Petit retour en arrière… Il y a 11 mois tout juste, on posait une pierre, on laissait une marque, on énonçait un pari : celui de voir le Santa Cruz Chameleon C tirer parti des progrès réalisés par le Santa Cruz Highball, de XC…
Avait-on raison ? Est-ce que ça se confirme ? En quoi ?! En ce début d’année 2019, Santa Cruz s’inspire de Darwin et annonce un Chameleon plus évolué, rapide et léger. Coup d’oeil sur le travail qui sépare ces deux modèles privés de suspension arrière, mais pas d’intérêt !
Temps de lecture estimé : 6 minutes – Photos : Santa Cruz / Gary Perkin
Au sommaire de cet article :
- Aux bons souvenirs…
- À quoi bon ?!
- Évolution de l’espèce…
- …et lien de parenté !
- Sous la peau…
- La suite ?!
Aux bons souvenirs…
Au printemps dernier, Santa Cruz nous conviait à découvrir son QG et ses derniers modèles, dont le Santa Cruz Highball, semi-rigide… de XC ! Mais au delà de la géométrie forcément nez dans le guidon, c’était finalement le ratio dynamisme/confort du vélo qui nous mettait la puce à l’oreille… N’y avait-il pas inspiration à trouver pour un modèle plus fun et passe-partout ?!
Questionné à ce sujet, Josh Kissner – Chef produit de la marque – esquissait un large sourire. De ceux qui disent « je ne peux pas en dire plus sans trahir la confidentialité de nos travaux, mais tu mets le doigt sur quelque chose… » Un tel échange ne pouvait donc pas rester sans suite. « En mars l’an dernier ? Oui, nous travaillions déjà sur le Santa Cruz Chameleon C, mais nous devions temporiser un peu. On voulait avoir finalisé le Highball pour apprendre de ce projet » commence-t-il par nous confier…
[divider]Santa Cruz Chameleon C[/divider]
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- Destiné à l’usage All Mountain / Enduro
- Roues en 27,5 + ou 29 pouces
- 130mm, Fox 34 Float Performance
- Triangle avant & arrière carbone
- Reach de 456mm en taille L, offset normal
- Santa Cruz Reserve, 27mm
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- Maxxis DHF/Ardent Race 2.35 Exo
- Sram Guide R, 180mm av/ar
- 4 Kits, 4 tailles, 4199€ à 5999€
- Poids : 11,79kg (29 SE Reserve) à 12,15kg (27+ S)
- Dispo immédiate
- Fiche du vélo sur www.santacruz.com
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À quoi bon ?!
Il fallait, aussi, avoir les idées claires quant à l’usage du Santa Cruz Chameleon C. Après tout, un vélo avec un tel nom aurait toute légitimité à évoluer plus radicalement que d’autres à chaque renouvellement… Mais dans ce cas, à quoi le destiner ?!
« Le Santa Cruz Chameleon est un de nos modèles les plus anciens, et a toujours eu la réputation d’être un vélo un peu rugueux. Les temps ont changé : les gens font certainement moins de dirt avec qu’à ses débuts, mais c’est toujours un vélo pour rouler fort ! »
Josh Kissner, Chef Produit Santa Cruz Bicycles
« D’une certaine manière, on pourrait l’utiliser partout où on commencerait à s’ennuyer avec un Bronson. » Y compris de jolis et réputés spots ! C’est simplement une manière différente de choisir ses traces, et de s’en délecter… « J’habite à Whistler désormais, et j’utilise le Santa Cruz Chameleon C sur les traces les plus lentes et les plus pentues des environs par exemple… »
Évolution de l’espèce…
Dans ses propos bien tournés, la marque évoque un Santa Cruz Chameleon qui aurait suivi la théorie Darwinienne de l’évolution de l’espèce. On s’est donc posé la question de ses ascendants, et de ce qu’il en tire. En premier lieu, ce que le Santa Cruz Chameleon C tire de son prédécesseur, en aluminium…
La taille des roues et pneus compatibles tout d’abord : 27,5×2.8 pouces ou 29×2.3 pouces. Pour Josh, il s’agit d’une préférence personnelle et de la manière de s’accorder au terrain de jeu… « Les pneus + rendent les choses un peu plus calmes, et m’incitent à jouer un peu plus. Pas forcément prendre les choses très au sérieux, just havin’ fun ! Les roues de 29 pouces sont plus précises, on sent largement plus le terrain, je me prends plus au jeu avec… »
Le Santa Cruz Chameleon C tire aussi la géométrie de son prédécesseur en aluminium. Les dimensions et angles principaux sont très proches, quand ils ne sont tout bonnement pas identiques. On retient notamment les bases courtes ajustables – 415/430mm – et le boitier bas – 315mm du sol/55mm de déport.
