Finale, EDR & E-EDR – 2024 I Les courses en un coup d’oeil, Entre les Chiffres !
Ce week-end débutait la Coupe du Monde Enduro VTT sur les trails iconiques de Finale Ligure. Une course que certains ont jugée très compliquée à gérer en liaison, tant les temps impartis étaient serrés, donnant le sentiment de faire une journée de XC marathon plus qu’autre chose. Pour autant, comme toujours, c’est en spéciale que les dés ont été jetés. On revient sur les victoires d’Harriet Harnden, Richie Rude,Flo Espineira & Ryan Gilchrist, en un coup d’œil, via les courbes, Entre les chiffres, sur FullAttack…
La course EDR féminine
On commence par la course EDR féminine pour une bonne raison : c’est un peu le cas d’école. Parmi les spéciales au programme, une, plus particulièrement, pouvait sauter aux yeux. La spéciale n°3 – Supergroppo – comptait à elle seule 7,2km de course pour 653m de dénivelé négatif – clairement la plus longue, et de loin, du jour, comptant plus d’un tiers de la distance de course. Et à force, l’analyse Entre les Chiffres l’a démontré à mainte reprise : quand il y a un tel run dans une course d’Enduro, on sait qu’il a toute son importance.Y trouver et tenir le bon rythme est forcément synonyme d’écarts importants, voir fatidiques.
Or, on peut lire la compétition féminine via ce prisme. C’est là, clairement, qu’Harriet Harden prend la tête de la course d’une manière écrasante. Plus de 20s d’avance prises sur sa plus proche concurrente ! On l’avait annoncée forte quand il s’agit d’appuyer fort sur les pédales, la britannique n’a pas déçu de ce point de vue. On peut néanmoins aussi noter plusieurs autres choses via les courbes de la course. D’abord, que Harriet ne s’est pas contentée de la SP3 pour prendre l’avantage. Elle était sur une bonne dynamique dès la spéciale précédente – Ingenere. Ensuite, noter qu’Isabeau Courdurier, malgré l’écart, n’a pas jeté l’éponge. Plus de 12s reprises dans DH Men, dernier run du jour ! Enfin, notez l’écart infime qui décide de la dernière marche du podium : 0,03s entre Ella Conolly et Morgane Charre, après 36minutes de course !
Pour la petite histoire, une chute et une évacuation forcée ont contraint l’organisation à annuler la spéciale n°4 – Rocce Gianche – et son passage iconique, dans les rochers, en crête… Suivie d’une relance technique, et d’une fin sinueuse entre les arbres. Une spéciale complète que l’on aurait aimé voir compter au classement, mais il en est ainsi…
La course EDR masculine
En attendant, le coup d’œil à la course féminine permet de mieux cerner la course masculine. Forcément, porter le regard sur l’effet de la fameuse spéciale n°3 !
C’est l’occasion de noter l’infime écart en tête de la course, à l’issue de cette spéciale ! 0,01s – 14 millièmes très précisément – d’écart entre Slawomir Lukasik et son équipier, Richie Rude. C’est finalement à la faveur de la dernière spéciale du jour – DH Men – que la différence se fait entre les deux. Slawomir crève de la roue avant, abandonne presque 30s, et tout espoir de l’emporter… Un dernier run qui permet à d’autres de se replacer. Martin Maes notamment, qui avait subi Supergroppo juste avant, mais qui se faufile au final pour sauver une place sur le podium qu’il occupait depuis le début de la course. Tandis, donc, qu’on note les hommes forts du moment : Slawomir Lukasik, Charles Murray et Jesse Melamed – tous trois revenu dans le coup à la faveur de la longue et usante spéciale 3 ! En mode mano à mano, Dimitri Tordo – meilleur tricolore – et Greg Callaghan, ne se seront pas quittés de la course, le dernier run tournant à l’avantage de l’Irlandais.
La course E-EDR féminine
Chez les VTTAE, le coup d’œil mérite de prendre quelques repères supplémentaires. D’abord, pour noter le nombre de spéciales, plus important. Parmi elles, noter que Supergroppo – la fameuse longue spéciale – est bien au programme. Il s’agit cette fois de la spéciale n°4. Tandis que les spéciales 5 et 6 sont les fameuses power stages – tracées à la montée. L’occasion de différentes observations…
Chez les filles tout d’abord, noter le début de course aux avant-postes, de Tracey Moseley, seule à concurrencer Flo Espineira – vainqueure du jour – l’espace d’un temps. Mais c’est ensuite à la faveur de la fameuse longue spéciale qu’un premier bouleversement a lieu. La pilote Orbea prend les commandes, pour ne plus les lâcher. D’autant qu’elle met la power stage suivante à profit, pour creuser l’écart. Un écart suffisant pour contenir le retour de ses adversaires, ensuite, et contrôler une course qui n’évoluera plus beaucoup ensuite, jusqu’à la fin de la journée…
La course E-EDR masculine
Chez les garçons, l’analyse est encore plus vraie, en bonne partie. Les moteurs ont beau être présents, c’est bien le long run de Supergroppo qui met tout le monde d’accord.
Il n’y a qu’à voir l’effet de cette spéciale sur le classement. Ryan Gilchrist avait bien pris la tête à la faveur du run précédent, mais son avance en tête de la course passe de 2s à près de 16s via ce seul et unique run. Intéressant, ensuite, de noter ce que les Power Stages apportent à la course. Ryan Gilcrhist n’est plus inquiété, mais derrière, ça bataille dur ! Tiago Lardeira profite des deux runs pour repasser devant Damien Oton, qui aura le dernier mot dans DH Men, en fin de journée. Tandis que Cecce Camoin en profite pour recoller à Jose Borges, finalement deuxième de la course…
Dans les deux cas, intéressant de noter que malgré des Power Stages et des moteurs, la course E-EDR ne perd pas ce qui fait l’une des caractéristiques de l’Enduro, course au cumul : quand un long run est là, il pèse forcément dans l’issue de la compétition. Intéressant aussi de noter que cette fois-ci, les Power Stages semblent revêtir un peu plus d’importance sur cette course, que l’an passé, où la domination plus franche de certains, parfois, faisait passer ces runs au second plan…