On a testé le nouvel amortisseur Cane Creek DBair CS

Avant-première

N’ayant pas réussi à aller suffisamment vite pour nous servir de plus de 42% des capacités du Churn, nous avons décidé de nous contenter de notre bon vieux DBair.

Le DBair était la déclinaison à air du Double Barrel ressort qui est l’amortisseur de référence en Descente. La philosophie de cet amortisseur était donc, avant tout, d’avoir les meilleures performances pour les parties descendantes tout en ayant un poids contenu…

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Le DBair classique…

Mais pour notre pratique Enduro ou Trail, il était nécessaire de faire un compromis pour pouvoir pédaler avec le vélo sans avoir l’arrière qui gaspillait notre énergie si précieuse (nous n’avons pas tous 500W à gaspiller…). Je reviendrai plus en détail la dessus plus tard.

Les chefs produits de chez Specialized avaient trouvé une parade en ajoutant un levier qui permettait de fermer les Compressions Basses Vitesses (CBV) de quelques clics. Cette modification permettait de régler son vélo de manière optimale pour les parties descendantes, et de pouvoir améliorer les choses dans les montées. Le soucis était que ce levier était réservé aux Enduro S-Works (pas vraiment le vélo le plus abordable..), que les possibilités qu’il offrait n’étaient pas suffisantes pour tous les utilisateurs et que pour pouvoir régler les compressions (hautes ou basses vitesses) il fallait démonter ce levier. Bref c’était un bricolage, ingénieux certes, mais un bricolage.

CaneCreek a donc développé une nouvelle partie hydraulique qui permet d’ajouter un mode pour les parties montantes : le Double Barrel CS (CS pour Climb Switch)…

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Le DBair CS…

L’idée des ingénieurs de CaneCreek était de faire un mode spécifique pour la montée en ne se contentant pas d’un raffermissement des Compressions Basses Vitesses comme c’est le cas pour tous les autres amortisseurs (Propedal, floodgate ou autre). Ils ont plutôt pensé le mode « climb »  comme un nouveau setting d’amorto avec des settings de compressions BV et rebond BV. Il y a plusieurs settings du mode CS possibles pour les montes d’origine et, pour l’instant, il n’y aura qu’un seul setting de disponible pour ceux qui veulent changer leur amorto. Le but d’agir sur ces deux voies est de stabiliser les mouvements d’oscillation du vélo tout en lui permettant d’avoir un meilleur comportement dynamique et de mieux transférer l’énérgie.

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Au niveau des petits détails que l’on aime chez CC, l’amortisseur est livré avec un petit sachet étanche, pour pouvoir le prendre dans son sac en tout sérénité. Et dans le sac il y a les manuels, mais aussi une fiche pour noter les modifs que vous faîtes sur votre amorto et aussi un stylo ! Autre nouveauté, les réglages des 4 voies se font avec une seule et unique clé Alen de 3 mm : c’est beaucoup plus pratique et ça évite d’avoir des molettes qui s’endommagent quand on les tourne…

C’est bien beau ce blabla, mais ce qui est intéressant avant tout c’est de rouler avec le matos !!! J’ai eu la chance d’avoir un beau modèle de présérie juste avant BiiVOUAC et donc de le rouler à souhait dans des terrains divers et variés. Le setting du mode Climb était celui choisi par les chefs produits Specialized pour mon Enduro 29 S-Works.

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En selle !

Le poids est quasiment le même que celui du DBair classique. La finition des molettes est d’une qualité bien supérieure à celle du DBair classique et cela améliore l’impression donné par l’amortisseur. En statique on ressent une grosse différence entre le mode classique et le mode Climb: on sent bien que la CBV est plus freinée mais que le retour est aussi plus lent. En comparaison avec le DBair classique plus molette « Spe », le mode Climb est beaucoup plus ferme que lorsque l’on fermait les 4 clics de BV. Ceci va ravir tous ceux qui trouvaient le vélo trop souple au pédalage. Ce mode Climb va aussi simplifier les réglages du DBair pour nos vélos d’enduro. En effet, nous étions obligés de faire un compromis lors du réglage des CBV, pour avoir un vélo qui ait du grip et du confort (pour limiter la fatigue, mais qui pédale quand ça monte). Maintenant, il suffit de se concentrer sur le comportement en descente, de faire le réglage qui va bien et zou…

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En parlant de réglage, attardons nous un moment là dessus. Comme vous le savez, ou pas, les amortisseurs Double Barrel permettent de régler 4 voies : les compressions Hautes et Basses vitesses ainsi que la même chose pour le rebond. Ça peut sembler complexe vu de loin, mais quand on s’en approche c’est bien moins terrible. En fait, tous ces réglages sont disponibles sur tous les amortisseurs avec plus ou moins de réussite, mais nécessite un démontage/vidange/purge/mise sous pression pour pouvoir les modifier. C’est donc très laborieux et fait seulement par les concepteurs de vélos quand ils font la mise au point des suspensions. Le soucis est que si le setting ne vous convient pas pour cause de terrain de roulage différent, de pilotage différent, de sensation et de goût différent, vous ne pouvez pas faire de modifications sauf à faire appel à un préparateur…

