Loudenvielle 2021 – Copier-coller ou tournant de saison ? Les stat’ de la première course !

Ça a fait le tour de la planète hier après-midi : Jack Moir et Harriet Harnden on remporté la première course de la semaine Enduro World Series de Loudenvielle 2021. Tout comme ils l’avaient emporté à La Thuile, lors de la seconde course de l’étape italienne. À quel point peut-il s’agir d’un copier-coller ? Qu’apprend-t-on d’autres en se penchant davantage « entre les chiffres » de cette nouvelle manche Enduro World Series 2021 ? Si Harriet Harnden a effectivement refait le coup pour s’imposer, Jack Moir a peut-être marqué un tournant dans la saison…

Course à sens unique chez les hommes…

Spéciale 1

Première spéciale de la rentrée, premier scratch pour Jack Moir ! Et pas de n’importe quelle manière : 4,5 secondes sur un groupe de quatre aux écarts bien plus resserrés. C’est déjà près de 40% de l’écart final que l’australien se constitue en frappant fort d’entrée de jeu. Quelque chose qu’il n’avait pas fait, avec une telle maitrise, jusqu’ici. Derrière, Richie Rude doit déjà s’accrocher, lui qui a Kevin Miquel, Youn Deniaud et Théo Galy aux trousses dans la même seconde… On perçoit là un groupe qui se détache du reste de la meute.


Spéciale 2

La voila, la toute première victoire en spéciale pour Youn Deniaud ! Certes, pour la plus petite des marges – 0,02s sur une spéciale courte de 1min42s – mais ce qui est pris n’est plus à prendre ! En l’occurence, sur cette spéciale sprint, Youn parvient tout de même à se replacer à la deuxième place. Autre Frenchy en verve sur cette spéciale : Kevin Miquel – à 0,153s – qui garde le contact avec Richie Rude. Parmis les biens parti de la première spéciale, Jose Borges perd des places… Au cumul, on perçoit bien que la tendance initiée par la première spéciale n’est pas chamboulée par cette courte spéciale : devant, Jack Moir caracole, et derrière, les habitués du top 10 restent à distance : Martin Maes, Dimitri Tordo, Jesse Melamed, Adrien Dailly ,Damien Oton, Robin Wallner…


Spéciale 3

Si l’on doit identifier un moment charnière de la course, c’est bien la spéciale trois qui s’impose. En tête certes, Jack Moir confirme. Mieux, il enfonce le clou d’un nouveau coup de massue ! Ça saute aux yeux : l’australien fait plonger tout le monde, et d’une sacrée manière ! Dans ces conditions, certains tirent mieux que d’autres leur épingle du jeu : Richie Rude – 2e à 2s – Martin Maes – 3e à 4,9s – et Slawomir Lukasik – 4e à 5,6s. L’Américain s’installe de manière confortable en deuxième place, le Belge recolle au premier groupe de poursuivants, et le polonais se rapproche du top 10… Kevin Miquel et Youn Deniaud sont les plus gros perdants dans l’affaire. Les voilà désormais à près de 20s de la tête !


Spéciale 4

Dernière spéciale, et dernière occasion d’assoir sa suprématie pour Jack Moir. Toutes les courbes finissent la journée par une nouvelle plongée. C’est bien simple : à part Youn Deniaud qui lui a repris un temps infime, personne n’a pris quoi que ce soit au vainqueur du jour. Ce, alors même que cette dernière spéciale est la plus longue, et la plus physique de la journée. Ses deux pédalages font d’ailleurs parler les pilotes à l’arrivée ! On pourrait penser que cette différence puisse rebattre les cartes, mais ce n’est pas le cas pour les deux leaders du moment. Ça l’est par contre pour Kevin Miquel, qui gagne sa place sur le podium en finissant dans le même temps ou presque, que Richie Rude ! Les costauds ont parlé !

Revirement de situation chez les femmes !

