Paris 2024, XCO I Tom Pidcock devance Victor Koretsky pour l’or olympique !

Après la course féminine de ce dimanche, place à l’autre sommet de la saison internationale de VTT Cross Counrty : l’épreuve masculine des Jeux Olympiques de Paris 2024. Parmi les athlètes en lice, un regard tout particulier porte sur les deux pilotes français qui prennent le départ de cette épreuve. Victor Koretzky, auteur de plusieurs performances remarquables depuis la manche de Coupe du Monde des Gets en fin d’année dernière, fait figure de leader tandis que Jordan Sarrou a su conquérir sa place à la faveur de son bon début de saison 2024. Ils auront fort à faire face au tenant du titre, le Britannique Tom Pidcock, ainsi que le multiple médaillé olympique Nino Shurter. Mathieu Van Der Pool, autre favori attendu sur le papier, fait l’impasse pour se concentrer sur l’épreuve de cyclisme en ligne…

Sur ce circuit à la fois roulant, fluide et rythmé, le début de course est d’abord animé par ceux qui se disent que durcir la course d’entrée de jeu peut leur sourire. Parmi eux, Alan Hatherly et le Suisse Mathias Fluckiger sont ceux qui se distinguent le plus, le Suisse menant la course notamment dans son deuxième tour… Dans son sillage, la course s’écrème progressivement par l’arrière. Dans ce laps de temps, Jordan Sarrou et Victor Koretsky, partis prudemment, se replacent. De manière plus évidente pour Victor, puisque c’est lui qui se retrouve être le seul à pouvoir répondre à l’attaque du grand favori : troisième tour, Tom Pidckock profite de la première montée pour accélérer et faire le break. Le Français et le Britannique font alors un bon bout de chemin en tête, Koretsky parvenant à répondre aux diverses accélérations de Pidcock…

Jusqu’au coup de théâtre ! Dans la descente en direction de la zone technique, Tom Pidcock crève de la roue avant. Victor Koretsky se retrouve donc propulsé 9 secondes en tête devant Alan Hatherly. Reparti à plus de 40 secondes, le Britannique se lance alors dans une folle remontée, passant en revue différents groupes, tandis que devant, Victor Koretsky doit gérer la situation et s’adapter à la nouvelle configuration de course. Progressivement, son avance sur le second progresse, seconde par seconde… Tandis qu’il parvient un temps à maintenir l’écart face à Pidcock ! Puis, le champion en titre accélère encore et fait exploser le dernier groupe de poursuivants, jusqu’à reprendre le Sud-Africain à deux tours de la fin, et la tête à une boucle et demie du dénouement. 

Sur une nouvelle attaque, retour à la situation de début de course, le français et le Britannique seuls en tête l’espace d’un temps, mais Alan Hatherly profite d’un début de dernier tour tactique pour recoller. Pendant un demi-tour, Victor Koretzky contient les attaques du Britannique avant de choisir l’envolée, dernière montée, pour répondre, en puissance. À l’attaque en descente, l’espoir est permis pour Victor. Mais une erreur du Français, dans le gravier rapporté en piste par la moto ouvreuse, permet au Britannique de revenir. Puis, Tom Pidcock, dans un trou de souris, se jette dans la dernière opportunité de dépasser pour passer sur l’appui, au contact, et couper court au débat au coeur de la forêt. Chaussure gauche déserrée, Victor abdique. Le tenant du titre s’impose sous les huées, devant le Français et Alan Harteley… 

Paris 2024, Jeux Olympiques – Cross Country Masculin – 29 Juillet, 14h10 (FRA)

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Live timing & résultats

Rédac'Chef Adjoint
  1. Victor a fait une très belle course, avec de magnifiques attaques. Mais, Tom a été plus fort, et surtout plus malin dans son choix de trajectoire dans le bois. Le dernier tout était somptueux.

    1. D’une rare intensité, à couper le souffle, avec un final impensable. Le dépassement se fait sur la dernière opportunité avant l’approche du sprint. La prise d’appui est majistrale.

