Trail Tales Expérience – Récit et portfolio au guidon de l’Orbea Occam SL

2 jours au guidon du Occam SL en compagnie de Sylvain

L’été dernier, dans le cadre de notre concours Trail Tales Expérience organisé avec la complicité d’Orbea, c’est la candidature de Sylvain Aumonier qui s’est distinguée. L’occasion pour lui comme pour nous de partager deux jours de beau vélo de montagne, guidés par Théo Meuzard, au guidon de la toute dernière génération de l’Orbea Occam, dans sa version SL – un modèle conçu pour conjuguer polyvalence, efficacité et plaisir de pilotage sur les sentiers techniques et exigeants. Retour sur cette aventure partagée !

Texte & photos : Quentin Chevat

Plan B, B comme Beaufortain

À l’origine, on avait misé sur les pentes du Massif de Belledonne pour cette toute première Trail Tales Expérience. C’était l’idée sur le papier, le plan A, soigneusement tracé à grands coups de traces GPX, courbes IGN et d’infos glanées ici et là. Mais après plusieurs jours de reco sur le terrain avec Théo Meuzard en éclaireur avisé, il a bien fallu se rendre à l’évidence : les trails rêvés n’étaient pas tout à fait au rendez-vous, pas à la hauteur de nos espérances. Faux départ… Pas fun, pas de flow, peu photogénique sur les hauteurs, trop fermés par ailleurs, trop… pas nous, pas très « Trail Tales ». Le timing étant serré sans opportunité de prolonger les reconnaissances dans ce coin, on a décidé de changer notre fusil d’épaule.

Cap sur le plan B. B comme Beaufortain. Un “plan B” largement réputé, que l’on maîtrise, et qui sent sacrément bon l’évasion. Ce n’est que partie remise pour B comme Belledonne !

Et comme le hasard fait souvent bien les choses, notre acolyte d’aventure – Sylvain, le gagnant du jeu concours, originaire de Belledonne et qui a confirmé nos doutes, n’avait jamais roulé dans le Beaufortain. Here we go!

Au même titre qu’Orbea (VTT principalement), je suis depuis longtemps Trail Tales sur les réseaux et j’apprécie particulièrement le storytelling mis en place, qui focus sur l’environnement / la région / l’histoire, tout en le liant au monde du vélo avec des profils très variés (personnalités connues comme amateurs). Cela crée un contenu original qui change de la masse de vidéos VTT « classiques ». Avoir l’opportunité de participer à cette expérience s’inscrivant dans cet esprit de partage et de découverte (tant au niveau paysages que technique VTT) m’a bien motivé à envoyer ma candidature ! Et puis tester un Orbea flambant neuf avec un guide et un photographe perso, que demander de plus ?

Sylvain

Découverte de l’Orbea Occam SL

C’est à Arêches-Beaufort, la veille du départ, que nous retrouvons Sylvain pour lancer cette Trail Tales Expérience. Une première rencontre autour de son vélo du week-end : un flambant Orbea Occam SL M10.

Pressions, SAG, points de contact… On sort le Blue Paper, et on prend le temps de personnaliser la monture pour l’adapter à son pilote. Sylvain connaît déjà bien l’univers Orbea. À la ville comme à la montagne, il roule habituellement sur un Rallon, qu’il emmène volontiers sur des sorties engagées, longues et exigeantes. Autant dire que la transition vers l’Occam SL, plus léger et plus vif, suscite autant de curiosité que d’enthousiasme.

Et de l’enthousiasme, il va en falloir. Car pour cette première édition, Théo nous a préparé un itinéraire à la hauteur du massif : exigeant, généreux en dénivelé et en panoramas. Autant dire que l’Occam SL aura un rôle clé à jouer pour nous aider à rallier les sommets.

Tour de chauffe enduro

Pour cette première journée, on se lance sur une boucle en forme de huit autour d’Arêches. Objectif : se roder, prendre le rythme, et déjà en prendre plein les yeux. Au menu : 33 kilomètres et 1800 mètres de dénivelé, à la montée comme à la descente. De quoi mettre à l’épreuve les jambes, le cardio et le matos.

