Adopteunfat.com
Après l’invasion du 650B en 2012 et des VTTAE l’an dernier (segment qui se développe encore cette année à Friedrichshafen et qui a de beaux jours devant lui), c’est le mouvement Fat bike qui a submergé cette année les allées de l’Eurobike en Allemagne. Rares étaient les marques qui ne présentaient pas cette année un modèle 2015 de Fat bike (voir une gamme !) rigide, suspendu, pour enfant, voir à assistance électrique…
Le Fat bike est à la base un vélo utile doté de pneus surdimensionnés (souvent plus de 3,7 de section) et de jantes extra-larges (majoritairement en 26 pouces), qui ne date pas d’hier (les premiers bricolages de vélos « classiques » à jantes larges datent de 1987), conçu pour se déplacer là où un VTT classique ne peut pas aller : la neige d’Alaska ou le sable des déserts mexicains. Les bricolages ont fait des émules et des événements longue distance se sont alors développés en Amérique du nord au milieu des années 90 tandis que dans les années 2000, plusieurs « petites » marques (comme Salsa ou Surly) s’y sont mises. Voilà pour le court résumé historique ; mais qu’est ce qui a bien pu pousser les grandes marques à franchir le pas ?
Hormis le fait qu’un vélo à « pneus de tracteur » fasse assurément un certain effet sur la devanture d’un stand aux yeux du grand public, nous sommes assez surpris de la vitesse à laquelle l’industrie a plongé dans le Fat bike. Un vélo pas très compliqué à développer et en un temps relativement court, une offre de composants et périphériques pléthorique, un nouveau marché original et porteur d’image… Bref, les raisons sont multiples. A la rédac, on pense qu’un des éléments déclencheurs de ce « nouveau » mouvement est le buzz suscité par Specialized qui a créé spécialement pour Ned Overend (Champion du Monde de XC en 1990) un Fat bike et remporté du même coup cet hiver 2014 le premier titre de champion US de Fat bike à Cable dans le Wisconsin. On notera aussi que RockShock a dégainé peu de temps après sa fourche Bluto. Si vous avez d’autres pistes, on est preneur…
Chez Endurotribe qu’on se le dise, on voit plutôt d’un bon œil cette tendance qui apporte plus de choix au consommateur pour peu que le Fat bike reste simple techniquement, facile d’entretien et raisonnable financièrement (puisque de notre point de vue c’est un second ou troisième vélo ; et tant mieux si certains de nos lecteurs peuvent se permettre d’avoir un garage rempli de vélos différents). Cela permet de rouler davantage sur nos singles préférés tout au long de l’année et par tous temps, voir d’utiliser le Fat comme un cruiser en été. Cela rentre pleinement dans la vision que l’on a du VTT All mountain (le « VRAI VTT » ou le « VTT, TOUT COURT » comme certains aiment le proclamer, la DH et le XC seraient donc du FAUX VTT ??? CQFD…). D’ailleurs comme on a pu le constater cette saison sur les événements, certains utilisent déjà le Fat bike comme vélo principal que ce soit en rando ou compétition Enduro. Chacun ses goûts.
Pour conclure et avec la même logique que pour le VTTAE/le 27,5 pouces/le 29 pouces (qu’importe la forme du VTT et le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse sur de beaux sentiers), ces nouveautés (ah cette société de consommation…) ne vous imposeront jamais d’abandonner votre VTT adoré actuel, qu’il soit en acier, tout-rigide, endurigide, 26 pouces, singlespeed…
Si l’envie vous guette et que les finances vous le permettent, adoptez un Fat bike.
Portfolio en page suivante…
Portfolio
De retour de l’Eurobike 2014, on vous livre aujourd’hui un panorama non exhaustif (on en a forcément loupé…) de ce Fat Eurobike mêlant du rigide, du tout-mou, du carbone, du VAE et du vélo enfant !
Photos : Adrien Mantez/Quentin Chevat