  2. Je partage ce qui a été exprimé : les deux ont fait une course folle, et Pidcock a finalement été plus fort. Peut être plus « intelligent » compte tenu du moment et de l’endroit où il a placé sa dernière attaque.

    Une question me taraude malgré tout depuis la course: comment se fait il que Pidcock ait pu revenir si « facilement » alors qu’il était à 40 secondes? Ok c’est un routard, il a l’habitude des gros volumes d’entraînement et de course. Mais Koretzky aussi (pour ne parler que de lui) mange des heures de bitume.
    Le tracé, que l’on qualifie de xc moderne, est plutôt roulant et même si il y a quelques belles difficultés, n’est pas ce qui se fait de plus technique (c’est l’impression que me donnent les images et ce que j’ai cru comprendre des commentaires, mais peut être serais-je moi-même en grande difficulté avec mon enduro…).
    Dès lors, soit le circuit n’est pas représentatif de ce qu’est le xc, soit une adaptation de la préparation des pilotes s’impose.
    Pidcock est très fort et polyvalent, je ne lui enlève rien. Mais sa victoire, après une telle remontée m’interpelle. Est-il à ce point au dessus, physiquement en particulier?

    1. La réponse à ta question implicite, Pidcock est-il dopé, ne peut pas être répondue comme dirait l’autre. L’avenir nous le dira.
      Il faut quand même souligné qu’il a déjà fait ce genre de démonstration, sur toutes ses courses en fait : que ce soit des remontées du fond de la grille pour finir 4 ou 5, sa remontée sur Joshua Dubau après être tombé, ou des victoires avec plus d’une minute d’avance.
      Et puis que dire alors des 3mn de Pauline ?
      Moi je savoure le spectacle et je laisse les agences antidopage faire le taf.

      1. Sans doute aurais-je dû préciser ma pensée : il n’y a aucun sous entendu dans ma question. En ce qui me concerne, il gagne parce qu’il est au dessus et qu’il merite de gagner.
        Je suis surpris qu’un pilote qui n’est pas « spécialiste  » ou du moins exclusif sur le vtt puisse à ce point dominer physiquement.
        Je me demande donc si le reste des pilotes ne devrait pas plus s’inspirer d’une préparation typée route pour tenir la cadence face à ce type de coureurs sur des tracés roulants.
        J’entends aussi qu’une course olympique, sur une piste artificielle, est nécessairement particulière. Et donc peut être qu’elle « favorise » un pilote comme Pidcock qui, même si il a du guidon, pourra faire la différence sur sa capacité à pedaler fort.

        PFP fait aussi ce genre de course, depuis longtemps. Elle part devant et dépose les autres. La différence, me semble t il, c’est que cela dépend plus de son état de forme du jour que du type de tracé. Le physique et la technique s’exprime de façon plus équilibrée pour aboutir à un résultat similaire.

        Autre exemple en enduro avec Rude. On sait que le gars est costaud. Les spéciales avec de grosses relances sont souvent pour lui. Mais il sait aussi se montrer dominateur sur d’autres types de spéciales (pentues, dénoncées, tortueuses,…).

        Il se peut aussi que le britannique soit tout simplement plus fort.
        Dans tous les cas, je le répète, bravo à lui et aux autres ainsi qu’à ceux qui ont créé le circuit: quelles courses!

  3. Je confirme, l’année dernière à Nove Mesto il chute devant J. Dubau puis il parvient à revenir dans le dernier tour pour l’emporter. Le parcours était assez technique et glissant.
    C’est certes un routard mais il a toujours roulé à VTT et en cyclo cross, il n’a rien à envier techniquement aux autres coureurs pro de XC.
    Moi ce qui m’étonne presque plus ce n’est pas tant qu’il domine à ce point le XC mais plutôt qu’il galère pas mal dans le Tour de France, du moins dans les 2 derniers. Peut-être qu’il doit ajuster sa préparation.

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