Comme à son habitude, la manche US des Enduro World Series a tenu son rang. Celui d’une étape charnière dans la lutte pour les titres mondiaux. L’édition 2017, une nouvelle fois courue sur les pentes d’Aspen, n’a pas dérogé à la règle. Elle sacre Sam Hill et Cécile Ravanel, plus que jamais favoris à la victoire finale…
Temps de lecture estimé : 5 minutes – Photos : Enduro World Series
Comme au bon vieux temps ?!
Après la première journée de course, on aurait cru à un bon vieux retour aux habitudes de l’an passé. Côté météo tout d’abord : les averses annoncées sont finalement tombées dans la nuit précédent la course, collant la poussière et offrant un grip démentiel pour débuter les hostilités.
Au final, la course s’est donc déroulée sous le soleil, une première cette saison ! De quoi donner du baume au coeur à Richie Rude, champion en titre plutôt discret depuis le début de saison : il virait en tête du premier jour de compétition. On aurait alors pu penser que les terres de son sponsor et le passage au 29 pouces lui porteraient chance…
C’était avant qu’une crevaison au sommet de la spéciale 4 – première du second jour – puis une chute dans la suivante, le relègue – une fois de plus – au fond du classement : 37eme place finale.
Au même moment…
Alors que l’Américain connaissait tels malheurs, la course se resserrait comme jamais. À l’issue de cette spéciale 4, moins de deux secondes séparaient alors les trois premiers.
Jared Graves, comme on pouvait le sentir avant la tenue des débats. L’Australien aime définitivement le Colorado et le démontre une fois encore en montant sur le podium final, à la troisième place.
Martin Maes ensuite. Le jeune Belge de retour aux avant-postes depuis quelques temps, démontre une nouvelle fois que la vitesse, la prise de risque et l’extrême engagement ne lui font pas peur, bien au contraire. Deuxième à l’arrivée, pour moins de quatre petites secondes.
Hill, le patron ?!
Mais devant, c’est bien celui que nombre attendait : Sam Hill ! On pouvait penser que l’humidité du début de saison l’avantageait. Que la puissance et la résistance qu’il fallait pour négocier l’altitude d’Aspen lui feraient défaut, lui l’ancien descendeur, en pédales plates qui plus est…
Rien n’y a fait. L’Australien s’impose en patron, sûr de sa force et sur sa vitesse naturelle toute aussi exceptionnelle que sa régularité cette saison. Par la même, Sam Hill s’empare de la tête du général provisoire de la série, pour quarante petits points…
Objectif atteint, lui qui dit devoir virer en tête à l’issue de la prochaine manche – Whistler – étant convaincu qu’Adrien Dailly, son principal opposant, serait très dur à battre à Finale, lors de l’ultime round…
L’opposition ?!
Pour l’heure, la stratégie fonctionne. Auteur d’un bon week-end à défaut d’avoir été une nouvelle fois excellent, Adrien Dailly reste solide second du classement général. Hormis une crevaison lente dans le second chrono du week-end, il passe sans encombre cette étape qui ne lui était pas des plus favorables.
6eme de la course, le jeune Français reste dans le coup. Pas d’affolement donc, la grande bataille est encore à venir. D’autant que si l’on en crois la stratégie de Sam Hill et les qualités d’Adrien Dailly, elle devrait sans nul doute se tenir entre eux deux, sur les pentes de Whistler, dans quinze jours.
D’autant que derrière, Greg Callaghan semble décroché. 280 points le séparent désormais de la tête après sa vingtième place du week-end. Celui que l’on pensait capable de beaucoup ici, est passé à côté, et perd véritablement une grosse chance de s’imposer à l’issue de la saison !
Perdre le fil…
Serrée et indécise jusqu’au bout, la course des hommes a donc tenus une partie de ses promesses… Il aurait presque pu en être de même chez les dames : des rebondissements, il en a été aussi question, dès le premier jour.
Isabeau Courdurier, auteur du premier scratch du week-end, a perdu le fil quelques instants plus tard, dans la longue spéciale 2…
Pas grand chose à première vue, mais le rythme qui s’échappe et de précieuses secondes concédées. Quand on sait que jusque là, et après, la course se résumait à moins de 10s d’écart entre les favorites…
L’écart est rédhibitoire puisque ensuite, Cécile Ravanel empile les secondes d’avance et fini avec un matelas confortable de 40s, là où Isabeau sauve la seconde place finale pour moins de trois petites secondes sur Casey Brown.
Par ailleurs…
Manche outre atlantique oblige, les autres catégories connaissent une morphologie différente de celle connue ces derniers temps. Karim Amour s’impose bien chez les Masters et poursuit son grand chelem en cours. Mais cette fois, c’est face à la figure US, Brian Lopes, qu’il étend sa domination sans partage : 21s d’avance et 4 victoires en spéciales sur 6 face à l’Américain.
Chez les Espoirs, Kilian Callaghan s’impose en taulier, tandis que Nathan Secondi, seul français engagé, finit à la treizième place, loin de son meilleur résultat, 5eme en Tasmanie. Il est pour l’heure 4eme au général U21.
Chez les filles, pas de déplacement pour Estelle Charles, vainqueur le week-end passé en Coupe de France, aux Orres.
L’écrémage continue
Irrémédiablement, l’écrémage de la saison continue donc au fil des courses. Il en reste deux à courir, trois petits jours de compétition en tout, avant de connaitre l’issue finale de la saison. Si chez les Hommes, le suspens est à son comble, ailleurs, certains titres pourraient être officieusement décernés dès Whistler.
Chez les dames, Cécile Ravanel, et chez les Masters, Karim Amour, doivent encore assurer la manche canadienne au rythme de compétition qu’on leur connait pour conserver leur victoire d’avance au général et débarquer serein sur la côte italienne à l’issue de la saison.
Mais tout ça, on le saura d’ici quinze jours, au lendemain de l’Enduro World Series de Whistler 2017. À très vite !
Résultats complets > http://www.enduroworldseries.com/wp-content/uploads/2017/07/Aspen_results_final.pdf