Cela fait maintenant (trop ?) longtemps que l’on voit Mitch Ropelato parader avec un casque prototype Troy Lee Designs. Il est temps d’en savoir plus à son sujet !
Rendez-vous pris en marge du Roc d’Azur. L’occasion pour découvrir et prendre en main ce nouveau casque Troy Lee Designs Stage, et ce en compagnie de son géniteur !
Alors à quoi ressemble le nouveau Stage ? Pourquoi et comment est-il né ? Quelles sont nos premières impressions ? En quoi se distingue-t-il vraiment ? Réponse en 7 minutes chrono !
Au sommaire de cet article :
La genèse
Drôlement, comme beaucoup l’ignorent, le designer de chez Troy Lee Designs, à l’origine des mythiques D2, D3, A1, A2 et d’autres, est bel et bien un… frenchie. Et ce, depuis plus de vingt ans !
C’est donc avec lui, Guillaume Tanghe, que nous avons eu la chance de découvrir et de rouler le nouveau Troy Lee Designs Stage. Mais alors comment est venue l’idée d’un tel casque ?
Le principe de ce casque full face très léger est d’assurer un maximum de sécurité pour toutes les sorties envisageables. Ce Stage veut et doit remplacer les casques jet ou open face d’ici quelques années. L’objectif est donc clair et limpide depuis le début : changer les mœurs !
Ce n’est qu’après une méticuleuse analyse de la concurrence – Fox Proframe, Giro Switchblade, Met Parachute, etc. – que sa conception débute. Mais il y a avant tout quelques règles de design, propre à la marque, qu’il faut continuer de suivre…
Lignes guides
En effet, le casque intégral Troy Lee Designs D3 est une réussite esthétique. A mes yeux, un triomphe d’élégance entre agressivité et sobriété. Et la marque l’a bien compris, il faut suivre et perpétuer ce qui a fait le succès du D3. Le dessin du Troy Lee Designs Stage suit donc volontairement les lignes de son grand frère.
Plus en détail, on retrouve évidemment des similitudes visuelles indiscutables :
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Mais alors qu’en est-il maintenant ? Inspiré d’un D3, le Stage est-il finalement un jet ou un intégral ?
De l’air
On peut simplement se poser la question de ce qui différencie un jet d’un intégral ? C’est exactement ce sur quoi Guillaume Tanghe a travaillé. Si l’on veut qu’un full face soit perçu comme un jet une fois porté, que faut-il optimiser ? La réponse est évidente et transparente…
Premièrement tout est question de ventilation. Mais alors quelle est la partie la plus exposée, la plus propice à faire rentrer de l’air ? Evidemment, c’est la partie faciale. L’air doit y pénétrer facilement et en quantité, de manière importante. Quand la partie arrière doit, elle, permettre à l’air chaud de s’évacuer, de ressortir.
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L’ouverture de la mentonnière au niveau des joues est primordiale dans l’aération. C’est en effet cette capacité à ventiler cette zone qui permet au Stage de se faire passer pour un casque jet. Les Cheekpads, comprendre les mousses des joues, sont complémentaires à l’ouverture. Elles sont plus courtes que sur les casques intégraux et n’obstruent donc pas le flux d’air. Les larges aérations arrière permettent à l’air chaud de s’échapper facilement. La visière est aussi retravaillée de façon à laisser l’air passer librement dans les aérations. L’air doit circuler au maximum.
Deuxièmement le poids est un critère décisif. Les mœurs ne changeront que s’il est tolérable de porter longuement ce casque sans ressentir le besoin de l’enlever pour respirer et relâcher la nuque. Les grammes sont grappillés jusqu’à atteindre 690g en taille M/L. Ainsi, le Troy Lee Designs Stage se place en moyenne entre un jet – environ 350g – et un intégral – environ 1050g.
Sécurité
Chacun repousse sans cesse ses limites. La pratique, notamment de l’Enduro, est de plus en plus engagée et les risques de chutes sont toujours présents… Après avoir optimisé l’esthétisme, la ventilation et le poids, Troy Lee Designs mise donc aussi sur la sécurité. Voici donc les 4 paramètres du ratio que le Troy Lee Designs Stage cherche à repousser.
Le Stage répond ainsi aux normes générales destinées aux casques de cycliste : CPSC 1203 (US) et CE EN 1078 (Europe), mais aussi aux normes américaines plus spécifiques pour la mentonnière en DH avec la ASTM F1952 et sa consœur pour le BMX, la ASTM F2032.
