SRAM Eagle 70 & 90 : le très attendu SRAM T-Type mécanique en 6 questions ! 

C’est LA grosse annonce de ce mois de mars 2025 : le SRAM T-Type Full Mount mécanique sort enfin ! Deux ans quasi-jour pour jour après que ces technologies aient été présentées, affublées de solutions électroniques et sans fil, la marque officialise la commercialisation des transmissions SRAM Eagle 90 & 70, premières versions à câble de ce fameux système qui se passe de patte de dérailleur et promet des passages de vitesse sous charge de haute volée… Ok, mais passé l’effet d’annonce, plusieurs questions se posent. On y répond, sur FullAttack !

Dans quel contexte ça s’inscrit ?

Souvenez-vous ! Il y a quelques années, SRAM a mis un sacré coup de pied dans la fourmilière des transmissions VTT : en enterrant le dérailleur avant, en poussant le nombre de pignon à la hausse, puis en généralisant l’usage de transmission électronique et sans fil sur le segment haut de gamme. À ce sujet d’ailleurs, les plus attentifs d’entre nous auront remarqué qu’à certaines occasions, je ne me suis pas privé de dire le fond de ma pensée. La plupart des innovations portées par la marque ont du sens, et la place clairement en tête des forces motrices du marché et de son progrès. Merci pour cette vision. 

Mais en matière d’électronique, je reste encore aujourd’hui circonspect. Certes, il y a cette facilité de montage, ce débrayage salutaire et cette précision du changement de rapports que le Eagle AXS apporte… Mais je ne peux m’empêcher de penser que ça ne vaut pas les 400€ à débourser – a minima – pour s’offrir un dérailleur dont l’équivalent mécanique valait 80€ quelque temps auparavant. Trop cher pour ce que c’est… Il n’empêche que depuis, SRAM a clairement enfoncé le clou avec ses transmission T-Type Full Mount. J’invite forcément les plus curieux à lire la présentation complète de ces technologies sur FulllAttack, pour en saisir toutes les subtilités.

Mais pour les plus pressés, je rappelle simplement deux choses. La première, que le Full Mount consiste à se passer de la patte de dérailleur. La fixation se fait directement sur le cadre, coaxialement à l’axe de roue arrière. La seconde, que le T-Type désigne la technologie d’engrenage des cassettes, chaînes, galets et autres plateaux, la plus avancée que SRAM ait produite à destination du VTT, jusqu’ici. Tel que la marque en a conçu sa naissance, le T-Type est donc apparu en même temps que le Full Mount, et via une offre haut de gamme AXS, bardée d’électronique donc. Mais pour ma part, le journaliste, testeur et passionné de mécanique VTT que je suis, ne se hâtait que d’une chose depuis sa découverte : à quand une version mécanique du T-Type Full Mount pour faire la part des choses ? Voir ce que l’électronique apporte ? Ce que le T-Type lui-même a dans le ventre ? Si une solution moins chère et plus simple peut exister ?!

SRAM T-Type mécanique, en quoi ça consiste ?

Nous y voilà ! Le T-Type mécanique, c’est exactement ce en quoi consistent les transmissions SRAM Eagle 90 & 70 que l’on présente ici ! Comme toujours, la marque fait bien les choses, et ce sont des groupes complets qu’elle met à l’honneur. Comprenez qu’à cette occasion, SRAM propose des dérailleurs, cassettes, chaînes, pédaliers, plateaux et shifters assortis selon deux niveaux de gamme. Le SRAM Eagle 70 est la version la plus économique des deux. La force de vente de la marque le destine plutôt à la première monte, même si dans les faits, chaque composant ou presque, est disponible au détail. Le SRAM Eagle 90 représente quant à lui l’offre haut de gamme du T-Type mécanique,vendu bien plus volontiers sous forme de groupes complets et au détail. Outre les habituelles différences de matériaux et de finition dont la marque se joue pour justifier les écarts de prix, il faut d’abord noter que d’un point de vue pratique, c’est en matière de réparabilité du dérailleur arrière qu’une différence se fait. Et ça permet d’ailleurs, de plonger dans les vues éclatées des dérailleurs SRAM Eagle T-Type mécaniques pour mieux cerner leur propre conception… En une image, tout est dit, ou presque ! 

