Tout plaquer pour vivre du vélo – Chapitre 1

Il y a un an tout pile, Théo Meuzard – habitué des événements & raids XC/AM ; que vous aviez pu suivre dans l’aventure Tricotrail sur Endurotribe – a décidé de changer d’air(e), de tout plaquer, professionnellement parlant, pour tenter de vivre DE et DANS sa passion : le vélo.

Dans cette nouvelle série de trois articles pour FullAttack, Théo nous raconte pas à pas cette nouvelle aventure qu’est la reconversion professionnelle…

Genèse et reconversion

Texte : Théo Meuzard – Photos : Lucas Leufen et Romain Laurent

Le 13 juillet 2021, je passe pour la dernière fois le portique du poste de garde de la multinationale pour laquelle je bosse depuis 6 ans. C’est un soulagement immense, ce jour marque le début d’une reconversion professionnelle mûrement réfléchie, et le début d’une nouvelle vie.

En sortant du parc à vélos, direction le poste de garde pour badger et accéder à l’usine.

Pour autant, cette journée s’est faite attendre, et initier ma reconversion professionnelle ne s’est pas fait en un claquement de doigt. En fait, je l’ai préparée durant près de deux ans. A la genèse de ce projet, un mal-être et un équilibre de vie qui ne me convenaient pas. En effet, à la sortie de mes études en conception mécanique, j’ai été embauché en CDI au sein de l’entreprise dans laquelle j’ai effectué mon alternance. Cette entreprise est l’un des plus gros fabricants de roulements au monde. Ceux-ci sont destinés à l’industrie, l’automobile, l’aviation etc…

Je démarre ma carrière sur un site de production qui tranche radicalement avec les forêts que je sillonne le week-end à vélo. L’atelier est bruyant, plutôt vétuste, et toutes les surfaces du sol au plafond sont recouvertes de l’huile projetée par le liquide de coupe des machines. Le décor fait davantage penser à Germinal qu’à la petite maison dans la prairie, en revanche l’ambiance entre les employés est très bonne, et les équipes sont soudées.

L’atelier dans lequel je commence ma carrière dans l’industrie me fait rapidement regretter les sentiers.

Rapidement, je sens que je ne suis pas tellement à ma place et que les missions qui me sont confiées me motivent guère. Après 3 ans à ce poste, je passe du site de production au bureau d’études automobile, où j’intègre l’équipe des concepteurs de roulements de roues. Cela me donne un petit regain de motivation, la conception de produits finis étant le coeur même de mes compétences.

Pour autant, après quelques mois seulement, le moral est en berne. Je n’y trouve pas mon compte à ce poste et je comprends que le mal-être est plus profond.

Je ne colle pas au moule, et je ne me sens pas à ma place dans le milieu de l’industrie. Alors que le stress est omniprésent pour livrer dans des délais intenables les plus grands constructeurs automobiles, je rêve de grands espaces, loin des néons blafards du bureau et du bruit du centre essais.

Il me faut une porte de sortie, reste à trouver laquelle…

Une chose est sûre, depuis toujours, c’est le vélo qui m’anime le plus. Pour autant je ne gagne pas ma vie avec cette passion. Comment donc, allier passion et rémunération, sans que cela devienne un travail alimentaire ?

L’idée de passer le DEJEPS VTT (Diplôme de moniteur/guide/entraîneur) ne me vient pas tout de suite. A la base j’y suis même formellement opposé ! Encadrer des touristes sur des pistes vertes en bike park tout l’été ? Pas question, ce n’est pas ce qui me plait dans le vélo.

Je commence à en discuter autour de moi, et notamment avec Antoine Bouqueret, qui est déjà diplômé. Au fil des échanges je me rends compte que les possibilités avec ce diplôme sont bien plus vastes que ce que j’imaginais.

Déjà, la polyvalence du diplôme donne accès à 3 métiers plutôt qu’à un seul, et offre la perspective d’être travailleur indépendant. C’est entre autres cette possibilité qui m’a beaucoup séduit.

Etant également passionné de mécanique cycle, je réfléchis à la façon de me construire un avenir professionnel en combinant différentes activités liées au vélo. Petit à petit, le projet se dessine et se précise dans ma tête. Fin 2019, j’en suis certain : Je veux devenir moniteur/guide et mécanicien cycle indépendant.

