Le monde est petit… Mais qui l’anime ? En pleine lumière ou tapis dans l’ombre, certains font l’actualités. Pourquoi ? Comment ? Tandis qu’une nouvelle en chasse une autre, L’instantané, Endurotribe, fige le temps : séquence introspection, pour saisir qui est aux manettes et nous inspire…
L’Instantané #1 – Fabien Barel
Fabien Barel, champion à la joie de vivre communicative, vit un moment charnière de sa carrière : vice-Champion du Monde d’Enduro pour sa dernière apparition en compétition, l’industrie et ses challenges l’attendent désormais. Comme un symbole, c’est à la buvette du stand Canyon, au carrefour du Roc d’Azur, qu’il a fixé rendez-vous pour inaugurer l’Instantané d’Endurotribe. Les tasses fument et les fans l’interpellent entre deux questions sur ce qui le motive, et l’inspire…
Fabien, en ce moment même, où sommes-nous ?
Sur le Roc d’Azur. Pour moi, c’est 20 années de partage avec les marques, les pratiquants, les pilotes… Un événement qui couvre à la fois une partie du sport et une partie du business, placé en fin d’année, donc forcément un endroit où la pression se relâche..
La dernière chose que tu as fait avant de nous rejoindre ?
Je me suis levé tôt pour venir… Et ça a été très difficile, parce qu’hier soir on a bien fait la fête avec les copains ! L’engagement que l’on a tout l’été met forcément de la distance avec nos amis et nos proches, mais là on commence à être physiquement présent et mentalement dispo, donc c’est forcément toujours des moments grandioses !
En trois mots, tu es ?
Une tête dure ! (rire, puis plus sérieusement…) Engagé et déterminé !
Où vis-tu ?
Je vis à Blausasc, vingt minutes derrière Nice. Des chemins magnifiques, beau temps toute l’année, et surtout, une qualité de vie exceptionnelle avec la proximité des montagnes et de la mer… Un endroit fabuleux où je suis né, et où je mourrai ! Je suis ravi de voyager dans le monde entier, mais je sais d’où je viens, et où je veux vieillir, c’est certain !
Où roules-tu ?
Tout autour de Blausasc…
Seul, ou accompagné ?
(enthousiaste) Plutôt accompagné, c’est plus rigolo ! (plus mesuré…) Mais dans les périodes d’entrainement spécifique, souvent seul, pour garder son rythme et ses envies… Jusqu’à ce jour, c’était 70% entrainement, 30% plaisir… Ça va bientôt être l’inverse ! (large sourire)
Comment gagnes-tu ta vie ?
(déterminé) Jusqu’à maintenant, j’étais à 60% pilote pro, et 40% impliqué dans l’industrie. Je serai bientôt à 100% dans de nouveaux projets. Mon métier consiste à prendre toute l’expérience que j’ai engrangé au travers de la compétition, de la connaissance de l’industrie, du matériel et du client pour l’apporter aux marques, notamment Canyon et Mavic avec lesquelles je travaille. Ce rôle de consultant est très variable de part mon profil : que ce soit avec mes compétences d’ingénieur en R&D, ou de communication avec la notoriété que j’ai développé, qui peuvent influencer toute la chaine de vie d’un produit. Du façonnage des chemins aux produits utilisés dessus, quand on a eu la chance de profiter de la vie d’athlète de haut niveau qui donne accès à beaucoup de droits, on a le devoir de le partager et faire vivre l’industrie grâce à tout ça.
Combien vaux-tu sur le marché ?
Donner un chiffre n’est pas possible, par contre ça dépend vraiment de ce que tu apportes. Ça peut être un salaire, ça peut être des royalties sur la vente d’un produit, ça peut être des bonus en fonction de la performance de ce que tu fais. C’est très variable en fonction des discussions que l’on a avec les marques et l’investissement que je souhaite avoir. J’essaye de travailler sur des formes qui nous motivent, les marques et moi, parce que je n’ai pas la volonté d’être assis dans un fauteuil en attendant que ça tombe. J’ai envie d’aller chercher des challenges et les récompenses qui vont avec, comme je le faisais en compétition !
Ta dernière bonne action ?
Ma dernière bonne action… (hésitation, puis léger silence) Hier, j’ai roulé 2h avec des amis. J’ai passé presque tout mon temps avec une demoiselle qui se mettait à pratiquer le VTT avec ma compagne. J’ai pris le temps de leur expliquer, de leur donner des conseils pour se positionner sur le vélo.
La prochaine ?
(du tac au tac !) Oh, probablement payer un coup à boire ce soir ! (rires)
Ton obsession du moment ?
Dans mes projets sur 2016, j’ai une belle obsession qui me tient à coeur. EIle occupe pas mal de mes pensées et prend beaucoup de mon énergie… Surtout depuis Finale ! Avant j’étais concentré pour bien finir ma carrière, mais depuis, il y a beaucoup de coups de fil et d’e-mail à ce sujet…
Ta dernière découverte marquante ?