Vous l’aurez compris, ces dérailleurs sont les pièces maîtresses de ces nouveaux groupes SRAM Eagle 90 & 70. Ce sont eux qui, en se passant de l’électronique, reviennent au bon vieux câble et permettre à cette transmission T-Type d’exister. Pour la version la plus haut de gamme – SRAM Eagle 90 – la réparabilité est au rendez-vous. Voici l’ensemble des kit de réparation/entretien disponibles : 

  • articulation supérieure
  • articulation inférieure
  • chape interne
  • galets
  • bague d’usure
  • plaque de protection et parallélogramme
  • chape complète et ressort d’amortissement
  • câble et gaine
  • chape complète sans ressort

Sur le dérailleur SRAM Eagle 70, seules la face extérieure du parallélogramme, la plaque de protection et la chappe, sont remplaçables. Voyons maintenant comment la marque complète son offre pour former des groupes complets. On commence par le SRAM Eagle 90… 

On le comprend donc ici : pour ceux qui ont déjà du matériel T-Type issu de transmissions AXS, la version mécanique est pleinement compatible. A minima, dérailleur et shifter – avec câble et gaine – peuvent suffire à revenir à la version mécanique tout en continuant à profiter des avantages du T-Type, s’il le fallait. Pas besoin de changer chaîne, plateau et pédalier dans ce cas. Intéressons-nous maintenant au groupe SRAM Eagle 70. Même esprit, offre simplifiée…

Avec ces derniers détails, les plus pointus d’entre nous l’auront noté. Avec les plateaux SRAM Eagle 70, plus besoin de remplacer son pédalier SRAM à 3 vis de fixation pour passer au T-Type... Et avec la cassette XS-1270, plus besoin de changer de corps de roue libre si on ne dispose pas d’un XD d’origine. On réduit donc à l’ensemble dérailleur, shifter, cassette, plateau et chaîne le nécessaire pour la conversion, a minima, si l’on n’a pas déjà du T-Type sur son vélo…

Le SRAM T-Type mécanique, comment ça se monte ?! 

Autre question qui se pose concernant cette version mécanique du SRAM T-Type : le montage ! Les versions T-Type Full Mount AXS ont instauré une nouvelle méthode. En l’absence de vis de buttée et de recul, il s’agit désormais de placer le dérailleur sur le vélo dans une certaine configuration, d’installer la chaîne à la longueur préconisée, de régler le recule du dérailleur grâce à cette dernière, puis de terminer l’installation en ajustant la qualité du changement de rapport via le micro-ajustement disponible au shifter. Globalement, une procédure différente, mais surtout un petit peu plus simple et rapide que celle de l’installation d’un dérailleur conventionnel à vis de recul et butée. D’autant plus quand on en a pris l’habitude avec les transmissions SRAM T-Type AXS ces derniers temps. 

Reste que, dans ce que je viens de détailler, il y a deux étapes qui diffèrent forcément avec cette version du SRAM T-Type mécanique. La première concerne le réglage du recul du dérailleur. Pour ce faire, il faut placer la chape dans une certaine position, puis, se référer à la tension de la chaîne pour savoir dans quelle position verrouiller le dérailleur avec son écrou de serrage. Or, toute cette étape nécessite de placer le dérailleur sur un rapport particulier – le sixième ou le septième, en fonction des vélos. Avec un dérailleur électronique, c’est facile. Mais avec cette version à câble, comment fais-t-on ? il faudrait avoir déjà installé le câble, or, SRAM préconise de ne le faire qu’en fin d’installation. Tout bonnement, parce que les dérailleurs SRAM T-Type à câble sont pourvus d’une empreinte de clé allen 5mm qui permet de placer le dérailleur sur le bon rapport. On appuie sur le parallélogramme jusqu’à ce que cette empreinte apparaisse. On y place une clé de 5 mm pour être sur le sixième rapport, ou une clé de 4 mm pour être sur le septième.