On débute par une montée régulière vers le Col du Pré, en mixant route et piste.

Une belle entrée en matière, qui nous mène jusqu’à la piste rouge “La Vachette” – première descente du séjour, bien shapée, accessible mais rythmée, parfaite pour se mettre dans le bain.

Puis cap vers le Mont Cuvy, perché à 1700 m, avec le plein d’eau et les sandwichs dans le sac, qu’on atteint via une piste roulante mais soutenue.

Là-haut, la récompense se profile : une descente fluide, joueuse, ponctuée de belles épingles jusqu’au Planay. Du flow, de la pente maîtrisée, et un terrain parfait pour commencer à se lâcher.

Trail Tales Expérience c’est l’aventure, et des mésaventures… Comme si on avait besoin de ça, l’appareil photo décide de rendre l’âme… Batterie pleine, il ne veut plus s’allumer. Aie. Il va falloir trouve une solution pour demain.

Deux montées déjà dans les jambes, chacune avec ses 750 mètres de D+, et l’envie d’enchaîner reste intacte. Alors on relance, cette fois en direction de Plan Villard. Environ 300 mètres de grimpette supplémentaires, toujours en mix route/piste, avant d’attaquer la dernière descente du jour : un sentier plus engagé, technique et cassant, surtout sur la partie basse plus offensive. De quoi clore cette belle première journée en beauté.

Le ton est donné. Reste à trouver un plan B, B comme… boitier. Aller-retour impovisé sur Annecy pour récupérer un appareil et bien finir la journée, attablés au bord du lac.

Un tour grandeur nature

Pour cette deuxième journée, le programme est plus corsé. Le départ est donné depuis le lac de Saint-Guérin pour un itinéraire ambitieux : 43 kilomètres, 1900 mètres de dénivelé positif, à la montée et autant à la descente. Une vraie boucle de montagne, comme on les aime. Longue, variée, exigeante, avec des panoramas sublimes. Le tout, entrecoupés des shootings photo, il va falloir s’économiser…

On attaque par une montée régulière sur piste, avant que le terrain ne se redresse sérieusement. Le vélo sur le dos ou en mode poussage, on progresse jusqu’à la Croix du Berger, perchée à 2289 mètres.

Le déjeuner est déjà derrière nous, et le dénivelé commence à se faire sentir. Mais la vue, elle, efface la fatigue.

La récompense arrive vite : une première descente jusqu’au Cormet d’Arêches, rapide, fluide, dans un cadre toujours aussi grandiose. Et ce n’est que le début.

Car derrière, c’est une très longue descente qui nous attend, avec quasiment 1000 mètres de D- cumulés – le genre de passage qui demande engagement et relâchement – jusqu’au village de Granier, adossée au massif du Beaufortain, le village domine la vallée de la Tarentaise.

C’était vraiment top, l’idée de visiter les tracés enduro le premier jour afin de prendre le vélo en main et de peaufiner les réglages, puis de poursuivre par une belle journée en montagne le lendemain avec des trails plus variés. Le tout agrémenté de conseils techniques judicieux et de l’expérience “shooting photo VTT”, c’était une recette gagante. Mention spéciale au trail le long du canal d’irrigation, bucolique et racineux à souhait !

Le spot était très bien choisi, trails variés, paysages fous, possibilités d’adaptation en fonction de la (mé)forme du moment, photogénique, ainsi que la bière post-ride accessible en un clin d’oeil !

Sylvain

Arrivés à Granier, en bas de vallée, pas le temps de trop savourer la descente : il faut déjà repartir. Et là, pas de mystère, c’est du solide. Une montée longue durée nous attend, avec 1300 mètres de D+ à avaler d’une traite jusqu’au point culminant de la journée, à 2356 mètres.

