Sssssrrrraaaaaachckchck ! Oh non, mon plongeur ! Aïe, ma fourche ne vaut plus rien ! Ctrl+z ! M**** on peut pas… Un miracle, vite ! Et si… je ponçais ?! Nah… Quand la cata est là, ça fuse en tête avant que la raison ne reprenne, parfois, le dessus ! Au point qu’on a tous déjà pensé, espéré, fantasmé une solution miracle ! C’est à ça – rien que ça même ! – que le kit de réparation plongeurs Sendhit Scratch Cover s’attaque…
Est-ce pertinent ?
Le besoin auquel le Sendhit Scratch Cover s’attaque est clairement identifié : réparer un plongeur – de fourche, d’amortisseur ou de tige de selle – endommagé. Mauvaise chute, incident de transport, catastrophe à l’atelier… l’idée ici est d’atténuer les rayures et entailles qui dégradent la fonction de ces précieuses pièces, normalement lisses au possible pour coulisser. En soit, l’intension est louable, le besoin bien réel, et l’opportunité bien saisie. Bien vu, bien joué !
Il faut cependant être très clair avec les promesses du kit de réparation plongeurs Sendhit Scratch Cover. Quand une telle pièce est endommagée, il y a deux facettes au problème : la fonction mécanique de la pièce, et son aspect. La première assure le bon fonctionnement, et la fiabilité dans le temps. Le second est purement visuel et esthétique. Ne nous y trompons pas, la promesse du kit de réparation plongeurs Sendhit Scratch Cover ne s’engage que sur le fait de rétablir la fonction, pas nécessairement l’aspect.
Ça n’empêche pas la marque de faire des efforts à ce sujet : le kit est disponible en deux versions. Une résine transparente utilisable sur toutes les finitions, mais dont on est certains qu’elle ne masquera pas – visuellement – les dégâts, et une version à résine noire qui fera de toute façon meilleure impression sur les plongeurs de cette couleur très à la mode ces temps-ci. Deux versions entre lesquelles il faudra choisir dans l’urgence si, comme la plupart des gens, on attend d’être dans la panade pour se décider. À moins de faire partie des plus prévoyants ?!
Est-ce pratique ?!
Au rayon pratique, le Sendhit Scratch Cover fait partie de ces produits ultra réfléchis. À deux détails près – un chiffon propre et une goutte d’huile que l’on trouve facilement à l’atelier – la boite contient tout ce qu’il faut pour procéder…
Galerie Commentée :
À la lecture des instructions comme au moment de découvrir chaque élément, on sent clairement qu’il y a de la matière grise et des essais pour tout dimensionner, peaufiner et rendre pratique. On a le sentiment que c’est une solution éprouvée. Ça facilite clairement la tâche et ça a son importance : on se sent moins seul au moment d’opérer quelque chose de très délicat…
Soyons clair : la tâche reste réservée aux plus méticuleux d’entre nous. Il faut être appliqué ! Rien d’insurmontable ou même nécessitant un doigté particulier, simplement être prudent… Avec la lime, au départ, pour n’enlever strictement que ce qui dépasse. Précis dans le mélange pour obtenir la résine la plus solide et durable. Avec la pipette, pour en mettre la juste quantité. En cours de route, la résine a besoin de 6 à 8 h, au bas mot, pour durcir. Pas question donc d’intervenir entre deux spéciales… Mais vous l’avez compris : il faut prendre son temps. Un beau travail à faire tranquille, posé, à l’atelier.
Est-ce utile ?!
Pour juger de l’utilité du kit de réparation plongeurs Sendhit Scratch Cover, on a patiemment attendu que l’un de nous commette l’irréparable. Finalement, moins d’un mois après avoir reçu les kits, Yohann – notre cadreur – se la collait et flinguait les plongeurs de sa Lyrik. Véridique ! Vérification faite – c’est un préalable – pas de d’ovalisation, de simples rayures…
Assez profondes ici, avec débordement… Plus superficielles de l’autre côté, mais tout de même de quoi intervenir. Pratique, le carton contient même de quoi positionner le mélange sans risque de le renverser. Exemple d’application de résine plutôt bonne, même si trop généreuse… Ça se corrige au ponçage. … et exemple de ce qui ne faut pas faire > trop en mettre et mal se positionner, ça peut couler ! Au final, après ponçage et polissage, voilà le résultat.
Une fois le processus effectué au complet, il est possible d’obtenir un résultat parfait au toucher. Ça été le cas pour nous, dès le premier coup. En passant le doigt, plus aucune aspérité ou différence d’adhérence. On peut donc en conclure que mécaniquement, la fonction semble bien rétablie. Seules les imperfections visuelles peuvent encore être décelées. Malgré le polissage, la surface aux abords reste légèrement plus matte qu’ailleurs… Et plus l’accident aura fait sortir de matière, plus on continuera à en percevoir la base couleur métal. Le résultat est donc utile au sens où il rétabli la fonction, et conforme à la promesse initiale.
Quelle durée de vie ?