La décision est prise, c’est autour du vélo que mon avenir professionnel se construira. Reste à savoir comment concrétiser cela…

Commence alors le long processus de reconversion professionnelle. S’il est certain qu’il me faut le DEJEPS VTT pour la partie encadrement, il reste du pain sur la planche pour trouver un moyen de financer la formation (près de 10 000€ tout de même), et un moyen de combler mon absence de salaire pendant les 12 mois de formation (Impossible de faire la formation en parallèle de mon travail salarié).

Je commence à me renseigner et je suis rapidement aiguillé vers le dispositif « Démission pour reconversion » de Pôle Emploi qui permet à un salarié en CDI d’obtenir l’allocation chômage durant deux ans dans le cadre d’une reconversion professionnelle. Trois prérequis sont nécessaires pour l’obtenir : Être en CDI au moment de la démission, avoir au moins 5 ans d’activité professionnelle ininterrompues au moment de la démission, et avoir un projet de reconversion jugé réel et sérieux (dossier évalué par la commission de Transition Pro).

Fin 2019, je n’ai pas encore 5 années travaillées derrière moi. Je cherche d’autres solutions, mais je dois me rendre à l’évidence, il faut que je rempile au moins un an pour espérer bénéficier de ce dispositif.

N’ayant pas d’autres solutions et croyant dur comme fer à mon nouveau projet, je prends alors mon mal en patience. Pendant ce temps, j’en profite pour trouver une solution de financement, mais étant diplômé, et dans une démarche de démission délibérée, je ne vois pas d’autre option que de financer la formation moi-même. Seul le solde de mon compte CPF (Compte Personnel de Formation), assez faible à cette époque, me permettrait d’alléger un peu la facture. Je me fixe alors pour objectif d’avoir assez d’argent de côté pour financer ma formation en 2021.

Je prends mon mal en patience une année supplémentaire. Cela aura le mérite de me conforter dans cette idée de reconversion professionnelle et de me laisser du temps pour affiner l’issue du projet.

Une année s’écoule, et début 2021 je reprends mes démarches.

Pour concrétiser ma reconversion et entamer la formation DEJEPS VTT, je dois d’abord faire valider mon dossier de reconversion par la commission Transition Pro afin d’attester le caractère réel et sérieux de ma démarche. Ensuite, je dois impérativement réussir les TEP (Tests techniques d’exigences préalables au DEJEPS VTT) qui se tiennent en mai et en juin (2 sessions proposées).

Après tout cela je pourrai poser ma démission, m’inscrire à Pôle Emploi et m’inscrire dans un centre de formation ayant un calendrier qui colle avec toutes ces étapes qui doivent se faire dans l’ordre ! En somme, le chemin est encore long.

C’est naturellement que je me tourne vers le CREPS de Vallon Pont d’Arc (07), qui propose une formation sur un an, de septembre à septembre. C’est le seul établissement « pas trop loin de chez moi » qui est en phase avec mes contraintes de calendrier. Car je ne veux pas prendre le risque de démissionner avant obtention des TEP.

Courant février, je remplis mon dossier Transition pro et celui-ci est évalué en commission début mars, et accepté du premier coup. Une bonne chose de faite ! Cela me permet de valider tous les prérequis au dispositif démission pour reconversion.

En parallèle je me prépare pour les TEP, dont la première session a lieu début mai. Il s’agit de 3 épreuves réparties sur 2 jours. C’est un test national, valable pour tous les centres de formation, qui propose 2 sessions chaque année.

Le test est composé d’un chrono en descente, d’une épreuve de trial, et d’un parcours en suivi d’itinéraire.

C’est une étape cruciale dans mon projet, sans la validation de ce test, toutes mes démarches sont vaines. Je m’entraîne particulièrement en trial et suivi d’itinéraire, deux disciplines que je ne pratique jamais et qui peuvent s’avérer piégeuses. L’idée est d’arriver bien préparé pour être sûr de moi lors des épreuves. Ce ne sont pas tant les épreuves en elles-même qui m’inquiètent, mais plutôt le fait que toute la suite du projet dépend de la réussite de ce test. La pression pourrait donc être pesante.

