Les pieds dans l’eau
C’est début octobre juste avant le Roc d’Azur que nous avons passé une journée avec Fred Glo (co-gérant du distributeur Tribe Sport Group et de la marque Urge Helmets, créateur des Enduro Series). Il devait choisir un endroit qui lui tenait à coeur, il a choisit la mer, une sortie en paddle et canoë (10 bornes quand même) en compagnie de sa femme Manou (Pep’s Spirit). Une occasion unique de faire le point sur ses activités et sa vision « des choses » qui ne laissent que rarement indifférent…
Enduro Tribe : Pour faire cette interview on t’a demandé de choisir un endroit qui te tenait à cœur, pourquoi avoir choisi celui-ci ?
Fred Glo : C’est un endroit que j’adore, on est sur la zone des 3 Caps à Ramatuelle : Cap Taillat, Cap Lardier et Cap Camarat. Comme j’aime bien varier les plaisir, toujours lié au sport nature, quand je ne fais pas du Mountain Bike ou autre chose, je fais souvent du Kayak ou du Stand Up Paddle Board et en plus on a une journée idéale…
Les Enduro Series
E.T. : Comment t’es venu l’idée de créer la Tribe 10 000 en 2002 ?
F.G. : J’ai eu la chance de participer il y a quelques années à la Mégavalanche, j’ai également participé à une course organisée par Barone à Val d’Isère et puis avant ça j’avais l’expérience de plusieurs années de compétition en Enduro moto. Donc j’ai fait un peu la synthèse de tout ça, avec un maximum de run sur 10 000 mètres de dénivelé, seul face au chrono et en variant les parcours avec des tracés différents. La première édition il y avait eu un peu d’incompréhension parce-que pas mal de gars s’étaient présentés avec des vélos de DH, ils n’avaient pas bien saisit le concept puisque pour pouvoir terminer dans de bonnes conditions il fallait, déjà à l’époque, un vélo typé enduro…
E.T. : Tu as été très présent cette année sur les Enduro Series, est-ce que tu peux nous dire pourquoi ?
F. G. : On avait signé un contrat avec la Fédération Française de Cyclisme pour être support de la première Coupe de France d’Enduro de l’histoire donc je voulais être certain que l’on remplisse notre mission le mieux possible. J’ai donc remis personnellement les mains dans le cambouis à 100% pour cette année, je voulais être certain qu’il n’y ait aucune polémique pour cette année. Je suis très content du résultat, on a bien remplit notre mission, en tout cas du mieux qu’on pouvait (compte tenu des aléas de la météo).
Enduro Tribe : Quel bilan tires-tu de ces 7 saisons Enduro Series ?
Enduro Tribe : Pourquoi s’être associé à la FFC cette année et quel est l’intérêt pour Tribe Sport Group ?
E.T. : Et l’année prochaine, comment cela va-t-il se passer ?
F.G. : A cet instant, je ne sais pas encore. Sachant, et ce n’est pas un secret, j’avais dit à la Fédération Française de Cyclisme que j’étais prêt à faire nos preuves sur une année avec eux et que si cela se passait bien j’aurai besoin que l’on se restructure nous en interne pour aller plus loin. Je leur ai donc demandé un engagement sur 3 ans de leur part, ils doivent se réunir pour en discuter mais il n’est pas certain (malgré la motivation du Président de la FFC et du Président de la Commission VTT) qu’ils nous confient l’organisation de la Coupe de France pour 3 ans. A l’heure qu’il est tout est possible : un championnat Enduro Series avec ou sans support Coupe de France, moins de courses…
E.T. : Que va devenir le Trophée Enduro des Nations ?
F.G. : Je suis en relation depuis quelques années avec nos amis italiens du Super Enduro. Franco et Enrico sont vraiment deux super gars avec qui on partage vraiment la même vision des choses et on essaye d’avancer pour l’Enduro International. Cette année ils ont tout super bien organisé pour l’Enduro à Sauze d’Oulx, c’était une super course. Pour l’avenir proche, c’est-à-dire l’année prochaine, on envisage de continuer à collaborer ensemble sur un format qui reste à définir. C’est bien trop tôt pour parler de plus long terme surtout si du coté de l’UCI ça bouge.
