L’heure de la finale a sonné ! Ça y est, la saison de Coupe du Monde Enduro 2023 touche à sa fin. Pour finir de départager les meilleurs enduristes mondiaux, l’ultime étape du championnat se déroule ce week-end à Chatel ! Le programme, les spéciales, la météo et surtout, le point sur qui peut encore être titré, c’est ici et maintenant, sur FullAttack !
[M-à-J du 17/09 – 18h – Les calculs concernant les catégories U23 étaient erronés. Les informations ont été mises à jour afin de faciliter la compréhension du dénouement et de l’établissement des classements généraux finaux.]
L’endroit
Châtel… Rien que le nom parle aux plus assidus d’entre nous ! La station de Haute Savoie fait partie du domaine des Portes du Soleil. C’est l’une des stations frontalière avec celles, suisses, qui complètent le regroupement transfrontalier. Elle se situe au bout du Val d’Abondance, et n’est pas réputée que pour le fromage qu’on y produit. Côté VTT, l’endroit a accueilli plusieurs évènements emblématiques : les Pass’portes bien sûr, mais aussi le Châtel Mountain Style qui a longtemps fait partie des évènements importants de la scène freeride. The Face et ses modules ont longtemps fait partie des spots mythiques. Et si c’est moins le cas maintenant, l’endroit reste un des incontournables des portes du soleil et un des bike-park les plus courus du pays. Côté compétition, outre cette manche de Coupe du Monde, l’endroit est réputé pour son soutien au team Scott DH Facotry de Marine Cabirou et Dylan Levesques. Il l’est aussi pour la manche de Coupe de France de Descente organisée sur une piste qui pourrait bien être candidate à un évènement d’envergure mondiale d’ici quelque temps…
Le programme
Après un gros bloc de compétition qui a vu se succéder trois étapes alternant et mixant XC, DH et Enduro, seuls les enduristes sont sur le pont ce week-end. Eux n’ont pas le droit, cette année, à une escapade outre-atlantique pour boucler la saison. Leur virée hors Europe, ils l’ont eu en Tasmanie en début d’année. Le programme de la fin de semaine est donc relativement simple, et commun aux EDR & EDR-E :
Jeudi 14 septembre
- Reconnaissances SP4 à 7
Vendredi 15 septembre
- Course amateurs
Samedi 16 septembre
- Reconnaissances SP1 à 3
Dimanche 17 septembre
- Course élite
Les spéciales
Sur le papier, il y a matière à se faire plaisir sur cette étape finale de la Coupe du Monde Enduro 2023 : 7 spéciales EDR, 10 spéciales dont 2 power stages pour les EDR-E. Reste que les runs en eux-mêmes sont courts, et la course joue une fois de plus en faveur d’un format sprint : 430m de D- au maximum sur la spéciale la plus longue. Heureusement qu’au cumul de la journée, ça fait 3600 à 4200m de D- ! Dans tous les cas, les pilotes voient du pays. Le paddock est à Pierre Longue, en bout de vallée. Une première boucle fait redescendre le gratin mondial vers Châtel, le village. Tandis qu’une deuxième l’emmène jusqu’au sommet de Super Morzine, en passant par Avoriaz. Tout ça, avec quelques trails qui ont leurs réputations dont la Coupe de France des Lindarets – une noire plutôt compliquée – sur la fin de parcours…
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La météo
Qui dit Châtel, dit météo. L’endroit est bien vert et donc, plutôt bien arrosé. D’ailleurs, la pluie est déjà un peu tombée jusqu’ici et a déjà rendu le terrain des premières reconnaissances juste ce qu’il faut de gras et glissant. Elle est encore attendue ce vendredi, jusque dans l’après-midi. Après ça, une fenêtre météo semble se préciser pour les meilleurs mondiaux. Ce samedi et surtout, ce dimanche, jour de course, les précipitations devraient rester contenues voire nulles… De quoi finir la saison en beauté ?!
Les prétendants aux titres !
