Il y a 10 ans, alors que je venais seulement d’arrêter de sucer mon pouce, j’ai dit : « Quand SR Suntour saura faire des fourches qui « marchent », ils feront mal ! » Ce jour ne serait-il pas arrivé avec la nouvelle Durolux 36 EQ ?
[cbtabs][cbtab title= »Prix »]759 € le modèle le plus haut de gamme : R2C2 PCS[/cbtab][cbtab title= »Poids »]2,19 kg, pivot coupé à 17 cm, avec axe[/cbtab][cbtab title= »Dimensions »]Modèle à l’essai : pour roues de 29 pouces, 170 mm de débattement, 44 mm d’offset, 587 mm de hauteur, Equalizer, cartouche R2C2 PCS[/cbtab][cbtab title= »Lien »]https://www.srsuntour.com/fr/produits/fourches-de-suspension/?Model[]=DUROLUX[/cbtab][cbtab title= »Conditions »]450 km en Auvergne, au Salève et à Millau[/cbtab][/cbtabs]
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Est-ce pertinent ?
Pour cette année, la nouveauté de cette Durolux vis-à-vis des générations précédentes est l’arrivée de l’Equalizer – EQ dans sa désignation. Une chambre négative comme on en trouve partout ailleurs…
Ainsi, avec une cartouche 4 voies PCS, un axe rapide Q-Loc, des dimensions et des débattements tout ce qu’il y a de plus commun sur le créneau AM/Enduro, cette nouvelle SR Suntour Durolux 36 EQ a tout pour jouer dans la cour des grands. Surtout aux tarifs affichés : en dessous de la concurrence de luxe Fox, RockShox, Ohlins… et dans les clous face à DVO.
Donc, sur le papier, cette nouvelle proue de chez SR Suntour a tout pour séduire. Reste maintenant à savoir si ça se confirme sur les chemins…
Est-ce pratique ?!
Côté aspect pratique, cette SR Suntour Durolux 36 EQ R2C2 PCS n’est pas avare :
Est-ce utile ?!
C’est à l’usage que tout semble se confirmer… En dynamique, le maintien pneumatique et hydraulique est bien là, ça travaille mais ça ne plonge pas pour rien ou ne s’affaisse pas de trop sous notre poids. Certes les plages de réglages sont étendues, mais les clics de compression et de détente sont bien perceptibles. La rigidité du châssis colle à nos habitudes des fourches aux plongeurs Ø36 mm et la précision suit : au freinage comme sur l’angle. La sensibilité et la facilité de déclenchement sont aussi au rendez-vous…
J’ai eu tendance à la rouler un poil plus gonflée – de 5/10 psi – que la préconisation de la marque et sans réducteur de volume. Et, même si, la SR Suntour Durolux 36 EQ garde un feeling assez dur et ferme sur le parking, c’est ainsi que je l’ai apprécié une fois sur les sentiers. On est loin de la sensation inverse que les Bos offraient dans le passé : plutôt molles aux premiers abords, mais bien là en dynamique.
Finalement, tout y est pour ne pas nous dérouter de nos habitudes, autant sur le papier, qu’en technologies utilisées et en ressenti terrain. Avec un fonctionnement global à la hauteur du reste du marché haut de gamme… Cette SR Suntour Durolux 36 EQ fait bien le job !
Quelle durée de vie ?
Jusqu’ici, après plusieurs centaines de kilomètres, d’un point de vue usure rien n’est à déplorer ! Même si j’ai eu écho de molettes de détente perdues et d’une dégradation rapide et prématurée du traitement de surface noir des plongeurs, ça n’a pas été le cas pour moi pour l’instant.
Mais ces 2 soucis restent possibles puisque les molettes de détente sont simplement clipsées et ne sont pas maintenues par des vis pointeaux comme beaucoup d’autres. Puis, par soucis et volonté de simplifier l’entretien, la Durolux est montée à la graisse seulement (dans les joints racleurs et sur les bagues de guidage). Il n’y a aucun bain d’huile de lubrification dans les jambages d’origine ! C’est osé, mais jusque là ça a fonctionné à merveille pour moi, sans que le traitement en pâtisse…
Ce qui peut progresser ?
Justement, on l’a vu, des orifices sont là pour permettre de lubrifier les jambages sans avoir à les démonter… Pourquoi donc si cette fourche ne nécessite pas de lubrification ? Bonne question ! Quoi qu’il en soit, libre à chacun d’y ajouter quelques gouttes d’huile par précaution s’il le juge nécessaire et indispensable.