Je m’entraîne sérieusement pendant 3 mois, et le jour des épreuves je suis calme et serein. Je sais que j’ai fait tout mon possible et qu’il ne reste plus qu’à « dérouler ».

Les épreuves de descente et de trial se passent bien. En revanche, l’épreuve de suivi d’itinéraire, que je ne redoute pas spécialement à la base, ne se passe pas comme prévu. Durant cette épreuve, une carte nous est donnée avec un itinéraire tracé, qu’il faut suivre scrupuleusement. Sur ce parcours sont disséminées 4 balises qui n’apparaissent pas sur la carte. Le but du jeu est de rallier l’arrivée avant la fin du temps imparti (un pourcentage du temps de l’ouvreur), avec les 4 balises poinçonnées.

Les 2 premiers tiers de l’épreuve se passent à merveille, je roule à bon rythme sans faire d’erreur de navigation, et mon avance sur le temps imparti est considérable. Mais soudain à une intersection, je me trompe de chemin et me retrouve en sens inverse d’un chemin emprunté un peu plus tôt. Je reste calme, reviens sur mes pas et tente un autre chemin, rebelote… Le doute s’installe et je suis pris d’un sentiment de panique durant une bonne vingtaine de minutes. Je ne parviens plus à être lucide et tous les chemins que j’emprunte ne font qu’embrumer mon esprit. Finalement, je parviens à me sortir de ce qui me semble être un labyrinthe par un chemin bien marqué sur la carte mais peu visible en réalité. Je reprends mes esprits et fonce jusqu’à la ligne d’arrivée, je n’ai plus le droit à l’erreur ! Le reste du parcours se passe bien et je valide l’épreuve. Ouf !

Le soulagement est immense ! C’était la pièce manquante du puzzle.

Toutes les cases sont cochées, c’est un soulagement mais tout reste à construire !

Dès le lendemain, je rédige et dépose ma lettre de démission à ma hiérarchie, informée 2 mois plus tôt de ce projet de reconversion. La date de départ est arrêtée : Ce sera le 13 juillet 2021. Je me dis que les 2 derniers mois vont passer vite, mais en réalité j’ai déjà la tête à la suite et ces 2 mois me semblent interminables.

Le 13 juillet, c’est le grand départ. C’est un jour spécial qui mélange différents sentiments opposés : De la joie, du soulagement, mais aussi un peu de peine. Car si je quitte sans regret un milieu qui ne me plaît pas, je laisse derrière moi des personnes que j’apprécie sincèrement. Ce jour là je reçois beaucoup de félicitations et de mots d’encouragements de la part de mes collègues. Ma démarche est souvent qualifiée de courageuse. Pourtant il m’aurait fallu davantage de courage pour continuer dans cette voie plutôt que de la quitter. Nombreuses sont les personnes qui me disent qu’elles auraient rêvé de tout plaquer également, pour vivre de quelque chose qui les fait davantage vibrer. Je trouve cela touchant car certains de ces messages me proviennent de gens que j’ai finalement peu côtoyé. Cela me touche et m’attriste à la fois, lorsque je songe à ces personnes résignées et conscientes de ne pas être tout à fait où elles le souhaitent. Je pense que l’Industrie, comme bien d’autres branches de métier certainement, regorge d’individus qui, comme moi, se sont retrouvés là par défaut à un moment donné.

La journée est chargée, je tiens à faire de l’ordre dans mes dossiers afin que mon successeur s’y retrouve. Je prends le temps d’aller saluer mes collègues dans les différents services et finalement, à 18h30, je rends mon badge et je franchis le poste de garde pour la dernière fois.

C’est fait.

Je laisse dernière moi les usines et je m’apprête à embrasser une nouvelle vie. Une nouvelle vie dans laquelle ma passion ne jouera pas le second rôle mais au contraire, prendra enfin toute la place qu’elle mérite.

C’est parti pour une nouvelle aventure ! Prochaine étape, obtenir le DEJEPS VTT à l’issue de l’année de formation.

