Rédactrice et ambassadrice Endurotribe, profitant du week-end pour mettre du matériel de test à l’épreuve du terrain, Nadine Sapin nous raconte de l’intérieur sa participation au Mondraker All Mountain Challenge 2018, le combiné VTT Enduro/XC …
A (re)voir également, la vidéo de l’événement >https://fullattack.cc/2018/04/video-all-mountain-challenge-de-millau-le-film-2018/
Résumé et résultats > https://fullattack.cc/2018/04/all-mountain-challenge-2018-alexis-chenevier-maitre-du-combine-vtt/
Mondraker All Mountain Challenge de Millau
Arrivée en début d’après-midi le vendredi pour retirer les plaques, j’en profite pour reconnaître les deux spéciales autorisées aux recos (la 2 et la 3). La spéciale 2, nommée la « mini-DH », était au programme des EWS 2017 et la 3 était à la Coupe de France d’Enduro en 2016. Je comprends vite que le choix d’un vélo en 130/120mm allait compliquer l’affaire. Il y a de l’engagement dans des pentes soutenues par endroit, sans grip, dans de la gravette, ça va vite et ça part un peu dans tous les sens…
Pour l’occasion, j’ai entre les mains un Orbea Occam AM 130/120mm en 29’’. Entre la météo compliquée de ces derniers temps et mon planning de course, je ne l’ai pas beaucoup roulé. Le passage du 27,5 au 29 me perturbe. Mais c’est aussi le fait de switcher ces derniers temps d’un VAE à un VTT, d’un 27,5+ à un 29 en 2.35… Les repères ne sont pas les mêmes, il va vite falloir que je m’y fasse !
J1 – Samedi, l’Enduro
La spéciale 1 est longue et très belle. Elle permet de se mettre dans la compétition. Rien à dire.
En liaison vers la spéciale 2, j’assiste à la démonstration des tops dans un passage bien technique de la spéciale 2 puis je vois deux copains niçois passer. Le premier se fait secouer et évite la chute de limite. Le deuxième se loupe et finit 5 ou 6 mètres en dessous du virage dans les buissons (sans mal heureusement). Les 2 concurrents qui suivent, passent à pieds. Je n’étais déjà pas à l’aise à cet endroit aux recos donc je ne prendrai pas de risque, je n’ai pas un vélo d’enduro aujourd’hui, du coup je préfère franchir à pieds ce passage ! Tant pis pour la photo ! Je subis un peu cette mini-DH que je trouve trop dans la pente pour cette compétition.
La spéciale 3 est très rapide et toujours dans la pente sans grip… C’est à celui qui arrive à lâcher les freins sans avoir peur de se faire très mal s’il se sort… les gros vélos sont largement avantagés.
La dernière spéciale secrète n’est rien d’autre qu’une autre spéciale des EWS 2017. Très belle jusqu’au dernier tiers où cela se corse avec de sacrées marches à franchir. C’est chaud ! L’Occam AM encaisse, le bike m’impressionne mais je suis au max des suspensions et surtout très secouées tout de même !
40km, 1700m de dénivelés, je me suis régalée mais c’était dur techniquement.
Je suis un peu loin au classement scratch. Je n’ai pas voulu prendre de risque avec mon AM. Je suis en tête chez les féminines, c’est l’essentiel.
J2 – Dimanche, le XC mode poursuite
Là par contre, je sais que mon bike va être une arme. J’ai changé mon pneu avant et mis des petites pédales de XC. C’est psychologique mais j’ai gagné quelques grammes.
Le départ est donné sur le causse avec une vue imprenable sur le Viaduc de Millau. Le soleil et la température sont au rendez-vous ce qui change des années précédentes. Le parcours aussi est différent. Il n’y a que 700m de dénivelé positif pour 28km mais il est présenté comme un XC engagé par l’organisation. A voir donc.
Mes jambes répondent bien, je sais que je peux tenir un bon rythme dès le début. L’Occam AM montre toute sa polyvalence et son efficacité. Souvent en mode Trail (gâchette de l’amortisseur en position intermédiaire) même dans les petites descentes, le vélo se comporte parfaitement bien. Le parcours est vallonné sur le causse avec 99,9% de single. C’est magnifique, avec une mention toute spéciale pour le passage dans les tunnels de végétation et la descente dans la mousse verte fluo, c’était magique. Pas de piste, ni de grosse montée qui aurait tout de même aidé les crosseurs à revenir sur les enduristes. Le final est le même que la spéciale 4 d’hier donc bien technique. Attention avec la fatigue, le petit casque et les pneus !
J’ai doublé un vingtaine de gars, j’accentue mon avance chez les féminines et remonte à la 86ème place. C’est bien cool tout cela.
En aparté – A propos du tracé…
Ayant participé à toutes les éditions du AMC Millau et Saillans depuis le début, je permets juste de donner mon avis de « pratiquante » sur le nouveau tracé et l’orientation qu’a pris la course.
L’enduro était un vrai enduro mais peut-être, du coup, trop « engagé » pour une course nommé « All Mountain ». Les tops pilotes enduristes avec leur 160mm et leurs casques intégraux se sont surement régalés mais moi qui suis partie avec la plaque 96, j’étais avec le gros des inscrits et je pense que 70% était en casque jet et avec des protections légères. J’ai vu des vélos semi-rigides (des guerriers !), sans tige de selle et beaucoup de vélos AM en 130, 140 maxi 150mm ! Les pilotes ont du coup trouvé le parcours dur et ont moins pris de plaisir dans les descentes que les autres années.
Le XC était magnifique, à la portée de tout le monde donc pas de problème mais si l’enduro devient un vrai enduro technique, il faut alors durcir aussi le XC avec plus de dénivelé et des côtes à fatiguer un enduriste mais surement pas un crosseur ou un AM bien entrainé.
Donc je ne critique surtout pas l’organisation, ni les bénévoles qui se sont donnés à fond pour nous faire une très belle épreuve et que je remercie d’ailleurs. Bravo à tous ! Bravo au CSO Millau ! Il faut simplement savoir si le principe est de faire une course à la portée de tous les VTTistes AM avec des vélos AM ou si on veut durcir le concept avec un vrai enduro et un vrai XC. Le but étant que les concurrents sachent à quoi s’attendre pour les années à venir et surtout qu’ils s’équipent en conséquence.
A l’année prochaine !
Nadine