On en parlait il y a tout juste 1 an sur FullAttack, Origine dévoilait les Théorème FS GTR et GTO. À l’époque, cet article constituait les débuts de l’ouverture du magazine à un autre monde que le Gravity. Aujourd’hui, on concrétise cela, en finalisant le premier essai complet de « petits » vélos comme on aime les appeler chez FullAttack. Cerise sur le gâteau, on vous présente deux vélos pour le prix d’un, aller…c’est parti ! Les Origine Théorème FS GTR & GTO, sur FullAttack !
Théorème FS GTR et GTO
- Down country / Cross Country
- 29 pouces
- 120/120 mm, 100/100mm, SID Ultimate 35mm / 32 mm
- Carbone
- Reach 467 / 478 mm (L)
- Prymahl A30 Pro / C25 Pro Evo
- Kraken Racing Lab 2.4 / Racing Ray 2.25, Superground
- SRAM Level T, Shimano XTR, 180/180mm
- SRAM AXS GX / Shimano XT
- Fiche sur origine-cycles.com
Premières impressions !
Une fois n’est pas coutume, après avoir effectué les réglages de base, c’est parti pour les premiers tours de roues. Pour les anciens, vous commencez à avoir l’habitude du processus de test. Pour les nouveaux, ici, l’objectif est de se faire une première idée de ce que les vélos ont à offrir. C’est lors de cette étape, aussi, que l’on prend des directions en termes de réglages pour la phase d’après. Cela nous donne une idée du chemin à parcourir avant d’avoir un vélo dont les réglages semblent optimisés. Lors de cet article, on va donc discuter de deux vélos différents, l’Origine Théorème FS GTO et le GTR. Ces deux vélos, à l’origine, avec des prétentions pas si différentes, ne possèdent pas les mêmes caractéristiques.
Comme nous l’avons déjà souligné sur FullAttack, le Théorème GTR est drapé de fibre carbones très haut module et doté de périphériques en carbone. Tout cela est fait pour le rendre le plus léger et rigide possible. Le Théorème GTO est constitué de fibres moins haut module, ce qui le rend plus souple à la conception. De plus, il est équipé, quant à lui, de périphériques en aluminium. Cela accentue encore plus la différence de rigidité entre les deux. Pour autant, Origine ne décrit pas le GTO comme un vélo de DownCountry d’office. Ici, c’est le cas au vu des périphériques qu’il présente mais s’il était équipé des mêmes que le GTR, cela aurait été différent.
L’Origine Théorème FS GTR
D’abord, je pilote le Theorème FS GTR. Je l’emmène, sous des conditions pluvieuses, arpenter les sentiers que j’ai l’habitude de prendre, aux alentours de Chambéry. C’est la légèreté du GTR qui saute d’abord aux yeux. En effet, le vélo est très léger, le rendant très agile et sensible aux mouvements induits par le pilote. Même sur la route menant aux sentiers, je m’en rends compte. J’attaque alors la première montée…Et c’est qu’il pédale ce vélo ! Voire même trop pour la monte de pneus d’origine, qui, elle, ne supporte pas les conditions humides. Effectivement, je sens que le GTR a du gaz, mais que le potentiel est réduit par le manque de grip. Je sens aussi qu’il est rigide et que cette rigidité participe probablement à cette impression de légèreté.
Arrivé en haut, j’attaque la descente, et que ça fait bizarre de descendre avec un vélo de ce gabarit, en 100 mm. J’ai même l’impression de ne plus savoir descendre. Le vélo pardonne très peu les erreurs, c’est race comme on pourrait dire. Les sensations au guidon sont d’autant plus dérangeantes, que le grip est catastrophique. Un vélo sur une patinoire vous voyez…? Dans les passages pierreux, je suis à deux doigts de passer à pied, la faute à mon talent de pilote, au vélo ou aux conditions ? Probablement un peu des trois.
Pour autant, dans les passages rapides, le vélo est agréable à piloter, il est aussi silencieux. À part la roue libre, il y a peu d’autres bruits, et c’est très plaisant. Le flow est finalement facile à trouver quand les obstacles se cachent. Enfin, à la fin de la sortie, il est clair, pour moi, que le Théorème FS GTR, dans cette configuration, est assez exclusif. Il est taillé pour la race.