Dernière de la saison oblige, la question se pose : qui peut encore gagner le titre ? Soyons clairs, c’est là-dessus, en priorité, que nos regards sont tournés ce week-end. Et les réponses ne sont pas évidentes à donner. Raisons à cela, plusieurs règles entrées en vigueur cette année. D’abord, le fait que des points soient attribués à chaque spéciale. Ensuite, le fait que ces points soient quoi qu’il arrive acquis – même en cas d’abandon – à moins que le pilote soit disqualifié de la course. Enfin, que chez les espoirs, un système de joker existe, ne retenant que les 5 meilleures courses de la saison, sur les 7 courues. Dans ce contexte, difficile de donner des scénarios précis types « si un tel gagne, l’autre doit être à telle place »… Les variables sont trop nombreuses. On peut néanmoins apporter quelques certitudes utiles à suivre la course, que voici…
Chez les garçons, la victoire totale (course + toutes les spéciales) vaut 540 points. Ils sont encore 4 à pouvoir prétendre au titre : Richie Rude (2199pts), Alex Rudeau (1961pts), Jesse Melamed (1919pts) et Rhys Verner (1877pts). Charles Murray (5° AVEC 1647pts) ne peut plus rattraper Richie Rude. À partir de là, de nombreux scénarios sont possibles. Mais pour ce qui nous intéresse le plus, voyons ce qu’il faut à Alex Rudeau pour être titré. Cas le plus favorable pour lui : le carton plein, victoire sur toutes les spéciales et donc sur la course (540pts). Il doit marquer 239pts de plus que Richie Rude. Scénario le plus simple, Richie Rude fini « à la régulière » à la place qu’il occupe à chaque spéciale. Il faut qu’il termine 7° ou plus loin, pour espérer que le français soit titré. C’est chaud, mais c’est arrivé deux fois cette saison. À Maydena en début de saison, puis à Pietra Ligure…
Chez les filles, la donne est un peu plus simple. Seules Isabeau Courdurier et Morgane Charre peuvent encore être titrées et 212pts les séparent. C’est donc à ce duel qu’il faut s’intéresser. On réfléchit encore une fois dans un scénario » à la régulière » pour y voir clair. Si Morgane Charre fait carton plein, il faut qu’Isabeau Courdurier soit 4° à la régulière pour être assurée de l’emporter. Autre scénario possible : Isabeau peut remporter toutes les spéciales sauf la dernière, comme elle l’a déjà fait à Loudenvielle. Ne pas marquer de point et retomber jusqu’à la 9° place de la course sur chute, crevaison, bris de chaîne dans le dernier run… et quand même être titrée ! Entre ces deux scénarios, il faudra voir au détail des points marqués par chacune, sur chaque spéciale, et au final…
Chez les espoirs, Les règles sont un peu différentes, on l’a dit, mais on peut y voir clair. Ils sont encore trois à pouvoir l’emporter : Lisandru Bertini, Sacha Kim et Raphael Giambi. Ensuite, le jeu des jokers trompe un peu la donne. Une fois de plus, il ne faut pas se fier au classement général provisoire tel qu’il est affiché. Raphaël Giambi a déjà grillé ses deux jokers en ratant trois courses, alors que les deux autres ont marqué des points à chaque manche. Pour avoir une idée plus précise des enjeux, on peut retrancher les deux moins bonnes courses à chacun. Dans ce cas, Lisandru Bertini est en tête (781 949pts), Sacha Kim troisième deuxième (746 879pts) et Raphael Giambi deuxième troisième (756pts). C’est donc serré, mais Lisandru Bertini est en bonne posture, avec 70 points d’avance sur Sacha Kim et 193 points d’avance sur Raphael Giambi…
Chez les espoirs filles, la donne est un peu différente : Emmy Lan est d’ores et déjà assurée de l’emporter. Par contre, rien n’est assuré pour la deuxième place. Lily Planquart peut encore s’en emparer. Elly Hoskin est deuxième, et si l’on retranche un premier résultat, elle compte 615 points, tandis que Lily Planquart en compte 586. La française doit donc marquer 29 points de plus que la canadienne, tout en comptant sur ce qu’elle ne soit pas forfait, sans quoi ce mauvais résultat lui permet de comptabiliser davantage de points (693points).
Chez les électriques, la donne est encore un peu différente. Fabien Barel a beau avoir marqué les esprits en remportant trois courses sur quatre, il a aussi terminé 33° de celle qu’il a raté, sur crevaison, dans le Val di Fassa. S’il avait empoché cette fameuse course, il serait déjà titré. Mais là, il est encore à portée de tir de 9 pilotes avant le départ de la course ! Il y a néanmoins un scénario favorable auquel il nous a déjà habitués cette année : remporter la majorité des spéciales descendantes. Or, les 4 premières le sont, à Châtel. Et, plus il en remporte en début de course, plus il met de pilotes hors du coup. Si Fabien remporte la première, ils ne sont plus que 7 à le concurrencer. S’il remporte ensuite la deuxième, ils ne sont plus que 5. S’il remporte encore la suivante, ils ne sont plus que 4… Et ce, jusqu’à la fin de la course. Kevin Marry (à 101pts) est son plus gros concurrent. À la régulière, il doit l’emporter et espérer que Fabien Barel ne fasse pas mieux que troisième, pour espérer. Alex Marin (à 121pts) est à peine plus loin mais doit lui compter sur une quatrième place et un petit coup de pouce du destin en spéciale pour passer devant. Tiago Ladeira déjà (à 171 points), doit compter sur une défaillance des trois hommes de tête pour s’imposer…
Chez les filles enfin, la donne est simple. Seules Flo Espiniera et Laura Charles sont encore titrables. Il y a 157 points d’écart en faveur de la pilote espagnole. À la régulière, Laura Charles doit signer un carton plein, et espérer une quatrième place de sa concurrente, pour garder espoir de retrouver le titre…
