Enduro World Series 2018, Lo Barnechea – Hill et Ravanel reprennent les bonnes habitudes

Au soir du premier jour de course, c’était déjà bien embarqué pour Sam Hill et Cécile Ravanel. Encore fallait-il tenir la distance, passer au travers du second jour de compétition, copieux à en croire le programme. C’est fait, non sans quelques difficultés, pour les deux tauliers.

Derrière, certains ont trouvé la régularité, la bonne carburation, qui manquait la veille. Ça leur permet de figurer parmi les 10, voir les vingts premiers. D’autres passent par la fenêtre, victimes du terrain vicieux des hauteurs chiliennes…

 


Temps de lecture estimé : 4 minutes – Photos : Enduro World Series


 

 

Crevaisons en pagaille…

Est-ce la fatigue ? Le terrain hostile ? Les choix pneumatiques ? Le terrain changeant ? Un peu de tout ça ?! On retiendra de cette première étape Enduro World Series 2018 l’impact que les crevaisons peuvent avoir sur le classement final. Plus qu’à l’accoutumée, l’avarie a mis du monde au tapis.

Après Richie Rude, le plus évident des vaincus samedi, c’est au tour d’Adrien Dailly, Cécile Ravanel, Jesse Melamed et Mark Scott, pour ne citer que les plus en vue, qui connaissent une telle mésaventure, avec des fortunes diverses.

Si l’on ajoute les chutes et les autres avaries en tout genre, il va s’en dire que cette étape chilienne a déjà marqué les chairs, et les esprits. Anita Gehrig, Jared Graves, Mckay Vezina, Josh Bryceland ont également eu des soucis, et alourdissent la liste…

 

 

Il en faut plus !

Il n’empêche que les crevaisons n’ont pas toutes le même poids dans la course. Surtout quand on s’appelle Cécile Ravanel, et que l’on mène de 56s avant de voir son pneu se dégonfler. Avec 50s perdues sur ce coup, l’incident n’aura fait que relancer la course, et l’appétit de la championne en titre.

Elle signe les deux scratchs suivants, dont un impressionnant chrono dans la dernière spéciale du week-end. Une occasion de plus pour Cécile Ravanel de démontrer l’emprise qu’elle a sur la compétition féminine. Isabeau Courdurier et Katy Winton ne peuvent que constater, et s’inspirer.

 

 

Au dessus de tout…

Il en est un autre qui semble au dessus de tout. Depuis son titre acquis de main de maître, rien ne semble pouvoir arrêter Sam Hill, la légende. Ça glisse par terre ? L’Australien n’en a que faire ! Lui n’est jamais sorti des deux premières places de chaque spéciale du week-end. Il a l’air si facile… 

Everyone this is @samhill13 he can ride a bike…! ?????

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C’est qu’il va falloir s’employer pour le déloger ! Martin Maes, second, n’est pourtant pas un manche en matière d’action qui valent leur pesant d’or. Mais lui, tout comme Robin Wallner, n’ont pu que suivre, à 36s et 1min25s, respectivement du boss.

Même constat pour Gustav Wildhaber (4eme) et Zacharias Johansen (6eme) qui n’avaient jusqu’à maintenant jamais été à pareille fête en Enduro World Series. Ont-ils réussi à s’inspirer du boss ?! 

 

 

Les frenchies

Côté Français, il faut bien noter que pour une fois, on est un peu en retrait. Sans Adrien Dailly en haut de classement, il faut descendre à la 9eme place, tout juste dans le top 10, pour retrouver… Dimitri Tordo, en bonne place !

Tir groupé ensuite avec dans l’ordre, Damien Oton (11eme), Florian Nicolaï (12eme), Yoann Barelli (16eme), Rémy Absalon (18eme), Théo Galy (19eme)… Et Youn Deniaud, le talentueux, qui s’offre une belle 14eme place au milieu de ses… aînés !

En parlant d’aînés, et sans injure à son coup de guidon toujours affûté, Karim Amour l’emporte une nouvelle fois chez les Masters, devant deux anciens champions de la catégorie. Preuve que la compétition est relevée à ce niveau aussi.