LL’rigine Théorème FS GTO
Maintenant, au tour du Théorème FS GTO. Pour sa première sortie, je vous emmène sur les traces de Grand Rallye VTT TransVerdon. Après une discussion en interne à la rédac’, on s’accorde sur le fait qu’un vélo en 120 mm, aux velléités downcountry, doit pouvoir accompagner son pilote en montagne, dans les sentiers engagés qu’entraîne cette pratique. Je me lance donc à la conquête de la première journée au guidon du Théorème FS GTO.
Dès la première montée, les sensations se rapprochent de celles que j’ai ressenties sur le GTR, mais un ton en dessous. Le vélo est sensiblement plus lourd et moins rigide, on le sent en danseuse. Pour autant, il ne souffre pas de la comparaison et offre même une sensation d’efficacité certaine au pédalage. En général, au cours de la sortie, je suis surpris par ses capacités en montée. Au train, en danseuse ou dans le raide, il semble à l’aise comme un vélo de montagne le serait.
C’est maintenant le temps de la descente, et c’est là que les ennuis commencent. Ce qui me dérange le plus, c’est les freins. C’est flou et très peu puissant, j’ai comme l’impression de ne jamais pouvoir ralentir quand il faut. Bonne nouvelle, quand il me reste une journée de spéciales de montagne à survivre… Une fois cet élément pris en compte, le vélo semble plus adapté à la descente que son homologue. Le Théorème FS GTO est plus souple, plus complaisant, et les 20 mm en plus lui rendent bien service dans les passages pierreux.
Bien sûr, on ne tient pas ici un vélo d’enduro, mais il supporte le terrain accidenté mieux que le GTR, et c’est logique. Hormis le freinage, le GTO est agréable à piloter en descente. Mais à la longue, les problèmes de freinage font qu’il est compliqué de mettre de la vitesse. À la fin de la journée, j’ai les avants bras bien chauffés par la nécessité de serrer fort les leviers.
D’où ça vient ?
De coutume, dans cette partie, on cherche à trouver d’où viennent les sensations ressenties dans la première partie et à essayer de les modifier si nécessaire. Ici, les vélos sont surprenants dès les premières sorties mais peut-être pas seulement pour les raisons que l’on a l’habitude de soulever.
D’abord, c’est un test de deux vélos, une sorte d’essai comparatif entre les Origine Théorème FS GTO et GTR. L’objectif final n’est pas forcément de pouvoir vous caractériser précisément l’un mais plutôt d’être en mesure de les comparer, de vous faire comprendre en quoi ces vélos sont différents.
Ensuite, pour les sensations ressenties, j’ai décidé de faire autrement que d’habitude dans mon approche. Ayant encore avec un regard neuf en matière d’essai de ces petits vélos, je suis parti du principe que certaines des caractéristiques des vélos étaient voulues par la marque, et que mon côté « crosseux » n’était pas encore assez développé. Ici, je parle notamment de la rigidité accrue du GTR en descente. Je suis convaincu que cette rigidité est voulue. Et que la performance à la montée passe par des moments compliqués en descente que je n’ai pas l’habitude d’appréhender. Je n’ai pas donc pas voulu interagir avec les qualités intrinsèques du vélo qui est clairement conçu pour être rigide.
En ce qui concerne le grip du GTR, je ne me suis laissé faire cette fois-ci. Une fois des Hutchinson Python 3 montés, le vélo rend ce qu’on lui donne sans perte d’adhérence incessante. Les pythons sont bien plus larges, 2.40 pour 2.25 et offrent la possibilité de rouler plus bas en pression. La performance en montée est donc meilleure mais aussi en descente. Les pneus permettent de corriger quelques erreurs et rendent le pilotage plus souple dans les passages rocailleux.
Enfin, pour l’Origine Théorème FS GTO, malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de changer les freins. Pourtant, c’est le plus gros problème rencontré lors des premières sorties. Cependant, une fois habitué au freinage, on se rend compte qu’il ne pose pas vraiment problème lors de courte descente. Le freinage n’est pas très incisif mais pour un vélo de ce gabarit-là, cela suffit. C’est au cours de descentes longues nécessitant de freiner fort à plusieurs reprises que mes avant-bras auraient bien apprécié un système de freinage plus efficace.
