En matière de transport et de bagagerie, Thule fait office de référence dans notre milieu, encore plus lorsqu’il est question de porte vélo. Il était donc temps de savoir ce que ça vaut vraiment… Place donc à l’essai du Thule Velocompact 2 !
Est-ce pertinent ?
Si l’on n’est pas propriétaire d’un véhicule utilitaire, genre fourgon ou camionnette, il n’est pas rare d’avoir à démonter son vélo pour le charger à l’intérieur. Et, d’avoir à tout protéger pour éviter de dégrader pendant le chargement/déchargement et de tout salir avec la boue, voir même la neige en hiver ! Ainsi, à moins de ne pas avoir à s’en soucier, un porte-vélo permet carrément de se passer d’un utilitaire si l’on en n’a pas l’utilité ailleurs que pour transporter un ou 2 vélos pour son loisir.
Quelque chose de bienvenu pour les pratiquants réguliers, qui n’ont pas la chance de vivre aux pieds des trails. Dans ce cas, Thule a sa place en premier dans nos colonnes : la marque scandinave est bien souvent celle qui revient à la bouche de tous lorsqu’il est question de porte vélo de référence ! Pratique et donc pertinent, puisqu’il donne la chance à n’importe quel véhicule de transporter facilement des vélos, le Thule Velocompact 2 est-il vraiment pratique à l’usage ?
Est-ce pratique ?!
Monter, ou plutôt clipser, le porte vélo Thule Velo Compact 2 sur la boule d’attelage est aisé, même si ça demande un peu d’expérience :
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Lorsque c’est bien réglé, la poignée s’abaisse facilement et la tenue sur l’attelage est optimale. Mais parfois, c’est plus fastidieux… En fait, il faut avoir l’habitude et connaitre la position approximative du porte vélo avant de tenter d’abaisser la poignée. Sinon, ça ne prend pas, la poignée reste très dure à abaisser. C’est un coup de main à prendre, et même si parfois il faut s’y reprendre, ça reste simple d’usage la plupart du temps.
Et lorsqu’il est question de charger/décharger les vélos, ça reste du même acabit :
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Charger indépendamment 2 vélos est facile. L’écartement des supports permet d’adapter à l’empattement des vélos… … les sangles crantées… …et les cliquets sont un jeu d’enfant… …et un bras de fixation par vélo avec pince viennent compléter le tout. dôté d’un limiteur de couple/serrage, elles n’endommagent pas les peintures/vernis/cadres carbones passés à l’essai. Cependant, c’est lorsqu’on considère le chargement des 2 vélos que c’est plus complexe. Certaines configurations de cadre demandent un peu plus de patience pour trouver la combinaison qui va bien : parfois le bras de fixation du second vélo interfère avec le cadre ou l’amortisseur du premier… Il est donc parfois nécessaire d’intervertir les vélos, de jouer sur la tension des sangles pour positionner les vélos autrement dans les rails, d’essayer plusieurs positions de bras sur l’arceau… On finit toujours par y arriver, mais connaitre les vélos à charger et leur positionnement constitue finalement l’expérience qui rend ce porte vélo pratique ! En plus, une fois chargé, une fonction basculement… …permet d’avoir encore facilement accès au coffre. Si ça ce n’est pas pratique ! Par ailleurs, les VTT une fois chargés sont très proches au niveau des axes. Parfois ça touche allègrement et la détérioration est inévitable avec les vibrations : il faut absolument les protéger. Par précaution, je l’ai fait à chaque fois, avec 2 mousses cylindriques.
Est-ce utile ?!
Maintenant les vélos sont stockés à l’extérieur du véhicule ! Ce qui veut aussi dire qu‘on ne profite plus d’un habitacle fermé pour les protéger : des intempéries comme du vol. Les vélos sont donc soumis à la météo et à la vue de tous. Pour ce premier désagrément, pas moyen d’échapper à la bâche de protection étanche. Pour le second, Thule y a tout de même pensé :
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Le porte vélo est verrouillable sur la boule d’attelage. Les 2 pinces de serrage aussi. Ça rend le système un poil plus sécuritaire, sans assurer une totale inviolabilité malgré tout… Les plus imaginatif y trouveront des parades !
Une fois sur la route, même si dans le rétro ça bouge un peu – surtout avec 2 vélos – ça reste acceptable. En fait, 2 choses influencent ces mouvements : la charge maximale admissible de l’attelage qui joue sur sa rigidité et la construction du porte vélo Thule Velocompact 2. Ici, pour l’essai l’attelage admet 55 kg de charge maximale, ce qui est dans la moyenne basse des attelages auto, mais moins que certains qui peuvent admettre facilement 80 kg – forcément plus rigides. Et pourtant, ce n’est pas à lui que j’incombe la majeure partie du mouvement :
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Le plateau articulé qui permet le basculement des vélos pour accéder au coffre vient se crocheter sur la structure principale. Et, par construction, c’est lui qui bouge le plus. Mais, ça fait jeu fonctionnel, ça reste fiable pour autant : le mouvement est constant, permanent et ça ne s’est jamais amplifié. Malgré ça, la confiance règne. Il faut aussi penser à resserrer de temps à autre les vis de serrage du montant.
