Après la tendance de rouler sans sac, puis en pédales plates, le monde de l’Enduro déjoue encore le temps et les coutumes… Désormais, il délaisse quelquefois le short, pour laisser place aux pantalons.
Maintenant, ça roule en pantalon et pas uniquement quand il fait froid… Cette fois, le pantalon offre l’opportunité de rouler plus en confiance, plus confortablement, mieux protéger de la météo comme des chutes. Mais voilà ! Que l’on soit frileux, froussard ou coquet, prendre l’initiative de rouler en pantalon n’est pas sans risque. Trop chaud, trop ventilé, trop raide !
Apport thermique ou ventilation, protection ou légèreté, port de genouillères ou non, etc. sont quelques critères parmi tant d’autres qu’il faut cibler. Le choix devient vite cornélien sur ce créneau plutôt récent : voici l’objet de ce dossier tendance. Il est là pour guider les choix et pouvoir ensuite profiter au maximum de son pantalon !
Au sommaire de cet article :
- Tendance et intérêt
- Critères de choix
- Le panel d’essai
- Pour conditions humides, froides, voir extrêmes
- Les intermédiaires
- Les légers
- Les inspirés de la descente
- L’étrange corrélation
- Mon avis, mon expérience
- Entretien et réparations
- Short list et bilan
- Liens utiles

Tendance et intérêt
Mis à part les jours les plus chauds où le short est roi, le port d’un pantalon peut parfois s’avérer un choix judicieux en Enduro. Qu’il permette de protéger les tibias des ronces, des cailloux ou d’une chute, de tenir chaud, de rester propre – de boue – ou au sec, le pantalon est une option qui vient pleinement compléter l’usage du short. Mais l’essayer, c’est l’adopter !
Et cette fois, ce sont bien ses caractéristiques et son intérêt qui font la tendance et non pas l’inverse : la tendance, la mode qui fait l’intérêt. C’est un véritable besoin, une nécessité, une utilité plus qu’un gadget futile et éphémère, même si, d’un point de vue look, certains préféreront toujours le short…

Critères de choix
Qu’il soit ventilé, étanche, déperlant pour s’adapter à la météo, ou ajusté, plus large, ou les deux pour porter ou non des genouillères dessous, ou léger, souple, raide, plus solide pour du confort et même un sentiment de sécurité. Qu’il soit encore avec ou sans poche, avec serrage à la ceinture ajustable ou non, etc. Bref, ce sont autant de critères de choix qu’il y a de caractéristiques pour chaque pantalon.
Nous avons donc sélectionné et passé au crible un panel très large de 13 pantalons pensés et fabriqués pour le VTT. Du pantalon d’hiver, au pantalon très léger et souple, en passant par les précurseurs en la matière et même un sur-pantalon étanche.
Et finalement après plusieurs mois d’essai, de kilomètres et de machines à laver, certains modèles de pantalons révèlent quelques ressemblances. Au point de former des sous-groupes au sein du panel. Rien de mieux pour mettre en évidence un marché nouveau, pas totalement défini, aux contours encore opaques, mais qui simplifient aussi le choix…

Le panel d’essai
Voici donc un récapitulatif du panel qui permet d’avoir un avant-goût général et de pouvoir positionner et comparer les modèles entre eux. Les groupes se devinent : des taillés pour l’hiver, des plus légers, ceux inspirés de la DH et puis quelques inclassables…

Certains modèles se retrouvent bien évidemment entre deux sous-groupes, deux catégories. L’ordre des pantalons a donc son importance dans les chapitres qui vont suivre. Placé en fin de chapitre, il se rapproche allègrement de ses concurrents du chapitre suivant, et en début, du chapitre précédent.
Pour conditions humides, froides, voir extrêmes
Apport de chaleur, étanchéité, coupe vent, coutures scellées, résistance sont les maîtres mots de cette catégorie. Quand SoftShell, Gore-Tex, Windstopper, Cordura, 6C DWR etc. sont les matières et traitements principaux.
Le premier groupe rassemble donc les modèles les plus vaillants, les plus courageux. Ceux taillés pour braver le froid, la pluie, ou même la mer et les poissons. Bref, les pantalons à réserver aux conditions automnales et hivernales !
