La tige de selle télescopique est devenue un incontournable du VTT… Et pour se démarquer, la KS Lev Ci pousse le bouchon sur le terrain du light. Ok, mais alors, à quelle pratique la destiner ?! Réponse !
[cbtabs][cbtab title= »Prix »]629€[/cbtab][cbtab title= »Poids »]385g, vérifié, en 30,9mm, 125mm de course + 100g de levier + câble & gaine [/cbtab][cbtab title= »Dimensions »]Disponilbe en 27,2×100/120mm – 30,9×125/150/175mm – 31.6×125/150/175mm[/cbtab][cbtab title= »Lien »]http://www.racecompany.fr/ks-tige-de-selle-lev-ci-2018-ref-kstilevci8.html[/cbtab][cbtab title= »Éléments d’essai »]Ces 12 derniers mois par intermitence – Env. 450km / 25h de roulage effectif[/cbtab][/cbtabs]
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Est-ce pertinent ?
À première vue, la tige de selle KS ne déroge pas à l’identité des produits de la marque. Elle partage d’ailleurs la dernière version du mécanisme interne répandu sur les modèles haut de gamme KS. Pour déceler les détails qui marquent la montée en gamme de la KS Lev Ci, il faut prêter attention aux détails…
Ces détails permettent de déceler que la KS Lev Ci se démarque par l’usage de matériaux exotiques – carbone, titane, Teflon. Ils permettent de gratter 80g sur la balance vis-à-vis du modèle alu haut de gamme de la marque : la KS Lev Integra. Et vis-à-vis d’une certaine concurrence, la KS Lev Ci partage un autre choix fort de conception…
À noter pour nos montures All Mountain & Enduro aux cotes parfois généreuses, que la KS Lev Ci et son corps en carbone n’est pas disponible en diamètre de 34,9mm comme son homologue en aluminium. La KS Lev Ci veut néanmoins répondre à une des attentes du moment pour nos pratiques, puisqu’elle est disponible dans une course allant jusqu’à 175mm.
Est-ce pratique ?
La KS Lev Ci dispose d’une commande à passage interne, par câble. Le passage de la gaine dans le cadre ne diffère en rien des modèles concurrents qui usent du même principe. Le manuel de la tige renseigne d’ailleurs sur les bons repères pour couper à la bonne longueur.
À l’usage, le levier Southpaw s’avère plus pratique que le KGSL lorsque aucun autre shifter contraint de choisir l’un ou l’autre. Sous le cintre, donc à portée plus directe du pouce, et d’un bras de levier légèrement plus long, il facilite la manœuvre. Par contre, son ajustement est plus chaotique…
La grosse contrainte vient du corps en carbone qui nécessite d’extrêmes précautions : tube de selle propre et sec, usage d’une pâte d’adhérence conseillé et surtout, le respect de la limite des 5N.m de serrage pour éviter de le briser.
L’usage d’une clé dynamométrique est presque indispensable pour préserver la KS Lev Ci et en tirer pleinement profit sans qu’elle ne tourne ou s’endommage. On a vite fait de faire craquer son corps en carbone si précieux ! Il faut s’appliquer à l’atelier avant de partir longtemps, en montagne, notamment.
Est-ce utile ?
Dans le feu de l’action, la KS Lev Ci se comporte à l’image des autres produits de la marque. Le déclenchement du mouvement se fait sans à-coup, et même sous le poids du pilote la manœuvre se fait sans effort. L’infinité de position est une vraie réalité. Le maintien en position est franc. De 100 à 250 Psi de pression préconisée, la vitesse de remontée est sensiblement différente, permettant d’ajuster à sa préférence.
Le modèle dont je dispose émet une léger bruit d’air à la descente, sans incidence sur la tenue en pression. À plusieurs reprise, je note qu’en cas de sortie de tige importante – à 15mm de la limite, tout en la respectant – la flexion de la KS Lev Ci est perceptible. Je ne dispose pourtant ici que du modèle en 125mm, au bras de levier limité vis-à-vis des 175mm du plus grand modèle.
