Ça y est : l’heure du verdict a sonné ! Celle de savoir qui sont les Champions du Monde Enduro World Series 2019. Si le suspens était à son comble pour certains titres encore en jeu, les pentes de Zermatt n’ont finalement fait que confirmer les logiques sportives déjà observées jusqu’à présent.
Martin Maes signe un retour aux affaires là où il aurait aimé rester toute la saison, mais ce sont bien Sam Hill, Isabeau Courdurier, Cedric Ravanel et Antoine Vidal qui sont les principaux vainqueurs du week-end ! Voyons plutôt…
Temps de lecture estimé : 5 minutes – Photos : Enduro World Series
Côté course…
La journée a commencé comme on aurait pu l’espérer pour la beauté du sport, et celle du spectacle délivré aux chanceux spectateurs présents en bord de spéciale : Richie Rude, Martin Maes, Sam Hill, Kevin Miquel… Quatre des plus performants de la saison, aux avant-postes dès les premiers chronos, avec avantage au Belge dans un premier temps.
On aurait alors pu croire à une logique/classique/habituelle domination de Martin Maes tout au long de la journée, comme il a déjà sû le faire cette saison. C’eut été sans compter sur du temps abandonné à ses adversaires dans la spéciale 3 du jour – 18 secondes – récupéré de manière magistrale dans la spéciale suivante – 14 secondes sur Richie Rude, second…
« L’ordre final sacre bien Martin Maes, devant Sam Hill et Richie Rude à Zermatt… »
Quand les autres spéciales se jouent à quelques secondes – 5 en moyenne – on comprend qu’il a dû se passer des choses entre ces deux spéciales charnières… On y reviendra En Travers des Chiffres, sous peu… En attendant, l’ordre final de la course sacre bien Martin Maes, devant Sam Hill – pour 12 secondes, et Richie Rude – à 25 secondes…
Kevin Miquel, premier Français, termine au pied du podium pour 0,65 secondes, suivi de Florian Nicolaï – 5e de cette ultime manche 2019 – et Youn Deniaud – auteur d’un dernier chrono stratosphérique pour conclure ces Enduro World Series 2019…
La course dans la course…
Bon mais alors, qu’en est-il pour le titre élite ?! Celui pour lequel Florian Nicolaï et Sam Hill devaient encore se battre à couteaux tirés pour être couronné de gloire ?! Et bien, comme attendu, c’est la Spéciale Reine, et ses points attribués au vainqueur, qui a eu le dernier mot…
Dès le début de journée déjà, on sentait Sam Hill dans un bon jour, et sportivement là où on pouvait l’attendre : parmi les trois premiers, en lice pour jouer la gagne, mais sans prendre de risques inconsidérés pour autant. Derrière, Florian Nicolaï signait lui une course totalement à l’image de sa saison : jamais gagnant, mais jamais vaincu, autour du top 10 avant de porter l’estocade pour remonter in-extremis…
Tant et si bien qu’avant le départ de la dernière spéciale du jour, tout restait possible : Sam Hill 2e, Florian Nicolaï pouvait encore remporter la Spéciale Reine, terminer entre la 5e et la 8e place où il gravitait durant la journée, et être titré…
» Mais c’eut-été sans compter sur la légende Sam Hill et un run d’anthologie pour empocher le titre mondial ! »
Mais c’eut été sans compter sur la légende, Sam Hill. Celui qui signe ses victoires de runs stratosphériques. Celui qui sait marquer les esprits et ne laisser aucun doute sur l’art et la manière biens précis avec lesquels il remporte ses plus grandes victoires. Ici, à Zermatt, c’est en atomisant la Spéciale Reine, dernier run de la saison, que l’Australien chausse son troisième titre mondial d’Enduro !
8s devant Martin Maes, vainqueur du jour, et largement plus de 15s au reste du monde. Avec ces points bonus, Florian Nicolaï aurait dû s’assurer d’être devant Sam Hill au général. Soit grappiller à minima 25s avant le dernier run. Au lieu de ça, la légende australienne en avait gardé sous le pied – 20s très exactement – pour creuser 41 secondes d’écart entre les deux hommes. Le prix d’un sacre mondial…
Chez les dames ?!
Ici certes, moins de suspens : depuis l’épreuve précédente, Isabeau Courdurier était certaine d’empocher le titre. Vainqueur de toute les manches 2019, il ne pouvait mathématiquement en être autrement. Restait une inconnue : la fougue et l’envie dont elle réussirait encore à faire preuve après une logique phase de relâchement.
Sur un prototype tout juste monté – issu du travail de Chad Peterson, COO Intense décédé récemment – le challenge était beau : celui de mettre à l’honneur l’homme derrière la machine, et boucler une saison sur un sans faute. Telle a été la réussite d’Isabeau Courdurier sur les pentes de Zermatt !
Derrière elle, le suspens restait non pas pour la seconde place – acquise à Noga Korem, malgré ses déboires sur casse de roue libre – mais pour la troisième et dernière place sur le podium. Le duel se jouait entre Andreane Lanthier Nadeau et Morgane Charre. C’est la Canadienne, à la faveur d’une seconde place à l’issue de cette finale, qui l’emporte. À Zermatt, c’est Raphaela Richter qui complète le podium de la course, après sa belle performance aux Orres…
Chez les Masters…
Là, suspens il y avait, et bataille il devait y avoir : Karim Amour, champion en titre, face à Cedric Ravanel, fraîchement arrivé dans la catégorie. Les deux hommes étaient à égalité de point avant cette finale… Et d’une manière assez limpide : s’ils survolaient les débats comme à leur habitude, celui qui l’emportait prenait le titre…
On ne va pas faire durer le suspens plus qu’il n’en a été pendant la course : vainqueur des quatre premières spéciales du jour, Cédric Ravanel a très vite mis la main sur son premier titre mondial Master en Enduro. Tout juste Karim Amour a-t-il eu l’occasion d’un baroud d’honneur, en empochant les points de la Spéciale Reine, ultime run de la saison, sans incidence sur le classement final.
Ce samedi, le team Commençal et Cécile Ravanel – sur le vélos lors des recos, même si elle n’a pas couru – ont donc deux titres à fêter puisque de son côté, Antoine Vidal l’empoche aussi chez les Espoirs. Et ce, malgré une petite frayeur, une chute dans la première spéciale, qui l’a ralenti un temps, avant qu’il ne retrouve ses repères et ses habitudes : la gagne !
La suite ?!
En parlant de gagne… La saison n’est pas totalement terminée… Ok, la dernière étape du championnat vient de s’achever sur les victoires de Martin Maes et Isabeau Courdurier à Zermatt… Et sur un résultat d’ensemble impressionnants des Français en matière de classements généraux finaux : mis à part Sam Hill chez les hommes – devant Florian Nicolaï et Kevin Miquel – les autres titres majeurs – Dames, Masters hommes et Espoirs Hommes – reviennent aux tricolores…
Justement, le gratin mondial a encore un week-end de compétition internationale à se mettre sous la dent : le Trophée des Nations, qui se déroule le week-end prochain… À Finale Ligure ! On reviendra très vite sur le concept de la course et ses spécificités, mais on peut d’ors et déjà s’attendre à un ultime baroud d’honneur qui pourrait bien en faire vibrer plus d’un. En jeu ?! le titre de champion du monde par équipe, et les maillots UCI délivrés pour la toute première fois à des pilotes d’Enduro.
La France, nation historique et favorite, tiendra-t-elle son rang ?! On y sera pour voir ça 😉