E.T. : Penses-tu que l’Enduro pourrait remplacer le Four Cross en Coupe du Monde ?
F.G. : Le remplacer, non, ce n’est pas du tout la même discipline. Sachant que l’Enduro n’est développé que dans peu de pays, on ne peut pas dire que cela ait gagné la planète entière du VTT, même si elle progresse et qu’il y a de l’intérêt partout. Que je sache, il n’y a quasiment qu’en France et en Italie que la discipline est organisée et courue telle qu’on l’aime, donc est-ce qu’un championnat est opportun je ne sais pas. Est-ce que les instances UCI se rendent compte du cahier des charges pour organiser de l’Enduro qualitatif, est ce que en devenant une coupe du Monde le cahier des charges ne va pas être transformé notamment pour que ce soit mieux filmé, je ne sais pas… Toutes ces questions sont posées mais pour moi cela doit avant tout être et rester une discipline de pratiquants avant de devenir une discipline médiatique. Je ne suis pas sûr que beaucoup de gens se soient penchés sur ces questions. A suivre…
Les événements Urge
E.T. : Après 3 éditions du Fabien Barel Invitational (Kenya, Népal et Cap Vert), pourquoi n’y aura-t-il pas de Urge Event en 2012 ?
F.G. : D’abord pour une raison très simple : besoin de souffler ! C’est une toute petite structure qui organise les Urge Events, on en a organisés 3 en 3 ans, c’était très lourd. Ensuite, besoin de prendre du recul, de réfléchir, de faire un bilan… Je pense, j’espère, que c’est juste un petit temps mort d’une année, on verra si on revient avec une suite totalement différente ou pas.
E.T. : Quel bilan tires-tu de ces aventures Urge ?
F.G. : Tu vas trouver qu’on fait beaucoup de satisfecit mais on est content de notre bilan. Le concept était un peu compliqué pour tout le monde, que chacun prenne sa place, qu’on comprenne nos attentes… Sur le Cap Vert je pense qu’on a atteint ce que l’on recherchait, tous les intervenants, tous les partenaires ont compris le concept, ont adhéré donc cela nous a fait très très plaisir. Cela fait du bien de s’arrêter sur une édition comme celle-là.
E.T : Quel avenir pour la compétition Enduro en ski ?
F.G. : On en est juste au début, on a organisé une seule épreuve pour l’instant dans le Val d’Allos qui a eu un gros succès, avec un retour hyper positif des participants, de la presse spécialisée, de stations, de grandes marques… Sur le papier il y a un potentiel, il y a pas mal d’ingrédients qui font penser qu’il y a un truc génial à organiser un peu sur le même schéma que l’enduro VTT. Maintenant de là à dire que l’on va avoir le même développement et que l’Enduro ski va gagner toutes les Alpes, les Pyrénées et que cela va devenir une discipline importante du ski alpin, je suis incapable de le dire. En tout cas, tant qu’il y aura des gens qui auront envie de nous aider à développer, on va essayer de continuer au-delà de l’événement dans le Val d’Allos. D’avoir une compétition pro-amateur apporte vraiment quelque chose à la compétition de ski traditionnelle qui ne permet pas de se confronter à l’élite.
Note de la Rédaction : Un championnat Urge a finalement été mis en place pour l’hiver 2012 (voir notre news).
Tribe Sport Group
E.T. : En cette période de crise, comment se porte la santé financière de ton entreprise ?
E.T. : Pourquoi y a-t-il autant de mouvements dans le portefeuille de marques de chez Tribe Sport Group ?
