C’est la grosse qui tombe à point nommé avant que la période des transferts ne batte son plein début janvier ! Dans un communiqué, l’UCI & ESO viennent de dévoiler quelques points importants de l’organisation de la Coupe du Monde VTT 2023. En anglais dans les règlements de l’instance, on parle d’ailleurs désormais des UCI Mountain Bike World Series, qui regroupent les coupes du Monde de plusieurs disciplines… heureusement, ce qui suit est un peu plus simple et intéressant à suivre..!
Des demi-finales en Descente !
On commence tout de suite par ce qui, sportivement, risque d’être le plus excitant pour les fans inconditionnels que nous sommes. D’abord pour confirmer qu’il y aura bien du changement sur le format de compétition mis en œuvre sur les manches de Coupe du Monde de Descente en 2023 ! La plus grosse nouveauté concernant bien évidemment, l’introduction des demi-finales ! Elles prendront place le matin du dernier jour, soit : entre les qualifications (de la veille) et les finales (de l’après-midi). À l’issue des qualifications, ce sont toujours les 60 meilleurs garçons, et 15 meilleures filles, qui se qualifient pour le dernier jour de compétition. Mais désormais, les demi-finales feront un nouveau tri plus sélectif pour les finales : seuls les 30 meilleurs garçons, et les 10 meilleures filles, auront accès au run final !
L’effectif réduit en finale doit permettre d’atteindre la retransmission de chaque run à 100% en finale !
On le sent bien, deux objectifs cohabitent dans l’élaboration de ce dispositif. Ménager la chèvre et le chou entre conserver de l’exposition pour un maximum d’athlètes – d’où les seuils qui ne changent à l’issue des qualifications… Mais aussi, aller vers un format plus propice à la médiatisation du sport. Car c’est une promesse des organisateurs, tout est fait pour augmenter l’exposition. Les demi-finales devraient être retransmises, et l’effectif réduit en finale doit permettre d’atteindre la retransmission de chaque run à 100%, du départ à l’arrivée… Pour permettre ces demi-finales du matin, les compétitions juniors sont avancées à la veille – jour des qualifications – mais sont elles aussi promises à une retransmission TV. Bref, il reste encore à voir comment tout ça prendra forme concrètement – une fois les programmes précis de chaque étape, avec les reconnaissances et entraînements, mis sur pied – mais on y voit déjà plus clair dans les intentions…
L’Enduro, nouvelle discipline officielle de la Coupe du Monde VTT
L’autre grosse partie de l’annonce publiée ce jour par l’UCI & ESO, porte sur l’avenir de la compétition Enduro à niveau international. Exit les Enduro World Series. L’Enduro devient discipline officielle UCI, au même titre que la Descente ou le Cross-Country. Elle gagne par là même un nouveau diminutif. On ne devrait donc plus parler des EWS, mais des EDR – pour EnDuRo – comme on parlait déjà parfois de DHI ou XC, XCC, etc…
Comme le calendrier officialisé l’été dernier le laissait supposer, les étapes Enduro de la Coupe du Monde VTT 2023 prendront donc bien place, parfois à l’occasion d’évènements multidisciplinaires, regroupant aussi XC & DH. Dans tous les cas, le format officiel désormais acté par le règlement UCI 2023 porte sur une compétition d’un jour unique. Fini donc la Pro Stage de la veille. Tous les runs comptant pour la course seront effectués le jour J. Le vainqueur de la course sera toujours désigné par le plus petit cumul des temps…
Pour l’heure la Descente, le XC et le XCC sont à l’honneur et garanti de passer sur les supports de Discovery/Warner Bros.
Mais désormais, un barème de points marqués selon les places à chaque spéciale sera utilisé pour établir un classement en amont de la dernière spéciale du jour. Ce classement servira à établir l’ordre de départ de la dernière spéciale afin de favoriser l’idée que les meilleurs franchissent la ligne en dernier, et préservent le suspens sur l’issue de la compétition le plus longtemps possible.
Pour l’heure, aucune précision sur pourquoi un barème de points plutôt que le classement provisoire au temps sert à cette étape de la course. Mais on sait, par contre, quoi qu’il en soit, qu’à terme, une rumeur circule sur la volonté des organisateurs de faire usage de la même aire d’arrivée, voire de la piste également – moyennant aménagements ? ! – en commun avec la course de Descente… Pour profiter des caméras et du dispositif de retransmission TV.
Là encore, il reste néanmoins du travail à effectuer pour s’assurer que tout ça rentre effectivement dans le programme d’un évènement multidiscipline par essence déjà bien rempli. En attendant, aucun commentaire sur les retransmissions dont l’Enduro profitera. Pour l’heure la Descente, le XC et le XCC sont à l’honneur et garanti de passer sur les supports de Discovery/Warner Bros.
