Regard féminin – Juliana Maverick, le passe partout !

Juliana, la marque féminine de Santa Cruz, ne cesse de progresser et de se développer avec pour ligne de mire de répondre au mieux aux attentes des rideuses. En atteste la vitesse à laquelle l’équipe dédiée aux produits féminins grandit à chaque nouvelle présentation de la firme californienne.

Dans cet élan, le Juliana Maverick n’est pas qu’un simple modèle déjà à la gamme, et renouvelé, mais bien un nouvel étage à l’édifice. Un VTT tout suspendu 150/140mm de débattement en 29 pouces, qui se positionne comme un bike polyvalent, prêt à affronter tous les sentiers .

Comme c’est la coutume entre les marques sœurs : il est très proche du Hightower de Santa Cruz présenté en même temps, mais Juliana met l’accent sur son adaptation pour les femmes notamment au niveau des suspensions… Quand on écrivait encore récemment que de nos jours, plus aucun vélo ne devrait se passer d’une telle optimisation..!

 


Temps de lecture estimé : 10 minutes – Photos : Santa Cruz


 

 

Au sommaire de cet article :

 

 

[divider]Juliana Maverick[/divider]

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  • Usage All Mountain/Enduro
  • 29 pouces, compatible en 27,5 pouces
  • 150/140mm AV/AR
  • Triangle avant & arrière carbone
  • Reach de 450mm (low) en taille M
  • Reserve Carbon 30mm pour le CC

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De la même famille

Juliana et Santa Cruz ayant les mêmes ingénieurs et développeurs, on retrouve chez le Maverick toutes les nouveautés présentées chez le Santa Cruz ces derniers mois, et aujourd’hui encore…

Juliana profite donc des principales innovations de chez Santa Cruz pour le mettre à profit pour la gamme féminine. A noter qu’il n’y a pas de géométrie spécifique féminine par rapport aux cadres Santa Cruz. En plus de l’image, on parle bien ici de travailler des points plus précis et fins tels que les amortisseurs et les points d’appuis…

 

 


Côté géométrie

Si on regarde les critères choisis pour le cadre du Juliana Maverick, on sent que la marque a travaillé pour avoir un vélo stable et agile en descente tout en optimisant le rendement du pédalage et le confort.

En effet, pour la stabilité, l’agilité et l’engagement en descente, on retrouve possiblement un Reach assez important (450mm en M), un angle de direction contenu de 65.2, un boitier de pédalier et un BB drop assez faibles (340mm et 33mm). De même, la longueur des bases arrière est courte (434mm) tout en gardant un empattement correct de 1208mm.

Pour optimiser le pédalage et le confort, la longueur du tube supérieur et le stack sont assez conséquents(612mm et 596mm) et l’angle de tube de selle est relativement faible (75,2°).

Enfin la géométrie peut être légèrement modifiée grâce à ce fameux flip chip. On parle de position Low (basse) de base ou High (haute). La première position est celle de base, recommandée par Juliana, la deuxième donne une géométrie plus axée pédalage avec une positon du pilote qui sera légèrement modifiée.

En effet, ce passage en High se répercute sur la haute du boitier de pédalier (+4mm), la longueur du Reach (+3mm), l’angle de direction (+0.3°) et enfin, l’angle du tube de selle (0.3° à 0.4° selon les tailles).

 

 


Sur le terrain

La présentation de ce tout nouveau Juliana s’est déroulé au Colorado dans la paisible ville de Buena Vista. Moins de 10 médias internationaux y étaient conviés et nous en faisions partie : quelle chance !

[toggler title= »Le terrain de jeu » ]

Même si on n’en a pas l’impression, Buena Vista est situé sur un plateau à 2500m d’altitude. Le paysage est assez désertique mais bordé de sommets verdoyants et enneigés à plus de 4000m.

Là bas, la terre ocre est prédominante. C’est un terrain qui me rappelle la côte Sud de la Corse avec des gros rochers arrondis et abrasifs en grès et un terrain mi sable mi terre qui peut être aussi fuyant par moment. Manque juste la méditerranée…

Le bike park a été tracé à travers ce relief en profitant un maximum de la pente et de ces gros rochers pour que les sentiers soit les plus naturels et ludiques possibles. De nombreux passages techniques aussi bien en montée qu’en descente pimentent chaque trail avec une alternance de section roulante entre les blocs. Mieux vaut connaître la bonne trajectoire pour éviter les dégâts.