F.G. : Il n’y a pas toujours autant de mouvements mais effectivement cette année nous ne distribuons plus Easton, ainsi que WTB et Niner mais on a repris la distribution de SDG et de Electra. Concernant Electra c’est une volonté de diversification sur un marché qui nous semble porteur et qui nous intéresse. SDG est une marque que l’on aime bien, et qui nous permet de remplacer WTB pour une autre marque de selles. Pour WTB c’est une marque chez qui on a beaucoup d’amis, notamment Mark Weir et Jason, mais il y a la réalité commerciale et on a estimé qu’on n’était pas à la hauteur des objectifs que l’on s’était fixé, donc d’un commun accord on a décidé d’arrêter là cette collaboration. Pour Niner c’est un peu indépendant de notre volonté, Niner a changé de politique au niveau de la France et de l’Europe, ils étaient partis pour un réseau traditionnel de distributeur puis ils ont changé de direction. C’est un choix que l’on respecte et que l’on comprend mais on aurait aimé qu’ils fassent ce choix plus tôt, on avait fait un vrai travail de fond cela nous aurait évité de dépenser autant d’énergie pour essayer d’installer la marque en France. Quant à Easton, ils ont souhaité concentrer toutes leurs marques chez un seul distributeur, en l’occurrence Shimano. Pour ceux qui avaient encore des doutes, on est soumit à performance, nous avons des objectifs. On a toujours eu le souci de se montrer à la hauteur des attentes de nos fournisseurs, pour la plupart d’entre elles on se montre à la hauteur depuis de longues années et tout se passe bien. Pour d’autres cela se passe moins bien, on est dans un marché très compétitif donc ou on est bon ou on laisse passer sa chance. C’est ça la vie d’un distributeur, ne croyez pas que tout est un long fleuve tranquille, ni pour nous ni pour quiconque.
E.T. : Comment vois-tu le développement de la vente sur internet ?
F.G. : La vente sur internet est une part du marché qui pour l’instant ne cesse de croître. Qui est capable de dire à quel niveau cela va s’arrêter ? C’est une part indéniable du business du VTT et notamment des accessoires. On voit ça de toute façon comme un progrès et notre devoir c’est d’ être acteur et d’essayer de manager ça au mieux. A la fois en essayant de protéger notre réseau de revendeur traditionnel et en même temps, en étant présent avec nos produits sur internet avec les principaux acteurs parce-que cela ne sert à rien de vouloir lutter contre ça. C’ est un nouveau mode de consommation mais on pense sincèrement que les deux peuvent et doivent cohabiter, à nous de faire attention à ce qu’ils cohabitent de façon juste avec les cartes dont on dispose.
E.T. : Comment appréhendes-tu la foule de commentaires souvent négatifs au sujet de Tribe SG qu’on peut lire sur internet ?
E.T. : On peut lire ici ou là pas mal de mauvaises critiques sur le SAV Tribe Sport Group, que réponds-tu ?
F.G. : Je réponds qu’on entend que les mécontents, du SAV on en fait tout le temps et le SAV c’est clairement le truc qui t’exposes aux critiques… Sur 100 clients satisfaits, tu as 1 client pas satisfait, parfois pour une bonne raison, parfois pas, cela suffit pour faire quelques bruits négatifs. Maintenant, encore une fois, on est très attentionnés, on regarde ça de très près, on se remet beaucoup en question, on essaye de progresser. Quand je dois faire appel à un SAV à titre personnel, franchement cela me conforte dans l’idée qu’on n’est pas si mauvais que ça. Il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas une marque, nous sommes distributeurs, nous ne sommes qu’un intermédiaire donc on dépend des marques (éventuels problèmes de notre fournisseur) et également des magasins (de temps en temps un magasin qui ne serait pas suffisamment sérieux). On essaye toujours de faire un service le plus rapide possible, le meilleur possible, maintenant ce n’est pas une science exacte, donc un peu d’indulgence. Des insatisfaits ou des râleurs, il y en aura toujours, c’est le jeu qui veut ça.
E.T. : Quelles erreurs es-tu prêt à admettre ?
E.T. : Comment te vois-tu dans cinq ans ?
Questions des internautes
Nous vous avions proposé en septembre dernier de poser vos propres questions à Fred Glo. La Rédaction en a sélectionné quelques-unes dont voici les réponses…
Question de Philippe Durand :
Question de Cédric Carrez :
Question de Tamatea (Tahiti) :
Question de Denis Chauvin :
Question de Hubert « Cousin Hub » :
Le mot de la fin
Notre rencontre se termine avec cette question…