Nouveauté – Le Marin Mount Vision, expliqué et roulé !

On en parlait l’été dernier, à l’occasion de la prise en main du modeste mais inspirant Marin Alpine Trail : la marque californienne, qui a eu ses heures de gloire à l’époque des hardtails et du fluo, a pour ambition de revenir sur le marché français. L’effort est toujours en cours… 

Cette fois-ci, avec le Marin Mount Vision : appellation bien connue pour incarner le tout-suspendu polyvalent de la marque… Qui reprend désormais la cinématique Naild R3ACT, concept curieux et singulier qui mérite quelques instants d’attention…

 


Temps de lecture estimé : 6 minutes – Photos : Ruppert Fowler & Luigi Sestili


 

 

 

[divider]Marin Mount Vision[/divider]

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  • Destiné à l’usage All Mountain / Enduro
  • Roues en 27,5 pouces 
  • 150mm, RS Pike RC & Deluxe R
  • Triangle AV & AR carbone UD
  • Reach de 471mm en taille L, offset normal
  • Stan’s Sentry S1, 32mm

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  • WTB Trail Boos, 27,5×2,6 pouces
  • Shimano XT 4pistons, 203/180mm av/ar
  • 3 modèles, 4 tailles, 5299€ à 8999€
  • Poids à confirmer
  • Dispo immédiate 
  • Fiche du vélo sur www.marinbikes.com

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Premier coup d’oeil

Au premier coup d’oeil, les plus passionnés d’entre nous ne manquent pas de reconnaitre une allure bien connue : celle de ce cadre à la suspension Naild R3ACT particulière, que certains modèles Marin et Polygon partagent. Chez les californiens, c’était le Marin Wolf Ridge (160mm) qui en faisait usage jusqu’à présent.

De loin, avec sa boite de pédalier imposante, on croirait presque, par erreur, à un VTTAE. C’est dans l’air du temps. Il s’agit pourtant bien d’un vélo traditionnel. Son architecture est simplement basée sur un concept différent des points de pivot fixes ou virtuels auxquels on s’est habitué : la cinématique Naild R3ACT se situe entre les deux…

Si le concept de suspension Naild R3ACT s’arrêtait là, son fonctionnement serait tout à fait simple à comprendre… Mais l’intérêt du concept se profile…

D’une certaine manière et pour simplifier, même s’il y a toujours des nuances : la biellette du bas gère le comportement de la suspension au pédalage, la biellette du haut gère celui sous un choc…

 

 

À quoi bon ?!

Plus qu’ailleurs, ce concept permet de scinder au possible quel élément influe sur quel paramètre de fonctionnement de la suspension. Ici, c’est la biellette du bas qui prend le pas et influence nettement sur l’anti-squat dont dispose le vélo, et donc son comportement sous les coups de pédales. Les courbes obtenues auprès de la marque sont d’ailleurs intéressantes…

Dans tous les cas, une suspension qui verrouille d’autant plus que l’on tire gros… Et un anti-rise – courbe bleue – qui se veut très bas au freinage, quoi qu’il arrive. Qu’est-ce que ça peut donner à l’usage ?! Avant d’en avoir le cœur net, un dernier coup d’œil s’impose, aux chiffres de la géométrie cette fois-ci…

L’occasion de constater un reach de 471mm et un angle de direction de 65° en taille L, de quoi se placer dans la tendance Ionger & slacker du moment pour un 27,5 pouces. Ensuite, de croire faussement que les bases et l’empattement du vélo sont très courts – 420mm & 1213mm – sans savoir qu’à l’usage, l’allongement du bras arrière fait prendre 15mm à l’ensemble, en moyenne. Mais surtout, et enfin, que le boitier est bas perché, d’origine, à 330mm !

 

 

Sur le terrain

Cinématique Naild R3ACT aux choix atypiques, géométrie entre tendance du moment et adaptation au concept de suspension… Voilà pourquoi le Marin Mount Vision peut intriguer les plus geeks d’entre nous.

D’ailleurs, je l’avoue sans détour : c’était tentant ! Le temps d’une prise en main sur le terrain sec, parfois rocailleux et oh combien travaillé des hauteurs de Massa Maritima (ITA). L’occasion de traduire dans les faits ce que tout ça promet sur le papier…

[toggler title= »Quand ça brasse… » ]

À commencer par le fonctionnement de la suspension quand le terrain est chaotique et défoncé : un tapis volant, la plupart du temps. La roue arrière débat facilement, suit le terrain. On perçoit parfois des impacts légèrement plus marqués que d’autres. Il me faudrait procéder à quelques essais complémentaires pour en fixer les raisons et les limites… Anti-squat parfois très élevé ?! Bosse du début de course de l’air ? Amortisseur RockShox monté sur le vélo à l’essai ?! 

Toujours est-il que globalement, l’impression qui prend le pas se situe dans la capacité de la suspension à avaler le terrain, et procurer au vélo une belle capacité à garder sa vitesse. À plusieurs reprise, j’anticipais plus d’impact et de perte de vitesse que le Marin Mount Vision m’en procure…

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[toggler title= »Au pédalage… » ]

C’est au pédalage que les choses deviennent intéressantes. Le comportement de la suspension suggérerait un vélo pataud et un pompage excessif. Au contraire, elle fige et offre une stabilité très intéressante quand la chaîne se tend. Tapis volant dans le défoncé, suspension qui se fige au coup de pédale… 

On retrouve là un comportement qu’on a déjà noté il y a peu, et pour cause : il se rapproche de celui du Santa Cruz Bronson, passé à l’essai il y a peu… Et qui offre des valeurs d’anti-squat proches sur toute la première partie du débattement. À l’usage, et dans ce domaine, les deux ont en tout cas des choses en commun !