C’est donc un terrain idéal pour solliciter un nouveau bike qui s’annonce polyvalent. L’efficacité au pédalage, le comportement en descente et la maniabilité du Maverick ont-ils été à la hauteur? Nous verrons cela tout de suite après la présentation du Maverick CC 29 X01 RSV testé!

 

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[toggler title= »Maverick CC 29 X01 RSV » ]

Toujours avec la même couleur rouge cerise, le Maverick CC essayé ici est équipé d’une superbe manière.

D’abord, il se pare/s’accord aux toutes nouvelles suspensions Rock shox Ultimate (amortisseur SuperDeluxe Select Ultimate et fourche Lyrik Ultimate) travaillées et adaptées aux gabarits et aux pilotage des femmes. D’origine les Maverick seront livrés avec 1 token dans la fourche et l’amortisseur ce qui correspond à un réglage moyen. RochShox préconise de le retirer, ou d’en ajouter un, si besoin afin de s’adapter au mieux aux souhaits de la pilote.

A savoir qu’entre les 2 modèles de Santa Cruz Maverick CC, seules les roues (et le prix) font la différence avec pour le plus haut de gamme ces fameuses roues Reserve garanties à vie et pour le Maverick CC X01 des roues RaceFace ARC offset 30 (en aluminium et en 30mm de large).

 

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[toggler title= »Les premières impressions » ]

Nul besoin de temps d’adaptation ! C’est ce qui m’a interpellé tout de suite. J’avais l’impression que je roulais depuis longtemps avec ce bike. On est bien posé dessus, et de suite ! Le pilotage est facile. J’ai pu engager dès la première descente.

Lors de la première matinée, je trouvais simplement les suspensions un peu molles, ce qui n’était pas déplaisant en descendant tranquillement pour la mise en jambe, mais le Juliana Maverick manquait de nervosité, de réactivité si je le bousculais un peu.

 

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[toggler title= »Au final » ]

J’ai donc profité d’un passage aux stands, à la pause déjeuner, pour peaufiner les réglages. Et là, le Juliana Maverick s’est transformé ! Pour information, voici mes réglages affinés suite au passage dans les mains de la technicienne Sram…

RéglagesAvantArrière
Pression65Psi150Psi
Détente10 clic de tout ouvert4 clics de tout ouvert
Compressions BV/HV2 Clics de tout ouvert / OuverteOuverte
Token / SpacersD'origined'origine

 

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[toggler title= »Il vole » ]

Sur ce terrain vallonné à profil tout de même descendant de Buena Vista, le Juliana Maverick m’a montré toutes ses capacités. Le système VPP permet un pédalage performant en limitant au maximum le pompage. Il est, du coup, même plus la peine de bloquer l’amortisseur (heureusement car la gâchette est assez basse d’ailleurs). On peut enchaîner un pédalage et une portion technique en descente sans être perturbée et en gardant un maximum d’efficacité.

De plus, le vélo garde sa vitesse dans les passages techniques sans ralentir ou s’écraser dans les trous. La cinématique mais aussi les roues en 29″ Reserve y sont sûrement pour quelque chose ! Elles sont rigides mais tolérantes. Elles donnent une bonne cohérence au comportement du bike.

 

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[toggler title= »Il tourne » ]

Je n’ai pas pu enchaîner des épingles comme celles de chez moi en montagne mais le tracé sinueux entre les blocs de granite nécessitait tout de même de pouvoir tourner dans un mouchoir de poche. A ce petit jeu, le Maverick a assuré. Je ne suis jamais restée bloquée ou retrouvée hors trajectoire. Un peu d’agilité, un bon centrage du poids du corps et il tourne sur place même avec des 29 pouces (pour les inquiètes).

 

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[toggler title= »Il donne des ailes » ]

Lors du deuxième jour, un petit groupe s’est constitué pour rouler de façon plus soutenu. Ce n’était pas la course ni une démonstration de pilotage mais nous avons pris en bon rythme engagé. J’avais comme poisson la pilote Juliana Britt Phelan 6ème au EWS de Whislter l’année dernière. « Tout passe » m’a t’elle dit ! Je lui ai répondu « Ok je te suis, je te fais confiance ».