Troy Lee Designs va même au delà de ces normes. La marque ne les juge pas assez représentatives d’une chute, et en profite donc pour développer en interne des essais complémentaires pour valider ses produits. La construction du casque s’en ressent :
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Le Stage est équipé du dispositif MIPS. Il permet d’absorber la composante rotationnelle d’un impact lors d’un choc. Testé et validé par mes soins auparavant ! Vue en coupe schématisée de l’empilage des couches, véritable sandwich : – en gris, à l’intérieur, les mousses pour le maintien et le confort – en jaune, le MIPS – en bleu, la coque de protection EPP pour absorber les impacts de faible vitesse, c’est une coque élastique, de confort – en rouge, la coque de protection EPS pour amortir les gros chocs, elle est non élastique, et sa déformation est donc rédhibitoire à la vie du casque – en orange : la coque extérieure de finition Les vis de la visières sont en plastique. Une rondelle en aluminium anodisé se loge entre la tête de vis et la visière. Elle permet de sectionner la vis et donc de laisser tomber la visière lors d’une chute afin d’améliorer la sécurité. Boucle Fidlock aimantée pour la jugulaire. Simple, pratique… …et efficace !
On note ainsi une fois tous les éléments de conception posés sur table – que le Troy Lee Designs Stage ne retient pas le concept de mentonnière amovible. Ventilation, poids et esthétisme doivent apporter une réponse suffisante pour s’en passer… Ou plutôt, pour la garder, quoi qu’il arrive 😉
Mais alors, qu’en est-il vraiment une fois en selle ? La ventilation est-elle importante ? Le gain de poids permet-il de garder le casque sur la tête toute une sortie ? Ai-je déjà eu l’occasion de m’écraser dans les rochers avec !?
Premières impressions
Il est grand temps d’en savoir plus. Direction les hauteurs de Roquebrune-sur-Argens, Troy Lee Designs Stage en place sur la tête !
Voici quelques photos histoire de s’imprégner directement de l’ambiance d’un après-midi euphorique, délirant mais appliqué et d’une soirée studieuse et délicieuse 😉
Sans serrage occipital à molette, il s’enfile facilement et confortablement comme tout intégral. Nous n’avions pas le choix dans la taille, seul les M/L (57-59cm) sont disponibles pour l’instant. Ma petite tête et ses 55-56cm de circonférence trouve tout de même place dans cette taille avec les mousses les plus épaisses.
En effet les mousses interchangeables permettent au Stage de tenir sur ma tête. Pour chaque taille – XS/S, M/L et XL/2XL – plusieurs jeux de mousses sont livrés de manière à être le plus ajustable possible aux différentes formes et tailles de crâne :
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Mousse arrière de la nuque dispo en 15 et 25mm d’épaisseur Cheekpads pour les joues disponibles en trois tailles : 35, 25 et 15mm. La mousse du crâne est disponible en 10 et 13mm.
Cependant, l’essai d’un prototype de la taille XS/S confirme qu’elle me serait plus appropriée. La taille M/L convient en terme de maintien tant que les mousses sont neuves, mais donne l’impression extérieure d’un gros casque par rapport à ma tête. Le sizing est donc correct. Le maintien me rappelle vraiment celui d’un intégral, mais avec beaucoup moins de mousse à l’intérieur du casque. Plus de place pour l’aération, moins de possibilité de stocker la transpiration.
Dès les premiers mètres, avec des lunettes – dont l’insertion des branches est prévue et aisée – la ventilation est bluffante, presque déroutante. Notamment au niveau des joues et des oreilles. Le port d’un masque diminue un poil le flux d’air vers les oreilles, mais la majeure partie de la ventilation est conservée.
Et lorsque la température commence à monter cette sensation persiste. Légère et très ouverte la mentonnière non amovible se fait rapidement oublier quand l’aération du reste du crâne laisse véritablement penser à celle d’un jet.
Que retenir !?
Je n’ai pas (déjà) chuté avec, fort heureusement, mais je n’ai pas quitté le casque de la sortie, et n’en ai même pas ressenti le besoin ni l’envie malgré les 26 degrés ambiants. Mieux, je n’ai désormais qu’une envie après cette première prise en main : rouler plus souvent et plus longtemps avec !
Cette première approche est plus que positive. Le Troy Lee Designs Stage semble sur le bon chemin pour faire changer les comportements des pilotes. Reste qu’à 329,99€, le Troy Lee Designs Stage doit se montrer bien fini, durable et fiable. Un test longue durée nous permettra d’y répondre…