Chez les Espoirs enfin, pas de podium, mais Nathan Secondi est toujours présent pour profiter des moindres opportunités. C’est payant cette fois-ci, puisqu’il remonte à la 4eme place, juste devant Eliott Heap, champion en titre victime d’une crevaison… Une de plus !

 

 

Et maintenant ?!

Espérons que ceux à qui le menu chilien a joué des mauvais tours vont vite se reprendre. La suite des événements se déroule dès le week-end prochain, en terre colombiennes. Tout juste le temps de récupérer, faire le trajet, remettre les bonhommes en état…

Et tirer les enseignements de cette première manches Enduro World Series 2018. C’est en tout cas que ce l’on s’apprête à faire en lisant Entre les chiffres,  notre rubrique d’analyse pour décrypter le déroulement de la course, à paraître sous peu ! À très vite 😉

 

Résultats complets > [gview file= »https://fullattack.cc/wp-content/uploads/2018/03/ews_1_cl_results.small_.01.pdf »]

Rédac'Chef Adjoint
    1. La crevaison serait intervenu au tout début de la spéciale 4. Il aurait tenté de réparé avant d’abandonner. Au delà du cas d’Adrien, il faut savoir que certains pilotes roulent avec dispositifs anti-crevaisons qui compliquent parfois les choses. En plus de ne pas être infaillibles, certains rendent la réparation, le démontage ou la pose d’une mèche, pas forcément aisée. On teste les plus courants actuellement, pour un comparatif à venir. On peut en attester 😉

  1. Le probleme des crevaisons atteint vraiment un niveau ridicule , quand les mecs crevent du dh casing avec cushcore, il faudrait reellement que maxxis et compagnie trouvent une solution…
    Je suis le seul a penser qu’une vraie carcasse enduro devrait etre encore plus resistante qu’une dh, les mecs vont a 80km/h dans de la caillasse en pilotage a vue, en dh les trajectoires sont calculees a 10cm pres et les pistes sont plus manucurees

  2. Merci de ta réponse.
    En tout c’est dommageable pour pour lui car des la première course
    il peut dire adieu au titre. Il n’a plus les cartes en main et doit attendre une défaillance de ces adversaires et quand on voit la régularité de Hill. Ca doit être dur a encaisser j’espère qu il aura les ressources pour rebondir et puis on en est qu’a la première course …

  3. pareil pour Richie .. le système de point est ridicule, sur UNE crevaison tu perds les ews … il faudrait par exemple compter les points de toutes les épreuves moins une, ca laisserait un « droit » à l’erreur ..

  4. Moi je pense qu’il faut plutôt regarder du côté de la fatigue et de la gestion de course, plutôt que de toujours incriminer le matériel !
    Il y en a qui sont passés aux travers des crevaisons! Probablement parce qu’ils posés leurs roues où il fallait et qu’ils ont sûrement levé le pied dans les partie défoncées pour préserver leurs montures. Ou alors comment expliquez-vous cela? Certainement pas par de la chance!
    Les règles sont pareil pour tous les coureurs sur toutes les courses, donc pourquoi enlever la moins bonne des manches? Dans toutes les compétitions internationales de tous genres, F1, moto GP, Rallye, Cyclisme, Athlétisme etc.. Je n’ai jamais vu que l’on supprimait la plus mauvaise manche.
    Cela s’appelle la gestion des risques!

    1. Et bien ça existe, en biathlon par exemple on retire les deux plus mauvais résultats de la saison pour le classement général de la coupe du monde.

  5. Je pense que SAM HILL donne une leçon de pilotage en terme de conservation de l’énergie, de trajectoire d’équilibre, en posant le geste juste sans s’épuiser. Il garde un maximum de lucidité , une vitesse quasi constante, une maitrise de la dérive en courbe et dans les enchainements..
    Il est train de réinventer le standard en enduro, ou la dimension physique que mettait certain athlète dans la course ne rendait cela pas très intéressant en terme visuel et même technique. Ce type de vélo lui permet vraiment d’exprimer tout son talent par rapport à la DH devenue un peu bourrin et standardisée ou il manquait de puissance et d’inspiration par rapport aux tracées plus naturels d’autrefois courus avec des vélos plus courts et maniables. C’est ce qui pouvait arrivé de mieux à la discipline et les coureurs ont beaucoup de chance de pouvoir se confronter à un virtuose de cette classe.

