On l’a dit et écrit à plusieurs reprises sur FullAttack, mais ce n’est pas pour rien : il y a un paquet de nouveautés suspensions VTT Gravity dans les tuyaux sur l’exercice 2024/2025 ! Signe qui ne trompe d’ailleurs pas, SR Suntour – géant de la production – fait certains choix forts pour composer sa nouvelle gamme VTT Gravity. C’est à découvrir en détail, sur FullAttack !
Contexte
Pour bien saisir ce qu’il suit, il faut d’abord replacer la marque SR Suntour dans son contexte, et celui du marché du VTT. Historiquement, SR Suntour, c’est la marque de suspension qui a largement contribué à équiper les vélos les plus accessibles. Pour s’en convaincre, il suffit d’ailleurs de parcourir son catalogue. Que ce soit via son site Internet, ou via les versions papier qui ont pu exister… tout bonnement pour constater qu’il y a un nombre incalculable de références. Et qu’en fait, SR Suntour, c’est un peu la marque qui propose des suspensions pour tous les types de vélos qui existent sur la planète, ou presque. Et ce, que ce soit pour les montures de petites ou de grandes tailles !
Bref, vous l’aurez compris, à la base, SR Suntour, ce n’est pas forcément la marque à l’image la plus haut de gamme que l’on connaisse dans le milieu. Mais c’est bien celle qui s’occupe des volumes les plus répandus. La marque a d’ailleurs pu pâtir de cette image. Alors qu’en réalité, il ne faut pas la réduire à une simple capacité de production exceptionnelle. Elle a, en son sein, des têtes pensantes qui en connaissent un rayon en matière de suspension. On en connaît d’ailleurs certains, sur FullAttack, qui ont pu profiter de tout ce savoir-faire. On pense notamment à Rémy Absalon et ses pilotes du team Scott SR Suntour, ou bien aux deux récents médaillés d’or olympique – Pauline Ferrand-Prévot & Tom Pidcock – tous deux aux guidons de vélos équipés SR Suntour.
Il faut simplement retenir ici que, quelque part, cette culture d’entreprise – qui a toujours dans un coin de l’esprit qu’il faille produire en grande quantité – est toujours présente dans les réflexions et les développements. Et on va le voir au fil de cet article, c’est quelque chose qui reste bien présent au sein des premières nouveautés Gravity de la gamme SR Suntour 2025. Y compris pour les produits les plus haut de gamme qui, soyons honnêtes et lucides, sont ceux qui nous intéressent le plus ici. On parle bien, dans cet article, des nouvelles SR Suntour Durolux 38, Auron 36 et du Triair 2 – des produits destinés à des pratiques VTT gravity et averties – et non des fourches VTC, urbaines ou 20 pouces à élastomères, qui font par ailleurs le succès de la marque, et le bonheur d’autres publics.
