Direction Le Pleney à Morzine en compagnie de la légende de la Descente Steve Peat pour une battle atypique. Le Britannique a ressorti le matos de ses débuts dans le Santa Cruz Syndicate de 2006 (V10 alu 26 pouces, en chambres) et le met à l’épreuve du chrono au Pleney face à la dernière itération de V10 carbone 29″…
On vous laisse découvrir ses impressions en vidéo, les vélos en portfolio et on a profité de l’occasion sur FullAttack pour lui poser quelques questions en complément ! 😉
5 questions à Steve Peat
FullAttack : Pourquoi avoir choisi de rouler les vélos dans cet ordre ? Ne pas avoir attaqué avec l’ancien tout de suite ? Petite punition de rouler une fois avec le nouveau avant l’ancien non ?!
Steve Peat : C’était plus pour m’habituer à la piste, il avait beaucoup plu la veille alors j’ai décidé de faire le premier run sur le vélo que je connais et d’avoir une idée de la piste. C’était aussi bien d’avoir un tour de chauffe puis d’avoir un objectif à poursuivre sur l’ancien vélo.
Tu en parles assez vite au début en présentant les vélos, mais n’y revient pas ensuite. On est curieux : en matière de suspensions, y’a un écart entre ce à quoi tu avais accès en 2006, et maintenant ? En terme de sensibilité, maintien, amortissement…
Le programme Blackbox était génial à l’époque et j’ai reçu un très bon soutien de ces gars, mais aujourd’hui le soutien de Fox et leur programme sont incroyables et sans aucune mesure. Evidemment, il y a 15 ans d’écart, donc tout le monde sait que les choses ont énormément évolué. La nouvelle suspension est conçue autour de vélos plus gros et de roues plus grandes, ce qui a aidé la répartition des masses et la stabilité du nouveau vélo. Le vieux vélo avec ses roues de 26 pouces était définitivement nerveux mais restait tanqué dans les trous.
Comment as-tu choisi de régler chaque vélo pour les mettre en opposition ? Un setup commun aux deux pour fixer ce paramètre, ou tu as cherché à optimiser chacun en fonction de ce qu’il exige/permet ?
J’ai roulé chacun des deux vélos dans leur jus, pour leurs époques respectives, ah ah, rien de plus. Sur le V10 de 2006, on a dû simplement s’assurer que tout fonctionnait encore, notamment les suspensions. On a purgé les freins et feu.
T’es tu senti obligé d’adapter ton pilotage entre les deux ? Si oui, comment, de quelle manière et pour quelle raison ?
J’ai dû pas mal m’adapter, principalement à cause de la taille du vélo et aussi de la taille des roues. Le vélo moderne est facile à piloter, il est confortable, tout va bien et il ne demande pas grande énergie pour en profiter. Le vieux vélo lui se tanquait dans tous les trous et aussi dans les parties défoncées, je devais constamment réfléchir et anticiper tout en pilotant et utiliser davantage le haut du corps pour l’extraire de ces situations. J’étais aussi beaucoup plus/trop sur l’avant du vélo et je devais systématiquement me repositionner plus en arrière.
Au-delà des différences relayées dans la vidéo, est-ce que rouler le vélo de 2006 a rappelé de bons souvenirs ? Des trucs que tu faisais dessus en pleine carrière internationale, au sommet de ton art, que tu avais peut-être oublié ?
J’ai tout de suite ressenti de bons souvenirs sur le vieux vélo, j’avais la banane, je riais en quittant le télésiège du Pleney jusqu’au point de départ car je me sentais comme en 2006. Le kit d’époque et le vélo l’ont rendu si spécial et m’ont tout de suite rappelé des souvenirs. A chaque réception de saut, ça m’a rappelé la nostalgie du bon vieux Mech Check pour vérifier si tout était encore en place, si tout le matos avait tenu le coup. Ah ah. Une belle expérience en tout les cas.