix Soft est proposé à près de 60€. À une poignée d’euros près, un tarif qui le place dans la même fourchette de prix que les Michelins Wild Enduro et Maxxis en Double Down avec lesquels il constitue la référence du moment et le haut du panier.
À ce prix là, la prestation doit être précisément en accord avec ce que l’on attend du pneu. Ceux qui, parmi les marques leaders et références du marché, veulent un pneu arrière rond et très polyvalent peuvent y aller. C’est là-dessus que le Schwalbe Hans Dampf se démarque, et a ses arguments.
Ceux qui veulent un pneu qui a une très bonne adhérence de par sa gomme sans être collé au pédalage aussi. Dans tous les cas, à ce prix, ces performances restent précieuses, et comme toute chose de ce calibre, toujours un peu trop éphémères.