Maxime Chanel : « Sans le côté festif, la Brioude Cup ne peut exister… »

D’habitude, la course de Descente de Brioude ouvre le bal de la saison française de DH début mars. Et c’était même devenu une coutume depuis 4 ans. Malgré une piste courte, le spectacle et l’ambiance étaient toujours au rendez-vous. Et c’est justement ça qui comptait… Et oui, malheureusement on en parle désormais au passé puisqu’elle n’aura pas lieu en 2021…

Comment ne pas parler de cette petite course régionale devenue un monument ! Derrière laquelle se cache une histoire… Celle où quelques grands noms et team internationaux de la discipline venaient s’affronter et tâter les collines auvergnates en guise de préparation, celle qui refusait des pilotes faute de place tant l’émulation aux guichets était grande…

Alors, certes la Brioude Cup ne serait rien sans les Pierron et leur aura sur la discipline mais elle ne serait aussi rien sans ses organisateurs ! Et c’est justement avec eux, Maxime Chanel rênes en main, qu’on a pu échanger pour connaitre toute l’histoire…


En 2020, la manche de la Coupe Auvergne Rhône Alpes de DH, que la Brioude Cup accueillait, a eu lieu in extremis. C’était juste avant le premier confinement. Depuis, les conditions sanitaires n’ont pas vraiment changé et les obligations à respecter pour organiser un tel événement mettent des bâtons dans les roues.

À vrai dire, pour limiter les contacts et respecter les obligations sanitaires du moment, il faudrait se limiter aux participants : il ne faudrait pas de public pour s’autoriser la course !

Maxime Chanel

…alors que c’est bien celui-ci qui permet de financer en bonne partie un tel événement…

Entre la buvette et la petite restauration, le côté festif et convivial vient largement soutenir les aides et les prêts des sponsors. L’organisation de la Brioude Cup c’est autour des 20000 € dépensés…

Maxime Chanel

Et oui, parce qu’à Brioude, on ne fait pas les choses à moitié : il y a un écran géant. Ce dernier est animé en direct tout le week-end et l’affichage des sponsors sur celui-ci justifiait souvent le partenariat :

…les entreprises locales pouvaient prétendre avoir leur logo affiché et visible par tous. Les navettes, c’est une sacrée organisation : presque 20 camions, pour la plupart prêtés par les entreprises de maçonnerie locales. Et 20 chauffeurs bénévoles sur la centaine au rendez-vous.

Maxime Chanel

Sans compter le temps que ça demande en amont pour tout ficeler :

Pour qu’au premier week-end de mars ça roule à Brioude, tout commence en octobre/novembre. Ma belle soeur et ma mère à l’administratif, mon père à la logistique […] Tout ça pour caler les plannings, les chronos, les inscriptions, la communication, l’écran géant, tracer ou refaire la piste […] Et la semaine avant uniquement dédiée à ça pour tirer l’électricité, approvisionner en eau, installer la buvette…

Maxime Chanel

Et même si tout a commencé par une bande de copains, la Brioude Cup est devenue, dès la deuxième année, une course plus officielle au calendrier FFC, puisque c’est une Coupe régionale Auvergne Rhône-Alpes, et même le Championnat l’année passée… Une reconnaissance par la fédération qui coute cher à la petite organisation auvergnate : 200 € pour inscrire la course au calendrier officiel et 7 € à reverser par inscriptions…

Suite à l’édition 2020, le premier confinement a eu raison des habituels échanges entre organisateurs pour commencer à envisager l’édition suivante. Le second confinement a fini d’enterrer tout espoir du lancement du projet de course 2021… Mais Maxime et le reste des organisateurs ne baissent pas les bras pour autant, et envisage bien une manche pour 2022. Et, sans même connaitre le contexte sanitaire auquel il faudra s’adapter, ils envisagent déjà de se passer de la FFC :

À nos yeux, ils ne prennent pas la bonne direction. Par exemple, ici [pour la course de Brioude, NDR] on refait la piste en continu. C’est le père Pierron qui traine pioche à la main tout le week-end sur la piste pour ça : pour que les pilotes roulent une piste propre, c’est mieux pour la sécurité, pour le plaisir et ça permet de limiter la dégradation à long terme. Pour nous, ça parait normal de le faire, mais pas pour eux [la FFC, NDR] !

Maxime Chanel

Cependant, et quoiqu’il en soit, la Brioude Cup, avec 350 inscrits, n’envisage pas de grandir plus. Désormais propriétaire du terrain d’arrivée, où sont les gros sauts, une plus grande liberté est possible et la Brioude Cup tend donc à se réinventer pour organiser un événement plus prestigieux et peut-être plus varié, comme le P2V Invitational.

Cet échange nous ouvre les yeux sur les raisons pour lesquelles beaucoup de courses ne voient plus le jour, et 2022 sera probablement l’année où beaucoup vont réajuster le tir, mais nous gardons à l’esprit que, sans eux, leur passion et leur dévouement, rien n’aurait lieu. On ne peut donc que leur souhaiter d’y arriver à nouveau, pour le plus grand plaisir de rouler… ensemble !