Pour renouveler sa gamme, POC a récemment introduit le Kortal. L’occasion pour la marque de renouer avec certaines technologies passées et d’offrir un nouveau design, mais qu’est ce que ça vaut vraiment sur les sentiers ?
Est-ce pertinent ?
Successeur du Tectal, le POC Kortal offre des lignes esthétiques nouvelles. Si l’aspect couvrant est bien conservé, il devient plus anguleux, avec des lignes plus marquées qui lui confèrent un look sobre mais agressif. Un design classe comme POC sait le faire, qui à de quoi plaire visuellement, et on sait que pour un casque, c’est important !
Puis, à cette occasion aussi, un système MIPS fait son retour parmi la gamme POC, qu’elle avait délaissé pour son propre système pendant quelques années (le SPIN)… En plus d’offrir des systèmes de sécurité plus globaux : Recco, NFC et respect des normes habituelles en plus de la norme allemande NTA 8776 destinée aux casques de speebikes – assistés jusqu’à 45 km/h. C’est pourquoi, à première vue, ce POC Kortal semble séduisant ! Reste alors à voir ce qu’il en est une fois enfilé…
Est-ce pratique ?!
Pour le savoir, on se doit de faire le tour des détails communs. On retrouve un serrage occipital micrométrique, réglable sur 3 positions, des mousses détachables scratchées, une boucle de serrage simple et une visière réglable sur 3 positions pas forcément facile à manipuler en roulant, au risque de la détacher complètement – elle est volontairement arrachable pour éviter de l’accrocher. L’ajustement à la volée est à proscrire, il faut s’arrêter pour le faire. On peut d’ailleurs loger un petit masque lorsqu’elle est réglée au plus haut. Les plus gros masques ne tiendront pas en place, plutôt les mettre sur l’arrière.
Aussi, cette visière est longue sans forcément obstruer le champ de vision et c’est plutôt une bonne chose quand le soleil tape fort. Pour le coup, on retrouve tous les détails habituels à des niveaux de praticité différents : ça pourrait être mieux mais ça pourrait aussi être bien pire.
Est-ce utile ?!
Si les aérations font bien leur job, que le maintien – et le confort qui en découle – par la forme intérieure du casque sont véritablement les meilleurs jamais testés pour ma tête – c’est bien le MIPS en version Integra qui m’interpelle le plus…
Ici, pas de liner plastique, juste un revêtement jaune glissant à même la coque EPS sous les mousses au contact du crâne pour laisser ces dernières glisser dessus lors d’un impact. Au toucher, le caractère glissant n’est clairement pas flagrant et le concept, uniquement sur l’avant du casque, est très peu persuasif… Déjà que le MIPS a du mal à convaincre largement – jusqu’au jour où on a l’occasion de le tester grandeur nature -, là, dans cette configuration, ça complique encore plus la chose et son intérêt n’est pas très formel…
Heureusement, le POC Kortal MIPS s’aventure sur d’autres terrains d’un point de vue sécuritaire : il intègre un réflecteur Recco et une puce NFC pour stocker des données médicales utiles aux secours. C’est bien, ça pousse à progresser et ça tente de généraliser certaines technologies intéressantes, mais faut-il encore que les secours en soient équipés… ce n’est pas le cas partout !
Quelle durée de vie ?
Mis à part les règles de bonnes pratiques qu’il convient d’appliquer en changeant assez régulièrement de casque – tous les 3 ans -, le POC Kortal parait durable, le temps de cet essai. Les éléments de fixation/réglage, les sangles, la coque extérieure, les mousses et la peinture sont robustes à souhait. Ca respire le bon matos, comme POC sait bien le faire…
Ce qui peut progresser ?
Ce POC Kortal est de loin le casque qui se maintient le mieux sur ma tête. Il est aussi sacrément couvrant au point qu’il descend comme peu d’autres sur le front et ce quelque soit le réglage du serrage occipital. Pour moi, c’est clairement un plus puisque ça favorise son maintien et la surface protégée en plus de couper l’air qui passe au dessus des lunettes, et mes yeux en sont épargnés et ravis.
Cependant, pour d’autres, cela pourrait être un point négatif dans le sens où ça pourrait gêner le passage d’un masque ou générer un inconfort sur le front. Il est donc fortement recommander, d’en enfiler un pour essayer avant d’acheter.
Sans oublier le MIPS Integra qui ne m’a clairement pas séduit : j’ai du mal à croire en son efficacité – probablement pas comparable au système MIPS plus classique. Il suffit de faire bouger le casque sur la tête pour voir que les mouvements ne sont pas aussi libres qu’avec le système MIPS plus classique. On regrette alors forcément l’habituel liner MIPS : simple, fiable et efficace. C’est un élément de sécurité supplémentaire intéressant et possiblement un mal pour un bien : puisqu’il peut aussi affecter le maintien et la stabilité du casque sur le tête, comme chez certains des concurrents du POC Kortal d’ailleurs…
Vis-à-vis de la concurrence ?
Je pense forcément au Bontrager Rally MIPS et au plus récent Fox SpeedFrame Pro : tous 2 sont de bons casques au look agréable mais, à mon sens, n’atteignent pas le bon et meilleur maintien du POC Kortal. Qui fait aussi ça en silence, là où le MIPS fait du bruit et donne une impression d’instabilité pour les 2 américains…
Aussi, si le Met Roam se rapproche du POC Kortal en terme de maintien, sur la tête, le POC semble plus couvrant et est plus stable. Tout comme la visière, moins enclin à bouger. Reste alors la question du très haut de gamme Giro Manifest… Extrêmement confortable, il surclasse le POC, malgré son esthétique trop arrondie. Puis, son prix sacrément élevé, fait qu’il est tout de même un concurrent direct au POC. Et, c’est justement lorsqu’il est question de prix, que l’on peut trancher à propos de ce POC Kortal…
Est-ce que ça les vaut ?
POC a l’habitude de présenter des produits assez cher vis-à-vis de la concurrence. Par exemple un Fox SpeedFrame Pro coûte autour des 150€, soit une centaine d’euros de moins que le POC Kortal MIPS. Pour être plus concurrentiel, le POC Kortal doit se passer du MIPS pour diviser l’écart par 2.
Et, compte tenu de l’intérêt du MIPS Integra, c’est clairement sur la version plus classique que les regards doivent se tourner : à 200 €, c’est déjà plus accessible. Et, finalement, face à la concurrence, c’est pour celui-ci que j’opterai, même pour quelques dizaines d’euros supplémentaires, puisque c’est celui dont le maintien et le look me conviennent le mieux. Après, c’est une histoire de morphologie et de goût… quand bien même certains pratiquants m’ont fait les mêmes retours à son sujet après l’avoir acheté.
Reste qu’à ce prix, POC est dans le haut du panier, même si certains détails techniques du POC Kortal MIPS pourraient être meilleurs pour, justement, justifier son prix…