Nous y voilà ! La saison Enduro World Series 2016 est finie. Le spectacle vient tout juste de se terminer sur les pentes incandescentes de cette EWS Finale 2016. L’ambiance était chaude, les pilotes aussi et, dans un vacarme indescriptible, Martin Maes conclue sa saison de la plus belle des manières…
Temps de lecture estimé : 6 minutes // Photos : Enduro World Series
Martin Maes, grande première !
Il y a quelques années, la planète Enduro voyait débarquer un jeune Belge de quatorze ans. À l’époque, certains voyait en lui un jeune complètement fou, d’autre, un génie. Déjà, Martin Maes faisait trembler les meilleurs, et se permettait de signer des temps scratchs irréels.
Un talent tel qu’après un titre de Champion du Monde Junior d’Enduro, le pilote GT n’a pas poursuivit chez les espoirs. Tous s’accordaient à dire qu’il avait toute sa place chez les élites. Directement dans le grand bain.
Et cette saison encore, il démontrait tout son talent. Souvenons nous, il était le seul, en début de saison, à tenir la dragée haute à Richie Rude… Pour autant, Martin Maes n’avait pas encore une grande victoire à son actif pour confirmer tout son talent.
C’est désormais chose faite de la plus belle des manière en remportant l’une des étapes les plus réputées de l’Histoire. Remporter Finale pour sa grande première, comment aurait-il pu en être autrement pour le si talentueux Martin Maes ?!
Question d’assurance
Après trois scratchs sur trois samedi, le Belge n’a pas manqué son entrée en matière. Première spéciale, premier scratch. Puis, une nécessaires prudence pour ramener le bonhomme et le vélo à l’arrivée. Son passage prudent au départ de la spéciale 5, et au milieu de la foule de la spéciale 7 en attestent.
Même son de cloche chez Richie Rude. Si le pilote Yeti a roulé sacrément fort le premier jour, il était plus prudent aujourd’hui… Sur l’échelle Rude, bien entendu. Comprenons que dans ces circonstances, l’Américain roule dans les dix premiers, plutôt que sur le podium en spéciale.
À tel point qu’il s’en excuse presque en interviews, à l’issue de la spéciale 5. Un passage si prudent qu’il a bien senti la foule sur la retenue autour de lui. C’est bien le jeu d’un second titre mondial à défendre. Richie Rude, comme Martin Maes, en ayant fait le travail samedi, ont laissé venir, et ont maitrisé, la pression des enjeux.
Il fallait voir leurs émotions, sur le podium, pour en saisir toute l’ampleur. Nul doute que les bonhomme ont les épaules larges. Ils étaient sous pression, l’envie de bien faire… Et ça c’est vu !
L’ultime passe d’arme
La saison se conclue donc comme elle a commencé : Maes et Rude devant les autres. Qui ? Les frenchies ! Clairement, au matin du dernier jour de la saison, la troisième place du podium se jouait parmi les meilleurs d’entre eux : Nicolas lau, Nicolas Vouilloz, Damien Oton, Jérôme Clementz et Théo Galy…
À ce petit Jeu, Damien Oton marque des points d’entrée de jeu. Une spéciale lisse, en prise, où le Catalan part le couteau entre les dents : pédalages à 200%, le reste à 80%… Et même si, après coup, il a la sensation d’avoir souffert de ses efforts, il est le meilleur de la bande sur ce coup.
5 secondes reprises sur Nicolas Lau. Le pilote Cube apprécie particulièrement l’endroit pour avoir déjà failli gagner la course. Il sait donc qu’il faut être performant jusqu’au bout. Notamment dans ces dernières spéciales très physiques à tous points de vue… Il signe le meilleur temps de l’ultime chrono du jour, et prend le podium pour 3s.
Tombés les armes en main…
D’autres ne peuvent pas en dire autant. Nicolas Vouilloz le premier. Moins en verve ce dimanche matin, le pilote Lapierre va au tapis à plusieurs reprises. Sans gravité sur la première du jour, plus lourdement dans la seconde. Il quitte la course à l’avant dernière spéciale, une main meurtrie.
