EWS de Tweedlove – Le compte-rendu de Théo Galy

EWS #3

Texte : Théo Galy  » Photo : Devinci/Sven Martin

Voilà le bloc « Irlande/ Écosse » vient de se terminer. Je suis de retour après deux grosses étapes des World Series, le temps pour moi de revenir sur la semaine écossaise ! Directement après l’Irlande nous avons pris l’avion direction l’Écosse. Nous arrivons sur place le lundi soir. Mardi sera un jour off pour moi histoire de récupérer un peu de la race et du voyage. Dès le mercredi on attaque les recos du côté d’Innerleithen. Lors de cette première journée nous pouvons reconnaître les spéciales du samedi (1 à 4). 2h de bike sur un terrain très sec puis la pluie s’invite en toute logique…
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Le lendemain ce sont les recos des runs du dimanche (5 à 8) qui sont au programme. Évidemment le terrain est devenu bien gras et les conditions météo sont juste horribles. De la pluie, du vent et un petit 6 degrés, au TOP ! Enfin vendredi toutes les spéciales sont ouvertes, chacun fait ce qui lui plaît. Pour ma part ça commence à tirer dans les jambes, je choisis de faire très light, seulement 2 petites spéciales…

Nous voilà déjà au départ de la course, nous sommes samedi matin et le soleil est au rendez-vous. La journée s’annonce bien remplie : nous avons 60 km à parcourir pour 1600 de D+ avec 4 spéciales. Je pars avec une bonne patate, j’me retrouve au départ de la SP1 gonflé à bloc. Je me lance à fond sur le haut de la spéciale qui est assez plate, dès le début j’ai mal aux jambes… aïe. Pas grave j’appuie quand même. Puis la spéciale plonge dans la pente, ça glisse, ça drifte, je me fais deux trois chaleurs et BAM je suis sur le toit, la mentonnière enfoncée dans la terre ; le vélo est à 4 mètres de moi, impeccable ! Je me relève rapidement pour finir le run. Forcément le chrono a pris un coup, j’écope du 71ème temps.

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Ça commence bien ! Allez, il reste encore 3 spéciales. Au départ de la « deux », je suis motivé, je me remémore la descente, je suis concentré. Allez GO, j’enchaîne bien les premiers virages, ça file. Au milieu du run, je tape un arbre qui me fait sortir du sentier ; je perds encore beaucoup de temps. Cette faute me déstabilise et je finis la spéciale à coté de mes pompes… dommage. Je termine 48ème de la spéciale. Bon là ça m’énerve, je roule mal, je fais de mauvais temps et en plus je ne m’amuse pas !! Heureusement les spéciales 3 et 4 sont vraiment typées pour moi, bien descendantes, techniques et serrées dans les bois. Je roule bien mieux et je prends enfin du plaisir à piloter. Je fais très peu de faute et je suis propre sur le vélo, je fais le 20ème et le 29ème temps. Les chronos sont très serrés ; il ne me manque pas grand-chose pour être vraiment devant ! Encore une dernière liaison pour rejoindre le paddock et la première journée s’achève sur ces bonnes sensations. Mauvaise nouvelle en revanche pour mon team mate qui a fait une vilaine chute dans la SP2, et s’est blessé à la cheville.

Bilan du jour :

– je regrette d’avoir loupé les spéciales 1 et 2.
– dommage que les runs soient si courts : à peine 4 minutes de moyenne.
– plus de 25 km de piste cyclable goudronnée ; sur 60 bornes c’est franchement pas très « enduro ».

Nous rentrons à la maison. Il est déjà 19h, je suis fatigué. Damien revient en béquille de l’hôpital où il est allé passer des radios. Fort heureusement il semble que ce ne soit qu’une entorse. Demain il reste encore une grosse journée, la soirée sera courte pour moi.

Dimanche matin à mon réveil, je reçois un mail de l’organisation qui préfère raccourcir la journée prévue initialement. Les conditions météo annoncées sont trop mauvaises, nous ferons seulement les spéciales 5 et 8. Tant mieux puisque la spé 6, très critiquée, ne présente aucun intérêt à mon sens : ultra plate sur un chemin totalement aseptisé, une des pires spéciales que j’ai pu voir sur une EWS. Bref, la journée commence bien !!!! C’est donc parti pour cette ultime journée, la première liaison se fait dans le vent et le froid. Je me retrouve sur le start de la SP5 détendu et motivé, je plonge dans le run. J’aime cette spéciale bien technique, surtout après les pluies de la nuit. Je m’éclate sur le bike, ça fait du bien. Il y a des ornières énormes et ça glisse vraiment mais je ne fais pas de faute, pas de chute. Le chrono est plutôt bon, je fais le 24ème temps. Allez, dernière spéciale du week-end : très physique et peu technique, elle n’est pas vraiment à mon goût mais c’est la dernière alors je reste motivé pour tout mettre et regagner quelques places au classement.

Au départ je suis prêt à me faire mal, je pars sur un bon rythme. J’essaye de gérer le run pour ne pas exploser mais sur les grosses portions physiques je suis collé comme si j’avais une caravane derrière moi… ça ne sent pas bon. Je me fais doubler, le chrono est mauvais, je fais le 78ème temps. Je crains que cette dernière spéciale m’ait coûté très cher ! De retour au paddock je fais biper ma puce et file voir mon classement à l’écran… Comme je m’en doutais, ce n’est vraiment pas glorieux, je suis 46ème à l’issue des deux jours.

Décidément les longs rallyes dans la boue ne me réussissent pas, je suis encore beaucoup trop loin de la gagne. Mais je continue d’y croire et je reste motivé pour la suite. D’ici la prochaine manche, j’ai deux mois pour continuer ma préparation et il me reste 5 étapes d’EWS pour remonter au classement !!!

Théo