Si vous avez suivi un tant soit peu l’actualité sur FullAttack ces temps-ci, vous aurez noté une chose : je suis allé jusqu’à Windrock, Tenessee, pour vous rapporter ce qui s’y passait. Mais pourquoi diable être allé se perdre au fin fond des US par les temps qui courent ? À la base, je pourrais simplement vous dire qu’en marge de la course, j’ai pu y essayer un vélo dont il me tarde de vous parler, sur FullAttack. Fin du game. Mais ce serait passer à côté de ce que j’ai pu observer sur place, dans les coulisses des préparatifs de la Coupe du Monde 2025…
Windrock, Tenessee, fin mars 2025 – Pour ceux que ça intéresse, nous sommes ici sur les terres d’un certain Aaron Gwin. Le recordman du nombre de victoire en une saison de Coupe du Monde a quitté la folie – exacerbée post-covid – de sa Californie natale, pour s’installer ici il y a quelque temps. Plus précisément, Aaron y a acquis les droits d’exploitation d’une parcelle de terre qui couvre un versant des collines avoisinant la petite ville de Knoxville. Quelques 600m de dénivelé que d’autres, avant lui, avaient entrepris de transformer en Bike Park. À savoir que Windrock, hameau perdu au fin fond d’une petite vallée du massif, est d’ores et déjà réputé pour une chose : être un spot incontournable du secteur pour certaines activités outdoor typiquement américaines. Se pointer là, un samedi matin, promet à coup sûr d’assister à un certain spectacle. Celui d’Américains venus en masse, peupler l’immense parking du Général Store et des cabanes à louer aux environs, de leurs massifs trucks attelés de plateaux transportant d’innombrables buggys, 4×4, quads et autres excentricités que l’on ne voit que de ce côté de l’Atlantique.
Si bien qu’ensuite, tout au long de la journée, le Bike Park de Windorck partage la route goudronnée qui rejoint le haut du site, avec un cortège ininterrompu d’engins tous plus gloutons en essence, et vrombissants, les uns que les autres. Les 15mph de limite de vitesse de rigueur, et la fierté affichée des passagers qui paradent, instaurent immanquablement à l’ensemble, l’allure d’un défilé dont l’Amérique a le secret. Et lorsque par on ne sait quelle occasion, le bruit des moteurs offre à la montagne un tant soit peu de répit, c’est le son d’une autre activité qui prend le relais. Non loin de là, le stand de tir s’occupe d’assurer un fond continu qui rappelle à qui l’aurait oublié, que les armes et le tir font partie de la fierté du pays. Bref, vous sous cet angle, les loisirs de ces américains ne peuvent pas s’empêcher de cramer quelque chose. Quand ce n’est pas du pétrole, c’est de la poudre. À côté, le carburant consommé par les navettes du Windrock Bike Park paraîtrait presque anecdotique et vertueux, vue sous l’angle d’un transport en commun partagé par les riders du park, au pays des libertés individuelles…


Mais bref, fini de planter le décor. Enfin presque. Au pied des pistes, Aaron Gwin et son équipe ont implanté il y a peu leur Gravity House – la boutique/atelier du Bike Park – et un grand parking avoisinant, qui s’occupe d’accueillir les visiteurs du site. Au premier rang desquels, ces derniers temps : RockShox ! L’imposant stand rouge y sied en bonne place à l’occasion de la Tenessee National, la compétition dont il est sujet ici. Et pour cause, la marque a pour habitude d’occuper les paddocks en bonne place avec ses structures, qu’elles soient européennes ou nord-américaines. En l’occurrence, celle dont on parle ici est sous la responsabilité de John Dawson. Ce bonhomme, casquette de trucker vissée sur la tête et accent typiquement US, n’est autre que le responsable du sport marketing MTB chez SRAM/RockShox. En d’autres termes, c’est lui qui gère les quelque 285 athlètes que la marque supporte aux plus hauts niveaux XC & Gravity. Certains vous diront que c’est lui qui, d’une certaine manière et depuis sa position, pèse parfois sur la venue de tel ou tel athlète, dans telle ou telle équipe. D’autres vous diront que c’est lui qui a immanquablement joué de son influence pour que les équipes présentes à Windrock ne manquent pas à l’appel…
C’est que nous sommes fin mars/début avril. Depuis la fin d’année dernière, les équipes s’attellent, chacune à leur niveau, à préparer la saison prochaine, tandis que l’ouverture de la Coupe du Monde, mi-mai en Pologne, approche inexorablement. Alors, pourquoi Windorck, dans ce contexte ?! Tout bonnement parce que chacun a fait ses devoirs pendant l’hiver, aussi bien du côté des équipes, des athlètes, que des partenaires, et qu’il est temps de croiser les informations pour décider de la suite. Pour un groupe comme SRAM/RockShox, c’est donc l’occasion de réunir 4 équipes sur une seule et même session où le staff produit SRAM et RockShox viennent à leur rencontre. Ne croyez pas que la proximité du Colorado – siège d’un des QG du groupe – soit un prétexte. Les 20h de route qui en sépare Windrock sont typiquement à l’échelle américaine – démesurées.