Gore C5 GoreTex Active Trail – 197 g – 199,95 €
Le Gore C5 GoreTex Active Trail se détache largement des autres pantalons du panel puisque c’est plus un sur-pantalon qu’un véritable pantalon. Très léger, c’est l’équipement à loger dans son sac pour se couvrir de manière étanche en cas d’orage ou de déluge par exemple.
Galerie Commentée :
Ample, large, ce n’est tout de même pas un baggy. Par dessus un short ou un pantalon, bien qu’il ne soit absolument pas extensible, il ne vient pas limiter les mouvements de la première couche. Taille M Ici, pas de bouton pression, pas de scratch ou de fermeture éclair : simplement un élastique pour tenir à la taille. Ceci confirme sa fonction de seconde couche. Il n’a d’ailleurs aucune poche ! Entièrement en GoreTex il est donc totalement étanche. Mais cette technologie dont les pores sont suffisamment petites pour empêcher l’eau à l’état liquide – éclaboussures, pluie, etc. – de pénétrer mais suffisamment grandes pour laisser passer l’eau à l’état gazeux – l’évaporation de la transpiration notamment – reste respirante. Une fermeture éclair en bas des jambes permet de l’enfiler ou le quitter en gardant ses chaussures aux pieds. Les boutons pressions permettent d’ajuster le serrage aux chevilles. Pour être totalement étanche, toutes les coutures sont scellées à l’intérieur !
Fox Attack Fire SoftShell – 572 g – 150 €
C’est le pantalon d’hiver par excellence : fortement déperlant, voir étanche par endroit, apport de chaleur important, possibilité de porter des genouillères, poches et fermetures étanches…
Conçu en SoftShell – concept général plus qu’une matière, qui regroupe les vêtements dotés d’un effet coupe vent de bonne qualité mais pas total, déperlants mais pas étanches et plus ou moins isolants (apport de chaleur) – le Fox Attack Fire est à porter uniquement les jours très froids, par moins de 3°C sans soleil – le noir chauffant rapidement. L’apport de chaleur est important et dans l’effort il s’amplifie.
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Sur la balance, le Fox Attack Fire est assez lourd. Il est aussi épais mais reste assez souple puisqu’on l’apprécie au pédalage. Le confort dépasse les prétentions auxquelles il prétend avant de l’enfiler. L’essayer c’est l’adopter. Il taille large aux cuisses, s’affine légèrement aux tibias. Robuste, il est fait pour durer et endurer. Une valeur sûre à long terme. Taille 32 A l’image de sa robustesse : boucle de fermeture façon motocross… …et fermeture éclair protégée pour optimiser l’étanchéité ! Il s’affine donc aux tibias. Un élastique à l’arrière de la cheville assure un maintien proche du corps. Conçue dans la même matière que l’arrière du pantalon : la poche est étanche sur le papier. Mais pendant l’effort, la condensation peut s’accumuler et facilement humidifier un téléphone… Une autre poche sur le côté de la jambe droite, plus discrète. Celle ci n’est pas étanche ! L’intérieur est molletonné pour un apport de chaleur optimal… …pour l’hiver, uniquement. A l’intérieur c’est le feu, la chaleur règne : il porte bien son nom !
Endura MT500 Spray II – 451 g – 139,99 €
Ce pantalon Endura MT500 Spray II est un pantalon destiné aux météos fraîches et humides. Pour l’hiver et l’automne, essentiellement quand le thermomètre tombe sous les 8°C.
En matière de météo maussade, la marque écossaise s’y connait et le produit transpire de son savoir faire. C’est un pantalon très réfléchi, travaillé et abouti.
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La coupe du Endura MT500 Spray II est idéale mis à part la proportion longueur des jambes et tour à la ceinture. En longueur, il tombe parfaitement jusqu’aux chevilles pour les couvrir même une fois sur le vélo mais il serre à la taille. La taille au dessus convient mieux à la ceinture mais est trop longue pour ma morphologie. Il y a de la place pour les genouillères. Une fine doublure en polaire au genou, leur assure une bonne mobilité. Taille S C’est le seul du panel à proposer un bouton de ce type, comme un jean. C’est un détail, pas du tout un inconvénient. De chaque côté de simples élastiques scratchés permettent d’ajuster le serrage à la ceinture. De chaque côté : une poche latérale en haut et un zip pour ouvrir le pantalon et ventiler ! C’est toujours bienvenu lorsque la météo change en cours de sortie. Les coutures sont scellées là où il le faut : c’est à dire aux fesses… …mais pas devant par exemple ! A noter aussi, étanche à l’entrejambe mais pas ailleurs. Juste ce qu’il faut, où il faut ! Seules aérations de ce pantalon : sur les hanches de chaque côté. Matière renforcée contre l’abrasion en bas des jambes. Une fermeture éclair permet d’élargir le bas grâce à une doublure.