C’est sur le Trail Vitamine B que nous avons roulé ensemble. On est alors passé à un niveau au dessus ! Les suspensions plus fermes qu’au début, bien mieux adapté à mon pilotage, le Juliana Maverick était réactif, stable et m’a donné des ailes. J’ai pu engager sur des passages dans lesquels je n’étais pas forcément très alaise. Le plus étonnant, c’est que j’étais particulièrement décontractée. Le bike rassure et donne tout son potentiel au pilotage !

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Les points positifs

[toggler title= »La réussite de l’adaptation des suspensions pour les femmes » ]

J’ai pu utiliser les suspensions à leur maximum sans compromis (ce qui est rare quand on est un petit gabarit). Elles étaient même “trop souples au début” pour moi ce qui signifie qu’elles pourront convenir à des filles plus fines ou qui roulent différemment. La gamme de réglage est bien pensée ! De plus, la plus part des filles ont un pilotage plus en douceur, plus précis et moins appuyé que les hommes donc nous avons besoin de moins de résistance et de plus de sensibilité.

Les suspensions RockShox Ultimate réglées pour les femmes remplissent leurs rôles parfaitement sur ce bike. C’est un plaisir à exploiter.

 

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[toggler title= »Le système VPP efficace » ]

On n’a pas la sensation de pompage. Le bike m’a permis de grimper partout. En effet, le plateau en 30dents est judicieusement sélectionné pour s’adapter à la puissance musculaire des femmes avec une cassette en 10-50.

 

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[toggler title= »Une géométrie bien pensée » ]

La géométrie retenue pour ce Juliana Maverick favorise donc l’agilité et la stabilité du bike en descente tout en optimisant l’efficacité au pédalage. Il y a donc une très bonne cohérence entre cette géométrie et l’équipement permettant d’avoir un bike joueur et efficace mais sans avoir l’impression d’avoir un vélo qui gomme tout. On prend donc du plaisir à piloter, à franchir… c’est top !

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Les points négatifs

J’ai légèrement effleuré quelques rochers dans les passages trialisant en montée. Rien de très grave mais des protèges manivelles seront nécessaires.

[toggler title= »Compatibilité 27,5 Pouces + » ]

Cependant, comme l’annonce la marque, le Juliana Maverick est compatible en roue 27.5+. Cette transformation « aggraverait » donc ce phénomène en abaissant encore le boitier de pédalier avec des circonférences de pneus un peu plus petites… Juliana préconise d’ailleurs de mettre une fourche en 160mm et de passer en position High, absolument. C’est donc compatible mais pas sans frais ni compromis.

 

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[toggler title= »Protection de la base arrière » ]

La protection de base arrière au niveau de la chaîne ne monte pas assez haut. Un morceau de caoutchouc est cependant collé dans la prolongation mais je crains qu’il ne tienne pas à très long terme. Dommage car cette protection est différente sur le Juliana Roubion par exemple. Elle y est bien plus longue et donc monte bien plus haut. Elle protège mieux à ce niveau et sûrement plus longtemps.

 

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[toggler title= »Axe de roue arrière » ]

Je trouve également que l’axe arrière DT Swiss mériterait d’être remplacé par un axe sans levier afin de ne pas dépasser du cadre (plus esthétique et moins d’encombrement, à défaut d’être plus pratique).

 

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[toggler title= »Poids du vélo » ]

Enfin, le poids du bike n’est pas très compétitif. De 13,5kg (CC) à 14,5 (C) c’est quand même la fourchette haute des vélos de type All Mountain. Surtout qu’en scrutant bien tout l’équipement, il sera difficile de gagner du poids sur le Maverick CC excepté peut être sur la selle et quelques petits équipements.

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Verdict

Le Juliana Maverick vient compléter la gamme Juliana dans le secteur des 29 pouces polyvalents. Ce nouveau bike se positionne véritablement dans la catégorie All Mountain et Enduro, c’est-à-dire vélo à tout faire, bien conçu et équipé pour les femmes.

Il conviendra à toutes celles qui sortent des sentiers battus, qui veulent s’amuser, progresser ou s’engager en descente mais sans compromis sur le pédalage. Les belles randonnées montagneuses ou les courses d’Enduro ne lui feront pas peur !

Voir même, ce sera peut être une arme si le pédalage et l’agilité permettent de faire la différence. Voilà donc le Juliana Maverick : un bike pour nous, les femmes, qui s’avère être facile, joueur et très efficace à moindre effort (ou presque)… Que demander de plus ?!