EWS de Wicklow 2016 : De l’autre côté de la rubalise – La course

De retour d’Irlande, après une première partie sur les recos que vous avez pu découvrir en exclusivité, Nicolas Filippi (coach Perfoptimal) nous livre dans sa chronique « De l’autre côté de la rubalise » ses impressions sur le jour de course de l’Enduro World Series de Wicklow

Texte : Nicolas Filippi # Photo: J. Reuiller

 

 

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Une superbe journée nous attend pour cette 3ème manche de Enduro World Series à Wicklow, Irlande. La météo est parfaite, grand ciel bleu et 13 ou 14°C en milieu de journée.

Bryan prenant le départ à 11h45, on n’est pas pressé ce matin. Levé vers 8h pour lui avec un petit café et petit déjeuner complet vers 9h30. A 10h15, nous nous mettons en route pour rejoindre le site de course. Arrivées sur place, nous nous rendons vite compte de toute la ferveur du public irlandais, tous venus encourager Greg Callaghan, l’enfant du pays et grandissime favori après sa victoire de l’année dernière sur ses terres. Comme d’habitude avant chaque course, Bryan s’occupe de récupérer son GPS, faire la pression des pneus, « checker » toutes les affaires dont il a besoin (multi-outil, chambre à air, alimentation, hydratation). Pendant ce temps je fais un petit tour de mes athlètes, Yo (Barelli) est en grande forme et très motivé, Séb (Claquin) est déjà parti et je peux constater sur l’écran live qu’il fait le 3ème temps dans la SP2 à seulement 2s, un bon début de course donc. Kévin Miquel a malheureusement déjanté dans la SP1 et je ne vois malheureusement pas les temps de Yannick Pontal…

Une quinzaine de minutes avant son départ, Bryan se met en route vers le départ et rejoint tout le Top 30 qui attend son heure pour s’élancer à l’assaut des 50km et 7 spéciales. La plupart des athlètes attendent la première liaison pour s’échauffer et rentrer « tranquillement » dans leur course, Yo lui est déjà très focus et commence à faire quelques exercices d’étirements dynamiques. La première liaison se fait sur un rythme progressif avec une montée en intensité en se rapprochant du départ de la SP1.

C’est parti

SP1 : La course est lancée ! Placé à la sortie d’un pif-paf, je constate très rapidement que Théo Galy et Damien Oton sont déjà dans le coup, que Greg Callaghan connaît ses lignes parfaitement et que Maes et Rude sont aussi très rapides. Yo fait le 7ème temps et Bryan signe un très bon 8ème temps. La journée est bien partie !

SP2 : Pour cette spéciale, je suis monté quasiment au départ, quelques centaines de mètres après le fameux départ dans les dalles de Wicklow. J’arrive à temps pour assister au passage des femmes. Là où je me trouve, il n’y a pas de grandes difficultés et tout le monde passe à la même vitesse… mais premier coup d’éclat, Anneke Beerten arrive après Cécile Ravanel avec la roue arrière crevée ! Une des favorites chez les filles déjà écartée du podium. Arrive ensuite le Top 30, comme pour les femmes, tout le monde passe à peu près à la même vitesse, René Wildhaber nous sort une belle petite traj’ avec un joli bunny-up pas évident à faire. Les coureurs s’enchaînent et puis pas de Nico Vouilloz… Maes passe la roue arrière crevé… ainsi que Richie Rude ! Mais les 2 derniers ne lâchent rien et roulent très forts même crevés ! Coup de théâtre aussi chez les U21 avec Adrien Dailly qui, blessé à la main depuis une dizaine de jours, doit abandonner.

SP3 : Si chez les femmes, il n’y a aucune mauvaise surprise dans cette spéciale à part de noter l’écrasante domination de Tracy Moseley, pour une de ses rares apparitions en EWS cette année, cette spéciale allait à nouveau donner son lot de surprise chez les hommes… La première surprise vient de Jared Graves qui passe roue arrière crevée, puis Nicolas Lau ainsi que Martin Maes une nouvelle fois. Alors que Richie Rude, ayant crevé dans la spéciale précédente aurait pu baisser les bras, il attaque de plus belle comme si le colosse Américain croyait toujours en la victoire !…

SP4 : Cette spéciale s’enchaîne quasiment avec la 3, ceux qui y avaient crevé n’ont donc pas pu réparer et vont rouler à plat ou même sur la jante pour Martin Maes ! Malheureusement pour Martin, Jared et Josh Carlson, tous leurs espoirs de bien figurer s’envolent puisqu’ils écoperont respectivement de 5, 6 et 10 minutes de pénalité pour une roue changée ou des départs de spéciales pas pris à temps !