Dommage ! Le relatif ennui de sizing est regrettable. Ce pantalon est vraiment bien pensé. Il peut toutefois convenir à certaines morphologies, mais il faut l’essayer, au cas par cas, avant de se lancer dans l’achat.
Ion SoftShell Shelter – 444 g – 159,99 €
La marque issue du monde du surf, sait aussi concevoir des produits destinés à des météos moins clémentes. Le Ion Shelter conçu en SoftShell assure une résistance à l’eau modérée, un effet coupe vent correct et même un léger apport de chaleur.
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Le Ion SoftShell Shelter est particulièrement long et l’entrejambe est assez basse. Le bas des jambes est suffisamment affiné pour ne pas gêner au pédalage, mais sa longueur induit quelques plis disgracieux. Mais au moins, il couvre bien les chevilles au pédalage – une fois la jambe pliée. Taille 32/M Bouton pression, scratch et fermeture éclair ! On ne risque pas de le perdre ! Ajustement à la taille via deux grosses sangles élastiques scratchées de chaque côté. Un « téléphone » indique la présence à l’intérieur de la poche droite d’une seconde poche moussée pour accueillir un téléphone. Bien vu ! Dommage qu’elle ait tendance à amener le téléphone dans l’aine, à l’intérieur de la cuisse. Désagréable à mon goût ! Un des seuls pantalons à avoir un zip aux chevilles pour élargir et ventiler la zone. Voir réussir à le retirer sans quitter ses chaussures, mais là tout dépend du modèle de chaussure… Des zips sur le côté des cuisses permettent de ventiler. Intéressant lorsque la météo est changeante ou capricieuse. Le Ion SoftShell Shelter est déperlant et coupe vent. Il isole aussi un petit peu. Une fois échauffé, il donne l’impression de fournir un peu de chaleur. Il est aussi robuste. Sa construction le prouve : le pan fessier du pantalon est en Cordura pour assurer sa longévité. Cependant et malheureusement, il ne résiste pas longtemps à l’épreuve de l’eau dans cette zone, la plus exposée d’ailleurs.
Les intermédiaires
Cette catégorie aurait aussi pu s’appeler les inclassables. Ces pantalons peuvent très bien s’intégrer dans la catégorie précédente, comme dans la suivante. Ils partagent avec chacune d’elles quelques caractéristiques techniques : déperlant, aéré, léger, parfois coupe vent, etc. Ils sont plus polyvalents et tolèrent mieux les rayons du soleil qui viennent surchauffer le bonhomme que ceux de la catégorie précédente.
Fox Attack Water – 323 g – 150 €
Comme son grand frère, le Fox Attack Fire, le Fox Attack Water porte bien son nom. Il est là pour affronter la pluie et la boue. Étanche, il est aussi très léger. C’est ce qui fait sa polyvalence…
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En terme de matériaux, le Fox Attack Water se détache au toucher et à son aspect presque brillant par endroit. La matière contraste avec le reste du panel. Très léger, souple mais pas moulant, il est fuselé, on a parfois l’impression d’être nu ! Déroutant mais performant. Taille 32 Comme son grand frère, boucle de moto. Mais cette fois, pas de braguette… … et élastique aux chevilles pour rester proche du corps. La doublure et les coutures scellées assurent l’étanchéité totale du Fox Attack Water. Une poche de chaque côté : étanche de l’extérieur, mais le filet intérieur de la poche est ventilé. Elle n’est donc pas étanche à la sueur.
