EWS de TweedLove 2014 – Le compte-rendu de Théo Galy

A oublier…

Texte : Théo Galy # Photo : Matt Wragg/EMBA

Ce week-end c’est en Ecosse (du côté de Peebles) que s’est déroulée la deuxième manche des Enduro World Série 2014…

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Après de longues heures de route et de bateau nous arrivons à destination le mardi midi. Je suis épuisé par le trajet mais très impatient de découvrir le terrain pour cette deuxième coupe du monde. À peine arrivés nous mangeons un bout et filons reconnaître à pied la spéciale 4 du samedi.

Il y a des sentiers partout et ce n’est pas facile de s’y retrouver. Le spot est magnifique et la spéciale est vraiment bien. Le balisage est assez large et cela nous permet pas mal de trajectoires différentes. C’est dur de tout retenir mais cette reco à pied est une bonne chose. Après cette petite rando pédestre nous prenons possession de nos chambres pour la semaine. Nous sommes logés chez l’habitant, c’est Pam et Alan qui s’occuperont de nos super petit déj´ tous les matins. Une bonne nuit de récup´ pour recharger les batteries, le programme des deux prochains jours est costaud !

Le mercredi nous repérons le parcours du samedi, le ciel est menaçant mais nous passons au travers des gouttes. Belle balade puisque pour reconnaître les 4 spéciales il nous faut pas moins de 5 bonnes heures sur le vélo, pour environ 30 km.

Jeudi grosse journée à nouveau, cette fois-ci on reconnaît le parcours du dimanche. Les seaux d’eau tombés dans la nuit ont rendu le terrain particulièrement difficile à rouler. 35 km et 4h30 de vélo pour venir à bout des recos du jour, là ça commence à devenir gaillard.

Du coup vendredi pour le dernier jour de reco avant la course on fait dans le « light », une petite heure de bike et hop direct recup´ au chaud. Vendredi soir tout le monde sent que les recos consistantes de ces trois derniers jours ont laissé des traces. Après avoir fixé ma plaque sur le bike, je suis fin prêt pour le lendemain.

Samedi matin le réveil sonne tôt, Pam nous amène encore une fois un petit déjeuner de l’espace. Juste ce qu’il faut vu le programme de cette première journée : pas moins de 50 km pour 1500 D+. Il est 8h30 les vélos sont marqués, c’est le moment de partir pour la première liaison.

Pas des plus funs cette première liaison puisque d’entrée de jeux on se coltine 12 km de plat sur une piste cyclable… Bref après une bonne heure, me voilà rendu au départ de la spéciale 1. Juste le temps de se chauffer et GO c’est parti. Les premiers mètres sont rapides dans la bruyère puis très vite on rentre dans un bois sombre. Le changement de luminosité surprend. Les premières secondes dans les bois sont tendues, je ne vois pas grand choses et le passage est technique. Je n’ai pas la sensation d’être très vite mais je roule propre et je ne fais pas de faute. Ensuite on empreinte une piste à 4×4 sur laquelle on remonte pendant près de 2 minutes, rien que ça ! Au bout de cette horrible portion de pédalage, on plonge dans la partie la plus technique de la spéciale. Je suis à l’arrêt, je n’arrive pas à récupérer. Sans grande surprise je pars à la faute bêtement sur une racine, grosse glissade le vélo fait un bon par dessus moi. A peine le temps de remonter sur le vélo que François (Bailly-Maître) me dépasse, je finis la spéciale en mode survie. En bas je suis secoué, le coude a tapé fort, dès le début du week-end je perd beaucoup de temps. Le chrono est sans aucun doute mauvais. Mais pas le temps de faire la chochotte, je repars pour la SP2.

Sur le départ je suis concentré, j’aime bien ce deuxième run et je l’ai bien reconnu. Je pars à bloc : il y a un grand bout droit à fond avant de rentrer dans les bois. La boue rend le sentier très technique et c’est vraiment serré dans la forêt. Je me faufile bien et je roule propre. Mais je n’arrive pas à me faire plaisir sur le vélo, cela ne présage rien de bon… Premier Time Check les chronos parlent d’eux même, 45ème temps sur la SP1 et 20ème dans la SP2. Pas terrible tout ça !

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Maintenant une grosse liaison nous attend pour rallier le départ de la spéciale 3. Au start je ne suis pas à l’aise, ce run ne me plaît vraiment pas. Je le trouve sans grand intérêt, extrêmement physique pour seulement quelques mètres plus ou moins fun dans la pente. Je prends donc le départ sur un petit rythme pour essayer de garder du jus jusqu’en bas mais rien à faire je ne m’amuse pas sur mon vélo. Le moral n’est pas là, François me rattrape une nouvelle fois sur la bas. Je fais le 31ème temps.