La deuxième étape qui diffère forcément de l’installation d’une transmission SRAM AXS T-Type, consiste à l’installation du câble et de sa gaine, eux-même. SRAM préconise de faire cette opération en dernier, pour s’assurer d’avoir les bonnes longueurs de gaines versus le recul du dérailleur. La marque préconise également de retirer la clé, de libérer la chape, et donc de placer chaîne et dérailleur sur le plus petit pignon. Les micro-ajustements se font alors assez classiquement, avec la molette de tension présente au shifter, dans l’esprit de ce qui se pratique avec n’importe quelle autre transmission à câble… Si ce n’est que la précision du montage Full Mount nous épargne l’ajustement de butées hautes et basses devenues inutiles grâce à la précision en hausse du montage Full Mount.

Comment ça fonctionne ?! 

À la question est-ce que cette transmission mécanique est à la hauteur des attentes, et à la hauteur de la réputation de la version électronique ? la réponse est oui ! Pour moi, c’est une révélation. Ça démontre à quel point lors de la précédente présentation des produits de la marque à propos du SRAM Eagle T-Type AXS, c’était vraiment la technologie T-Type qui méritait les honneurs. J’en veux pour preuve que sur le terrain, cette version mécanique propose quasiment tous les avantages que l’on connaît à cette technologie. Notamment le passage de rapport sous charge. Je retrouve en tout point les avantages connus jusqu’à présent. Pour ma part, c’est bien simple : avec le temps, j’ai pris des habitudes de passage des rapports sous charge, sans lever le pied ni même, réfléchir au moment où je vais passer ou non un rapport, avec les transmissions SRAM AXS T-Type. Et ce, quel qu’en soit le niveau de gamme – XX, XO, GX. Pour diverses raisons d’essai – dont le lancement de cette versions SRAM T-Type mécanique – j’ai réutilisé des transmissions mécaniques de la concurrence et des transmissions Eagle 12v précédentes génération. Avec le même constat dans les deux cas : j’ai pris des mauvaises habitudes avec les transmissions T-Type. Des habitudes qui font que j’ai l’impression de violer n’importe quelle des deux transmissions que je viens de citer quand j’en oublie de faire de nouveau attention… Soupe de pignon, saut de chaîne à deux doigts de se flinguer un genou dans la potence, coup de frein de peur de tout passer dans les rayons… J’exagère à peine, c’est pour dire. Je dois clairement baisser d’un ton mon engagement pour ne pas courir de mauvais augure.

Pour moi, cette version à câble répond, sur le terrain et à l’usage, à l’attente que je nourrissais à son sujet. Yes ! Le T-Type mécanique existe, et il est à la hauteur !

Eh bien, 9 fois sur 10, il n’en est rien avec cette version mécanique du SRAM T-Type. Je me sens comme à la maison, à pouvoir passer les rapports quand bon me chante, sans bruit, sans heurt, sans saut, sans mauvaise surprise. Un régal.Oui, clairement, cette transmission SRAM T-Type mécanique propose les mêmes qualités de changement de rapport sous charge que ses homologues éléctroniques… À un petit détail près. 1 fois sur 10, pour moi, cette transmission a des petits inconvénients, et ils sont à rapporter au fait qu’elle fait usage d’un câble. Tout simplement ! On a donc les désavantages de ce principe bien connu. La petite imprécision au niveau du shifter quand on tend le câble et qu’on va un petit peu trop loin ou pas assez avec la gâchette, voire qu’on rate un clic. Ou bien le changement de rapport trop rapide que permet le double clic – ça flingue une bonne partie de la fluidité du T-Type, à mon sens. Ou bien encore, la petite lenteur quand il s’agit de descendre les rapports et détendre le câble, si la gaine et ce dernier ne sont pas dans de parfaites dispositions pour coulisser idéalement – usure, encrassement, mauvais cheminement… 

Mais encore une fois, ces petits bugs de fonctionnement ne sont pas à prêter au T-Type, mais simplement dû à l’usage d’un câble mécanique, tout ce qu’il y a de plus banal. De ce point de vue, pas de miracle, cette version mécanique de la transmission SRAM n’apporte rien de plus ou de moins. Alors forcément, à quelques occasions qui restent contenues à mon sens – 1 fois sur 10 – il peut arriver que le passage de rapport ne soit pas aussi doux, franc et direct qu’espéré avec cette dentition T-Type qui fait des merveilles par ailleurs. Mais ça reste à mon sens très contenu, et n’entache en rien la très bonne impression que tout pilote qui découvre le passage de rapport sous charge aura au contact de ces transmissions SRAM T-Type mécaniques. À mon sens, l’effet wahou est là, et le gain évident et durable, dans le temps. Pour moi, cette version à câble répond, sur le terrain et à l’usage, à l’attente que je nourrissais à son sujet. Yes ! Le T-Type mécanique existe, et il est à la hauteur ! 