Gore C5 Windstopper Trail 2in1 – 362 g – 199,95 €
Conçu pour la randonnée et le Trail à VTT, le Gore C5 Windstopper Trail 2in1 convient aussi à l’Enduro. Il est technologiquement très intéressant : au delà de sa matière Windstopper très performante, sa construction est aussi unique qu’intéressante…
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Le Gore C5 Windstopper Trail 2in1 est proche du corps. Il n’est pas élargi aux genoux. C’est un facteur limitant pour le choix des genouillères qui doivent être fines. Mais c’est aussi très agréable quand on roule : on ne l’accroche pas partout, dans la selle, les branches, etc. Taille L Deux boutons pressions et une fermeture éclair assure la fermeture. Ici, pas de serrage à la ceinture. Simplement, un élastique qui assure un minimum de tension pour tenir à la taille. Noter aussi les pastilles vertes antidérapantes pour qu’il reste en place. Une seule et unique poche sur le côté de la jambe droite. Ce n’est pas l’emplacement le plus judicieux : pour peu que ce qu’on y loge soit lourd et sous l’effet du pédalage en danseuse, ça valdingue dans la poche ! Le pantalon est entièrement en Windstopper, d’ailleurs bluffant d’efficacité contre le vent, mais une doublure plus robuste et déperlante en forme de short assure un minimum de protection sur l’avant. L’espace entre les deux fait office de ventilation. D’où le nom « 2in1 » ! Dommage que les fesses en Windstopper ne résistent pas à l’eau très longtemps. L’entrejambe comme les bas des jambes sont aussi renforcés.
Specialized Demo Pro – 388 g – 119,90 €
C’est le précurseur en la matière. Une première qui date déjà de quelques années, non retouchée, mais diablement bien pensée : entièrement déperlant, robuste, assez léger et ventilé, quelques poches, serrage à la ceinture, une coupe parfaite et un prix moyen ! Il a tout d’un leader de polyvalence…
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D’un rouge flambant, le pantalon Specialized Demo Pro affiche la coupe parfaite : suffisamment large à l’entrejambe et aux cuisses pour laisser libre de tous mouvements, sans être trop large non plus. Plus affiné aux chevilles mais pas trop non plus pour faciliter l’enfilage du pantalon et juste ce qu’il faut aux niveaux des genouillères pour laisser le choix du modèle. Taille 32 Fermeture par deux boutons pressions scratchés et fermeture éclair. La taille s’ajuste via deux élastiques scratchés de chaque côté. Deux poches sur le devant des cuisses et une toute petite poche en bas du dos, au niveau du sacrum. A mes yeux, une poche étrangement placée ! A moins d’y loger des objets mous, il me semble risqué d’y loger un multitool par exemple. Dur et rigide, lors d’une chute, il pourrait facilement provoquer de graves blessures… Bien qu’il soit un pionnier, le Specialized Demo Pro est intelligemment construit. Ici, une bande polaire recouvre la taille. Elle optimise fortement le confort une fois porté. Excellent ! Il est entièrement extensible, dans toutes les directions. Il est confortable, c’est sûr ! A l’arrière du genou un large pan percé favorise l’aération, comme le pan noir à l’entrejambe. De quoi assurer une polyvalence importante et procurer une certaine sensation de légèreté ! Seul point qui vient entacher l’addition. Lors de cet essai, on m’a fait remarquer à plusieurs reprises que le logo S était trop visible, trop proéminent. Specialized n’est pas qu’une marque de vêtements, alors il est vrai : autant garder un peu de discrétion sur ce créneau !
Les légers
Les modèles de cette catégorie se démarquent franchement du reste du panel par leur légèreté mais ne sont pas à la rue techniquement. Loin de là ! Un brin déperlant, coupe étudiée et ajustée, présence de poches et port de genouillères possible. J’ai tendance à vouloir les appeler les short longs tellement ils sont légers et agréables à porter !
Fox Indicator – 340 g – 110 €
C’est le Fox Indicator qui m’a donné l’impression d’être un short long en premier. Léger, fin, souple et aéré, il est même déperlant, c’est le compagnon idéal au dessus des 10°C et lorsque le soleil pointe le bout de son nez.
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Sa coupe rappelle celle du Fox Attack Water. Avec le confort d’un jogging, mais encore plus fin, il procure un sentiment de légèreté impressionnant. Il laisse le choix dans les genouillères et a deux poches, une de chaque côté. Taille 32 Une boucle mais pas de braguette ! Le Fox Indicator est ventilé. Pour preuve, à l’entrejambe, de gros trous assurent une aération maximale. On retrouve à nouveau l’élastique à l’arrière de la cheville pour éviter de l’accrocher dans la transmission… …mais ce qui devait arriver, arriva ! Avec un coup de pied assez prononcé, il est parfois difficile de passer le talon facilement lorsqu’on enfile le pantalon. La couture a craquée !