Sur les Double Barrel, la phase de mise au point par les ingénieurs et concepteurs existe toujours et permet d’obtenir ce que CaneCreek appele les « Base Tunes » que vous pouvez trouver sur leur site The Lounge. Cela permet de simplifier et d’avoir un amortisseur qui permette d’aller rouler sans se prendre la tête. Mais, si quelque chose ne vous convient pas, vous avez la possibilité, grâce aux réglages externes, d’agir dans le but d’améliorer le comportement et de l’approcher de votre idéal. Le livret d’accompagnement de l’amortisseur vous explique comment procéder, dans quel ordre, et l’influence de chacun des réglages possibles. Vous pouvez aussi vous rendre compte par vous même en allant aux extrêmes de chacun des réglages. Les Bases Tunes vous permettent de revenir aux réglages d’origine si vous avez fait n’importe quoi. Bon, je l’ai roulé cet amortisseur ou pas ? Bien sûr !! Pour commencer une seule journée à BiiVOUAC pour pouvoir comparer et ensuite à la maison dans les sentiers habituels.

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Au niveau du feeling du comportement en descente c’est identique à ce que j’avais avec le DBair classique. Un amorto très bien contrôlé dans son débattement qui ne consomme pas du débattement pour un oui ou pour un non… Comme sur l’amortisseur classique, j’avais la sensation d’un vélo qui tape et se freine sur les chocs brutaux (ie : hautes vitesses en compression de l’amorto). Une fois les CHV ouvertes d’un demi-tour tout allait beaucoup mieux. Après en avoir parlé avec le Chef Produit qui avait défini le Base Tune du vélo, cette sensation était cohérente. Chez eux, il n’y a pas ou peu de champs de cailloux ou de trous de vaches et du coup ils roulent avec les CHV assez fermées en ne se basant que sur les réceptions pour régler ces dernières. Pour des tracés enduro « à la Française » ce réglage est trop ferme et il faut l’ouvrir légèrement (ce qui est difficile à faire sur un amorto classique). J’ai aussi joué avec les détentes en les ouvrant légèrement pour avoir un vélo plus joueur (mais c’est un goût personnel). C’est vraiment intéressant de prendre du temps pour essayer les réglages et voir leurs influences, ça permet d’améliorer son ressenti, de trouver ce qui nous correspond.

Le comportement de l’amorto est aussi plus stable lors des longues descentes cassantes. La bonbonne et la circulation d’huile dans celle-ci permettent d’éviter l’échauffement des amortisseurs sans bonbonne. D’ailleurs, vous pouvez remarquer que tous les enduristes qui occupent les premières places des EWS roulent avec des amorto ayant une bonbonne permettant de limiter l’échauffement…

En ce qui concerne le mode Climb du CS en particulier, une fois ce dernier activé on a un vélo beaucoup plus ferme qui pédale bien mieux, un peu comme si on avait moins de débattement. Le comportement obtenu est différent de celui d’un amorto ayant seulement un durcissement en compression : d’habitude le vélo est juste plus ferme en enfoncement, alors que là j’avais l’impression d’avoir 120 mm de débattement. Bon ça ne transforme pas l’Enduro en Camber pour autant car la position et le poids sont différents mais le feeling de l’amortissement arrière se rapproche de ce « petit » vélo.

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Les oscillations sont bien freinées, et, sur un revêtement lisse le vélo est très dynamique. Sur des montées cassantes avec un sol accidenté, le vélo garde suffisamment de souplesse pour ne pas buter contre les obstacles et perdre sa vitesse. L’avantage de freiner en même temps compression et détente est de permettre au vélo de rester autour de son SAG et donc dans la configuration où la cinématique est la plus performante pour pédaler… J’ai toujours tendance à ne pas « bloquer » mes amortisseurs et à ne pas trop aimer les modes trop fermes. J’ai trouvé le setting un peu trop ferme pour moi, mais comme d’autres personnes auraient préféré avoir un setting plus ferme, c’est que celui-ci est un bon compromis !

Tous ceux qui aiment un vélo ferme au pédalage vont être heureux d’une telle possibilité sur un amorto performant comme celui-ci. Au final le DBair devient encore meilleur et encore mieux adapté à l’Enduro tel que nous le pratiquons en France.

  1. Très intéressant cet article, merci aux testeurs du Pointezie Crew 😉 Une idée du budget et des enduros concernés en première monte ?

  2. Sur les photos en action, c’est le DB classique avec la molette (bleue) rajoutée par l’équipe Specialized, et agissant seulement sur la compression lente …

  3. Comme l’a dit Laurent, il a roulé BiiVOUAC en alternant les amortisseurs d’où la photo gros plan où il roule avec l’autre amorto…

  4. Bonjour Merci pour ce test je cherche à changer d’amortisseur.
    j’hésite avec un fox dpx2 factory ou le cane ceek DB double barrel air inline.
    Actuelement j’ai un fox float dps performance.
    ma pratique est All montaine/enduro.
    Merci de votre aide.

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