Comme il faut un début à tout, c’est avec le Gouappe de chez Vilvy que nous inaugurons notre rubrique essai chez Enduro Tribe.

Le Gouappe inaugure les essais enduro tribe

Pour la petite histoire…

Vilvy est une petite marque savoyarde créée en 2009 avec à sa tête Arnaud Treptel qui est l’ingénieur et le metteur au point ; Vincent Valero à la base du projet, qui gère la partie commerciale – communication et enfin Eddie Crapet qui teste et s’occupe de l’organisation générale.
Pour le moment deux modèles au catalogue, un XC/marathon le Damo et un endurigide le Gouappe.

Ces VTT semi rigides, qui jouent la carte enduro / all mountain, ont tendance à me rappeler les années 90/95 où l’on équipait nos bons vieux rigides d’un guidon relevé, de gros pneus, d’une “grosse” fourche de 8 cm (un must à l’époque !) et on partait rouler dans nos belles montagnes sans compter les heures… Le concept est le même, mais la technologie elle, ne l’est plus.
Le Gouappe s’inscrit donc dans ce mouvement .

Mise en bouche

Essai de l’endurigide Vilvy Gouappe from Enduro Tribe .com on Vimeo.

Sorti du carton

Le moins que l’on puisse dire c’est que son look ne peut nous laisser indifférent.

Marque de fabrique du Gouappe : son cadre périmétrique en titane

Le système V4 concilie rigidité latérale et travail des haubans

Châssis périmétrique avec, ici, haubans et top tube d’une seule pièce mais divisés en deux parties symétriques, suis-je clair ? On aime ou on aime pas mais il se démarque nettement des endurigides actuels.

Tube diagonal et bases forgés à froid, passages de gaines à l’intérieur du cadre, passage prévu aussi pour la gaine de tige de selle télescopique, finition soignée… il s’agit bien là d’un VTT fait par des passionnés et pour les passionnés.

A ce propos, des ouvertures dans le cadre étanches seraient un petit plus pour éviter à l’eau de s’infiltrer dans le cadre.

La géométrie est aussi bien particulière avec des bases de 430 mm très longues, un angle de chasse de 66,5° digne d’un spad de Freeride, boitier de pédalier assez bas à 305 mm , bref ça donne déjà envie d’envoyer.

Le cadre étant prévu pour une fourche de 130 / 140 mm, Vincent a monté le Gouappe avec une Fox Talas 36, réglable en 3 positions : 110 mm, 130 mm et 160 mm. Le choix de rester en 160 me parait coller avec une pratique plus engagée propre à la géométrie du bike.
Il s’agit pour le test d’une taille M, son sloping étant très prononcé, il m’a manqué quelques centimètres pour avoir la bonne hauteur de tube de selle du haut de mon mètre quatre vingt trois.
Malgré tout, la position est bonne et n’a nullement été pénalisante pour notre essai.

Action !

Pour ce test, on a choisi un parcours suffisamment varié pour exploiter au mieux le Gouappe. Au menu, une vingtaine de kilomètres avec environ 650 m de négatif et 250 de positif (fait plusieurs fois).
En entrée du physique, alternant grimpettes raides et plus roulantes sur sol gras. En plat de résistance des parties descendantes plus engagées, techniques, rapides, ludiques, le tout sur un lit de feuilles mortes, parsemé de cailloux et racines bien glissantes.
En un mot le bonheur dans notre assiette..euh.. sous nos crampons !

Passer d’un tout suspendu à un hardtail n’est pas chose simple. On prend vite l’habitude de rouler bien confortablement assis sur notre selle, laissant notre suspension arrière faire le travail. Mais là, ce n’est pas possible ! Même si le titane joue son rôle en nous donnant bien du confort, au début cette petite sensation de rebond est bien présente. Elle s’atténue au fil du temps, car on roule bel et bien différemment avec ce genre de bike. On réapprend à rouler, on se lève plus, on se sert davantage de l’amplitude des nos bras et de nos jambes pour venir amortir les chocs.
Le Gouappe, avec ses bases arrières longues permet même quelques beaux franchissements en montée. En effet, en danseuse, pour peu que l’on se positionne plus sur l’arrière, on retrouve vite du grip et une bonne motricité. Les relances sont bonnes, même si on ne retrouve pas la nervosité et le rendement d’un pur XC, mais là n’est pas son but premier.

Sur les portions techniques le pilotage est vraiment agréable, les zones pentues se passent facilement, son angle de chasse couché permet d’engager sans aucun risque. Cela demande néanmoins une certaine retenue dès que l’on accélère dans le cassant : on modifie légèrement nos trajectoires, on arrondit, on allège, on est forcément plus secoué qu’avec un tout suspendu, mais là encore le vélo est super stable et on garde l’attaque.
Le bunny up devient un jeu d’enfant et on se surprend à sauter tout ce qui se trouve sur son chemin tel un petit lapin fou !

The end

Le Gouappe est, vous l’aurez compris, très plaisant à rouler. On réapprend ou on perfectionne les techniques de base en toute sécurité, on s’amuse vraiment à le piloter. Mon petit conseil serait de l’équiper avec une fourche de 150 ou 160 ce qui donne de plus grosses aptitudes au bike en descente. Ceci dit, pour une pratique plus all mountain, une fourche à 140 de débattement suffira amplement pour s’éclater.

Il vous faudra débourser la modique somme de 1599 euros pour voir atterrir cet oiseau rare chez vous, plus le montage qui s’en suit. Il est clair qu’à ce prix là, on trouve aujourd’hui bon nombre de cadres tout suspendus d’enduro.
Le Gouappe s’adresse avant tout aux amateurs d’objets rares et exotiques, mais aussi à ceux qui, de temps en temps, aiment prendre le départ d’un rallye enduro régional car c’est dans ce format de course qu’il s’exprimera le mieux.

Allez, dernière info pour la route, les cadres seront disponibles mi-février en direct via le site internet du constructeur, ou dans votre magasin préféré, qui pourra commander le cadre sans problème.

On ne peut que souhaiter à cette nouvelle marque de réussir et de se développer dans ce nouveau créneau des endurigides , bon vent à eux !