Jérôme Clementz revisite l’histoire de Robinson Crusoé, échoué sur l’île éponyme dans l’archipel Juan Fernandez (Chili)…
« Bonjour à tous, je me présente Je m’appelle Robinson Crusoé, marin de métier. Je suis coincé sur cette île depuis 4 ans, suite à une dispute avec mon capitaine qui ne souhaitait pas réparer le bateau endommagé.
Voulant rallier l’équipage à ma cause, j’ai été laissé sur cette île en punition. J’imaginais qu’un bateau passerait rapidement, mais jusqu’à présent je n’ai vu que des pirates et j’ai préféré rester planqué.
Quelle surprise ce matin alors que je comptais les jours dans ma grotte, j’aperçois un bateau sans équipage qui dérive et s’échoue sur la plage. Je me précipite pour aller voir cela, je ne retrouve personne, uniquement un vélo et un sac.
Après des mois à déambuler sur l’île à pied, je vais tenter d’aller voir cela une dernière fois avant de repartir avec le bateau !
C’est parti, je commence par le vallon autour de la grotte, c’est tellement plus rapide de se déplacer en vélo, j’arrive ensuite à Salsipuedes, descend cette belle crête, mais quel régal ! Ça saute, ça joue. Je remonte ensuite au Mirador, d’où je peux apercevoir toute l’île, une vue à 360°, d’où je guette quotidiennement l’apparition d’un navire. J’entame ensuite la descente vers la baie de Cumberland, si difficile et technique à pied, mais en vélo avec une géométrie et des suspensions si bien réglées, sans parler de cette selle qui descend en actionnant un bouton ou de ces pneus taillés dans du caoutchouc, c’est d’une facilité.
J’enchaine ensuite vers El Centinela, d’où je domine la partie occidentale de l’île, je joue avec les formations géologiques dévalant dans les sillons allant jusqu’aux moyeux des roues à toute vitesse. J’arrive ensuite dans les terres rouges de Puerto Frances. Je fais alors demi-tour pour remonter vers Villagra, zone où je chassais qui donne sur le nord et une vue sur Isla Santa Clara. On couvre une distance vraiment supérieure qu’à pied avec une telle facilité, c’est un vrai bonheur.
Je prolonge jusqu’à l’Est de l’île sur un profil plus plat et je découvre des parties que je n’avais osées explorer jusqu’à présent. Il y a plein de loup de mer qui font la sieste. Si j’avais su cela plus tôt je n’aurais sans doute pas perdu autant de poids et j’aurais pu me faire de beaux festins.
Après la journée sur le vélo, je décide de rentrer, sur le retour, le sourire aux lèvres, je réfléchis et repense à cette merveilleuse journée. De retour au camp, ma décision est prise, le VTT c’est tellement bon, ici je suis seul et je peux aller où bon me semble sur l’ile, j’ai de la nourriture et de l’eau : je reste. L’arrivée du Vélo que je nomme gentiment « Vendredi » car il m’est apparu ce jour de la semaine, a changé ma vie et ma vision de l’isolement.
Je laisse le bateau dérivé et retourne dans ma grotte en pensant déjà au lendemain et au ride que je vais faire !
La vie est meilleure avec un vélo ! »