Retour sur l’Enduro des Nations avec Mark Weir

Nous avions interrogé Mark Weir (WTB) avant sa participation à l’Enduro des Nations. Aujourd’hui, on fait le point avec Mark sur son weekend à Vars avec l’équipe USA 1 (Weir – Lopes – Moeshler)…

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[ Enduro Tribe ] : Tu as réalisé une excellente performance à Vars. Je suppose que tu dois être content ?

Mark Weir : J’aime vraiment l’enduro et la compétition, surtout quand je peux me frotter à des pilotes de ce niveau. Je dois avouer que j’aurai préféré un meilleur classement (NDLR : Mark termine 4e au général du weekend). J’ai encore beaucoup à apprendre concernant ce genre de course parce les Français me mettent la branlée ! J’aimerai qu’un jour ça se finisse !

[ E T ] : Samedi Jason a crevé et dimanche c’était le tour de Brian. Pas de chance ! Cette course est vraiment exigeante tant pour le matériel que pour le pilote. 320 participants, seulement 228 à l’arrivée… Racontes nous ta course d’équipe…

M W : Les crevaisons c’est chiant mais ça fait parti du jeu. Même si on avait pas eu ces problèmes, les Français étaient intouchables ce weekend.
Aux Etats Unis on n’a pas de course comparable. Les tracés, les courses et les pilotes sont différents. S’il y avait une course comme Vars organisée aux Etats Unis, il y aurait beaucoup de casse du côté des Américains. Probablement seulement 100 à l’arrivée au lieu de 228, une vraie « boucherie »…

[ E T ] : Brian Lopes a déclaré sur son blog que les Français pourraient être battus sur des spéciales courtes. Brian a d’ailleurs remporté la courte spéciale 6 du samedi. Qu’en penses tu ?

M W : Je pense que si le tracé était plus court, on pourrait le reconnaitre à pied plus facilement. C’est très difficile pour nous de reconnaitre un long parcours. On n’a pas assez de temps pour ça. Faire tout le parcours en randonnée ne nous servirait qu’à avoir des jambes fatiguées pour le pédalage au moment de la course. Je pense que certaines pistes avaient été tracées avant,c’est donc une difficulté de plus pour nous les Américains, à laquelle nous devons faire face. Le fait que Lopes ait gagné cette spéciale prouve que les Français ne sont pas imbattables.

[ E T ] : Le dernier départ était collectif. Est ce que tu préfères un départ en masse ou en individuel ?

M W : J’adore l’excitation qui se dégage des départs collectifs, c’est un autre aspect de la course et je suis content que ça fasse parti du format du Trophée des Nations.

[ E T ] : Serais tu intéressé par une compétition comme la Mégavalanche de l’Alpe d’Huez, avec un départ en masse sur le glacier ?

M W : J’y avait pensé. Ça fait quand même un sacré trajet pour course de « lotterie » qu’on appelle chez nous la « French Crap shoot ». Souvent la chance joue un plus grand rôle que les simples qualités d’un pilote. Je la ferai un jour. Mais pour l’instant j’aime vraiment le format enduro.

[ E T ] : Est ce que tu reviens l’année prochaine pour le Trophée des Nations? Peut être pour faire mieux qu’une seule étape des Enduro Series?

M W : Je continuerai tant que j’arriverai à former une équipe. J’adore cette course et je ne pense qu’à ça dès que je rentre à la maison. Mon rêve serait de passer tout un été en France pour faire toutes les étapes des Enduro Series.

[ E T ] : Pourquoi ne pas essayer de monter ce genre de course aux Etats Unis?

M W : Les Etats Unis sont très vigilants sur l’impact que l’on peut avoir sur la montagne. Il ne veulent pas vraiment que quelqu’un l’exploite. Ils préfèrent que les gamins jouent aux jeux videos et que les adultes fassent un peu de randonnée ou de cheval. Je suppose que si on arrive à trouver un lieu ça pourrait se faire. Peut être quelque part au milieu du Nevada, loin des « amoureux des arbres en colère » !

[ E T ] : Comment s’est passé ton séjour en France ? As tu roulé à d’autres endroits qu’à Vars ?

M W : On a roulé avec « Dangerous » MOMO et Yvaral (NDLR, de Race Company) à Apt. MOMO est un gars super marrant et les pistes où ils nous ont emmené étaient vraiment plaisantes à rouler. Ils nous ont beaucoup aidé à préparer la course des Nations. Thank you for the help MOMO you dirtball. You better believe it Marge !

[ E T ] : As tu pu manger autant de fromage que tu le souhaitait ? En as tu ramené aux Etats Unis ?

M W : Non ! Pas autant que j’aurai voulu ! Lopes est allergique au fromage et peut être aussi aux Français ! J’aurai voulu plus de fromage mais ça aurait cassé la cohésion du groupe. Le bon côté des choses c’est que j’habite tout près d’une usine française de fromage. Bouze de vache et fromage français ! Ça sent comme à la maison pour moi. Je pense que je ne mangerai jamais assez de fromage !

[ E T ] : Quel est le meilleur souvenir de ton séjour en France ?

M W : Les gens et les montagnes. Se tenir au sommet de ces montagnes géantes, regarder en bas et y voir autant de sentiers pour y arriver, c’est ce qui me fait du bien. Ça me donne l’impression qu’il n’y a plus rien d’autre à expérimenter. Avec des montagnes comme ça, les gens qui vivent avec ont forcément une âme ou un esprit très puissant. Ce sont ces gens là qui représentent la façon dont j’aimerai vivre ma vie. Leur mode de vie reste dans ma tête. Quand je rentre à la maison je rêve de cette France.

[ E T ] : Tu viens juste de devenir papa, félicitations ! Que vas tu faire maintenant, bouteille d’eau ou biberon ?

M W : Après avoir eut une vie tournée uniquement vers ma petite personne, ça a été un grand changement. Maintenant tout tourne autour de mon fils. Donc, vous les Français, vous feriez mieux de surveiller vos arrières parce que le petit Gus Bradley Weir se mettra à l’enduro un jour. Et je peux vous dire qu’il sera bien préparé pour son arrivée en France ! Il rend ma vie meilleure, mon fils c’est toute ma vie. Donc je dirai…biberon !

[ E T ] : Quelle sera ta prochaine course ?

M W : Bonne question, je sais pas vraiment. Je suis sur qu’il y a quelque chose qui va se décider. Sinon je continuerai à me défier moi même, je n’ai jamais gagné mais quelques fois j’arrive second !

[ E T ] : Un dernier mot ?

M W : Je voudrais remercier Tribe Sport Group, leur vision du VTT colle parfaitement à la mienne, ils ont rendu ma vie meilleure. Ça peut paraitre un peu « lèche cul » mais c’est la vérité. Tout le travail qu’ils ont abattu a vraiment fait une différence dans ma vie. Je les en ait d’ailleurs déjà remercié. Je remercie aussi tous les compétiteurs et particulièrement : Rémy, Jérôme, René, Alex, Florian. Peut être qu’un jour vous pourrez venir aux US. Vous serez toujours les bienvenue chez moi. Mon « pump track » est ouverte 24/24, 7/7 !

Thanks Mark !

Vous trouverez dans la rubrique « Les vélos des pros », le Santa Cruz Nomad de Mark Weir qu’il a utilisé à Vars !

Traduit de l’anglais. ITW réalisé conjointement avec Arnaud Bories (Abo 34). Photo Tribe Sport Group.