Forbike Send-It – 276 g – 99,90 €
Sur la balance, c’est le plus léger du panel est de loin. Mais vis-à-vis du Fox Indicator, le Forbike Send-It donne une sensation de légèreté différente puisqu’il est beaucoup plus moulant sur la partie basse du pantalon…
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Pourtant destiné à la DH par la marque, il convient parfaitement pour l’Enduro. Sa coupe est aussi unique : assez large au niveau des cuisses il se resserrent fortement sous les genoux jusqu’aux chevilles. C’est le plus affiné du panel. Moulant ! Mais comme il est extensible, les genouillères passent. Toutefois, selon la morphologie, si elles sont trop grosses elles pourront gêner la mobilité. Il reste donc confortable, mais la sensation moulante doit plaire. J’ai apprécié, ça évite de s’accrocher dans la chaine ou les ronces et donne l’impression d’une seconde peau. Taille 32 Forbike Clothing est une marque peu connue dans le milieu de l’Enduro français, elle l’est plus en DH. Mais avec ce pantalon, elle mérite sa place. C’est une entreprise française, gérée par François Pédemanaud, le frère de Fabien ! A l’origine, son créneau c’était les sous-vêtements, mais d’année en année, la gamme s’élargit et grandit, avec des produits de plus en plus spécifiques au VTT. Deux boutons pressions et une fermeture éclair assure la fermeture. Deux scratch élastiques très simples et sobres assurent le maintien aux hanches. De chaque côté, une poche… Sa construction est très fortement inspirée de celle du Specialized. L’agencement des pans de tissu est identique, l’emplacement des aérations aussi. Il est cependant plus « slim » que le Specialized aux tibias et plus fin, allégé à l’extrême.
Les inspirés de la Descente
On retrouve ici les pantalons inspirés des premiers pantalons utilisés récemment en VTT, en DH plus précisément. Plus raides à porter mais aussi plus robustes, ils procurent un sentiment de sécurité largement supérieur à toutes les catégories précédentes ! Un poil moins ventilés, ils ne sont pas à la traine pour autant. Ils profitent plus de leurs constructions que des matériaux utilisés pour rester aérés !
On est tout de même très loin des premiers pantalons de DH ou de moto. C’est bien plus léger, autant sur la balance qu’à porter – poids divisé par 2 voir plus – et plus souple, ça laisse plus de liberté de mouvement.
Le Cordura règne en maitre sur cette catégorie ! La souplesse et la mobilité des produits sont donc conçues via la construction, l’agencement et le positionnement approprié d’autres matières comme le stretch, plus extensible.
Leatt DBX 4.0 – 415 g – 99,99 €
La légèreté perçue du Leatt DBX 4.0 pourrait l’amener à se retrouver dans la catégorie précédente, mais sa robustesse, et sa construction très proche d’un pantalon de DH m’oblige à le classer ici. C’est un peu l’intrus de cette catégorie !
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En matière extensible et déperlante, il est clairement proche du corps mais n’empêche pas le port de genouillères. Son confort est étonnant ! Souple, doux mais aussi très rassurant. Taille M Bouton pression et fermeture éclair. Deux fins scratch estampillés de la marque pour assurer le serrage de la ceinture. Une poche à droite, sur l’avant… …et une poche à l’arrière, comme sur le Specialized, mais plus profonde, qui me laisse songeur… Comme les Gore et le Fox Attack Fire, la matière est quadrillée. C’est un tissage spécifique qui vise à limiter le déchirement : l’éventuelle déchirure s’arrête au bord d’un carré et ne se propage pas. A l’intérieur, un short en tissu très doux et très léger améliore grandement le confort – surtout le contact peau/pantalon. Un luxe fortement appréciable !
Troy Lee Designs Sprint – 438 g – 149,90 €
La légendaire marque américaine Troy Lee Designs propose le pantalon Sprint pour la DH comme pour l’Enduro. Il conserve donc une construction robuste mais sa légèreté et ses aérations importantes lui permettent d’être aussi porté en Enduro.