Autres détails croustillants…
Voilà pour l’essentiel des annonces du jour. On pourrait d’ailleurs s’arrêter là, mais ce serait passer sous silence un petit détail important contenu dans le communiqué de l’UCI : l’instance internationale a mis à jour ses règlements pour que la Coupe du Monde VTT 2023 puisse se mettre ainsi en œuvre. Et outre ces annonces, il y a quelques détails intéressants à y glaner… Et pas des moindres.
- Numéros permanents pour Top 10 Hommes / Top 5 femmes en DH : Les pilotes pourront, comme certains l’apprécient déjà, faire marquer en gros leur numéro, façon MX, dans le dos de leurs maillots ! Ils seront désormais en cohérence avec les numéros de plaque, attribués de manière permanente pendant toute la saison, sur la base du classement final de la saison précédente. On n’en est pas encore au numéro à vie comme en MX ou en F1, mais on y vient…
- Plus de dossard dans le dos en DH : d’ailleurs, est-ce que l’attribution des numéros à l’année est faite pour inciter les pilotes/team/partenaires à capitaliser dessus dans leur communication ? En tout cas, le port du dossard dans le dos n’est plus imposé par le règlement. Plus de scotch, d’épingles, de pertes et de mauvais bout de papier qui flinguent les plus beaux maillots du paddock…
- Pilotes protégés en DH : les numéros permanents ne sont pas qu’un élément de communication pour mieux identifier les pilotes. Ils servent aussi d’un point de vue réglementaire. Dans les textes, ce sont noir sur blanc ceux qui en bénéficient qui profitent du statut de pilote protégé en qualification, auxquels s’ajoutent les meilleurs du classement provisoire de la saison en cours, pour atteindre 20 garçons et 10 filles garantis d’accéder à la demi-finale s’ils ont pris le départ des qualif’. En demi-finales, l’accès à la finale est plus restreint : seuls les top 3 filles / top 5 garçons de l’année dernière et de l’année en cours, sont protégés en cas de pépin.
- Attribution des points en qualification, demi-finale et finale en DH : les trois étapes de la compétition permettent de marquer des points. Grosso modo, le barème des points attribués en qualification reste le même : 50 points maxi notamment. Beaucoup plus de points à gagner le dernier jour avec, pour se faire une idée, 200 unités au vainqueur en demi-finale, et 250 points marqués en finale. Quoi qu’il en soit, c’est bien, toujours, l’auteur du meilleur temps en finale qui remporte la course… Et la règle qui fait que seul le run de final compte lors de la dernière étape de la coupe du monde reste d’actualité.
- En cas d’annulation : si, pour une raison ou pour une autre, un run ne pouvait pas se faire, et la course en rester là, c’est le run précédent qui ferait désormais guise de classement de l’étape. Ainsi, en cas d’annulation de la finale, les résultats de la demi-finale font foi. Et si le dernier jour de course dans son ensemble ne pouvait pas avoir lieu, les qualifications de la veille serviraient de classement définitif.
- Liaison radio autorisée : c’est une petite ligne qui ne paie pas de mine, mais qui en dit long sur les intentions de retransmission de la Coupe du Monde VTT 2023 et au-delà. Le règlement UCI explique désormais clairement que des dispositifs de liaison radio avec le pilote sont autorisés à des fins de retransmission. Cette disposition ouvre donc la voie à la captation embarquée du son, de l’image – voir de toute forme de télémétrie : vélo et/ou athlète… – qui pourrait donc prendre place dans les retransmissions TV.
- Lycra’s back ? Depuis des années maintenant, la phrase interdisant le port de combinaisons moulantes intégrales faisait usage du terme Lycra pour exprimer son bannissement du règlement. Cette sentence a été modifiée. Il ne faut pas pour autant croire au retour des skin suits de sitôt. En lieu et place, le règlement reprend deux paragraphes pour tenter de définir clairement que les pilotes doivent porter un maillot d’une part, et un pantalon ou un short d’autre part. Simplement, le Lycra pourra à nouveau faire partie des tissus qui composent ces éléments redevenus très près du corps ces derniers temps…
- Plus de catégories Masters en Enduro : il n’y aura désormais plus de catégories Masters au plus haut niveau international d’Enduro. Dans un souci d’uniformisation des catégories, Les EDR récompenseront désormais seulement les Espoirs U21 et les Élites. Des compétitions amateurs, équivalentes aux EWS100/80, seront organisées en marge de certaines étapes, et conserveront les catégories Masters 35 +, 45 +, etc…
- Compétition VTTAE Enduro le même jour que les EDR classiques : désormais désignées sous l’acronyme EDR-E, l’équivalent des EWS-E se déroulera désormais le même jour que les compétitions Enduro classiques. Les organisateurs font la promotion d’une meilleure exposition accordée à cette discipline. On comprend aussi l’économie d’échelle intéressante versus tout ce qu’il y a désormais d’autre à gérer à côté. Les parcours eux, conserveront leurs spécificités avec le timing, le nombre de spéciales et leurs natures (montantes ou descendantes) qu’on leur connaît.