Reconnaissances et qualifications passées, l’heure de la course a sonnée sur la Megavalanche 2016… Ou plutôt DES courses ! Car c’est bien là un des intérêts de l’organisation Megavalanche : quelque soit le niveau, chacun a l’occasion de trouver un défi à sa mesure.
Comme si relever le challenge de la plus « grande descente VTT du monde » ne suffisait pas : entre les différents groupes de niveau, et les catégories d’âges qui les animent, il y a forcément un challenge à relever. Pour autant, certains ont un poids plus important que d’autres…
Crédits photo : UCC/Cyril Charpin
Honneur aux dames
À ce petit jeu, les filles ne perdent pas au change. C’est désormais une tradition de longue date pour la Mégavalanche, les dames ouvrent les hostilités sur le glacier, samedi matin. Allez, cette année la course « expérimentale » e-bike est bien partie quelques instants avant. Mais qu’importe, honneur aux dames. Pour les courageux du samedi matin, c’est aussi l’occasion d’assister à un départ qui peut en dire long sur ce qui les attend le lendemain…
Cet hiver, Pauline Dieffenthaler s’était prêtée au jeu de L’Instantané Endurotribe. Elle confiait à l’époque que sa première victoire sur la Megavalanche, il y a dix ans, restait son meilleur souvenir à vélo… Et bien, l’Alsacienne pourrait bientôt avoir à peser le pour et le contre : en remportant la Megavalanche 2016, elle s’offre un second succès sur LA course qui l’a révélée à nos yeux.
Pour ce faire, il lui fallait passer aux travers des pièges que la Méga peut réserver. À commencer par le fameux glacier de Sarenne. Ce samedi matin, les conditions étaient presque idéales. À l’heure du départ des filles, la neige commençait tout juste à transformer. Il n’empêche que tenir sur ses roues relève toujours de l’exploit sur pareil terrain.
Parmi les seules pilotes à sortir du premier mur sans tomber, Pauline avait déjà mis de grandes chances de son côté en attendant la suite du glacier pour « faire la loutre ». Encore fallait il atteindre l’arrivée. C’est là, certainement, que son calme et son assurance ont joué un rôle primordiale.
En lui permettant de tenir bon pendant que ses concurrentes connaissaient des fortunes diverses ?! Cécile Ravanel, notamment, en a fait les frais. Sortie seconde du premier mur, et revenue en tête de course dans le monumental pierrier qui suit le glacier, la pilote Commençal a crevé de l’arrière, mettant prématurément fin à sa course.
C’est donc Estelle Charles, troisième et auteur d’un impressionnant holshot, qui accompagne Pauline et Rebecca Baraona sur le podium final.
Une course électrique ?
Puisque c’est la tendance, la Megavalanche n’y échappe pas : depuis quelques temps déjà, l’événement fait place aux vélos à assistance. Eux aussi ont droit à leur départ les roues dans la neige. Mais en fait, qu’apporte le principe à la plus grande descente du monde ?
À en croire Guillaume Heinrich, vainqueur de la course e-bike, les sensations arrivent bien plus vite qu’on le croit, et pas forcément qu’au pédalage : dès le premier mur, au moment de lâcher les freins. Plus lourd de 10kg, les « électriques » plongent dans la pente et prennent une vitesse phénoménale. 99,3km/h au compteur du vainqueur.
L’occasion pour lui, comme pour certains, de « tâter » du glacier avant la Megavalanche internationale du lendemain. Et avec le recul, de profiter des meilleurs conditions de course du week-end…
Un glaçon fondant…
Car si les premières courses du samedi, e-bike et féminines, ont pu profiter d’un glacier favorable au roulage, la donne n’est pas la même ce dimanche matin.
6h, embarquement des premiers qualifiés au DMC. à 1800m d’altitude, la température frôle déjà les 15 degrés. Au coeur du week-end, les températures ont fini par suivre la tendance des plaines, et grimpent en flèche.
Si l’espoir nous anime – à 3300m les conditions seraient-elles plus fraiches ? – il faut se rendre à l’évidence. Là-haut, À 7h, au moment de fouler les abords de la grille de départ, la neige tourne déjà.
Et c’est là, en partie, qu’entre en jeu tout ce qui fait le charme et la difficulté de la Méga. On a beau être équipé, profiter d’installations et d’équipements dernier cri, on en reste pas moins à la merci de la montagne et ses caprices.
Toute la semaine, la neige, plutôt dure, laissait présager d’un glacier raide, rapide, grisant. Combien d’entre nous se sont d’ailleurs préparés à lâcher les freins plus que de raison, aller au delà des appréhensions ?
Cette année, il n’en est rien. Et une fois de plus, le glacier a son impact sur la physionomie de la course. Le temps pour l’hélicoptère de nous rejoindre, et d’offrir au 350 pilotes enragés un survol digne des meilleures cinématiques de jeu vidéo, et le départ est donné…
Alarmaaaaaaa ! il suffit de quelques mètres pour constater à quel point la neige est molle. Devant, les premiers creusent des ornières déjà profondes.
Grand favoris et une fois de plus au rendez-vous, Rémy Absalon, prend le meilleur départ. Camille Servant, Dimitri Tordo, Nicolas Quéré, Guillaume Heinrich et Damien Oton le suivent.
En tête au bas du premier mur, Rémy profite de son départ. Seul Camille Servant, sur le talent et l’envie, parvient à donner du fil à retordre au vosgien que l’on voit déjà s’envoler vers la victoire.
Dans ces conditions, les écarts se creusent très vite. Là où les premiers roulent, les autres trottinent, poussent, rampent, tombent… Et se relèvent, inlassablement. Un quart de seconde, un kilomètre heure suffisent pour rester dans le coup, passer sur le vélo… Ou pousser !
C’est ce que François Bailly-Maitre constate très vite, dès la première traverse… Molle ! parti dans le paquet vers la quinzième place, le Jurassien fait parler ses grandes jambes pour courir dans la neige. Devant, au bas du glacier, Rémy Absalon fait de même.
Entre deux, Damien Oton fait de la résistance. Lui qui a passé la semaine avec son pote vosgien doit avoir l’occasion de ressasser ce que Rémy prend un malin plaisir à dire : « dans la neige, avoir des grandes jambes, ça aide… »
Sortis en tete du glacier, les deux comparses franchissent la ligne d’arrivée premier et deuxième, à trente secondes d’écart. Derrière, François Bailly-Maitre donne raison au vainqueur du jour. Déchainé, il remonte inlassablement jusqu’à la troisième place, avant de se faire une raison. Il complète le podium avec Gustav Wildhaber et Cedric Ravanel…
De toute façon, cette année encore, il fallait une fois de plus faire un glacier béton pour espérer voir Allemont…
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