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[toggler title= »Sous les appuis… » ]

C’est au moment de toucher au frein, et plus encore de marquer l’appui pour tourner, que le Marin Mount Vision grossit encore le trait de son caractère particulier. D’origine, le boitier est bas. L’anti-rise – influence du freinage sur la suspension – l’est aussi. Et surtout, le milieu de course sans token dans l’amortisseur est très plush.

Sur les settings de base par lesquels débutent chacun de nos essais – ici à 25% de SAG arrière exceptionnellement, puisque la cinématique particulière le requiert – le Marin Mount Vision bas des records de raz-motte et colle au parquet pour tourner. Difficile de faire plus bas et racé !

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Roulage bonus

Voilà pour les premières impressions à l’occasion de cette prise en main rapide, mais instructive. Comment optimiser les réglages du Marin Mount Vision ? Sur quel terrain est-il le plus adapté ? Comment se pilote-t-il ? Ses choix atypiques trouvent-ils des limites à l’usage ?! Il y aurait manière à poursuivre l’essai.

En attendant, pour mettre des images sur ces mots, on conclut cette prise en main par une caméra embarquée, dans la roue de Morgane Such, pilote Marin. Quelques instants fidèles aux premières impressions où ça tape un peu du boitier, où ça se faufile sous les arbres et surtout, où ça roule vite et fluide, à l’image de ce que les principaux traits de caractère du Marin Mount Vision laissent présager…

 

Rédac'Chef Adjoint
  1. Ça serait intéressant de voir la cinématique de la suspension arrière en vidéo, c’est intriguant 🙂
    Un bon vieux bras banane, ça me rappelle le Meta 55 !

  2. Bonjour,
    Intriguant, c’est le bon mot, oui !
    Peut-on assimiler le fonctionnement du piston à ce que fait l’infiniti switch chez Yeti ?
    Et la pression à l’intérieur du piston est-elle réglable ?

    1. Bonjour Simon,

      question très pertinente, le Yeti faisait justement partie des vélos à l’esprit lorsque je me suis penché sur la cinématique du Marin. Oui et non. Oui
      dans la mesure où d’un point de vue cinématique, si l’on considère que le degré de liberté en rotation est arrêté par la biellette, le piston assure ici un équivalent de liaison glissière et que d’un point de vue cinématique, on est bien en présence d’un bras en liaison pivot avec le triangle avant, complété d’un mouvement de translation. Mais la différence se fait ensuite sur l’élément qui « guide » cette translation. Sur les Yeti, c’est le basculeur qui sert aussi à actionner l’amortisseur qui joue double jeu. Sur le Marin, la biellette basse est davantage « dédiée » à la gestion de l’anti-squat, tandis que l’ensemble biellette/basculeur du haut actionne l’amortisseur.

      Théoriquement, l’intérieur du piston est ouvert sur l’extérieur, la pression doit donc y rester athmosphérique ou du moins, redescendre très rapidement. Il parait cependant que la manière avec laquelle l’air s’échappe et s’introduit dans le piston aurait un effet, et que par le passé, des orifices trop petits ou bouchés auraient eu un effet « pompe à vélo » en usage très intensif, sur les modèles de descente équipé de ce système… Mais il s’agit de bruits de couloirs, je n’en ai pas confirmation. Ce n’était pas le cas ici.

    1. Le rapprochement est intéressant parce que dans l’esprit, il y a des intensions qui sont proches, mais d’un point de vue cinématique, ça n’est pas équivalent. Sur le Magic-link, le dispositif spécifique a pour objectif d’offrir plus ou moins de débattement en fonction de la situation : au pédalage, le Magic link se fige, l’anti-squat est maximal, et seul l’amortisseur gère un certain débattement. En absence de pédalage, le ressort du magic link se comprime librement et ajoute du débattement.
      Dans l’idée, ça se rejoint effectivement sur l’idée qu’un dispositif qui réagisse aux effort de pédalage cherche à verrouiller la suspension en optimisant l’anti-squat. D’un point de vue cinématique, on a par contre des choses assez différentes ensuite : Sur le Marin, le bras s’allonge, mais le point de pivot reste quoi qu’il arrive fixe dans le triangle avant, là où il est flottant sur une petite distance dans le cas du Magic-Link. Ensuite, il n’y a pas de notion de réduction du débattement sur le Marin, comme c’est le cas sur le Magic-Link. Les deux cherchent à tirer parti du fait que l’on pédale ou non, mais n’offrent pas la même réponse 😉

  3. Salut,
    Je viens de lire l’article sur le Marin mount Vision.
    J’ai été emballé par la vidéo avec Morgane Such.
    Quel single !!!
    Auriez vous la possibilité d’indiquer où se trouve cette trace si ce n’est pas un secret spot ?
    Bravo pour votre super boulot.
    Prenez bien soins de vous.
    Cordialement.

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