Détails & infos sur le site de SRAM > https://www.sram.com/en/sram/mountain/series/eagle-90-transmission

Rédac'Chef Adjoint
  1. Bel article, tellement de choses à dire sur les transmissions…
    Un point grammar nazi d’abord, « … durable, dans le temps ». Bah oui, durable quoi. Pléonasme fâcheux qui se répand comme une tâche d’huile en ce moment. Fin de la parenthèse.

    Je suis impressionné par ton ressenti sur le gain de cette transmission mécanique. Je partage largement ton scepticisme sur la version électronique et son coût prohibitif. Je sais que l’électronique se développe sur les VTT, mais il y a une beauté dans la simplicité mécanique de l’affaire, surtout quand l’on mets soi-même les mains dans le cambouis à l’occasion.

    Bref je suis revenu à une transmission mécanique après une casse de ma transmission électronique AXS, un bon vieux combo XT / SLX et… ça marche. Bien, très bien même. Et c’est pas cher. Moins cher en tout cas, beaucoup moins cher, beaucoup beaucoup moins cher. Bref.

    Groupe XT complet à 360 € chez PBS pour pas les nommer. Et encore moins cher si l’on mixe XT / SLX.

    Mais là, ce que tu dis de la T-Type mécanique rebats les cartes : ça marche beaucoup mieux que du Shimano au point de changer ton pilotage donc. Pour un prix supérieur, mais ça va baisser rapidement sur le net je pense. Est-ce que je vais encore changer de crémerie à la prochaine casse ? Pas exclu…

    1. Salut Rico. bah non justement. S’il faut pinailler > la virgule à toute son importance ici. Si j’avais écrit « durable dans le temps » d’une traite, ça aurait été tout à fait le pléonasme que tu dénonce. Mais ici, la virgule sert justement à appuyer la notion évoquée. Par là, j’entend appuyer le fait que l’impression dure, longtemps. Comme tu le fais dans ton commentaire en un sens, quand tu dis « moins cher, beaucoup moins cher, beaucoup beaucoup moins cher. » 😉

      Changer mon pilotage en un sens, oui : du fait que les habitudes de changement de rapport ne soit plus les mêmes. Après, je reste prudent sur cette expression « changer de pilotage ». le changement de rapport reste un acte « générique » par rapport au coeur même du pilotage. Je ne change pas de trajectoire, de gestuelle, de positionnement sur le vélo ou même de point de freinage/relance d’une transmission à l’autre. C’est juste qu’avec l’une j’y vais franchement, avec les autres, je prend un peu de marge/retenue dans l’engagement que je mets. Plus une question d’engagement/rythme donc, ce qui, oui, fait partie du pilotage.

      1. Ah, s’il faut pinailler je suis là (et après j’irais rouler, promis). Cela reste un pléonasme, parce que durable ne peut exister que dans le temps (de nature à durer longtemps nous dit le Larousse), virgule ou pas. Il ne s’agit pas là d’une quantification de la durée comme je le fais pour le coût, mais bien d’une répétition, qui n’apporte pas de précisions sur cette longévité. Bon OK, ce n’est pas très important !

        Il faut que je teste un de ces jours une transmission T-Type; comme Adrien et Skybret, je reste dubitatif sur son intérêt…

        1. Tout est pourtant bien dans l’art de la répétition. Roule bien quand même Rico 😉 Je te souhaite d’avoir cette opportunité. À l’heure actuelle, pour moi, c’est le truc à avoir l’occasion d’essayer.

  2. Le vrai côté intéressant est de ne plus être obligé de changer de pédalier pour passer au T Type ; est-ce que marques aftermarket propose des plateaux à fixation 3 vis en alu ? Super article, merci.

    1. Effectivement. C’est pour ça que j’en tiens compte en fin d’article, au moment de faire les comptes de ce que peux désormais coûter le passage au T-Type Full Mount. je ne dispose pas d’une liste exhaustive des plateaux qui existent, mais je sais par exemple que Fraezen produit un plateau T-Type 3 trous en aluminium… qui vaut 119€.