Bon exemple…
Je viens de parler de choix techniques dictés par le fait de produire en grande quantité. La meilleure manière de faire en sorte que tout ça soit bien compris de tout le monde, c’est de donner un exemple. En l’occurrence, les choix en matière de lubrification tenus par SR Suntour jusqu’à présent, sont tout à fait à propos. À la base, une fourche télescopique, ce sont deux plongeurs qui coulissent dans des fourreaux. Et qui dit glissement, dit forcément risque de frottement et d’usure, d’autant plus sur une fourche de VTT ou la vrille et l’arc-boutement sont légion. Lubrifier ces pièces pour minimiser les risques a donc du sens, c’est ce que toutes les marques font à leur manière. Ces dernières années, SR Suntour avait fait un choix à ce propos. Celui de concevoir ses fourches pour qu’elles puissent fonctionner avec une faible quantité d’huile de lubrification. Plusieurs objectifs à ça. De possibles économies d’échelle en matière de production. Une plus faible sensibilité à la quantité réduite de lubrification. De plus faibles exigences en matière d’entretien et de suivi… Comprenez que ce soit un choix intéressant quand on produit des quantités astronomiques de fourches, qui, la plupart du temps, peuvent se retrouver sur des vélos que leurs propriétaires n’ont pas l’intention d’entretenir comme la prunelle de leurs yeux…
Mais ce choix, ne s’arrête pas là ! Il peut avoir une influence sur d’autres, en matière de conception. Pour ça, il faut comprendre que l’huile de lubrification présente dans les jambages d’une fourche se destine à être projetée un petit peu partout, à l’intérieur, en cours de fonctionnement. Or, cette huile, présente en grande quantité, pourrait logiquement finir sur la tige de la cartouche hydraulique d’amortissement. Au jeu des va-et-vient successifs et de l’étanchéité relative entre cette tige et le reste de la cartouche, de l’huile peut alors être avalée par la cartouche. Or, à terme, si beaucoup d’huile finit par entrer dans la cartouche, le fonctionnement de la cartouche elle-même peut être altéré, si cette dernière n’est pas pourvue du nécessaire pour compenser ce surplus. Or, puisque jusqu’ici, SR Suntour avait fait le choix de produire des fourches fonctionnant avec très peu d’huile de lubrification, elle pouvait simplifier la conception de ses cartouches, en évitant d’avoir à gérer un surplus pas censé se présenter. Nous voilà donc en présence d’un très bon exemple de choix fort, guidé par des logiques de productions en quantité.
À première vue
Après avoir lu ces premiers paragraphes introduisant la gamme de suspensions SR Suntour 2025, vous vous doutez bien que certains choix seront intéressants à noter. Pour autant, ça ne doit pas nous empêcher de continuer à planter un petit peu le décor à propos des nouveautés du moment. En l’occurrence, c’est la nouvelle SR Suntour Durolux 38 qui retient l’attention en premier lieu.
Au premier coup d’œil déjà, on distingue qu’il s’agisse d’autre chose que d’un simple lifting. Certains détails ne trompent pas. Visuellement, on peut faire la différence avec quelques petits détails intéressants entre la nouvelle SR Suntour Durolux 38 et sa version précédente…
Eh oui ! Cette nouvelle génération fait usage de plongeurs plus espacés. J’ai pour ma part noté un espace plus important de 6mm. La marque indique que l’objectif est de produire une fourche plus stable. À la fois dans les impressions qu’elle peut donner, mais aussi dans ce que ça peut apporter comme qualité dans son comportement, son guidage…
En détail
Dans tous les cas, ce premier coup d’œil appelle à préciser un petit peu encore les différentes technologies que l’on retrouve dans cette nouvelle SR Suntour Durolux 38…
Nouveau guidage
En parlant de guidage, justement : la méthode de production mise en œuvre, vise à offrir un meilleur alignement des bagues de guidage, devant procurer une meilleure sensibilité au globale. On parle ici de plongeurs qui doivent désormais coulisser sous l’effet de leur propre poids dans les jambages, en l’absence de cartouche et de ressort… Il est bon de noter que SR Suntour s’aligne ici sur un argument de la concurrence, notamment Rock Shox, qui l’avance également ces derniers temps. Je n’ai pas la possibilité, pour l’heure, d’avoir plus de précisions sur chacun des procédés mis en œuvre : ils sont jalousement gardés par chacune des enseignes… Je ne peux donc m’assurer s’il s’agit de deux concurrences sur un pied d’égalité, ou bien si l’une détient un avantage sur l’autre en matière de compétence en la matière. Pour l’heure, on s’en tiendra donc à un certain statu quo marketing, en attendant d’en savoir plus.