Heureusement, Origine propose un montage à la carte lors de l’achat de ses vélos, il sera donc aisé pour vous de ne pas choisir ces freins s’ils ne vous conviennent pas. À titre de comparaison, une paire de freins XT pourrait être plus adaptée sur ce genre de vélo, avec un tel programme.
Comment ça se règle ?
Hormis les réglages de SAG particuliers dont on va parler par la suite, les Origine Théorème GTR et GTO ne présentent pas des possibilités de réglages multiples. Effectivement, les réglages de compressions se résument aux blocages au cintre avec la poignée RockShox. Elle dispose de trois crans, Open, Pedal, Block, et gère la fourche et l’amortisseur. Il suffit donc de jouer du poignet gauche quand le terrain s’élève ou s’abaisse. Ce système est pertinent pour beaucoup de situation mais ne permet pas de réglages précis au niveau de la compression. Au roulage, dès que le terrain est plan, sans obstacles, le blocage complet des suspensions intervient comme une évidence pour les deux vélos. On ressent de suite beaucoup de rendement, au train et en danseuse. Par contre, dès que le terrain redevient accidenté, il est nécessaire de passer en monde Pedal. En effet, le fait que les roues n’épousent pas les obstacles en raison du blocage, réduit drastiquement le grip et le confort au pilotage. En montée, je n’ai jamais ressenti le besoin d’ouvrir entièrement les suspensions. En descente, il est tout de même nécessaire d’être tout le temps en mode Open sous peine de le ressentir au pilotage.
Pour ce qui est du rebond, il n’y a pas de distinction basse et haute vitesse, et le réglage à l’arrière n’est pas très pratique d’utilisation (à voir dans les -) . Les settings d’origine semblent être « normaux », pas rapides, ni lents. À mi-plage, les deux suspensions se comportent correctement et sur les deux vélos. Sur le Théorème FS GTR, un rebond un peu plus rapide le rend encore plus dynamique à la montée, en enlevant un peu les micros oscillations dues au coup de pédale. Cependant, en descente, le rebond plus rapide rend l’arrière plus piégeux et favorise les coups de raquettes, surtout au vu du peu de débattement que présente le GTR.
Ensuite, les Origine Théorème GTR et GTO ont cette particularité de pouvoir être roulés à deux SAG différents, 25% et 30%. En effet, comme on vous l’a précisé dans l’article de présentation des vélos, ces deux vélos sont censés fonctionner à deux SAG différents sans changement de géométrie. Sur le terrain, cela se confirme mais reste dans certains cas assez exclusif. Cette fois-ci on commence avec le GTO. À 30% de SAG, le vélo peut se caractériser comme un vélo de Downcountry, fun à rouler en descente et tout de même très efficace à la montée. Le SAG élevé permet une souplesse dans le fonctionnement et une bonne lecture du terrain. À 25%, le vélo se transforme pour se rapprocher d’un XC avec du débattement. Le vélo est moins « plush », plus réactif mais plus demandant à la descente. On retrouve les mêmes sensations qu’au guidon du GTR en moins raides. Les pierres deviennent de véritables obstacles. Le GTR lui, est très exclusif à 25% de SAG. Pour les terrains extrêmement roulants, pourquoi pas…Rappelons que c’est un vélo taillé pour la performance, en tout cas, dans la version dans laquelle je vous le présente. Si le vélo doit être roulé dans nos régions du Sud, je conseille vivement de le rouler à 30% de SAG. On perd un peu de maintien au pédalage mais le vélo est plus fun à rouler. Pour une utilisation quotidienne, à 25% de SAG, vous vous trouverez vite lassé du peu de possibilité qu’il offre dès que le terrain se corse.