    1. Dans le résumé, tu le vois dans la spé 2 s’asseoir qq instants sur la selle. Et il dit qu’il essaie de rouler smooth pour rien péter.

  6. Hugi a complètement raison sur le fait de la gestion de course et de ce fait la gestion de matos…
    Il n’en reste pas moins en tout cas c’est mon avis que ces histoires de crevaisons sans que les gas puissent réparer de quelques manière que ce soit sont absolument ridicules !
    Parce qu’après tout ça peut arriver ça fait parti du jeu je pense en enduro mais de la a abandonner.
    Si le gas déchire le pneus ok je veux bien m’enfin c’est quand même pas ce qui arrive a chaque fois ça doit pas arriver souvent d’ailleurs.
    Si c’est juste une question stupide de pression trop basse comme le dit quelqu’un plus haut alors c’est que les gas sont demeurés si ils ne sont pas capable de prendre en compte le terrain sur le quel ils roulent.

    1. Vous vous emballez un peu là ! Ne tirons pas de conclusions hâtives et rétablissons quelques vérités :
      – les pilotes EWS, même ceux de pointe, peuvent réparer (ils ont de quoi sur eux ou sur le vélo)
      – on en voit fréquemment avec un manomètre en main entre les spéciales, ils surveillent donc leurs pressions
      – vu le terrain chilien très rocailleux, il se peut que les pneus aient été tranchés

      1. C’est bien ce que je dis dans mon com si les pneus sont déchirés ou tranchés comme vous dites la ok c’est la cata mais si c’est pas le cas la par contre y matière a se poser des questions…
        Je vais prendre en exemple Rude que j’ai vu sur une video roulé a plat sur la liaison après avoir crevé dans la sp2 et perdre un temps de l’autre monde en plus de celui perdu durant la sp2 !!
        La je suis désolé mais y a pour moi carrément un problème technique a résoudre parce que ça n’a pas de sens de faire des trucs comme ça… il faut revoir la solution technique utilisé parce qu’apparemment c’est pas au top.

  7. Sans vouloir être trop dur, je suis à abasourdi par certains commentaires: pour rouler régulièrement en EWS, ces analyses ne prennent pas en compte le niveau de ces compétitions. En résumé, entre un podium et une 30 ème place, il n’y a qu’une somme de secondes et donc de détails (pression des pneus par exemple). À certains moments, je peux comprendre des abandons pour crevaison car prendre 5 minutes pour réparer fait chuter irrémédiablement au classement général et continuer pour quasi rien en termes de points pour être critiquable compte tenu des risques.

  8. Purée, il y a des commentaires dignes de supporter de foot!!!
    Penser que ceux devant s’amusent à faire comme le pinpin moyen en roulant à basse pression pour gagner du grip, c’est vraiment ne rien y connaître et ne les avoir jamais vu rouler!
    heureusement qu’il y a des commentaires comme celui d’Oolive pour remettre les choses à leur place!

  9. Comme au foot, toujours entrain de râler.
    Oui nos français ont soufferts mais saluons la perf de ceux qui ont fait mieux…
    merci pour ce travail

  10. Cécile Ravanel dit qu’elle a mis 2.5 bars…et elle n’a pas crevé mais du coup la gestion du vélo a dû être sportive ! Elle avait la marge pour ce genre de choix.
    Entre les réglages, les choix, et l’expérience de pilotage, il y a beaucoup de facteurs qui ne rendent l’analyse pas si simple que ça, mais c’est quand même dingue qu’à ce niveau de compétition on puisse encore perdre une saison sur une crevaison !

    1. oui, elle avait mis cette pression parce qu’elle était en chambre et que tu n’as pas le choix avec une chambre: faut gonfler à mort.