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  1. Merci de partager ce témoignage.
    Je suis actuellement dans la même situation et je souhaite m’engager dans le chemin d’une reconversion.
    J’ai hâte de lire le prochain article avec la suite de votre parcours.

    1. Bonjour Xavier, merci pour ton message !
      Si tu en as l’envie, n’hésites pas, ne te fixe aucune limite !
      Je peux t’aider aussi si tu as des questions au sujet des démarches dans le cadre de la reconversion.
      Je vais tâcher d’écrire de bons articles pour expliquer la suite du projet 😉

      1. Bonjour Xavier, merci pour ton message !
        Si tu en as l’envie, n’hésites pas, ne te fixe aucune limite !
        Je peux t’aider aussi si tu as des questions au sujet des démarches dans le cadre de la reconversion.
        Je vais tâcher d’écrire de bons articles pour expliquer la suite du projet 😉

  2. BRAVO THEO POUR CE BEAU PROJET DE RECONVERSION !
    Quel chemin parcouru !
    Ton article est très bien écrit.
    J’ai hâte de lire la suite de ton parcours.

    1. Bonjour Martin, merci pour ton message, je suis ravi que l’article te plaise et t’intéresse ?
      Je vais tâcher de bien retranscrire les événements dans les deux prochains articles alors ?

  3. Félicitations pour avoir le courage de franchir un pas énorme vers un avenir différent.
    Et félicitations aussi pour ce récit simple et vrai ??

  4. 20 ans que je bosse dans le vélo, quel fabuleux milieux varié qui donne une très grand polyvalence et une adaptabilité a toutes épreuves!

  5. Top! Il ne faut rien lâcher en tout cas.

    Je suis un peu dans la même situation. Développeur informatique, je travaillais au Luxembourg, j’ai démissionné et trouvé un boulot tout près de chez moi pour me lancer dans 2 ans de formations comme mécanicien cycle afin d’avoir accès à la profession et me lancer comme indépendant.

    Bonne continuation!

  6. Hey Théo, j’espère que tu parleras de ton périple à Taninges pour poser le carrelage de ton atelier 😉
    Bravo!

    1. Salut Vincent ! Hahaha ce foutu carrelage, ça aura peut-être été l’étape la plus pénible de tout le projet !

    1. Ça peut sembler fou, mais ça ne l’est pas tant que ça ! C’est avant tout une mûre réflexion, qui m’a cependant demandée de sortir de ma zone de confort comme vous dites. C’est certain.

  7. Pour tempérer le discours un peu angélique – l’excitation du changement que j’ai connu chaque année pendant 7 ans – j’apporte mon commentaire pour les lecteurs que ça ferait rêver. J’ai fait la même démarche en changeant de parcours d’études (exit la fac): CQP Technicien cycle et 1ère promo DE JEPS (on a bien rigolé?), avec dans l’idée de vivre de ma passion, notamment à la montagne avec l’optique de basculer vers le ski aussi l’hiver. Je me suis rendu compte que j’ai vite saturé de l’encadrement, malgré la qualité des produits encadrés (école MCF Sud Ardèche). Avec le recul (10 ans!), quasi plus personne de ma promo n’encadre: mêmes symptômes. Le rapport temps investi et rémunération est très défavorable. Certains irréductibles (tu les rencontreras) ont un mode de vie particulier, difficile à suivre par l’entourage. Alors j’ai continué mon exploration, BTS gestion de magasin de sport, licence marketing, master en stratégie/industrie du sport… pour rentrer « côté marques ». Le chemin inverse du tiens, je rêvais d’ingénierie produit au lycée (mais j’ai vu qu’il n’y avait pas de postes dans le secteur). Ça a marché: Go Sport, Mavic, Intersport/Nakamura/Sunn, et devenu un « homme produit » j’ai basculé dans la distribution, les achats, le développement, le marketing, la gestion… Je me régale 10x plus à rouler pour moi. L’encadrement me sert au quotidien dans mes connaissances et la façon de décider, transmettre…
    J’ai lancé ma boîte il y a un an, l’aventure continue… et je vis toujours de ma passion.
    Amuse-toi bien! On fera le point dans 10 ans ?