Comme le précise Josh, « le projet du Santa Cruz Chameleon C a été un peu plus direct que certains autres, puisque nous avions déjà développé la géométrie avec la version aluminium. Nous sommes donc allé plus loin dans le process d’ingénierie… »
…et lien de parenté !
Car comme on le suppose depuis le début de cet article, le Santa Cruz Chameleon C hérite bien, aussi, du Highball. Et c’est en matière de conception et d’usage de la fibre de carbone que le gros du travail se situe ici !
« Grâce au Highball, on savait comment on voulait concevoir l’arrière du vélo, et qu’il se comporte. On connaissait aussi les contraintes de fabrication mise en évidence, et comment les contourner. Par exemple : quelle minceur minimum pour le raccord bases/boitier tout en restant creux, donc léger… »
Josh Kissner, Chef Produit Santa Cruz Bicycles
Esthétiquement et mécaniquement, le Santa Cruz Chameleon C conserve donc l’angulation du triangle arrière…
Sous la peau…
Reste que le Santa Cruz Chameleon C ne doit pas être – simplement – un gros Highball. Comprenons par là que la même solidité et la même raideur appliquées à une géométrie plus All Mountain n’auraient pas suffit. Ces deux paramètres ont d’ailleurs été au coeur de la conception du Santa Cruz Chameleon C…
« Nous voulions que le Santa Cruz Chameleon C soit plus robuste et précis, notamment l’ensemble tube oblique / boitier de pédalier / bases. [ndlr > voir cette théorie rencontrée par ailleurs…] On a donc fait cette zone plus large et rigide, en veillant à ne pas rendre l’ensemble trop raide. »
Josh Kissner, Chef Produit Santa Cruz Bicycles
Autre élément à participer à cette idée : le tube de selle, en 31,6mm de diamètre intérieur cette fois-ci. Outre la meilleure compatibilité avec les tiges de selle télescopiques du marché, le diamètre plus important participe à la plus grande rigidité.
« Seul élément qui n’a pas pu être importé du Highball : le déport d’alignement entre les haubans et le tube supérieur, à la jonction au tube de selle. Sur le Highball, cet écart apporte de la flexibilité et du confort, mais sur le Santa Cruz Chameleon C, le dégagement des pneus ne le permet pas. »
Dans tous les cas, la dernière remarque rapportée au sujet de la conception du Santa Cruz Chameleon C a un intérêt fondamental dans l’idée qu’on peut se faire de l’usage du carbone…
« Bien que l’on puisse jouer sur les fibres, leur tissage et l’empilement des couches, la manière la plus facile et la plus naturelle de jouer sur la rigidité reste le profil des tubes. Tout dessiner légèrement plus gros sur le Santa Cruz Chameleon C rendait le process plus simple, et laissait plus de marge pour ajuster les fibres et le layup le moment venu… »
La suite ?!
Voilà pour les présentations. Avant qu’il tente de se fondre dans le décor, nous avons eu l’occasion de porter un oeil averti sur le Santa Cruz Chameleon C, et ce qui se cache sous sa peau si particulière…
Et par chance, on a même pu lui mettre la main dessus. Pour l’heure, le dernier né Santa Cruz est à peine sorti du carton, mais il ne va pas tarder à trouver une paire de pédales pour, espérons-le, prendre Josh à contre pied et avoir de bonnes choses à rapporter…
« Au QG, le vélo a été roulé par une bonne partie du staff. Pas mal d’entre nous sont familiers du Chameleon AL, donc pas mal de personnes avec les repères pour ressentir ce qu’il fallait. Dans ce genre de process, le roulage intervient tard. On espérait donc surtout avoir des retours inutiles… Ça voudrait dire que tout le monde a bien fait son job auparavant 😉 »