Tenter l’opération est indispensable pour cet essai. Mettre le résultat à l’épreuve, ensuite, l’est tout autant ! Au moment d’écrire ces lignes, il s’est écoulé 8 mois depuis l’opération. La fourche en question a roulé une vingtaine de fois. Elle n’a subit aucun entretien spécifique, simplement repris son train train habituel. Aucune défaillance à déplorer. Les zones réparées présentent toujours le même aspect. Ça n’a pas bougé. Et jusqu’ici, les joints et bagues de guidage qui n’avaient heureusement pas souffert, ne présentent aucune faiblesse.
Le vélo ne fait pas partie d’un parc de location en station, ou n’a pas fait une saison en compétition depuis, on ne peut donc pas être entièrement catégorique… Mais tout porte à croire que la réparation, réalisée dans les règles de l’art, permette à un plongeur de reprendre une activité normale. Le kit Sendhit Scratch Cover m’inspire confiance, j’oserais participer à une compétition après ça, si la situation se présentait.
Dans tous les cas, le kit en lui-même contient de quoi effectuer 5 interventions. C’est le dosage de la résine – dans les tubes et avec les pipettes à disposition – et le nombre de lingettes disponibles, qui limitent. Les autres éléments sont présents en quantité plus généreuse, et pourraient servir à en réaliser davantage. En tant que particulier, si l’on part du principe que l’on ne flingue pas ses plongeurs à chaque sortie, il y a de grandes chances que l’on change de vélo ou que l’on arrête sa carrière avant d’avoir fini la boite. En magasin, il n’y a pas de date de péremption sur les produits, ça peut donc valoir le coup de proposer l’opération qui doit mobiliser une bonne heure de main d’oeuvre qualifiée, vérification visuelle des joints et bagues comprise.
Ce qui peut progresser ?
On vient de l’évoquer, c’est entre autre le mélange de la résine et du durcisseur qui limite le plus la durée de vie du kit. Ce dosage nécessite d’être assez précis pour garantir la solidité du résultat. Pour ce faire, le kit fait usage de microtubes de laborantins types Eppendorf d’une capacité de 1,5 ml. C’est déjà petit, mais on prépare néanmoins toujours beaucoup de résine eu égard à ce que l’on utilise au final. Il semble exister des tubes plus petits, à la graduation divisée en trois comme c’est nécessaire, qui permettraient de limiter encore le gaspillage. Sur ce point, il est pour le reste déjà bien optimisé ici, si l’on considère les quantités de chaque élément, la plupart du temps vendu en gros, si l’on devait reconstituer le kit par ailleurs.
Hormis ça, on pourrait éventuellement souhaiter une solution pour plongeurs or. Bien entendu, on peut très bien sa satisfaire de la solution transparente qui de toute façon est aussi efficace pour redonner sa fonction mécanique au plongeur. Mais c’est vrai que la résine noire offre un rendu visuel plus intéressant, même s’il n’est pas parfait. De ce point de vue, les plongeur or sont donc moins bien lotis. Il me semble que cette teinte soit l’un des progrès possibles, même si elle est plus compliquée à maitriser que la noire, plusieurs nuances existants sur le marché. Peut-être, pourrions nous donc espérer, à terme, un kit unique avec pigments/colorants à ajouter au moment de la préparation pour ajuster les teintes… Qui sait ?!
Vis-à-vis de la concurrence ?
Personellement, je ne connais pas de produit concurrent au kit de réparation plongeurs Sendhit Scratch Cover. Ni de réputation, ni d’usage. C’est en tout cas le premier kit de la sorte que j’ai l’opportunité de mettre à profit pour une telle réparation. Je n’y vois donc pas de concurrent direct, alors même que certains grands noms de l’outillage ou des produits d’entretien auraient pu s’y pencher.
Dans ces conditions, la concurrence se résume donc à reconstituer un tel kit, avec les bons produits, ce qui n’est ni une mince affaire, ni une affaire tout court pour un particulier. Compte tenu des éléments mis en oeuvre, une solution similaire existe peut-être chez de bons artisans carrossiers ou assimilés, à temps perdu ou pour dépanner, sans garantie de la dispo ou du résultat.
En matière de préparateurs et réparateurs en suspension, certains proposent directement le kit à la vente, et possiblement en prestation. La boucle est bouclée… C’est ça, ou le remplacement d’un plongeur, une opération forcément bien plus coûteuse ! De quoi donc l’envisager en première intention, des fois que ça sauve la mise…
Est-ce que ça les vaut ?
Une tige de selle télescopique neuve vaut au bas mot une centaine d’euros. Remplacer l’ensemble pivot/té/plongeurs ou le corps d’un amortisseur largement plus, pièce et mains d’oeuvre comprises. Le kit Sendhit Scratch Cover vaut 40€. En soit, il mérite donc déjà largement d’être considéré comme une solution en première intention, quitte à dépenser de toute façon largement plus si le résultat n’est pas suffisant.
Ramené à l’une des cinq opérations que le kit permet, ça représente à peine moins de 8€ par intervention. Une paille face à ce que peut couter, financièrement et en matière de gaspillage, le remplacement d’une pièce qu’on peut tenter de réparer ! Ça en fait un must have de tout bon atelier qui se respecte… En magasin tout d’abord, où des solutions peuvent même être trouvées pour maximiser le nombre d’opérations par kit et offrir une prestation pertinente. Et chez tous les passionnés attentionnés ensuite, qui ne manqueront pas d’y penser 😉