Issue malheureuse, mais moins douloureuse pour Jérôme Clementz. 5ème, juste derrière Damien Oton, jusqu’au départ de la dernière spéciale du jour, le pilote Cannondale crève de la roue arrière dans la dernière spéciale. Ainsi s’achève donc la lutte entre les deux Français en vue du titre de vice-Champion du Monde 2016.
Passés au travers
À la vue de ces péripéties, Théo Galy peut s’estimer heureux. 3ème top 10 de la saison, deuxième meilleur résultat de l’année. Même s’il lui a manqué deux spéciales pour assurer le top 5, le pilote Devinci finit la saison en beauté.
C’est bien Mark Scott, discret mais très régulier tout le week-end, qui boucle le top 5 du jour. Jesse Melamed – visiblement remis de son coup de froid passager, Florian Nicolaï – auteur de passages stratosphériques dans la spéciale 5, Marco Osborne et Sam Hill complètent le top 10 finale.
Dailly Champion !
Chez les espoirs, Sébastien Claquin a fini par craquer. Il a tout donné, jusqu’à trop faire peut-être, et connaitre déboires sur déboires. Comme il le dit lui-même « il fallait tout essayer, mais ce n’est pas passé. Il fallait tenter, mais Adrien était plus fort, tout simplement. »
Adrien Dailly récupère donc sa position de premier que tout le monde lui promettait. Encore fallait-il concrétiser. Le pilote Lapierre l’a fait ! Vainqueur de toutes les spéciales du week-end…
Et finalement vainqueur espoir devant un autre prometteur. Youn Deniaud, aussi spectaculaire que fougueux sur le vélo. Après plusieurs coups d’éclat, mais aucune concrétisation, le jeune pilote Sabma/Devinci tient un résultat qui parle : 2ème ! Reste qu’en tant que jeune espoir, il a encore du chemin à faire.
Devant, Adrien Dailly signe un temps total qui le placerait à la 4ème place scratch. Pour ceux qui en douteraient encore, le protégé de Nicolas Vouilloz est bien sur les rails pour assurer la relève chez Lapierre. L’an prochain élite, il devrait donc prendre la suite de son aîné.
Lui dont la carrière de pilote professionnel à temps plein s’achève sur cette EWS Finale 2016…
Ravanel, jusqu’au bout !
À propos de carrière qui s’achève, comment ne pas saluer Anne-Caroline Chausson. La pilote Ibis l’avait annoncé, elle s’y est sagement tenue. Après un samedi bouclé à la troisième place, son créneau horaire est resté vide ce dimanche.
C’est Anita Gehrig qui en profite, et monte sur la troisième marche du podium, derrière les deux incontournables. Car même si le général est joué, Cécile Ravanel et Isabeau Courdurier ne se privent pas pour autant.
Toujours aussi impressionnant de voir à quel point les deux font lever la foule à leurs passages. Isabeau Courdurier notamment, auteur d’un bunny-up sans état d’âme au coeur du dernier schuss de la saison. Pas de doute, la saison prochaine pourrait bien être plus relevée que jamais entre les deux françaises…
Les titres, et la suite…
En attendant, Cécile Ravanel a tout l’hiver pour étrenner son titre, tout comme Richie Rude, Adrien Dailly, Mickael Broderick (master, devant Karim Amour vainqueur du week-end) et Raphaela Richter (vainqueur espoir devant la française Julie Duvert).
On en dira pas plus puisque le podium désormais passé, les trophées distribués et le champagne sabré, c’est l’heure de la fête à Finale. Une soirée toute aussi épique que la saison elle-même. Qui sait ?! Ce qui se passe à Finale, reste à Finale. On peut juste dire, et ce n’est pas rien, que les émotions étaient de sortie sur les visages de ceux qui ont eu la chance de monter sur ce podium de fin de saison.
De quoi supposer qu’à Finale, jusque tard dans la nuit, certains exploits n’ont pas fini d’être comptés, re-visités, et qui sait, plus si affinités… À bientôt, sur Endurotribe 😉
Résultats complets >> http://www.enduroworldseries.com/wp-content/uploads/2016/03/Results-Overall.pdf
Classements saison 2016 >> http://www.enduroworldseries.com/series-rankings/