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D’un bleu profond, quasi nocturne, sa coupe est intéressante. Plus ample en haut qu’en bas, il laisse la place pour des genouillères. Les plus imposantes pourront limiter les mouvements en fonction de la morphologie. Certains pans ne sont pas extensibles. Il se démarque aussi par son look toujours très travaillé. Taille 32 Comme la plupart des pantalons de DH, il est préformé. L’agencement des pans est travaillé de façon à obtenir une forme courbée aux jambes pour correspondre à la position du pilote sur le vélo. Intéressant ! Un bouton « For the world fastest racers » et une fermeture éclair… Une zone de scratch très joliment intégrée et un élastique scratché de chaque côté pour ajuster le serrage à la taille. Une poche sur l’avant côté gauche… …et une poche sur le côté de la jambe droite. Côté droit, côté transmission, le bas intérieur de la jambe est renforcé contre l’abrasion. Ce pan rigidifie cette zone est mériterait d’être plus souple. Essentiellement conçu en Cordura solide, la ventilation est assurée par un filet sur l’arrière du pantalon : de l’arrière du genou jusqu’aux chevilles. Le Troy Lee Designs Sprint donne une sensation de protection et de robustesse sur l’avant mais aussi une sensation de légèreté grâce à ces filets.
Kenny Evo-Pro – 435 g – 159,95 €
Le Kenny Evo-Pro est celui qui procure le sentiment de sécurité le plus rassurant. Mais c’est aussi, peut-être, celui dont la coupe, fortement ajustée, demande essayage avant achat pour vérifier s’il convient à sa morphologie, au risque de limiter les mouvements.
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C’est le plus raide du panel. Mais ce n’est pas le plus raide dans sa construction. Certains pans souples assure la mobilité, même si les plus grosses genouillères sont à éviter. Il s’affine fortement sous les genoux. Mais la sécurité qu’il procure est un plus indéniable, notamment lors d’une journée navette ou en station. Taille 32 Une boucle et une fermeture éclair. De chaque côté, une imposante sangle pour ajuster la taille. Une poche à droite et à gauche. Solide, rien ne s’en échappera ! Sa ventilation est assurée par des filets à l’arrière des mollets comme au dessus des fesses… … et des trous juste au dessus des genoux. Bien qu’il soit très proche du corps, il n’est pas étouffant pour autant. Mis à part l’entrejambe et l’avant des genoux, en Cordura, le reste est plus extensible, en stretch.
Ion Scrub – 484 g – 179,99 €
C’est le pantalon Freeride, même en DH, les marques cherchent maintenant à affiner leur pantalon. A ce titre, le Ion Scrub sort du lot et se détache du reste de notre panel…
Galerie Commentée :
Le Ion Scrub est le pantalon le plus large du panel. Le Baggy du groupe. Il est large partout, de haut en bas, presque trop pour se destiner à l’Enduro. Il est aussi particulièrement lourd, sur la balance comme une fois enfilé. Taille M/32 Deux grosses pressions et une braguette scratch assurent la fermeture du pantalon. Comme pour son petit frère, on retrouve les mêmes sangles pour ajuster la taille et une poche moussée pour loger un téléphone. Le Ion Scrub ne s’affine pas aux chevilles. En plus il est en Cordura, plus rigide mais plus solide, à cet endroit. Ce n’est pas l’idéal pour pédaler ! Mis à part aux chevilles/tibias et aux fessiers, il est fabriqué avec une matière extensible. Et profite aussi de larges pans souples aux niveaux des cuisses pour gagner en mobilité. C’est aussi le seul à présenter un peu de fantaisie… C’est à ça qu’on le reconnait !
L’étrange corrélation
Une fois les essais terminés et le passage sur la balance effectué, quelque chose me saute aux yeux. Après coup, il s’avère que le poids du produit et la catégorie dans laquelle il se retrouve aient un lien. Et plutôt marqué à vrai dire !
Soit le pantalon est lourd (>400 g) et il se retrouve dans les DH ou les hivernaux, soit il est plus léger (~350 g) et il se trouve parmi les plus légers et plus polyvalents. Il semble donc y avoir une relation entre les technologies employées et l’utilisation à laquelle se destine le produit.
