Rémy Absalon nous raconte sa Méga

Comme depuis le début de saison, Rémy Absalon (Commençal IRWEGO) nous raconte une nouvelle fois sa course sur Enduro Tribe. Et cette fois ci, il nous parle de sa prestigieuse victoire à la Mégavalanche de l’Alpes d’Huez 2009 !

« Cette année, la méga de l’Alpe était vraiment mon objectif de la saison, c’est la course que je n’avais jamais réussi à accrocher donc grosse pression !

Vendredi : Les qualifs se sont plutôt bien passées bien que l’on nous avait gâté en nous mettant dans la même vague Nico Vouilloz et moi. Un beau mano à mano qui en disait long sur combien la course du dimanche allait être dur. Pour cette qualif, j’arrive à partir devant et prendre un peu d’avance en roulant assez bien et propre jusqu’à ce que j’arrive un peu trop fort sur un passage sur un petit pont en bois et que je loupe le pont. Je plie alors le disque arrière sur le côté du bois et là, un peu déconcentré, je vois Nico me revenir sur moi en peine  minute. Je tente d’attaquer de nouveau dans la seule côte du circuit et prends quelques 5-10 » secondes d’avance avant de basculer vers Oz-en-Oisans. La descente est dure, le disque plié repousse mon piston et du coup je n’ai plus de frein. Nico revient encore sur moi car je suis bloqué derrière des retardataires de la vague précédente et à partir de là, c’est la lutte, un frein malade, une balle de la descente dans ma roue, bref pilotage très brouillon, les avant-bras tétanisés jusqu’à l’arrivée que je passe en tête à quelques centièmes près. Je suis content car on a roulé fort et on a signé les meilleurs chronos des qualifs. Un bon bilan de la journée, la forme est là mais tous les favoris ont signé les scratchs de leur vague donc dimanche ça va envoyer !!

Samedi : Journée cool avec une petite récupération car on a quand même bien forcé la veille. J’en profite donc pour aller reconnaître le bas de la méga avec mon mécano Jean-Yves et ma copine Marine. On tourne bien les jambes, ça va, pas trop de séquelles.

Dimanche : Réveil 5h : ça pique même pas car réveillé avant par le stress. A 6h30, on est déjà sur le glacier, c’est vraiment beau à l’aube comme ça. Par contre, c’est long d’attendre le départ à 9h, on a le temps de se dire que ça va être vraiment chaud ce départ dans les pierres et la neige !

Départ lancé, assez moyen pour moi, je suis aux alentours de la 10ème place puis dans le mur de neige, Alex a fait un écart en passant sur une partie molle et du coup m’a coupé un peu la route (pas sa faute, ça ça se contrôle pas) ,je suis donc tombé et ce n’est pas vraiment le bon endroit pour tomber. Ca roule à 70-80km/h et lorsque tu repars à 0km/h, là les secondes défilent vraiment vite. Je ressors donc du glacier aux alentours de la 20ème place avec au moins 1 minute de retard. Je n’avais plus rien à perdre, j’ai soudé, pris des traj pour doubler un peu risquées et suis assez vite remonté. Je reprends Nico qui était 2 juste avant le physique à la station. Là j’avais encore 50’’ de retard sur René m’a annoncé JY mon mécano. Pendant quelques minutes, j’étais un peu dégouté, je me suis dis, bon ce ne sera pas encore pour cette fois la victoire, c’est dommage, j’étais bien entrainé. Je savais que je ne reviendrais pas sur René. Puis j’ai regardé ma montre, j’ai vu qu’on n’avait que 20 minutes de course, je me suis dis : « on a même pas fait la moitié, allez si j’attaque fort, pourquoi pas… ». J’ai donc roulé sur le panoramique (partie physique) mais n’ai pas repris grand-chose, environ 10’’, puis en basculant dans la descente vers Allemont, j’ai vraiment attaqué, à la limite de temps en temps mais ça a payé, je reviens dans la roue de René juste avant les côtes de Sardonne. Là je m’accroche car j’ai fait pas mal d’effort donc je suis un peu dans le dur et je ne peux pas trop pédaler debout car dans la chute, j’ai mis un petit coup sur le dérailleur et les vitesses déconnent. A ce moment là, je me demande comment je vais passer, je me dis que si ça finit au sprint, je vais être limité avec mes vitesses, je me dis aussi qu’il n’y a pas moyen que j’ai fait toute cette remontée pour rien ! Quand on rattaque la descente, je reste dans la roue de René au millimètre car au-delà, on ne voit pas grand chose à cause de la poussière, et il me facilite la tâche en faisant une erreur : il arrive un peu vite dans une courbe et sort trop large, je peux ainsi me glisser à l’intérieur. Ensuite, je remets la grosse attaque en route dans la descente et arrive à prendre quelques secondes d’avance. Il faut dire que j’ai réussi à passer juste avant la partie la plus poussiéreuse donc j’imagine que ce n’était pas simple pour René derrière. Je finis donc avec 15’’ d’avance à l’arrivée, là je suis heureux !! Enfin la méga ! Et en plus, je suis content d’avoir gagné devant René qui est vraiment un grand pilote avec un esprit vraiment très sport. »

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