On l’annonçait à l’occasion de leur excellent récit du Radon Epic Enduro, ça se confirme après l’ouverture de la Coupe de France Enduro 2018 : cette saison, les bons gars du Team Rocky Sports nous racontent leurs exploits au plus près de l’action.
Ce coup-ci, c’est Xavier Murigneux, jeune mais déjà bien établi dans le team, qui s’y colle. Ambiance, vêcu, ressenti… Tout y est pour se glisser dans la peau d’un pilote du top 20 français. Raon l’Étape, comme si on y était > Action !
Temps de lecture estimé : 5 minutes – Photos : Jean-Lou Arnaud
Au sommaire de cet article :
- En préambule…
- Au menu…
- Le charme du coin
- Week-end de course…
- Sensations inégalables !
- Au bout du compte…
En préambule…
C’est la troisième année que l’on monte à Noirotland, un petit village des Vosges où la terre recouvre tout sur 50 bons centimètres. Comprennez que l’on y est toujours aussi bien accueilli et que la bande à Alexis Noirot – le pilote du village – sait mettre l’ambiance, chauffer le public à coups de tronçonneuse.
De mon côté, apres l’EWS d’Olargues, je n’étais pas vraiment rassuré sur mon état physique. Sur une coupe de France, ce n’est « que » deux jours de courses donc ça me convient mieux. Enfin je me raccroche à ça pour appréhender cette course, qui les deux dernières années était relativement physique avec 2 belles journées de roulage.
Au menu…
Cette année donc, on a bien roulé avec 6 spéciales le samedi et 5 le dimanche. Le format du week-end nous emmène sur une boucle de reconnaissance des spéciales 1, 2 et 3 le samedi matin, puis un repas et une deuxième fois la boucle du matin avec les spéciales 1, 2 et 3 mais en mode course l’après-midi. Le dimanche, nous commençons par la reconnaissance de la spéciale 4 qui nous permet de nous échauffer puis nous enchaînons les spéciales 3, 4, une pause repas, 4 et 3.
Un format qui permet d’avoir des tracés très différents sur le week-end mais également d’avoir un temps de roulage intéressant. Niveau organisation, nous sommes bichonnés par le club organisateur puisque nous avons un ravitaillement à mi-boucle, puis un repas le midi et le samedi soir après la boucle de course. Nous pouvons donc gérer notre eau et notre nourriture correctement sans avoir à partir avec les poches pleines et lourdes.
Le charme du coin
Chaque spéciale part du haut de la montagne pour arriver tout en bas, soit environ 300m de dénivelé pour chaque run puis chaque liaison. Ces 300m de dénivelé sont de plus en plus difficiles à remonter au fur et à mesure de la journée mais les spéciales restent toujours aussi bonnes. Le fait d’avoir de la terre qui te remonte sur les tibias te fait vite oublier la montée.
Raon est vraiment une course que j’aime, les spéciales sont très dures physiquement avec beaucoup de compression et d’appuis où il faut pousser très fort le vélo pour qu’il sorte avec de la vitesse mais très peu de pédalage en spéciale. On retrouve beaucoup de pente et de terre meuble dans les spéciales qui sont vraiment jouissives !
Week-end de course…
Partis de Grenoble vendredi après une journée de travail, on arrive à 22h30 chez les Thiebaut, nos hôtes du week-end ; pas le temps de traîner : demain réveil 6h, alors tous aux lits. Notre séjour chez eux aura été tout confort, un grand merci a eux !
Samedi, le timing de la journée est plutôt sympa. On part à 8 h le matin, on enchaîne bien la journée et on finit de rouler assez tôt. On peut ainsi profiter de la fin de journée avec les potes tout en débriefant. On tente de s’imprégner de la puissance de notre Paulo puisque c’est sa maman qui nous a préparé un bon petit plat de pâtes avec les légumes du jardin.
« C’est ça la recette ? Ça serait si facile !!! »
Côté course, après avoir fait de grosses erreurs dès la première spéciale et eu un peu peur, je me ressaisis vite, retrouve le rythme et la constance sur le reste du week-end ce qui me permet de remonter au classement tout au long des spéciales. Je retrouve donc la confiance rapidement et je me fais vraiment plaisir, je ne lutte plus contre mon vélo mais il m’obéit, et ça change tout !
Sensations inégalables !
Les mouvements de terrain de la spéciale 2 me projettent dans le relevé naturel suivant. Cette spéciale comporte plusieurs sections dans la pente où s’enchaînent gros rochers et mousse toute fraîche, un pur plaisir.
Les virages en drift dans le sable de la spéciale 3 (faite 3 fois) sont jouissifs. On part dans des virages un peu carrés, puis ensuite dans un enchaînement de passages techniques à grande vitesse, puis un slalom autour d’une piste 4×4 avec hyp dans les virages gauche puis relève dans les droits. J’ai l’impression d’être un pilote de coupe du monde de DH avec des gros appuis en réception de saut.
« C’est vraiment pour ces sensations que je fais des courses »
Les marches de la spéciale 4 avec réception dans la tourbe sont un réel plaisir. C’est vraiment ma spéciale préférée du week-end, en particulier le passage entre de gros rochers suivi d’une grosse marche que l’on peut sauter et enchaîner dans des ornières creusées par les passages. Tellement creusées, que lors des reconnaissances j’ai l’impression d’avoir le dérailleur qui touche la terre à chaque virage à droite.
J’arrive en bas de chaque spéciale avec la banane et l’envie de remonter au plus vite pour la spéciale suivante. C’est vraiment pour ces sensations que je fais des courses, pour arriver en bas de la spéciale en ayant tout bien fait à ton maximum sans avoir fait d’erreur.
Au bout du compte…
Physiquement, je réagis bien à l’intensité des spéciales ce qui me permet d’être présent jusqu’au bout de chacune et de relancer correctement dès que cela est nécessaire. Finalement, Je termine le week-end 17ème au milieu de tous les potes, la saison est lancée, le rythme retrouvé et ça va être trop cool de se battre à coups de secondes à chaque spéciale de chaque manche. Le niveau est toujours plus dense et chaque seconde représente plusieurs places à chaque spéciale. Ça promet pour le reste de la saison.
En attendant, vient la remise des prix avec une énorme ambiance pour tout pilote vosgien et ils étaient nombreux : c’est un grand moment. Un grand bravo à notre Paulo qui réalise son premier podium en coupe de France chez lui, devant ses parents, et amis. Voyez plutôt…
Pour ma part, déjà hâte d’être à Val d’Allos pour la prochaine manche. Merci le CSA Raonnais, à l’année prochaine, on vous aime ! Merci aussi à tous ceux qui nous suivent et nous permettent de vivre ces moments de sports et de partage.