Dans notre monde, certains paraissent plus méchants qu’il ne le sont. Après tout, ce n’est pas pour quelques apparences que l’on devient quelqu’un d’autre. Parfois, il s’agit même de se donner un genre…
En parlant de genre, une marque travaille sacrement le sien : YT Industries ! La petite marque allemande qui monte, a le chic pour faire parler d’elle parmi tant d’autres : VPC, gamme résolument gravity, pilotes de renom et univers singulier…
Une image qui interpelle autant que des vélos qui attirent. Il était donc temps de mettre la main sur un des modèles YT ! Vus les commentaires Endurotribe ces dernières semaines, le modèle était tout trouvé : voici le YT Jeffsy, que l’on attendait tous, dans les tuyaux Endurotribe…
Temps de lecture estimé : 7 minutes / ndlr > YT = Young Talents > se prononce [waI][ti:] / waïti, à l’anglaise 😉
Sortie du carton
Ceux qui s’y intéressent le savent : l’une des grosses particularités YT repose sur la vente en ligne, en directe et par correspondance. Pas question ici de mettre la main sur son vélo en magasin. Réception sur le pas de la porte et plaisir d’ouvrir sois-même le carton.
Je parle de cette étape particulière et de la satisfaction qu’elle peut procurer pour une bonne raison… Toute l’année, il m’est donné de réceptionner les vélos d’essais Endurotribe. Leurs provenances sont diverses. Je vois passer des vélos plus ou moins bien emballés.
Je dois bien dire que ce YT est, au moment d’écrire ces lignes, le mieux conditionné. Plutôt qu’un long discours, jugeons plutôt…
Inconsciemment, cette première impression compte. Certaines très grandes marques le savent. Qui n’a jamais eu le sentiment d’extraire son nouvel iPhone ou son dernier parfum d’un écrin ?! Certes, on en est loin. Tout ceci ne reste qu’un carton à vélo. Mais tout de même, parmi les plus soignés…
Petite besogne
Cintre dans la potence, dérailleur arrière, roue avant, roue arrière, une paire de pédale (non fournie)… Et déjà, le YT Jeffsy respire le bon montage. Pas de vitesses qui sautent, pas de plaquettes qui frottent. Il suffirait presque de vérifier les pressions avant de prendre le large…
Reste que les plus minutieux prendront un malin plaisir à vérifier les couples de serrage. Il faut dans ce cas se munir d’une clé dynamométrique, non fournie. Après vérification, ceux du modèle reçu correspondent aux indications du manuel d’utilisation. Ils sont indispensables pour éviter – à la longue – d’entendre son vélo craquer pour telle ou telle raison…
Premier contact
Une bonne première impression qui s’entremêle avec d’autres informations paradoxales, sur lesquelles il me faut faire la lumière. À la main, le YT Jeffsy parait lourd… Mais, fidèle à mes habitudes, premiers roulage à l’aveugle oblige, je résiste à l’envie de l’accrocher au peson. Je réserve donc la valeur pour le verdict de cet essai.
Une impression de poids paradoxale d’autant qu’à l’oeil, le YT Jeffsy parait fin. Après le Yeti SB5.5C, le Specialized Enduro et encore très récemment, le Santa Cruz Hightower… Le triangle avant semblerait presque frêle. Du moins, il ne présente pas les profils les plus massifs et imposants du marché.
J’ai déjà hâte d’être sur le terrain pour tirer tout ça au clair…
YT Jeffsy Comp 2
[cbtabs][cbtab title= »Prix »]3599 euros[/cbtab][cbtab title= »Poids »]13,3 kg (annoncé, sans pédales)[/cbtab][cbtab title= »Fiche produit »]https://www.yt-industries.com/fr/detail/index/sArticle/613/sCategory/510[/cbtab][/cbtabs]
Mais avant de salir ce joli jouet, je profite une dernière fois du vélo à peine monté et encore neuf pour en scruter les détails. Il n’y a pas de doute, ils sont nombreux, et relèvent d’un travail soigné et connaisseur. Belle finition ! Un point sur lequel le YT Jeffsy n’a rien à envier à la concurrence. Illustration en image…
La finition est d’autant plus remarquable que l’on est pas ici en présence du montage le plus haut de gamme. Parmi les modèles en stock, c’était le YT Jeffsy Comp 2 qui était disponible le plus rapidement à l’essai…
Pour le même prix et un demi kilo moins lourd, il est tout aussi possible de s’offrir le YT Jeffsy Comp1 monté Sram au freinage et à la transmission, 1×11…
Qu’importe. Il s’agit d’éléments d’agrément, plus que de réelles influences intrinsèques. Les roues, les suspensions et l’ensemble cintre/potence ont bien plus d’influence en la matière. Ils sont identiques entre les YT Jeffsy Comp 1 et Comp 2…
Et je commence à suffisamment connaitre les DT Swiss XMC 1200, Fox 34/Float DPS et Renthal Apex/Fatbar Carbon du haut de gamme YT Jeffsy CF Pro pour me faire une idée de ce qu’ils peuvent apporter de plus… Du moins, me donner de bonnes pistes d’essai le moment venu !