    1. Merci pour ton retour, c’est très intéressant. Mon but n’est pas de dépeindre une idylle. Tout n’est pas rose, tout n’est pas facile dans cette démarche, et je pars du principe que rien n’est gravé dans le marbre.
      Dans mon cas, il fallait que je sorte de l’industrie que je ne pouvais plus voir en peinture. Aujourd’hui je suis convaincu d’avoir fait le bon choix en initiant ma reconversion professionnelle. Il ne s’agit pas d’une décision prise sur un coup de tête. Cela fait trois ans que j’y réfléchis mûrement, que je planifie, que je calcule, et je connais bien le monde du VTT dans lequel j’évolue depuis une quinzaine d’années.
      Au cours de cette réflexion, il est ressorti que je ne souhaitais pas faire que de l’encadrement, craignant justement une certaine lassitude, et pour m’offrir plus de flexibilité. Je m’étendrai en détail sur le sujet dans le dernier chapitre. Je pense que travailler dans sa passion, comme dans n’importe quel domaine d’ailleurs, requiert de la modération et de l’équilibre pour miser sur la longévité.
      Alors certes, ma réussite n’est pas garantie, et je ne peux pas dire où je serai dans 10 ans, mais aujourd’hui j’ai pris les bonnes décisions vis à vis de ma situation. Il faut que j’essaye, l’aventure mérite d’être tentée, je n’ai rien à perdre et beaucoup à gagner.

      1. J’ai fait la même
        Un an que ça tourne
        J’enchaîne entre les cours en saison, la meca a l’atelier et le SRAV dans les écoles.

        D’ailleurs je te conseille le logiciel shifter pour tout gérer. ?

        Toujours poursuivre ses rêves

  8. Je découvre cet article seulement maintenant, très sympa à lire. Ca risque d’être un peu tendu côté finance mais en tout cas ça c’est de l’aventure 🙂

    1. Bonjour Jak, merci pour ton message 😉 Qu’est ce qui, à la lecture de l’article, te fait dire que ça risque d’être tendu financièrement ?

  9. Salut Théo,
    Ce n’est pas vraiment l’article qui me fait penser ça, mais plus ce que j’ai pu lire sur le statut d’auto entrepreneur ainsi que l’expérience d’amis freelance.
    Certains s’en sortent très bien (toujours financièrement parlant) mais c’est souvent lié au secteur d’activité.
    Je me trompe peut-être mais je me dis que travailler comme guide ou instructeur VTT en mode saisonier ça ne séduit pas trop les banquiers quand on a besoin d’emprunter de l’argent.
    Et je me dis aussi que ce que tu perds en sécurité financière en ayant un CDI tu le gagne en liberté et flexibilité.
    Quand tu auras suffisamment de recul ce sera interessant de lire la suite de ta reconversion.
    En attendant merci de nous faire partager tes aventures épiques 🙂

    1. Il n’y a pas deux indépendants travaillant dans le vélo qui exercent de la même manière, donc il me semble important de ne pas « cataloguer » le secteur d’activité. Certains vont travailler uniquement en tant que moniteur/guide VTT et vont très bien s’en sortir, d’autres auront plus de difficultés, mais surtout beaucoup sont ceux qui, comme moi, décident d’exercer plusieurs activités qui se complètent.
      Dans le chapitre 3 sur ma reconversion, je parle de la création d’entreprise et du lancement de mon activité en tant que travailleur indépendant et j’évoque justement le fait que depuis le départ il y avait la volonté d’avoir plusieurs activités complémentaires, en l’occurence l’encadrement VTT et la mécanqiue cycles en ce qui me concerne. Derrière ce choix il y a la volonté d’additionner les revenus de deux activités qui se complètent et qui s’intercalent facilement, mais aussi le souhait de lisser l’activité sur l’année et de gagner en stabilité/sécurité. Je ne suis pas en train de dire que c’est la recette miracle, mais je veux insister sur le fait qu’il n’y a pas qu’une façon de travailler dans le vélo et surtout que ce n’est pas systématiquement synonyme de précarité financière. Il y a d’ailleurs des gens qui ne travaillent qu’en enacadrement et qui se portent très bien, simplement on ne travaille pas de la même manière sur l’année. Il faut aussi garder à l’esprit que quand on est indépendant avec un diplôme de moniteur/guide VTT, on n’est pas obligé de faire QUE ça. On peut être moniteur/guide, fleuriste et charpentier, avec la répartition qui nous chante… Tout ça pour dire que si on ne se met pas de barrières, il y a une infinité de façons d’envisager son activité post reconversion, et qu’un projet professionnel bien ficellé quel qu’il soit sera vecteur de réussite tant sur le plan financier que de l’épanouissement.