Manifestement, il y a donc des contraintes techniques inévitables, dont les concepteurs ne peuvent pas se passer à l’heure d’aujourd’hui pour répondre aux attentes des clients. Sauf exception, ce peut donc être un bon indicateur pour orienter son choix 😉

Mon avis, mon expérience
Si j’avais su, j’aurais acheté un pantalon bien plus tôt, quitte à y mettre le prix. Ils sont, dans l’ensemble, robustes, et l’intérêt – apport chaleur, résistance à l’eau, sentiment de sécurité notamment dans les broussailles ou dans un chemin qui se referme, etc. – qu’ils présentent est immense : en VTT comme en VTTAE, pour une région comme chez moi en Auvergne, où je peux rouler plus de 6 mois de l’année en pantalon.
Finalement, porter un pantalon en Enduro, ce n’est que du bonus, Alors pourquoi s’en priver ? C’est un investissement qui en vaut la peine. Qui vaut le coup. Assurément !

Entretien et réparations
En effet, c’est un investissement important pour certains modèles. Le bon entretien les fera durer. Le lavage et le séchage conformes aux indications sont de rigueur. Ce sont des produits techniques qui nécessitent parfois d’être réactiver ou retraiter. Souvent, leur pouvoir de respirabilité et d’étanchéité en dépendent.
Il existe même la possibilité de les réparer soi-même très facilement. Par exemple, McNett propose des kits de réparations du GoreTex. Certes le vêtement perdra de ses performances à l’endroit du patch mais il survivra ! Sinon une bon couturier ou une bonne grand-mère saura redonner une seconde vie à vos vêtements en Windstopper, SoftShell et compagnie.

Short list et bilan
Parmi ce panel de produit, il m’est très difficile de départager chacun des produits. Ils ont tous des qualités intrinsèques très marquées et globalement peu de défauts rédhibitoires. Je les ai tous apprécié pour leur juste valeur.
Cependant, si, parmi ce panel, je devais n’en garder que quelques uns, quelle serait ma short list ? Le choix n’est pas évident mais les 5 pantalons suivant se démarquent :
- Fox Attack Fire : produit exclusif, c’est un indispensable dans la garde robe de ceux qui, comme moi, connaissent des hivers marqués et longs. Sa coupe et son confort le laisse s’oublier facilement. Sa robustesse lui permettra d’endurer plusieurs hivers et ainsi d’être rentabilisé.
- Fox Attack Water : produit lui aussi exclusif pour les journées pluvieuses, il peut aussi remplacer le Fox Attack Fire l’hiver pour les moins frileux. Sa construction, sa coupe, son étanchéité et son extrême légèreté correspondent parfaitement aux attentes de l’Enduro.
- Fox Indicator : dans la lignée de ses confrères à la tête de renard. Sa coupe fuselée, sa construction pensée pour le VTT, sa légèreté et son aération font de lui le pantalon qui peut remplacer le short à l’année, surtout pour ceux qui habitent en montagne, où les journées très chaudes sont plus rares.
- Leatt DBX 4.0 : la bonne surprise ! Visuellement on ne l’attend pas aux avant-postes, et pourtant… Sa souplesse, sa ventilation, sa légère résistance à l’eau et son prix le placent comme un très bon compagnon en Enduro.
- Specialized Demo Pro : pionnier mais leader ! C’est le bon compromis. Certes, il est dépassé par ses concurrents plus spécifiques dans les situations extrêmes – grand froid, orages, etc – mais son rapport confort/coupe polyvalente/performances/prix s’avère attrayant. Il comblera la plupart des pratiquants en quête de polyvalence.
Les autres pantalons sont très bons aussi, mais requièrent à peine plus de réflexion avant de choisir. Ils demandent à mieux étudier le réel usage pour en tirer pleinement profit. Ca tombe bien ! Les commentaires sont là pour ça. Alors profitons-en pour échanger 😉
Les liens utiles
- Gore C5 GoreTex Active Trail – 199,95 €
- Fox Attack Fire SoftShell – 150 €
- Endura MT500 Spray II – 139,99 €
- Ion SoftShell Shelter – 159,99 €
- Fox Attack Water – 150 €
- Gore C5 Windstopper Trail 2in1 – 199,95 €
- Specialized Demo Pro – 119,90 €
- Fox Indicator – 110 €
- Forbike Send-It – 99,90 €
- Leatt DBX 4.0 – 99,99 €
- Troy Lee Designs Sprint – 149,90 €
- Kenny Evo-Pro – 159,95 €
- Ion Scrub – 179,99 €