Nouvelle cartouche PCS RC+
Il est temps de passer à ce qui se situe à l’intérieur de la SR Suntour Durolux 38. À ce sujet, la nouveauté se situe côté cartouche hydraulique d’amortissement. Techniquement, cette dernière repose toujours sur le choix d’un piston de compensation du volume d’huile, flottant. C’est ce qui lui vaut les trois premières lettres « PCS » de son appellation – pour Piston Compensator System. Mais il est intéressant de noter que d’autres choix sont faits dans la conception de cette nouvelle cartouche…
À commencer par la manière de gérer les voix hautes et basses vitesses, en compression et en détente. Par le passé, la cartouche PCS R2C2 qui équipait les SR Suntour les plus haut de gamme, disposait d’ajustements externes pour toutes les voix. Une belle ambition, certes, mais une solution complexe, également. Or, il est une idée assez communément acceptée en matière d’hydraulique : de beaux volumes, des parcours simples, et des solutions qui le sont tout autant pour générer l’amortissement, sont souvent garants d’un meilleur fonctionnement, in fine. C’est cette voie que la nouvelle cartouche SR Suntour PCS RC+ emprunte. Les compressions et détentes basses vitesses sont toujours ajustables depuis l’extérieur, via les molettes ajustant les pointeaux qui obstruent plus ou moins les passages dédiés à ces cas de figure. Pour ce qui est des hautes vitesses, la marque fait le choix de les gérer via de la clapeterie, ajustée d’origine, en interne. Les pilotes les plus tatillons pourront toujours demander à jouer de ces éléments. La marque proposant aux autres de profiter des choix qu’elle a établi comme les meilleurs, pour eux. On se fera un plaisir d’en préciser les spécificités, d’ici quelque temps, sur FullAttack 😉
Nouvelle lubrification…
En attendant, c’est une autre nouveauté importante de la SR Suntour Durolux 38 qui nous intéresse ici : en matière de lubrification ! Si vous avez été attentif au début de cet article, vous comprendrez qu’il s’agisse d’un choix fort ! Et si vous avez l’occasion de tenir la nouvelle cartouche SR Suntour PCS RC+ en main, vous noterez un petit détail qui a toute son importance : au sommet, là, où se situe le fameux piston flottant, se trouve désormais un orifice. Il s’agit d’un trop plein,qui doit permettre à la cartouche d’évacuer le fameux surplus d’huile de lubrification qu’elle pourrait être amenée à avaler. Dans les faits, ça veut donc dire que la fourche peut contenir davantage d’huile de lubrification, sans risque d’en endommager son fonctionnement ou son intégrité.
SR Suntour parle d’une solution à bain d’huile semi-ouvert pour qualifier ce choix. Si l’on se replace sur le marché des suspensions VTT haut-de-gamme, c’est une solution désormais partagée par certaines des marques les plus représentées. Mais pour SR Suntour, c’est une nouveauté sur les produits qui nous intéressent ici. Une initiative dictée par le souhait d’opter pour des solutions qui puissent mettre davantage en valeur ses produits les plus haut de gamme. Et donc, on comprend par là même que la nouvelle SR Suntour Durolux 38 fasse usage d’une lubrification des jambages par aspersion, selon un volume d’huile bien plus important que jusqu’à présent…
Les acquis
Voilà pour les choix forts en matière de conception de la nouvelle SR Suntour Durolux 38. Pour autant, une vision complète du produit nécessite de rappeler les choix technologiques issus des précédents générations, et de confirmer que cette nouvelle génération en fait toujours visage. En la matière, on peut notamment penser aux joints SKF – facilement reconnaissables par leur couleur verte – qui sont toujours de la partie. On peut aussi penser au té forgé creux – qui sauve quelques précieux grammes sur la balance. Ou bien encore aux plongeurs de 38mm qui reprennent un alliage A7000.
Extérieurement toujours, on pourra noter la présence des ports de lubrification à l’arrière des joints spy, où l’on peut connecter l’équivalent d’un kit de purge – raccord et seringue – pour alimenter les jambages. Différents plots avec trous filetés sont répartis tout au long de ces derniers. Ceux les plus proches de l’arceau servent toujours à recevoir le garde-boue intégré dont les lignes sont désormais légèrement plus agressives. Et les autres servent majoritairement au montage d’une solution de freinage ABS qui en nécessite un petit paquet. Le montage postmount pour l’étrier de frein est directement au standard 203 mm – compatible pour disque jusqu’à 220mm via adaptateur.