  3. Ah la magie du marketing appuyé par les médias qui participent à des essais tous frais payés 😉😉🤔🤔 (je connais très très bien le milieu).

    Amis vetetistes, une bonne vieille transmission Shimano est tout ce dont on a besoin : Tellement efficace, bien plus légère, beaucoup moins chère et le tout avec une longévité au top, il n’y a que ça de vrai !!!

    Prenez du recul sur le milieu et ces annonces du toujours mieux mais toujours (bien) plus cher

    1. Un derailleur XT fiable et qui dure dans le temps!! Que c’est bon de rire.
      On parle bien du dérailleur qui fait fusible quand il voit une branche? Certes il est pas cher, mais heureusement parce qu’il en faut un paquet tous les ans.

    2. Salut ! que de raccourcis. Tu connais très bien le milieu (toujours facile à dire) mais on en se connait pas. Merci donc, d’éviter de me mettre trop facilement dans le même panier 😉 Idem pour la transmission Shimano. Facile à dire, moins à justifier le moment venu, à l’épreuve du terrain. Certain en tout cas que si tu as l’opportunité d’essayer la T-Type mécanique dont il est question ici, tu sois forcé de revoir ton propos. Je ne me contente en tout cas pas de le clamer : l’article contient tout les éléments qui justifient mon propos. C’est justement ce qui fait la différence et assume le rôle de journaliste. On est au delà de l’annonce du « toujours mieux » ici. On dit pourquoi quand on pense que c’est le cas, et on donne tous les éléments pour comprendre/vérifier par soi-même. Au plaisir

    3. « Amis vetetistes, une bonne vieille transmission Shimano est tout ce dont on a besoin : Tellement efficace, bien plus légère, beaucoup moins chère et le tout avec une longévité au top, il n’y a que ça de vrai !!! »

      Je ne suis pas journaliste mais un peu geek du matos et les technologies employées sur le T Type m’ont plutôt convaincu sur le papier. Par contre je ne veux pas d’électrique sur mon VTT, j’attendais donc avec impatience une version mécanique. J’ai donc profité d’un kit chaine / K7 Shimano XT rincé pour faire la bascule en Sram Eagle 90.

      J’ai fait le montage tout fraichement, pour l’instant une seule sortie d’essai mais déjà pleinement convaincu du fonctionnement. Le gap par rapport à du Shimano XT est bien palpable et notamment ce fameux passage des rapports en force au sujet desquels je ne percevais pas vraiment « l’intérêt » à la lecture des essais fullatack notamment. A l’usage tout devient beaucoup plus naturel, et effectivement on arrive très vite à changer de rapport dans des pentes bien raides sans réfléchir et sans décharger les pédales c’est effectivement un vrai plus. La précision et la fluidité sont également un bon cran au dessus, je vais pouvoir rebuter mon dégauchisseur Park Tool DAG 2.2 😉

      Pour le shimano « bien plus léger », j’ai opté pour un dérailleur arrière 90, une manette 90 et une cassette XO. (j’ai gardé mon pédalier Race Face et son plateau Garbaruk), verdict dérailleur Sram +100g Vs XT, cassette Sram -100h Vs XT le reste fait le même poids donc au global même poids total. Par contre c’est effectivement plus cher qu’un ensemble XT.
      Au regard du gain d’agrément et si en plus la promesse de durabilité est tenue, ça vaut largement le surcout selon moi.