La mi-course est passée et les pilotes retournent au paddock pour se ravitailler et surtout remettre en état les vélos qui ont grandement souffert. Les spéciales de l’après-midi sont plus typées « DH » avec des départs rapides et engagés et tous espèrent que les ennuis mécaniques vont s’arrêter là.

SP5 : Une des spéciales les plus lisses au niveau du terrain mais aussi une des plus sinueuses. Chez les femmes, Tracy remporte une nouvelle fois la spéciale mais Isabeau Courdurier et Cécile Ravanel se rapprochent à seulement 1 et 3 secondes. Chez les hommes, Martin Maes montre qu’il était en grande forme aujourd’hui en remportant cette spéciale juste devant un certain Sam Hill venu faire une « pige » en enduro… Yo et Bryan sont un peu plus en difficulté sur cette spéciale avec des places « moyennes » mais des écarts très serrés ! Pendant la liaison vers la SP6, je peux me rendre compte que tout le monde commence a être fatigué, seul Florian Nicolaï à l’air frais, il pointait en tête après la SP4, ce qui lui donne sûrement des ailes.

SP6 : Sur cette spéciale très variée et très typée enduro, Richie Rude frappe fort en remportant la spéciale en 3 minutes 21s, reléguant Martin Maes (alors out) à plus de 5s et Damien Oton à 9s ! Yo signe un très bon 6ème temps malgré qu’il commence à donner de gros signes de fatigue. Chez les femmes, toujours le même trio Tracy, Isabeau et Cécile qui se tiennent à quelques secondes seulement.

A l’issue de cette spéciale, les écarts chez les hommes sont très serrés et chaque secondes va compter pour le classement final. A ce stade de la course, personne n’est assuré de quoique ce soit et 5 pilotes peuvent encore l’emporter !!! Chez les femmes, même si Tracy Moseley a un confortable matelas de 41s sur Cécile, la bataille fait rage entre Cécile et Isabeau qui sont à moins de 6s l’une de l’autre !

SP7 : Le juge de paix ! Cette spéciale sûrement la plus difficile techniquement et très typée DH avec quelques relances bien difficiles sur la partie basse (surtout après 50km) va définitivement sceller le sort de chacun ! Chez les femmes, Isabeau réalise un run solide et remporte sa 1ère victoire de spéciale depuis Whistler l’année dernière ! Cécile la suit de près à seulement 0,27s et Tracy Moseley prend la 3ème place,  remportant ainsi la course avec 39s d’avance sur Cécile et 43s sur Isabeau.

Chez les hommes, Richie Rude fait un festival en gagnant à nouveau et monte sur la 3ème marche du podium ! Comme quoi il ne faut jamais rien lâcher ! Yo réalise à nouveau un très bon 6ème temps et termine 7ème d’une course sans faute majeure et sans problème mécanique, malheureusement un peu fatigué à cause d’une arrivée un peu tardive sur le sol Irlandais… Bryan, moins à son aise avec le Jeffsy 29 pouces sur ces spéciales DH, termine 18ème malgré un bon début de course où le 29 était parfait. Petite déception pour Damien Oton (qui chute) et Florian Nicolaï qui voient s’envoler le podium. Grosse satisfaction pour Théo Galy qui termine 4ème et 1er Français ! Sam Hill impressionne tout le monde en terminant 2ème avec le dossard 65 !

AND THE WINNER IS : GREG CALLAGHAN ! Greg fait une superbe dernière spéciale avec un 5ème temps et remporte la course pour 3 petites secondes sur Hill et 4s sur Rude. L’Irlandais remporte pour la 2ème année consécutive SA course. On pourra dire ce que l’on veut, il connait par cœur… et si… et ça… il a fait une énorme course ! Et il faut savoir ô combien c’est difficile de remporter une course (une Enduro World Series) sur ses terres, pour la 2ème fois, quand tout un peuple est derrière toi. Bravo Greg !

Au classement général

Richie Rude s’envole et compte désormais 320 points d’avance sur Damien Oton et Jérôme Clementz qui sont tous les 2 hyper réguliers. Nicolaï et Yo complètent le Top 5. Bryan avec une bonne régularité dans le Top 20 pointe à une excellente 11ème place.

Chez les femmes, Cécile est toujours en tête devant Isabeau et Inès Thoma. En U21, Sébastien Claquin malgré sa 4ème place ici est désormais un confortable leader avec 200 points d’avance sur Adrien Dailly et Pedro Burns.

 

Mention spéciale à tout le public Irlandais qui était en feu et à l’organisation de nous avoir fait vivre une magnifique World Series !

Rendez-vous dans 2 mois à La Thuile pour la 4ème manche des Enduro World Series.

Nico – perfoptimal.fr

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