SR Suntour Durolux 38 > Plongeurs 38mm alu A7000 / 160-170-180mm / 27,5 ou 29 pouces / Cartouche PCS RC+ / Ressort pneumatique EQ / Boost 15x110mm / Axe rapide en option / Postmount 203mm, max 220mm / 2480g annoncés / 5 coloris dispos / Prix à préciser / Dispo décembre 2024.
Les autres produits du moment
Vous avez bien suivi les choix technologiques dont se pare la SR Suntour Durolux 38 2025 ? Ça tombe bien, la Auron 36 s’en inspire, tandis que le Triair 2 fait la paire, dans les deux cas…
SR Suntour Auron 36
Jusqu’ici, c’est de la SR Suntour Durolux 38 2025 dont il a majoritairement été question dans cet article. Et pour cause : c’est elle qui embarque le plus de nouveautés. Pour autant, elle n’est pas seule au catalogue. Il faut d’abord noter la présence de la SR Suntour Auron 36. Cette fourche aux plongeurs de 36 mm – comme son nom l’indique – reprend la majeure partie des nouveautés technologiques dont on vient de parler : cartouche PCS RC+, lubrification à d’huile semi-ouvert, té creux, plongeur en alu A7000, ressort à air EQ, joints Trelleborg, ports de lubrification… tout ça, pour être mis en œuvre sur les plages de débattement de 140 à 160 mm. Sur le papier, elle a donc tous les arguments pour assumer le rôle joué jusqu’ici par la Durolux 36, plébiscitée sur FullAttack par le passé.
SR Suntour Auron 36 > version 27,5 ou 29 pouces / 140 à 160mm / Cartouche PCS RC+ / Ressort pneumatique EQ / Lubrification à bain d’huile semi-ouvert / Plongeurs 36mm Alu A7000 / Boost 15x110mm / Offset 44mm (29 pouces) / Hauteur de 580mm (29 pouces – 160mm) ou 558mm (27,5 pouces, 160mm) / Coloris Metallic Slate, noir mat, noir brillant, blanc brillant / 2275g / 879€ / Dispo décembre 2024.
SR Suntour Triair 2
Les autres éléments importants du catalogue Gravity SR Suntour, se situent du côté des amortisseurs. Logique, me direz-vous, puisqu’il s’agit avant tout d’accompagner ces nouvelles fourches, en formant des sets de suspension complets. D’une part, c’est le SR Suntour Triair 2 qui s’en charge le plus. Dans cette version de l’amortisseur pneumatique Gravity de la marque, on retient plusieurs détails principaux. En premier, la mise à jour de la tige en acier chromé de son piston interne, désormais plus volumineuse. Cette intention vise à offrir une meilleure solidité versus le nombre croissant de vélos faisant usage et d’un pied d’amortisseur qui rallonge la longueur et augmente les contraintes de flambage sur cet élément sensible. On note ensuite l’évolution de la bonbonne du SR Suntour Triair 2. Notamment pour noter l’orientation transversale des chambres qui la compose. Un choix non se rappeler ce que l’on a pu voir chez Fast ces dernières années. Ici la marque avance que c’est pour un meilleur débit d’huile que cette configuration est retenue. Le piston flottant qui s’y trouve peut voir la pression d’air qui le contrôle, ajustée via la valve Schrader accessible sous le capuchon. Enfin, on retient que trois versions de ces réglages de compression existent : sans réglage de compression, avec deux positions (ouvert et bloqué), ou avec trois (ouvert, intermédiaire, bloqué).
SR Suntour Triair 2 > version R, 2C ou 3C / Chambre positive à réducteurs de volumes / Option de chambre d’air possibles / versions standards et métriques / 190×37,5 à 45mm, 210×47,5 à 55mm, 230×57,5 à 65mm, 250×67,5 à 75mm, 185×47,5 à 55mm, 205×57,5 à 65mm, 225×67,5 à 75mm / 479g / 529€ / Dispo depuis courant 2024.