Quelle durée de vie ?
Jusque là, ça respire la fiabilité ! Pourtant laissé sur le véhicule tout au long de l’essai face aux intempéries, aux UV et à la boue, rien n’est à signaler. Pas d’usure des sangles, ni de pinces endommagées. Tous les plastiques et la structure en alu semblent taillés pour durer. Même chose pour la connectique :
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À condition de porter attention au cheminement des fils pour éviter qu’ils ne trainent et ne frottent sur la route. Les passer par dessus le chassis plutôt que de les laisser pendre suffit. Quitte à les fixer dessus si l’on ne change pas de véhicule.
Cependant, mis à part son intégrité, ce porte vélo Thule Velocompact 2 pourrait devenir obsolète par l’évolution des VTT. Un allongement des empattements pourrait être fortement limitant : on est déjà à la limite avec certains vélos testés dans l’espacement des supports et dans la longueur ou le placement des sangles. Thule annonce 1300 mm d’empattement maximum, ce qui semble se confirmer à l’usage : certains vélos DH ou vélos de grandes tailles ne peuvent être chargés dessus.
Ce qui peut progresser ?
En effet, il y a une limite d’empattement acceptable, et parfois ça peut être un poil moins que les 1300 mm annoncés… Si on charge 2 vélos qui demandent à être ajustés en position dans les rails pour être maintenus sans contact avec le bras de fixation du second vélo, ça peut coincer. Ça mériterait donc d’être un poil plus généreux bien qu’il soit possible que cette limitation soit volontaire pour la largeur et l’encombrement du véhicule, ainsi que pour la prise au vent !
Reste certains détails qui pourraient aussi évoluer pour faciliter un peu plus son usage et sa polyvalence : des sangles plus longues et un espacement des vélos au niveau des axes plus important pour éviter qu’ils ne se touchent – soit par plus d’écartement entre les 2 vélos qui pourrait influencer l’effort de bras de levier sur l’attelage, soit en inclinant un des 2 vélos. Ça reste un point critique qu’il faut considérer avec attention, tant les dégâts peuvent être importants et nos vélos précieux, fragiles et encombrants à la fois…
Vis-à-vis de la concurrence ?
Cependant, ce porte vélo Thule Velocompact 2 reste un produit grand public, qui ne s’adresse pas uniquement à nos VTT. C’est pourquoi, ça mérite une attention particulière, notamment pour protéger les vélos. Mais face à une certaine concurrence, plus accessible par son prix et sa disponibilité, le Thule se distingue fortement…
Par exemple, face à un Norauto Rapidbike 2p, à 179,95 €, il n’y a pas photo ! Sur le Thule Velocompact 2, le système de verrouillage sur la boule d’attelage est de loin plus pratique et plus rapide à utiliser, l’adaptabilité aux différentes formes de cadres est bien meilleure et les fixations laissent un peu plus de liberté. Ainsi, le Norauto suffit pour partir 1 ou 2 fois en vacance dans l’année quand le Thule peut s’utiliser tous les jours sans prise de tête. On sent que Thule s’est intéressé aux VTT pour concevoir ce porte vélo, là où le Norauto est encore plus grand public.
Puis, si nous n’avons pas eu l’occasion d’essayer les produits de la concurrence plus spécialisée comme Yakima, Mottez, Eufab…on peut au moins penser, qu’à performances équivalentes, c’est déjà dans les mêmes tranches de prix ! Ce qui confirme la place de best-seller des produits Thule.
Est-ce que ça les vaut ?
À plus du double en matière de prix que le Norauto, ce porte vélo Thule Velocompact 2 s’adresse bien évidemment à des pratiquants réguliers. Et justement, il est suffisamment fonctionnel et pratique pour être utilisé tous les jours. C’est ce qui justifie son prix et sa cible commerciale !
Enfin, dans le même ordre de prix que la concurrence de catégorie équivalente, c’est cette bonne qualité de fabrication et ce bon côté pratique qui semble finalement dessiner le prix moyen d’un porte vélo de marque spécialisé, dans lequel Thule se trouve avec ce modèle !
Et, même s’il existe des modèles bien plus chers à la gamme scandinave et que quelques détails pourraient progresser, je trouve ce modèle suffisamment satisfaisant pour un usage régulier et spécifique VTT 😉