On remonte progressivement, d’abord sur piste, puis à travers le hameau reculé de La Pesée. Un petit bout du monde accroché à la montagne, qui nous permet de refaire le plein d’eau. La suite se joue au rythme des cols qui s’enchaînent et des pistes peu roulantes : le Col des Tufs Blancs (2304 m), le Col des Génisses, et enfin le Col de la Grande Combe (2356 m), atteint non sans un certain soulagement…

C’est d’ailleurs ce moment-là que Sylvain évoquera plus tard, quand on lui demandera ce qu’il retiendra de cette aventure…

Pas particulièrement un moment, plutôt un tout avec ces chemins et ces paysages bien variés, le tout dans une bonne humeur permanente. Bon, peut-être un point bonus pour l’arrivée aux cols et sommets avec les paysages qui se découvraient et qui annonçaient le début de la descente libératrice, après les bonnes sessions pédalages de la montée !

Sylvain

J’ai tout d’abord trouvé que l’Occam SL avait de l’allure ! Je me suis trouvé assez confortable dessus, même si j’ai dû un peu adapter ma position, étant habitué à des vélos plus longs, plus stables et moins nerveux ! Mais une fois la position et les bons réglages trouvés, j’ai pu apprécier cette nervosité et sa légèreté pour les montées ainsi que sa maniabilité pour les fameuses épingles du Beaufortain avec leurs racines toujours bien placées !

En considérant mon gabarit et le fait que je sois habitué à rouler sur une fourche en 38 mm, la 34 de l’Occam SL manquait légèrement de rigidité à mon goût dans le cassant, mais tout est affaire de compromis, et vu le programme (un tout petit peu de D+ et parvenir à suivre le rythme de VTTistes affutés… ou électrifié sans caler !), la légèreté et le blocage synchronisé avec l’amorto ont été plutôt bénéfiques.

Cette expérience m’ayant convaincu de passer aux pédales auto (merci le D+ du Beaufortain), je pense qu’un nouveau test avec des pédales auto libérerait encore davantage le potentiel cross-country (ou plutôt “down-country” pour être à la mode) de l’Occam SL.

Sylvain

J’ai bien apprécié la maniabilité et la légèreté de l’Occam SL, mais mon terrain de jeu étant plutôt montagneux et cassant, j’apprécie également le côté stable, rigide et polyvalent de mon Rallon (ainsi que sa capacité à me sauver lors de potentielles trajectoires aléatoires !). Le Rallon grimpe tout de même bien pour son programme, mais l’Occam SL m’a quand même rappelé l’avantage d’économiser un peu les jambes à la montée. Le bon compromis serait probablement l’Occam LT ? A tester !

Sylvain

La dernière descente du jour est en vue ! Avec le Mont Blanc qui se dégage. La descente nous ramène d’abord au Cormet d’Arêches, puis au lac de Saint-Guérin. 800 mètres de négatif en guise de conclusion, à travers un sentier exigeant, joueur, parfois cassant. Une vraie belle boucle alpine qui se termine… Complète, intense, à la hauteur de cette Trail Tales Expérience.

Après plusieurs aventures « Trail Tales » en solo en 2022 et 2023 que vous avez pu lire sur FullAttack (liens ici), j’avais à coeur de partager ma vision du vélo de montagne avec quelqu’un.

Depuis quelques années, ces longues journées de vélo à parcourir les cimes me font vibrer. J’aime passer du temps à imaginer de nouveaux itinéraires en lisant la carte ou en m’inspirant de photos que je vois passer sur les réseaux sociaux, et j’aime encore plus quand cela se concrétise par une belle découverte.

Le projet Trail Tales Experience, c’était l’occasion de faire le lien entre ce qui m’anime en tant que rider, et mon métier de guide VTT. Je suis heureux d’avoir pu partager ça avec Sylvain ! Merci également à Orbea et Quentin (FullAttack) d’avoir permis de concrétiser ce joli projet.

Théo Meuzard

Fin

Pour en savoir plus :

Trail Tales > Site web / Instagram

Théo Meuzard > Facebook / Instagram

La trace du jour 1

La trace du jour 2