GTO | GTR | |||
Avant | Arrière | Avant | Arrière | |
SAG | 30 ou 25% | 30 ou 25% | 30% | 30% |
Détentes | Mi-plage | Mi-plage | Mi-plage | Mi-plage |
Compressions | Ouvertes | Ouvertes | Ouvertes | Ouvertes |
Réducteurs de volume | D’origine | D’origine | D’origine | D’origine |
Pour un gabarit moyen de 75/80 kg. Clics de détente et compression comptés depuis la position la plus vissée des molettes. SAG arrière réalisé assis/selle haute – SAG avant réalisé debout/bras en appui sur le cintre / épaules à l’aplomb du guidon. Voir notre vidéo explicative > https://fullattack.cc/comment-faire-les-sag-la-methode-et-les-conseils-fullattack/
Comment ça se pilote ?
Une petite introduction s’impose avant de détailler comment se pilotent les Origine Théorème FS GTR et GTO à l’essai. Vous l’aurez remarqué, cet essai est un peu particulier. Déjà, il s’agit, comme spécifié au-dessus, d’une comparaison entre deux vélos, et non d’un test d’un vélo seul. Ensuite, le test porte sur des vélos dont les gabarits divergent des vélos habituels testés sur FullAttack. J’entends, par cela, que ce sont des petits vélos, avec peu de débattements et qui s’inscrivent dans la récente volonté de FullAttack de se rapprocher des disciplines que sont le XC et le DownCountry. Vous comprendrez donc, que les aspects gravity des Origines Théorème FS GTR et GTO, ne sont pas les seuls aspects que je vais aborder dans le paragraphe qui suit. L’accent sera aussi mis sur leurs capacités en montée et leurs caractéristiques de performance, de manière logiquement plus détaillée qu’à l’habitude, quand on analyse des vélos plus gravity dans l’âme. C’est un juste réétalonnage de nos critères d’appréciation, en fonction des pratiques concernées.
Attention !
Il faut bien garder en tête que toutes les observations faites dans cette partie sur la manière de piloter le vélo se font sur les vélos comme ils sont montés d’origine pour ce test en particulier. Pour rappel, Origine propose un système de montage à la carte qui permet au pilote de choisir sa configuration. Il est probable que le Théorème FS GTO avec des périphériques carbones ne réagirait pas de la même manière, et inversement. Ici, pour ce test, le GTO est présenté en tant que DownCountry mais n’est pas catégorisé en tant que tel par Origine et cela malgré la différence de drapage au niveau du cadre.
À la pédale
Habituellement, cette partie n’est pas la plus remplie sur les tests. Cette fois-ci, on s’y attardera un peu plus. D’abord, on va parler du Théorème FS GTR. Au train, le vélo a un rendement impressionnant, je me suis même des fois surpris à penser que j’étais sur un vélo de route ! Rouler à l’économie semble aussi aisé que de mettre les watts, il permet de tenir des zones d’intensités en étant régulier dans l’effort. Quand le terrain devient trialisant, le GTR est aussi intéressant. En effet, avec le supplément de gaz en vélocité au moment de passer l’obstacle, s’il n’y en a qu’un, sa légèreté fait qu’il est aisé de le surpasser. S’il y a une section entière nécessitant de manier le vélo entre les marches, il est possible, en ayant un braquet un peu plus élevé qu’à la normale et en ayant la puissance nécessaire, de se « mettre au train » dans la portion trialisante. Les roues en 29″ et le rendement du vélo font le reste. À la relance, la rigidité du vélo fait qu’il rend le premier coup de pédale mais aussi les suivants. Au guidon, il nous vient vite l’envie de relancer en haut de chaque bosse, et ça fonctionne !
En ce qui concerne l’Origine Théorème FS GTO, ses performances à la pédale sont tout à fait honorables. En réalité, on retrouve, à son guidon, les mêmes sensations que le GTR mais un ton en dessous sur tous les plans. Il est moins efficace mais reste très agréable à rouler au train, surtout avec le mode Pedal des suspensions. Il ne faut pas hésiter à utiliser la poignée RockShox, elle rend le vélo polyvalent. Le débattement en plus le rend plus agréable dans les parties rapides où l’on pédale, il ne faut pas hésiter à en mettre ! En fait, il faut être plus rustre qu’avec le GTR. Moins de danseuse et plus de train assis sur la selle, avec du braquet et en se servant du débattement dans les parties rapides.
Quand ça brasse !?
