Salut, je m’appelle Glenn MacArthur, j’ai 23 ans et je suis pilote en VTT Enduro. J’habite dans le Parc naturel du Queyras dans les Hautes Alpes. EDR, Coupe de France enduro, rallye enduro sur plusieurs jours, voilà ce que j’aime ! Du VTT technique, physique et des grandes montagnes. À côté des compétitions, j’ai instauré un record de vitesse sur le Tour du Queyras et ses 8000 m de dénivelé en 14h53, et dans les cailloux en altitude sur le Tour du Mont Viso en 6h49. Avec FullAttack et Santa Cruz, je vais vous raconter mon Epic Enduro qui aura lieu ce dimanche 31 mars…
Présentation du Dirtlej Epic Enduro
L’Epic Enduro, comme son nom l’indique est une course hors norme. Les stats en disent déjà beaucoup, plus de 100 km, 11 spéciales et 5000 m de dénivelés positif et négatif, un départ de nuit à 4h40 du matin. Le tout divisé en 3 boucles avec un passage au paddock et une porte horaire à respecter à chacune de celles-ci. C’est également ici que les équipes de 3 se passent le relais. Ce que l’on ne voit pas dans les stats, c’est la nature du terrain. Dans le Caroux, il y a des cailloux, beaucoup de cailloux…
Le pic de Naudech, situé 600 m au-dessus d’Olargues, et là où se trouve la majorité des spéciales, me fait penser à Finale Ligure, en beaucoup plus authentique et naturel. Des parties rapides sur de la terre bien dure avec des bons pierriers naturels, quelques virages serrés, c’est technique et piégeux parfois, mais il y a du très bon flow à aller chercher, j’adore !
Puis de l’autre côté de la vallée, on trouve d’anciennes voies romaines, des calades. Des chemins un peu plus larges, moins de pente, et d’énormes roches très joliment imbriquées les unes dans les autres, des pavés à l’ancienne ! Ces chemins sont magnifiques mais c’est tout simplement violent de rouler vite là-dedans. « Ça bouscule » comme disent les locaux.
C’est tout ça qui fait la renommée de l’Epic, une course hors norme ou tout est poussé à l’extrême, un beau défi !
Le spot
Je connais assez bien Olargues. En effet le petit village du Caroux situé à 200 m d’altitude, était régulièrement au calendrier. C’est là-bas que j’y ai fait ma toute première Coupe du Monde EWS en 2018. J’ai également participé à la Coupe de France qui a eu lieu en 2019 et a déjà 4 Epic Enduro.
Ma première participation à l’Epic c’était en 2017, j’avais 16 ans et je n’avais aucune idée dans quoi je me lançais. Après quelques bons chronos, j’avais fini par casser ma roue arrière à la fin de la boucle 2, impossible de réparer, j’avais terminé avec l’Epic d’argent mais un goût amer… J’y suis retourné en 2018 plus prêt, pour terminer mon premier Epic ! Je décroche en plus une victoire en Junior. En 2019, je termine sur le podium scratch avec une 5e place. Et en 2020, après 8 spéciales à la bataille pour la gagne avec Alexis Chenevier, je suis victime de crampe dans l’avant-dernière spéciale et cède beaucoup de temps pour terminer à la 4eme place scratch…
Côté matos
Pour un tel programme, la préparation prend une place primordiale dans la performance. Voici une petite liste de ce que je vais utiliser pour mon Epic cette année.
Montre
Au vu de la longueur, j’aime savoir où j’en suis ! Je vais donc,comme à mon habitude, rouler avec ma Suunto Vertical au guidon. En plus cela me permet de suivre ma fréquence cardiaque et puissance en liaison, pour être sûr de ne pas m’emballer et garder un maximum de jus.
Lampes
Vous l’aurez compris avec un départ à 4h40 et un lever de soleil à 7h30, le début de course se fait de nuit. Après une bonne heure de liaison, la première spéciale chronométrée se fera dans le noir. Un bon éclairage et donc primordial. De mon côté, j’aurais 3 lampes. 2 petites de 350 lumens que je fixerais au guidon, et un gros phare de 2000 lumens que je fixerais sur mon casque. J’ai choisi de mettre la plus lumineuse sur le casque car, plus la lumière est haute, moins il y a de jeux d’ombres avec les marches et racines au sol.