Je ne suis pas un grand lecteur, et j’ai peu de temps, mais j’ai lu des passages d’un bouquin la semaine passée : une femme qui est allée rencontrer des aborigènes en Australie. Elle explique l’impact que la société moderne peut avoir et ses influences sur leurs habitudes. Elle rapporte notamment leurs discours sur l’échange avec la nature et la distance qu’ils ont avec le matérialisme. C’est une preuve marquante de la différence que l’on fait entre la manière d’apparaitre dans la société et ce que l’on est au fond de nous. L’aller et venue entre ces deux personnages est à la fois nécessaire et fondamental pour rester fidèle à nos valeurs humaines. C’est quelque chose que je partage dans ma préparation depuis plusieurs années, mais ça a été une découverte de savoir qu’il existe encore des tribus qui y parviennent. Ça me fait penser qu’on peut tous tendre vers cette réussite.
Une idée de la prochaine ?
J’espère que ce sera une belle technologie pour faciliter le ride à tout le monde !
Ton meilleur souvenir à vélo ?
Mon meilleur souvenir à vélo… Il y en a eu énormément. En définir un, c’est difficile. Ce n’est peut-être pas forcément un résultat sportif, même s’il y a eu d’immenses moments comme le Championnat du Monde des Gets ou ma victoire à Finale l’an passé. Mais j’aimerai retenir d’avantage des moments de vélo avec des potes, qui ont pu prendre d’autres dimensions. Un peu comme ce que l’on a pu faire sur les Urges Events. Des moment qui sont allés au delà des apparences, pour revenir avec ce que l’on disait à l’instant…
Ce que tu en tires ?
Ils m’ont apporté juste un peu plus de motivation et d’envie pour continuer mon métier dans ce beau milieu que l’on forme. Ce sont ces moments de bonheur qui me permettent de m’engager toujours plus dans les objectifs que j’ai pour le milieu du vélo. Ce sont vraiment des grandes sources de motivation.
L’invention que tu apprécies le plus ?
Je dirais les smartphones. Je ne les apprécie pas forcément, bien au contraire, mais ils ont vraiment révolutionné notre manière de travailler ces dix dernières années. Je te donne un exemple : hier, trois coups de fil pour le boulot, j’ai pu les prendre alors que j’étais parti rouler, avec mes mails, mes dossiers et Skype dans la poche. Il y a quelques années de ça, il aurait fallu que je reste au bureau… Je suis multi-tâches au quotidien. En terme de qualité de vie, ça vaut de l’or !
Celle que tu attends avec impatience ?
Celle qui nous permettra de se passer des smartphones pour avoir cette qualité de vie !
Les personnages qui t’inspirent ?
Iron Man ! Qui ne rêve pas de se mettre des énormes boites et de ne jamais se faire mal ?! Donnez-moi son armure et je gagne tous les championnats du monde ! (rire)
Les personnalités que tu aimerais rencontrer ?
On peut s’inspirer de tellement de personnes, en allant de l’entourage familiale sur un plan émotionnel, à de grands noms de l’industrie… Des mecs comme Bill Gates, qui ont fait de grandes choses humainement parlant, au delà du business. Il y a énormément de personnes à rencontrer et dont s’inspirer. Je pense d’ailleurs que le véritable développement personnel c’est de réussir à analyser la globalité du monde dans lequel on vit pour s’en inspirer et être au mieux.
Si tu devais te réincarner ?
En phénix ! Le genre d’espèce capable de revenir gagner des courses après s’être pété le dos !
Ce qui t’inspire au jour le jour ?
La joie de vivre ! Ce qui m’inspire passe forcément par ce que je fais, mais surtout la manière dont je le fais. J’ai la chance d’avoir dans mon entourage, des personnes qui ont la joie de vivre, et c’est ce qui est le plus porteur pour moi.
Ton dernier projet achevé avec succès ?
Les Enduro World Series qui se finissent en beauté. Je rêvais d’être Champion du Monde pour ma dernière année de compétition. J’ai eu quelques soucis qui m’en ont empêché, mais je me suis battu pour être sur le podium et partir sur le titre de vice-Champion du Monde d’Enduro est une vraie satisfaction. Ça marque l’arrêt définitif de tout ce qui est compétition. J’avais arrêté la descente en 2011, puis je m’étais investi pour trois ans dans l’Enduro. Je me tiens à ce que j’ai dit. Je sens que c’est le bon moment. Tous les éléments sont au rendez-vous pour prendre la relève : que ce soit le titre de Loïc Bruni en Descente ou Nicolaï et tous les jeunes qui roulent très fort en Enduro. Ma position dans l’industrie se précise, je me sens vraiment en phase avec ce qui se met en place actuellement.
Le prochain que tu vas entamer ?
Un gros projet encore confidentiel, qui va se mettre en place sur 2016. Pas mal d’investissement sur tous les plans : économiques, émotionnel, intellectuel. Ca va me prendre beaucoup d’énergie, il va falloir être d’attaque !
Où et quand va-t-on à nouveau entendre parler de toi ?
Je pense qu’on en entendra parler début 2016…
Que peut-on te souhaiter ?
Continuer à être aussi heureux que je l’ai été ces vingt dernières années !
On te le souhaite Fabien, à très vite !