Mis à part ce point intriguant, ce sont les plages de réglages qui pourraient progresser. Elles sont très larges, notamment pour les basses vitesses, en compression comme en détente : 18 et 30 clics ! Pourtant, on s’aperçoit qu’on en fait encore une fois usage dans la tendance des suspensions actuelles : c’est-à-dire à 2/3 ouvertes ou plus (depuis fermé).
Réglages | Avant |
---|---|
SAG | 20 à 25% |
Détente | HV : 3/4 ouverte BV : 2/3 ouverte |
Compressions | HV : 2/3 ouverte BV : 3/4 ouverte |
Token / Spacers | 0 (2 d'origine) |
Elles auraient donc tout intérêt à se réduire pour faciliter – voir même guider par la contrainte – les réglages pour les moins expérimentés. C’est aussi pour cela que SR Suntour offre une version RC2 et RC pour ceux qui ne prétendent pas s’y connaitre et/ou être capable de tirer parti de la plus aboutie R2C2.
Pour terminer, reste le look, des stickers notamment, assez basiques qui mériteraient d’être un peu plus travaillés. Mais, là n’est pas le plus important !
Vis-à-vis de la concurrence ?
Donc, jusque là, avec la SR Suntour Durolux 36 EQ R2C2 PCS entre nos mains, tout semble nous rappeler ce qu’on a l’habitude de trouver sur le marché. Globalement, c’est amplement au niveau de la concurrence. Mais qu’en est-il vraiment dans les détails ?
[toggler title= »Vis-à-vis d’une Fox 36 Grip 2″ ]
C’est l’unique fourche qu’on a pu rouler, qui déclasse la Durolux 36 EQ R2C2. Elle fonctionne un poil mieux dans le sens où la gestion des compressions est efficace dans leur capacité à absorber l’énergie tout en apportant du confort. La Fox 36 Grip 2 est donc autant performante que la SR Suntour, mais plus confortable.
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[toggler title= »Vis-à-vis d’une RockShox Lyrik RC2″ ]
La SR Suntour et cette version de la RockShox Lyrik se valent. L’une comme l’autre, chacune à leur manière, avec un fonctionnement propre à leur marque d’origine sont performantes dans tous les domaines : précision, confort, maintien, amorti…
Cependant la SR Suntour, avec un réglage de détente en plus et des plages de réglage assez large reste un poil plus complexe à régler mais offre, au bout du bout, une finesse de réglage supérieure.
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[toggler title= »Vis-à-vis d’une Fox 36 Grip et d’une RockShox Lyrik RC » ]
La SR Suntour Durolux 36 EQ R2C2 porte bien son nom et déclasse allègrement ses deux concurrentes Fox et RockShox moins garnie en réglages.
Avec la Durolux pas besoin de serrer les compressions BV ou d’ajouter des réducteurs de volume pour que ça se tienne haut dans le débattement. De fait, elle reste beaucoup plus confortable que ses 2 concurrences américaines et ne frappe pas. Bref, pour le coup, elle justifie l’usage de la technologie 4 voies : plus complexe mais de loin plus performante à l’usage.
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[toggler title= »Vis-à-vis d’une DVO Diamond » ]
Lorqu’on la compare à la DVO, le fonctionnement de la SR Suntour se rapproche plus de celui de RockShox et Fox.
Déjà, la DVO offre des réglages/technologies différentes et demande donc une approche différente en matière de réglage, quand la SR Suntour conserve des principes connus et communs avec Fox et RockShox, qui représentent le gros du marché, et auxquels nous sommes tous plus ou moins habitués.
Mon coeur penche finalement pour la SR Suntour, plus polyvalente avec un seul et même réglage quand la DVO m’a souvent poussé à revoir ses réglages selon les terrains…
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Est-ce que ça les vaut ?
On l’a compris, cette dernière génération de Durolux est dans le haut du panier de ce qui se fait en ce moment en matière de fourche. Qui plus est à ce tarif…
Oui ! À 759 € la R2C2, il n’y a pas photo, elle confirme son excellent rapport qualité/prix. Comme quoi le prix ne justifie en rien le niveau de performance d’un produit…
Il n’y a donc pas d’hésitation à avoir. Face aux leaders du haut de gamme du marché Fox et RockShox, plus chères de plusieurs centaines d’euro, avec cette Durolux EQ R2C2, SR Suntour frappe très fort sur les créneaux des fourches d’Enduro en Ø36 mm ! C’est une affaire… à suivre 😉