Restent ces précautions de montage, cette flexion et cette légèreté qui m’incitent à destiner la KS Lev Ci majoritairement aux pratiques Marathon, Rando, Trail et All Mountain principalement, où le confort et/ou l’idée d’utiliser une tige de selle à débattement moindre qu’en Enduro, en compétition ou en station, me semble plus à propos.
Quelle durée de vie ?
En interne, la KS Lev Ci fait usage des éléments que l’on retrouve sur les KS Lev Integra assez répandues sur le marché. On peut donc lui prêter la même réputation. En matière de fiabilité, les tiges de selle télescopiques ne sont pas les accessoires les plus aboutis du marché. Et cette KS Lev Ci, toute haut de gamme soit-elle, n’innove pas plus que ses semblables, dans ce domaine.
Dans le cadre de cet essai, la KS Lev Ci se comporte correctement vis-à-vis des points critiques de vieillissement que l’on connait des tiges de selle télescopiques : la prise de jeu latéral n’est pas plus importante que chez la concurrence, le degré de liberté en rotation restant bien contenu, et le revêtement de surface du plongeur ne présente pas de trace d’usure prématurée.
D’autre part, les éléments clés de ce modèle haut de gamme, s’ils sont raffinés dans leurs matériaux, ne sont pas pour autant blindés, au contraire. Le corps et le chariot inférieurs, tous deux en carbone, se marquent rapidement. Il faut en prendre particulièrement soin pour favoriser la durée de vie de la KS Lev Ci…
Ce qui peut progresser ?
Outre les éléments évoqués ci-dessus, qui peuvent toujours gagner en durée de vie, la KS Lev Ci, en tant que produit haut de gamme, doit relever d’autres défis. Notamment ceux de l’esthétisme, du raffinement et de la finition. Le marché est en effet, aussi, habitué à des états de surface travaillés et aux finitions exemplaires à ce niveau là. La KS Lev Ci peut gagner à se passer des traces de sablage, de moulage et de forgeage à certains endroits, pour offrir plus d’anodisation, de traitement de surface ou d’usinage aux arêtes fines et précises.
Autre point : la facilité d’usage du levier. À la longue, certains modèles concurrents ont mis à profit des leviers au bras de levier plus long, qui s’avèrent plus facile à manipuler. Non pas que la KS Lev Ci exige un effort plus important que d’autres, simplement un agrément que le levier Southpaw, déjà plus long, démontre déjà par rapport au KGSL plus court.
La concurrence ?
Outre les modèles KS, les vélos que l’on passe à l’essai disposent souvent de tiges de selle RockShox (Reverb), Race Face (Turbine & aeffect), Fox (Transfer) et Thomson (Elite) pour citer les concurrents de marques spécialisées, ou presque, dans ce domaine. Face à l’ensemble de ces produits, la KS Lev Ci est la seule à faire usage de carbone pour gagner du poids sur la balance : entre 100 et 200g pour la seule tige de selle.
Face à l’offre Race Face et RockShox, c’est le levier de commande qui marque le pas. La première suggère qu’il puisse gagner en longueur, la seconde que l’ajustement de la position sans avoir à desserrer le support du guidon a son intérêt. Face à la Fox Transfert et à la Thomson Elite, la qualité de finition de ses éléments démontre que l’on peut faire mieux encore à ce niveau.
Est-ce que ça les vaut ?
À plus de 600€, prix public conseillé, la KS Lev Ci se positionne comme l’un des produits les plus chers du marché. Plus de 125€, en moyenne, au dessus de ses concurrents les plus haut de gamme. C’est à ce prix que l’on gagne les 100 à 200g qu’elle promet sur la balance. Soit prêt de 1€ le gramme gagné…
Un investissement à réserver aux pratiques All Mountain et Trail qui justifient, pour le plaisir et la passion du matériel, d’investir des sommes déraisonnables dans un montage exclusif et osé. Pour le reste, les modèles plus abordables de la gamme KS, dont la KS Lev Integra proche en matière de conception, mais plus raisonnable dans ses choix, me semblent plus à propos pour les pratiques plus engagées 😉