Quand on parle de petits vélos, bien sûr, on se demande toujours à quelle sauce les pierres et les passages défoncés vont nous manger…Et bien, cela dépend de la manière de piloter et du vélo. Si l’on décide de descendre les jambes et bras tendu, le Théorème GTR ne fera pas de cadeau. Dès la première erreur, vous le sentirez et le plaisir ne sera pas au rendez-vous. La meilleure manière que j’ai trouvée de rouler ce vélo rigide et avec peu de débattements est d’être actif, très actif sur le vélo. Tirer, pomper, pousser…sans pour autant le brusquer dans les pierres, se transformer en chat finalement. Il faut aussi être léger sur les freins, ne pas surcharger la suspension qui a déjà du mal à gérer les pierres. La légèreté du vélo fait qu’on peut facilement le placer où l’on veut, et je vous conseille d’essayer de ne pas le placer sur les plus grosses pierres.
Le Origine Théorème GTO demande moins d’efforts que le GTR. La souplesse et le débattement en plus font que l’on aborde plus sereinement les passages empierrés. De plus, les plongeurs en 35 mm au lieu de 32 mm apportent plus de soutien dans ce genre de passage. Pour autant, ce n’est quand même pas de tout repos. Le cintre plus large et avec plus de rise permet aussi d’être plus stable dans les pierres, on ressent le côté DownCountry. Les appuis peuvent être plus prononcés dans les pierres, ce qui permet de ne pas rouler sur des œufs en permanence.
La SID avec 20 mm de plus encaisse aussi beaucoup mieux les freinages, on peut donc se permettre d’arriver plus fort dans les pierres en descente, et de freiner au moment de rentrer les passages les plus compliqués. Finalement, c’est ce qu’on attend individuellement des deux vélos dans les passages pierreux. De l’agilité et de la légèreté pour l’un et plus de confort et de vitesse pour l’autre…
En courbe…
Encore un cas de figure où la différence de rigidité entre les deux vélos entre en jeu… En effet, l’Origine Théorème FS GTO possède la juste souplesse pour venir le plaquer dans les appuis sans pour autant qu’il se tasse de trop sur l’arrière et que cela nous arrête. C’est la seule manière de la faire tourner avec de la vitesse. Il faut appliquer ce que l’on dit souvent sur les 29″ chez FullAttack, tourner rond et mettre de l’angle dans l’appui. Tourner court ne fonctionne pas, et le vélo vous le fera savoir directement. Encore une fois, le cintre large permet de mettre plus d’appuis en sortant le coude extérieur. Cependant, comme noté au-dessus, les freins posent souvent problème pour arriver correctement placé avant l’attaque du virage. Pour une utilisation Downcountry, il faudra penser à en changer ou à mettre des disques plus grands.
De son côté, en courbe, l’Origine Théorème FS GTR, met encore en avant son agilité et sa légèreté. Pour le coup, il est possible de le faire tourner court et de se faufiler entre les obstacles. Comme précisé auparavant, chaque mouvement de corps induit une réaction sur le vélo. Une fois ces mouvements de corps maîtrisés, il est facile de faire ce que l’on veut du GTR et notamment dans les virages et les épingles. Appels / contre-appels, nose turns, le vélo est vraiment agile et maniable quand la vitesse est basse. À haute vitesse et dans le raide, la fourche a du mal à suivre le mouvement. Cependant, c’est normal car après tout il n’y a que 100 mm à l’avant et un châssis à base de plongeur en 32 mm. Il n’y a donc pas beaucoup de marge de manœuvre.
Et enfin, dans la pente !