Casque, genouillères, dorsale
Pour la première fois, le casque intégral est obligatoire en spéciale sur l’Epic Enduro. D’après moi une très bonne chose quand on voit la difficulté des spéciales et l’état de fatigues des pilotes. J’ai choisi de rouler avec mon Fox Profame, intégral light et respirant, parfait pour ce genre de journée. Dorsale gants et genouillères Racer. Pour allier protection et confort.
Sac
Ce n’est pas souvent, mais je vais rouler avec un petit sac à dos de 5L. Je l’avais mis pour l’EDR de Pietra où il faisait très chaud et je voulais prendre plus d’eau. Ainsi, je pourrais emmener 1L d’eau en plus de la gourde sur le vélo, la nutrition nécessaire pour une boucle (beaucoup pour moi) et du nécessaire de réparation. Une petite veste en cas de pluie et la couverture de survie obligatoire pour la course.
Mon vélo pour l’Epic Enduro
J’ai choisi de rouler avec le Santa Cruz Hightower. Un petit enduro en 29 pouces avec 145 mm de débattement. J’y ai monté…
- Une fourche RockShox ZEB Ultimate avec son châssis bien rigide en 38 mm, que mon pote Ambroise Hebert (qui a lancé PerformBike, un service de suspension), a redescendu en 160mm de débattement.
- Une paire de Mavic Deemax Enduro SL pour avaler les cailloux.
- Une transmission SRAM Eagle AXS T-type avec un plateau en 32. Je vais rouler avec les bash pour protéger ma chaîne et donc avec un anti dérailleur fait maison.
- 2 pneus carcasse DH, une gomme tendre à l’avant couplée à un pneu e-bike pour avoir une gomme dur et du rendement a l’arrière.
- Pour un peu plus de sécurité, j’ai monté une protection mousse Cushcore XC à l’arrière.
- Des freins SRAM Code avec 2 disques en 200 mm.
- Une tige de selle en 200 mm de débattement.
Mes petits conseils pour l’Epic
Je ne suis pas nutritionniste ou expert en ultra endurance mais voilà quelques petits conseils que j’ai appris à la suite de mes expériences Epic, Stone King ou défi en montagne.
La nutrition est primordiale. Je pense mettre autour de 13h pour finir l’Epic Enduro 2024. Il ne faut surtout pas manger que des barres et gels toute la journée ! À chaque boucle et donc passage au paddock, il faut essayer de prendre le temps déjà de s’asseoir ailleurs que sur une selle même 10 minutes, et de manger salade de riz, pâtes ou le classique jambon beurre ! Il faut varier sucré, salé pour ne pas se lasser car si on a faim, c’est déjà trop tard ! De mon côté je suis fan de riz avec une banane et du miel, et le sandwich jambon beurre dans le sac à dos pour pendant les boucles. En plus de ça, de nombreuses barres, gels avec de saveurs différentes et bananes. Une gourde avec de la boisson et le Camelbak avec uniquement de l’eau, encore une fois pour varier.
Côté matos, une fois avoir refait le plein de calories il faut jeter un coup d’œil à son vélo, lui aussi fait une grosse journée. Pression de pneus, un petit coup d’huile sur la chaîne et un contrôle des serrages, c’est le minimum.
Pour finir, à défaut de pouvoir changer mes jambes, je vais changer de chaussettes, genouillères, short, cuissard et maillot à chaque boucle. Même si ce n’est pas pour long ce sentiment de repartir frais et propre fait beaucoup de bien au moral. Côté cuissard, je vais rouler avec 3 cuissards différents, pour essayer de changer au maximum les positions et points d’appuis.
Ce sont des petit détails mais sur ce genre de défi tout est bon à prendre !
Il y aura du beau monde pour le retour très attendu de l’Epic Enduro. On se retrouve dimanche matin dans les montagnes du Caroux pour la plus longue journée de vélo de l’année !
Glenn
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