Premiers ajustements
En attendant, les premiers tours de roue à l’aveugle m’en apprennent un peu plus au sujet du Jeffsy… Et orientent très rapidement l’objet de ce test. J’ai comme la sensation qu’il n’y a pas beaucoup de débattement ! Petit vélo ?!
À vue de nez, j’aurais suggéré 120mm, à l’avant comme à l’arrière. Au ressenti, loin des 135mm du Santa Cruz Hightower qui en paraissent 150… Pourtant, le YT Jeffsy offre bien 140mm avant/arrière.
À la lecture du mode d’emploi, mes 30% de SAG habituels en début d’essai correspondent à la valeur la plus importante des recommandations : entre 25 et 30% pour la suspension arrière. Je suis donc sensé être sur le comportement le plus souple qu’offre le YT Jeffsy. Pourtant, après plusieurs tentatives, j’en ai le coeur net : je n’exploite pas tout le débattement arrière…
Coup d’oeil dans l’amortisseur et vérification faite auprès de la marque : le RockShox Monarch est bel et bien livré avec 4 spacers. Par curiosité, je les enlève : voilà le YT Jeffsy plus généreux. Le joint témoin du Monarch est désormais à sa place, comme j’ai l’habitude d’y parvenir sur ma boucle d’essai fétiche.
Pour autant, je n’ai pas la sensation d’avoir tapé au fond du débattement. J’ai pris le débattement, mais n’ai pas senti la limite. J’ai donc l’intuition que la cinématique du YT Jeffsy est particulièrement progressive. Et ce, plutôt rapidement après le premier tiers, voir la première moitié du débattement.
Une observation me conforte dans l’impression. Devant, je n’ai pas touché aux deux tokens qui apportent de la progressivité à la Pike. Pourtant, elle semble ainsi s’accorder à l’arrière, sans avoir à toucher quoi que ce soit aux 30% de SAG ajustés dès le départ. Le YT Jeffsy est donc bien progressif.
SAG avant /arrières équivalents, mais avant qui utilise des Tokens pour s’accorder avec l’arrière, voilà une première idée de réglage du YT Jeffsy. Une configuration suggérée auprès des chefs produits de la marque, qui m’indiquent opter pour une autre solution : laisser token et spacers, mais rouler avec 5% de SAG en moins à l’avant, pour éviter que la fourche ne plonge.
Deux options mais au final, une seule et même analyse : suspension à caractère progressif à l’arrière, et nécessité de porter attention devant pour s’accorder et ne pas plonger.
La suite ?
À la lumière de ce début de test, plusieurs pistes d’essai ont donc mon intérêt, et ma curiosité. À commencer par poursuivre les essais suspensions, et la configuration préconisée par les chefs produits. J’appréhende un peu l’idée. Je crains qu’elle fasse du YT Jeffsy un « petit vélo ». Mais qui sait ?!
Dans tous les cas, elle me rappelle un détail, un sacré détail, qui a toute son importance : à la gamme YT, le Jeffsy n’est pas classé dans la famille Enduro… Mais bien TRAIL ! Avec toute les nuances et ambiguïtés que le terme peut comprendre.
Le YT Jeffsy n’est-il pas capable de plus ? Quelles sont les réelles capacités, et les limites d’usage, du YT Jeffsy ? Et quels en sont les traits de comportement à l’origine ?
Pas la peine de s’éterniser en supposition et autre théories. Mettre le YT Jeffsy à l’épreuve du terrain pour trouver des réponses > tout l’objet de la suite de cet essai ! À lire dès à présent au lien suivant : https://fullattack.cc/2016/10/verdict-essai-du-yt-jeffsy-cf-comp-2/