Ici, il n’y a pas vraiment de différence entre les deux vélos. Comme vous l’avez compris, ce sont des vélos de Cross-Country ou de Down-Country, ils ont donc les caractéristiques de vélos de ce genre de disciplines. Les Origine Théorème FS GTR et GTO ont notamment des angles de chasse de petits vélos. Même si ces derniers temps les vélos de ce gabarit ont tendance à devenir de plus gros descendeurs, dans la pente, leurs capacités sont toujours limitées. De plus, les fourches avec peu de débattements n’offrent souvent pas le soutien nécessaire dans ce genre de conditions et c’est le cas ici. Une fois sur l’avant du vélo, le débattement est déjà quasiment consommé et la fourche ne peut plus rien faire, que ce soit sur le GTR ou sur le GTO. Mais, le GTR et le GTO gardent les caractéristiques qui leur sont propres. L’Origine Théorème FS GTR reste maniable, il l’est moins mais il l’est tout de même. Si la pente est accompagnée d’obstacles, il reste possible, en se débattant quelque peu, de placer le vélo où bon nous semble. Il faut juste prendre en compte que la vitesse doit rester basse, la fourche ne suivant pas vraiment le mouvement. En ce qui concerne le GTO, il reste moins dynamique que le GTR mais est, dans son style, toujours reconnaissable malgré la pente. Il permet des prises d’appuis, notamment avec le bas du corps, que ne permet pas le GTR dans ces conditions. Encore une fois, la différence de plongeurs aide forcément en ce sens.
Pour qui ? Pour quoi faire ?
Vous l’aurez compris, les Origine Théorème FS GTR et GTO ne sont pas faciles à cerner. En réalité, une fois le vélo arrivé chez vous, il se définira par les composants que vous avez choisi de lui accorder. De par sa rigidité originelle, le GTR peut être caractérisé comme un vélo de XC pur, taillé pour la course sur circuit ou sur du long. Le GTR, quant à lui, peut s’apparenter à un vélo plus fun et à rouler au quotidien. Un vélo polyvalent qui permet moins de choses qu’un All Moutain mais plus qu’un vélo comme le GTR. Pour autant, je suis en capacité de dire que les vélos se comportent bien mieux sur des terrains flowy que sur des terrains rocailleux que l’on peut retrouver dans le Sud, comme par exemple en Ardèche ou dans les Alpes-Maritimes.
Dernièrement, une version plus Down-Country vient d’être lancée par Origine, le Théorème TR. On se retrouve donc avec trois vélos parmi lesquels choisir pour nos sorties quotidiennes. À la vue des caractéristiques des deux vélos testés dans l’article, on pourrait s’attendre à ce que le Théorème TR amène encore plus de polyvalence et ce côté « fun » qu’il manque aux deux Origine Théorème FS GTR et GTO. La différence devrait être minime entre la version du GTO testée ici et le Théorème TR, le GTO se rapprochant d’un DownCountry dans certains aspects.
La Concurrence ?
Canyon Neuron
Avec leurs petits gabarits, les Origine Théorème GTR et GTO donnent envie d’être comparés à des vélos semblables. Le Canyon Neuron en fait partie. Sur le papier, le Neuron est plus « gros » que les deux vélos. Et sur le terrain, c’est pareil… Comparé au GTO, c’est un DownCountry plus axé sur la descente. Il descend mieux mais monte moins bien. Avec le GTR, on observe vraiment une différence de programme. La différence qu’on attend entre un XC et un DownCountry. Après avoir testé les trois, le Canyon Neuron est plus adapté à de pilotes « loisirs », qui cherchent à rouler confort en descente et sans pression à la montée. Le GTR et le GTO sont plus exclusifs et nécessitent plus de capacités pour les exploiter pleinement. Ils sont plus rigides, plus explosifs mais moins dynamiques en suspensions.
Epic 8 Evo Pro
Dans leur aspect performance à la montée, on peut les comparer à l’Epic 8 Evo Pro. Un vélo une gamme au-dessus mais aussi connu pour son rendement. À la montée, le GTR est plus efficace, plus rigide, rend mieux les coups de pédales. Le GTO, lui, a les mêmes performances, c’est un peu plus « mou ». À la descente, il y a vraiment de l’écart entre les vélos. L’Epic 8 Evo Pro est vraiment plus polyvalent, peu importe le terrain et les conditions. Sa configuration en suspension lui permet de mieux appréhender la pente et les obstacles.
Ce n’est pas facile, à la base, de différencier deux vélos, qui, sur le papier, sont quand même si proches. Il faut les mettre en œuvre sur le terrain pour saisir vraiment les nuances qui les différencient. Tout le propos de ce premier essai petit vélo, que l’on vous propose sur FullAttack…