  4. Article au top du top comme d’habitude avec Antoine !
    C’est vraiment super de pouvoir accéder à des reviews avec ce niveau d’expertise et de réflexion.
    Concernant le produit et l’industrie en général, il y a des choix que je ne comprends pas relativement à ma propre pratique et expérience.
    J’ai tordu 2 pattes de dérailleurs et cassé 1 dérailleur en 32 ans (compétition + sorties loisirs très fréquentes).Donc j’ai du mal à saisir le focus qui est fait actuellement sur la réparabilité du dérailleur et la robustesse de l’interface dérailleur/cadre.
    1. Il me semble que cela reste infiniment plus simple de remplacer un patte standard type UDH que de devoir démonter un dérailleur, identifier les pièces qui ont fléchies, les commander et tout remonter
    2. Même si ce choix est pertinent pour certains (les nouveaux venus, ceux qui roulent en ebike), je ne vois pas pourquoi ils devrait se faire au détriment du poids : le GX eagle mécanique est PLUS LOURD que l’électrique ! Et si l’on compare avec shimano, pour un prix équivalent on peut monter un transmission XT avec cassette XTR et sauver 350 g (!) sur les masses suspendues !
    En conclusion, si l’ion synthétise on a un groupe mécanique plus cher et plus lourd que la concurrence, et une transmission plus compliquée à réparer en cas de casse.
    Et si je poussais la réflexion plus loin, je pourrais également questionner la stratégie de reporter toutes les contraintes d’un choc sur l’interface cadre/axe de roue/ patte udh.
    1. du point de vue des tolérances (plastique de la patte UDH contre carbon du cadre = grosse marge d’erreur, vérifié sur cadre de Stumpjumper – et l’on connais les problème des tolérances dans la conception des cadres cf. boitiers pressfit) et
    2. du point de vue du choc : si l’interface circulaire coté cadre est forcée, l’alignement avec l’axe de roue ne sera plus jamais bon, le triangle arrière sera a jeter…
    Bref je ne vois pas trop l’intérêt par rapport à une patte bien conçue type syntace avec une vis creuse qui fait fusible.

    1. Merci Adrien. je comprends ton questionnement. Vu sous ton angle, il se partage. Pour ma part, j’ai dû casser une dizaine de dérailleur en autant de saison de compétition en enduro séries et Maxi/Méga. La plupart du temps qui ont fini dans les rayons, patte tordue ou arrachée. J’ai été dans ton cas de figure une fois. Le dérailleur a tapé sur la partie frontale/supérieure, qui raccorde le parallélogramme à la chape. à part un léger accroc, il était visuellement nickel. La patte s’est tordue. On l’a remplacée. Après ça, et contrôle de l’alignement de la patte, les vitesses n’étaient toujours pas correctes. En remplaçant le dérailleur, tout allait. Il a fallu en déduire que l’impact avait irrémédiablement endommagé le dérailleur. C’était à une époque où les dérailleurs étaient sertis. Crève coeur de le mettre au rébus alors que visuellement, il était encore tout à fait convenable. Je lui aurait volontiers accordé plus de temps de service ! Je me projette dans le même cas de figure avec ces nouveaux dérailleurs désormais. Je me dis qu’avec des pièces de rechange, je pourrais l’entretenir/réparer sans avoir à tout remplacer. Certes, il faut pouvoir identifier quelle pièce, et donc en avoir plusieurs sous la main, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Mais c’est là qu’un atelier/magasin peut fournir du service s’il un peu de pièces en stock, et qu’il connait un peu le produit. Un peu comme un bon garagiste va savoir identifier le connecteur qui merde dans un moteur plutôt que de prendre 2000€ pour changer tout un faisceau 😉
      Pour ce qui est du poids, je comprends, et j’adhère plus globalement au fait que ces dernières années, à usage/pratique identique, on facilement pris 2/3kg parfois. Je classe ces 350g dans la même rubrique : du poids pris pour du fonctionnement/de la fiabilité en hausse. Les pneus, les suspensions, les roues, les freins et maintenant les transmissions y passent. Perso : le gain de fonctionnement de cette transmission me la fait choisir sans hésiter par rapport à une Shimano XT. Je préfère volontiers transporter les 350g de plus, masses suspendues ou non. Ça n’empêche qu’à fonctionnement/fiabilité équivalents, je prends bien sûr ce qui est le plus léger. Mais pour l’heure, ce n’est pas le cas. Enfin, pour ce qui est de la robustesse de la liaison roue arrière/triangle arrière : je pense qu’avec le boitier de pédalier et la douille de direction, ce sont les trois liaisons les plus fortement dimensionnées sur un vélo. Que les contraintes pour lesquelles elles sont dimensionnées sont un ordre de grandeur au dessus de ce qu’un impact au dérailleur est susceptible de transmettre au cadre. Vu sous cet angle, ça parait presque plus logique de se fixer à ça 😉

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