Spéciale 1

Première spéciale, et premier scratch du jour pour l’Israélienne Noga Korem. Elle a pourtant fait une excursion en dehors de la trace pendant la spéciale, lui coutant quelques secondes. Qu’est-ce que ça aurait été sinon ? Seules Mélanie Pugin et Isabeau Courdurier parviennent à rester au contact – à moins de 10 secondes – quand derrière les écarts sont déjà importants. Morgane Charre – 6e, entre autres – est déjà à près de 24s de la gagne sur cette seule spéciale…


Spéciale 2

Nouveau scratch pour Noga Korem ! Cette fois, pas de sortie de piste – rédhibitoire sur une spéciale aussi courte. Mélanie Pugin, en solide leader du général, montre une fois de plus sa constance cette saison. Elle est la seul à suivre le rythme – à 0,16s. Noga et Mélanie se détachent en tête tandis qu’Estelle Charles profite elle aussi de cette spéciale pour se faire remarquer : troisième temps ici !


Spéciale 3

Tiens, tiens… Troisième spéciale, et ici aussi, il y a du mouvement dans les classements. Noga Korem est toujours en tête au cumul, mais tombe à nouveau dans cette spéciale. Cette fois, sa glissade dans les pâtures lui coute un peu de temps sur Isabeau Courdurier qui elle, se ressaisit après une début de course en dedans. Autre pilote à se faire remarquer ici, Harriet Harnden, qui se rappelle aux bons souvenir de ses rivales. Si Noga et Mélanie semblent régulières en tête, elles ne creusent pas l’écart. Isabeau et Harriet reviennent, ce qui peut à tout moment signifier un revirement de situation…


Spéciale 4

Que voilà ! Harriet Harnden avait pourtant montré qu’elle en était capable à la Thuile, mais aucune autre fille n’a été en mesure de lui faire concurrence sur cette nouvelle spéciale très pédalante dont la britannique tire parti ! Regardez bien les écarts : 21s collée à Isabeau Courdurier, pourtant valeureuse deuxième de cette spéciale devant presque toute la meute. En vain ! Harriet Harnden prend la tête au moment où plus personne ne peut lui contester, et Noga Korem et Mélanie Pugin sont suffisamment au contact pour sauver leurs places sur le podium. Tout juste Mélanie s’empare-t-elle de la deuxième place lui permettant de conforter son statut de solide et constante leader cette saison !

Qu’en retenir ?

Cette fois-ci, comme d’habitude, les courses féminines et masculines se sont déroulées sur le même parcours, et à des horaires de passage proches, puisque le top 20 femmes précède tout juste le top 30 hommes sur la liste de départ. Pour autant, les deux courses n’ont pas tout à fait eu la même physionomie.

Chez les hommes, celui qui s’est emparé de la tête en début de course, n’ai laissé le soin à personne de le contester. D’ailleurs, ces mots auraient pu être écrits pour Richie Rude, puisque c’est ainsi qu’il s’est imposé en début de saison dans le Val di Fassa et à La Thuile, lors des premières courses de la semaine. Pourtant, c’est bien Jack Moir qui cette fois, prend l’américain à son propre jeu ! Les prémices d’un tournant dans la saison ?! Richie Rude paraissait en tout cas marqué, et reconnaissait des difficultés à l’arrivée…

Chez les femmes, c’est un revirement de situation complet auquel on a pu assister. Malgré trois premières spéciales lors desquelles un certain ordre s’était établi, Harriet Harnden n’avait pas dit son dernier mot ! La Britannique a tout simplement refait le coup qu’elle avait fait à La Thuile : une victoire au finish lors d’une dernière spéciale qui pédale, et où elles les écrase, les pédales ! Heureusement, Mélanie Pugin veille au grain, toujours placée. Mais à voir le profil de la course, c’est du côté de Noga Korem – leader durant 3 spéciales et deux fois à terre – que l’on peut regarder pour la seconde course de Loudenvielle. Peut-elle garder son rythme sans commettre d’erreur ?!

Si c’était le cas, il se pourrait bien que sa course ressemble à celle de Jack Moir. Et dans ce cas, on verrait plus aisément qu’au final, il y a tout de même un point commun entre ces deux premières courses féminines et masculines de la semaine. Dans les deux cas, la dernière spéciale qui pédale a permis à certains de faire la différence, et de se replacer. Elle a occupé beaucoup de place dans les esprits. Pourtant, quand on y regarde de plus près, les changements de dynamique ont commencé à apparaitre dès la spéciale d’avant – Val d’Aube, ses 4km et 950m de d-. Si ça peut donner des idées à certains…