  11. Pour les crevaison, je pense que le niveau augmente tellement vite que ce qui était vrai une année est remis en cause l’année d’après. Le matos ne cesse pas de progresser aussi, mais nos pilotes d’élite poussent toujours les vélos au plus loin, et ça passe pas toujours !! En ews la saison débute bien tôt, dur pour les pilotes de s’adapter (nouveau matériel/ nouveau spot). En enduro en particulier, la panne Méca restera toujours une composante avec laquelle il faut compter, même pour Samy !

  12. les spots sont en gros toujours les mêmes, ainsi que les pneus .. ou alors les évolutions sont lentes (le dhf est t’il différent en 2018 ?).. et je suis pas certains que d’une année sur l’autre les chronos soient vraiment différents/rapides ..

    1. Chez nous, Tom est en train de travailler sur l’analyse « entre les chiffres » > ça confirme que c’était globalement plus rapide que d’habitude ! À lire sous peu 😉

  13. Pour ma part c’est la course de Martin Maes qui m’impressionne!

    Il avait averti qu’il roulerait « safe » sur cette course, et il a assuré une belle 2ème place sans embuches! (alors qu’on a plutot l’habitude de le voir rouler avec un pilotage spectaculaire!)

    Chapeau bas, si jeune et pourtant une gestion de course bien mature!

  14. Bien vu Xav, les multiples crevaisons mettent en relief deux choses :
    – les pneus malgré un prix qui à été multiplié par 2 en 20 ans n’ont pas progréssés en 20 ans sur le fond. Un pneu MICHELIN comp 16 Tubeless fabriqué en france en 2004 s’échangeait pour environ 35 EUROS avec une carcasse relativement rigide un poids d’environ 1300g et une gomme qui ferait palir tous les pneus du marché actuel. Aujourd’hui la production a été délocalisé, le prix a explosé, il faut rajouter du préventif ( et donc de l’argent et du poids) pour qu’il soit étanche, alors que le problème des crevaisons n’a pas été résolu.
    Ou est l’évolution la dedans?
    Un pneu pensé intélligement vers une pratique responsable et soutenable voudrait que de telles carcasses puissent être au minimum rechapées chez un vélociste ( réutilisation, recyclage..) et recyclé en fin de vie, et increvable… .
    ( d’ailleur un bilan sur l’impact de notre pratique et produits utilisés serait vraiment nécessaire sur les sites spécialisés ..

    – Le velo de montagne si on souhaite une réelle polyvalence et optimiser le plaisir montée descente (les remontées sur pistes DFCI en enduro ne sont pas représentatives du vrai vtt et du plaisir que l’on peut prendre sur un vrai sentier de montagne et la technique qui en découle). L’enduro se heurtera toujours au poids du train roulant, s’il doit être représentatif de la vrai polyvalence en vtt, la course à la vitesse et la maximisation des géometries DH et du débattement doit être limitée. Les tracés qui en découle doivent pensées en conséquences. Cela permettra d’alléger aussi la protection des pilotes et le poids et la gène …

    L’agrandissement de la taille des roues et le poids qui en découle n’arrange pas forcément la donne.
    D’ ailleurs pas de 29″ à ‘horizon au classement, alors que tout l’hiver se succède les présentations sur les enduros 29 et leurs avantages… pourtant ce type de tracés rapides devrait être a leur avantage.

    en conclusion:
    L’avenir de l’enduro à mon sens devrait s’orienté vers la vrai polyvalence des pilotes mixant le meilleur des techniques ( cross dh mais aussi trial), la durabilité du matériel (optimisation plutôt que maximisation) ainsi que l’esprit d’aventure et d’entraide entre les pilotes ( on le voit déjà et on peut le saluer). Une pratique inspirante pour les sorties du dimanche .

    Pourquoi pas intégrer des spéciales plus lentes types franchissements comme en enduro moto, ou on pourrait voir des gestes vraiment techniques et esthétiques.
    Ne pas rallonger les journées a outrance sous peine d’épuiser rapidement les organismes, privilégier la qualité , le flow, le beau geste plutôt que la quantité et voir rouler des organismes raidis par la fatigue.

    Quel pilotes aussi bon soit il en EWS peut se targuer d’être aussi à l’aise et polyvalent sur un vélo qu’un Chris AKRIGG?

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