BC me voilà
[dropcap]E[/dropcap]t bien voilà, top départ pour la BC Bike Race au guidon d’un de ces fameux Sandman… Tout a commencé il y a 10 jours lorsque je reçois un mail de l’équipe du magazine Enduro Tribe me stipulant que Sandman Bikes recherche un pilote non pro pour participer à la fameuse course par étapes à travers la Colombie-Britannique. Après une rapide virée sur le site, je pose ma candidature, une dizaine de mails plus tard, je prépare mon sac ! Chaussures, sac de couchage, tenues Enduro Tribe (merci Quentin), lunettes (merci à Julbo), appareil photo, gants, tout y est.
Après une petite nuit de sommeil, direction l’aéroport de Genève et tout ça sans vélo, vraiment une drôle de sensation de partir 10 jours rouler sans avoir le bike. Un petit vol plus tard me voilà à Amsterdam, le lieu fixé pour le rendez-vous avec Martin Campoy et mon futur fameux compagnon.
Après 5 h d’attente, la première déception arrive… On m’avait parlé d’un mec plutôt barbu et bien rien de cela, Martin arrive en petit short propre sur lui… Moi qui m’était laissé pousser la barbe pour l’occasion c’est raté. À peine le temps d’échanger quelques mots d’anglais (ça va être dur 10 jours sous tente à ne parler que anglais, si on peut appeler ça de l’anglais…) que la deuxième déception arrive. Mon Sandman est bien là mais il est emballé, je ne peux toujours pas découvrir la bête. Enfin on a juste le temps de dire au revoir à notre accompagnateur qu’il faut déjà se dépêcher.
Check-in, embarquement, tout est ok et nous voilà partis. Ce qui est bien avec le vol vers le Canada c’est que notre avion décolle à 16h d’Amserdam et atterrit à 17h à Vancouver, sympa la journée ! En 9 h de vol, je fais bien connaissance avec Martin et surtout je me renseigne sur ma nouvelle machine. L’arrivée à Vancouver se fait sous la pluie histoire de pas trop changer de la maison. Maintenant nous sommes bien installés dans notre hôtel de luxe et on va pouvoir passer une bonne nuit de sommeil.
1er jour à Vancouver
[dropcap]A[/dropcap]près une courte nuit, un bon petit déj’ s’impose. Direction le supermarché et 30 minutes plus tard nous voilà en train de cuisiner bacons, oignons et œufs dans notre chambre. Attention l’odeur, on dévore rapidement ce festin puis le moment tant attendu arrive, on descend à l’accueil avec nos gros cartons pour le déballage de nos bikes. Voilà le fameux Sandman Hoggar Ti, après quelques réglages je pars faire quelques tours de roues, les sensations sont not soo bad !!! Bon je monte quand même la pression des pneus à 1 kg. Un rapide aller-retour dans la chambre et nous voilà partis à la découverte des fameux singles canadiens. Trois minute plus tard je m’aperçois que nous sommes, enfin nos bikes plutôt, l’attraction du coin. En effet tout le monde nous regarde avec nos grosses roues.