Sans traîner, je file au départ du dernier run du jour, pressé d’en finir avec cette maudite journée mais j’ai aussi hâte d’être sur le start de la meilleur spéciale du week-end. De loin ma préférée, cette spéciale mêle technique, rapide, relance… Une vraie spéciale d’enduro à mon sens. Après les recos à pied et sur le vélo je connais le run par coeur. Dans ma tête je me repasse en boucle la multitude de trajectoires, je sais d’avance que je vais me régaler. Gros rythme dès le début, les 15 premiers mètres sont une relance. Puis je rentre dans les bois, les virages s’enchaînent à merveille, les arbres défilent. Je prends enfin du plaisir sur ce run de folie. Puis à quelques mètres de l’arrivée j’ouvre un virage pour anticiper une dernière grosse relance, c’est un passage clé qu’il ne faut pas rater. J’arrive tête dans le guidon à fond, sûr de ma trajectoire mais là énorme surprise… Le tracé à été modifié après les recos et le passage entre les arbres est fermé ! Freinage en catastrophe, je m’encastre dans l’arbre, je suis à moitié perdu. Dans la précipitation j’ai du mal à me relever, je remonte sur le passage autorisé mais de la rubalise s’emmêle dans ma transmission. Je suis obligé de faire la relance en courant et de finir les derniers virages avec le pédalier bloqué. Bien sûr j’arrive en bas complètement dépité et extrêmement déçu qu’une organisation comme les EWS commettent de si graves bêtises ! Changer le tracé d’une spéciale qui a déjà été reconnue peut être très dangereux. J’avais cru comprendre que les recos permettaient justement d’éviter les accidents. Mais dans ces conditions, je me demande si finalement le pilotage à vue n’est pas moins risqué… Heureusement pour moi je ne me suis pas blessé. Mais la correctionnelle n’est pas passée loin ! Au delà de l’aspect sécurité, il y aussi le côté sportif qui est mis à mal. Certes je ne jouais pas une première place mais je perds quand même énormément de secondes. Je fais le 44ème temps de cette spéciale.

S’en suit un long retour vers le paddock, 12 km de piste cyclable à ruminer. Je ne suis pas pressé d’arriver au dernier Time Check du jour ! Au final de ce samedi je me classe 38ème, évidement c’est bien loin de mes attentes mais ce qui m’ennuie le plus c’est que je n’ai pas réussi à me faire plaisir aujourd’hui sur le bike. C’est dur pour le moral. Durant la soirée j’arrive à me remotiver, demain je me focalise uniquement sur le côté fun et j’essaye de m’amuser au maximum !

Dimanche matin je suis courbaturé de la tête au pied, les kilomètres accumulés ces derniers jours et les chutes du samedi ont laissé des traces. Mais qu’importe il faut aller au bout des 40 km et des 4 spéciales prévues aujourd’hui. Je pars en direction de la SP1 plus détendu qu’hier avec juste l’envie d’y aller. Au départ le temps est juste, petit échauffement rapide et top c’est parti. Les premiers virages à plat sont difficiles négocier, puis il y a des portions rapides entrecoupées d’épingles, les sensations semblent revenir. Pas de chute, peu de fautes, bref un bon run pour commencer la journée. Les liaisons me semblent de plus en plus dures.

Au départ de la SP2 je serre les dents. C’est un run très physique et je commence à être dans le rouge… Dés le début le sentier est fun, quelques relevés, des bosses, puis vient une belle relance sur un sentier avant de plonger dans le bois. Cette portion est super belle, je m’amuse comme un fou mais malheureusement c’est bien trop court. La dernier partie est nettement moins drôle, ce long, très long sentier en faut plat descendant sur lequel il faut pédaler en permanence. La seule petite trajectoire (repérée et autorisée pendant les recos) a été fermée. Cette fois-ci je ne me suis pas fait avoir, une belle frayeur mais pas de chute. J’arrive en bas littéralement dégoûté. Pour moi comme pour beaucoup d’autres ce run ne s’apparente en rien à une spéciale d’enduro. Dommage. Plus que deux spéciales pour en terminer.

Au départ de la spéciale 3, je suis plus relax. C’est une spéciale que j’apprécie, je pars prudemment puis je lâche les freins petit à petit. Il y a de belles courbes, des pifs pafs rapides, des sauts… C’est juste bon ! Direction le Time Check, les chronos ne sont toujours pas très bons mais au moins je m’amuse aujourd’hui. Il me reste une dernière épreuve à passer, la fameuse spéciale 4 du dimanche. Une des plus physiques du week-end. J’ai déjà beaucoup de mal à me traîner jusqu’au départ. En haut sur le start je suis sur les rotules. Je pars vite, les quelques virages de la partie haute s’enchaînent bien. Ensuite vient une très grosse portion physique. Au début c’est un sentier mais très vite ça s’élargit et il faut appuyer fort sur les pédales. La dernière partie est vraiment belle, pas de bol pour moi je suis trop fatigué pour pouvoir en profiter. En bas je suis super content François ne m’a pas rattrapé, c’était mon objectif.

Finalement, je suis quand même arrivé au bout de cette course qui m’a coûté cher physiquement et moralement. Je ne suis pas satisfait de ma performance (32ème) mais c’est comme ça, il faut que je fasse avec. De toute façon, c’est décidé, je reviendrais l’année prochaine mieux préparé et d’ici là je prendrais ma revanche à Valloire !

Théo

  1. il y a des jours comme cela où rien ne va comme il faut. Mauvais rêve… Mais la prochaine sera la bonne !

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