      J’ai démarré mon activité au 1er Janvier 2023. A la fin de cette année je vous proposerai un article qui fera le bilan de cette première année d’indépendant 🙂

  10. Bonjour Théo,
    À la lecture de ton aventure, je reste admiratif devant la construction et l’aboutissement de ton projet. Je suis actuellement en pleine réflexion sur un projet de reconversion dans le monde du VTT que je pratique depuis plus de 30 ans (et oui j’ai commencé à pratiquer vers 1989, à l’époque on roulait en tout rigide acier…:) et il fallait soigner son pilotage).
    J’ai travaillé dans le milieu bancaire pendant plus de 25 ans que j’ai quitté au mois de mars 2023. Un ras le bol général qui a entraîné au mois de mai un très gros accident de VTT justement (hospitalisation, 2 mois et demi d’arrêt…merci à mon casque de m’avoir sauvé la vie !)mais quand la tête dit stop, le corps dit stop ! C’était l’avertissement avant de basculer vers la rupture mentale (qui avait déjà plus ou moins commencé).

    Aujourd’hui, à 50 ans, je suis chez Pôle Emploi en pleine réflexion sur un projet professionnel autour de la pratique de ma passion, et je m’orienterais volontiers vers un métier de technicien/réparateur cycle : donner un sens à ce que je fait, avoir un métier et un savoir faire entre les mains, voilà ce qui m’anime aujourd’hui. Je ne suis pas « manuel « ou bricoleur mais l’idée d’apprendre un nouveau métier de À à Z ne me fait pas peur et me donne au contraire beaucoup de motivation. Un des obstacles principaux à ce projet, c’est le marché de l’emploi, car ici dans les Vosges, même si la pratique du VTT est développée sur le massif, il n’y a pas de grosse structure susceptible d’embaucher sur ce type de métier.
    Je ne sais pas s’il est encore temps et possible de me lancer dans cette aventure mais j’y réfléchis sérieusement.
    Si tu as quelques conseils, n’hésites pas, je suis preneur 🙂
    En tout cas encore bravo pour ton parcours et d’avoir « osé », c’est motivant de te lire et ça donne plein d’espoir à celles et ceux qui prendront un jour une décision similaire quelque soit le domaine d’activité d’ailleurs.

    1. Bonjour Lionel,

      Merci pour ton message ! Je suis content de lire que cet article te sert dans ton projet. As-tu vu les deux autres (la suite) ?

      Je suis surpris qu’il n’y ait pas de demande en technicien cycles dans ton secteur… Les structures pouvant avoir besoin d’un technicien cycles sont variées : Grandes surfaces (type Décathlon), magasins plus spécialisés, loueurs de vélos etc…
      Ensuite, si effectivement ça ne recrute pas, rien ne t’empêche d’exercer en indépendant, en étant mobile ou sédentaire, avec une spécialité ou non (VAE, vélo cargo etc…). Tu peux proposer de la réparation « classique » ou diversifier avec des modules de formations, des prestations vendues aux collectivités, aux grandes entreprises (qui voudraient faire entretenir les vélos de leurs employés afin d’encourager ceux-ci à utiliser ce moyen de déplacement…) Les possibilités sont nombreuses, et si ce que tu veux faire n’existe pas : crée le.

      Le meilleur conseil que je puisse donner c’est peut-être de ne pas se mettre de limite, de s’interroger et d’envisager toutes les possibilités 😉

      Il est important aussi de garder à l’esprit qu’on peut coupler plusieurs activités différentes : Etre fleuriste et mécanicien cycles, c’est possible. Dès lors que ça te branche et que ça donne de la viabilité au projet, alors c’est bon à prendre.

      Bon courage dans ton projet, je te souhaite d’aller au bout !

      Théo

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