Après un petit tour de 2h de pur plaisir, le bilan est bon, le vélo se comporte bien même si ça ne sera jamais une bête à rouler. Juste le temps pour nous de laver les vélos, de manger un bon repas, nous voilà repartis direction la remise des dossards. On fait une bonne heure d’attente mais on y arrive enfin. Martin a le dossard 83 et moi 178 ! Avant de repartir à l’hôtel, on jette un petit coup d’oeil sur les bikes des autres riders, je m’aperçois qu’ici le 29 est très répandu, au moins 80% des bikes. De retour à l’hôtel, préparation du sac pour la semaine, grosse pizza et au dodo car demain c’est Day 1…
1er jour de course
[dropcap]C[/dropcap]a y est, après un petit-déjeuner bien d’ici (potatoes ketchup) nous voici à 1h du départ. Le stress commence à monter (ou pas). Je me prépare dans la tente, j’enfile mon short et mon t-shirt, mon sac, mon casque, je sors de la tente et là stupeur : on est juste une dizaine de mecs habillés comme ça, on se croirait sur une course de XCO… Bon tant pis, je me fixe comme objectif d’être dans le top 3 des « baggy » 😉
A 9h30 le départ est donné et ça commence par 5 bornes de piste. Là je commence à me dire que les pneus en 3.8, ce n’est pas facile à « emmener ». Enfin je regarde le bon côté des choses, il n’y a pas beaucoup de pistes au menu de la semaine. Après 15 minutes on sort de la piste et là c’est la Colombie-Britannique dans toute sa splendeur, very nice… Malheureusement pour moi j’entends un gros pshittt… Non non je n’ai pas crevé, quasi impossible avec ces pneus. C’est juste ma fourche qui vient de perdre tout son air…
2h plus tard dans la grande bosse de la journée, tout en chemin blanc, les mecs me doublent par wagons en me disant : « strong man » ou « you are crazy ». Bon ben si tout le monde le dit, ok… Au sommet arrive le premier ravito et ça tombe bien je commençais à avoir faim. Et oui en bon francais je suis parti sans rien à manger en me disant je trouverai ça au départ et bien non… Du coup après 2h de course le ravito arrive à pic, je remplis mes poches de ce que je pensais être le mieux en me disant : tu en auras pour demain…. Je repars et le problème c’est que lorsque j’entame le premier, je m’aperçois en fait que ce sont des bonbons ! Après les patatoes du déjeuner et les bonbons du ravito, je suis limite en hypo. Je fais la descente à bloc puisqu’il y a un classement Gravity Enduro, sauf qu’avec mon nouveau rigide j’ai les bras en feu… Quelques passerelles plus bas me voilà à l’arrivée en 3h10 et premier Sandman. Je pense qu’ils pourraient faire un classement à part… Bon ben maintenant place à la bière de récup’ et à demain pour de nouvelles aventures.
Day 2
Et bien voilà c’est déjà le 2ème jour. Quelle surprise au lever à 2h du mat’ pour moi (toujours pas habitué au décalage), le même temps qu’à la maison (NDLR : Adrien habite pas loin de Métabief !!) : pluie, vent, brouillard et froid… Je suis le seul avec le sourire.
Après un petit déj’ assez rapide, nous prenons le bus et pour une fois je peux parler francais avec l’équipe de Mountainbiker Paris, ça fait du bien et on parle bien sûr matos. Le trajet passe assez vite et on est rapidement à Camber River. En descendant du bus une question se pose : quelle tenue prendre ? Lycra, maillot large ou Gore-Tex ? Pour moi je reste sur ma position : ma belle tenue Enduro Tribe. Malheureusement pour elle, elle va être très très sale.
Enfin le top départ est donné, je pars un peu moins vite qu’hier mais les 5 premières bornes sur route me font mal aux cuisses. Mon vélo ne roule pas top top sur le roulant, je me fais doubler par des wagons. Je garde le moral et me dis que je me ferai plaisir après. Pour preuve plus personne ne m’a doublé à partir du moment où l’on a attaqué le « vrai » VTT. Le Sandman, du 26, du 29 ou du 27,5… Avec ce que vous voulez, c’est gros gavage, du single à perte de vue avec un flow terrible comme ils disent ici. Un des plus beaux jours de VTT de ma vie… Vous savez c’est le genre de course où tu regardes les kilomètres en te disant « j’espère qu’il en reste ».
Comme toutes les bonnes choses ont une fin, on termine par 2 km de route. Puis direction lavage et douche pour pas prendre froid. Maintenant place à la récup’, une bonne bière dans un p’ti bar canadien nous fera le plus grand bien. Ah oui pour les résultats, je ne sais pas encore et c’est vraiment pas l’important ici. J’ai oublié de vous dire, hier j’ai vu un ours et désolé Alice dans le sac de Quentin il n’y a pas la place pour l’appareil photo… See you !