Non, si tout ce petit monde est là, c’est bien pour faire du testing. Avant mon arrivée, le Canyon Collectiv au grand complet – Marine Cabirou, Aletha Otsgaard, Troy Brosnan, Luca Shaw et Henri Kiefer – est entré en piste. Les Team Commençal-Les Orres et Trek aussi. Eux ont fait du testing avant que les reconnaissances de la course commencent, tandis que Commençal/Muc-Off a pris le relais les jours suivants. La course, au milieu de tout ça, n’est donc qu’un bon prétexte pour rassembler tout le monde et rapporter la hâche offerte en guise de trophée aux plus talentueux. Mais la piste, elle, est plus que ça. C’est l’occasion pour le plateau présent, de profiter des 18k$ de pelleteuse que Red Bull et les équipes d’Aaron Gwin se sont appliqué à dépenser dans la forêt pour produire une Race Track toute neuve.Croyez-moi : ils en ont empilé des rochers ! Et quelque part, profiter d’une piste de course spécialement préparée, plutôt qu’une trace toujours un peu sauvage, a son intérêt pour faire des essais. On ne parle pas des matelas – c’est l’Amérique ici, il n’y en a pas – mais bien de l’essentiel de ce qu’il y a à se mettre sous les roues. Cette terre « poussière de lune » qui part en fine poussière par temps sec, et constitue vite une sorte d’argile qui passe de l’état gras à l’état pâte à modeler en quelques minutes à peine… Ces secteurs rocailleux qui viennent mettre du piment entre deux sections rapides. C’est passerelles qui semblent être la spécialité locale… Et ces sauts World Cup Level…



Pour quoi faire ?! Eh bien, à vrai dire, ça dépend, un petit peu, en partie, de ce dont les équipes sont capables. Bien sûr, RockShox est là avec des nouveautés à présenter à ses équipes. Plus tôt dans la saison, chacune a fait part de ses souhaits, de ses besoins, de ce qu’elle attend d’un tel partenaire pour participer à la performance. Et je ne vous cache bien sûr pas que l’électronique a forcément retenu mon attention. Qui dispose, et qui ne dispose pas des fameuses têtes à batterie AXS sur ses suspensions, et voit-on un shifter électronique au guidon, côté gauche pour commander tout ça ?! Pour ce qui est de l’intérêt d’un tel dispositif, j’ai déjà exprimé ce que j’en pense, et ce que ça peut donner sur le terrain, précédemment, sur FullAttack. Ça peut valoir le coup de (re)visionner l’essai du Flight Attendant « de série » sorti l’an passé… Mais là n’est finalement pas le sujet.






Ce qui m’intéresse plutôt ici, c’est ce que préservent des regards les bâches et autres panneaux tendus pour barrer la vue des plus curieux, dont je fais partie. Pas de scoop ici, n’allez pas naïvement croire que je puisse aussi facilement briser les secrets bien gardés. Par contre, je peux plus aisément relater des impressions que certains livrent au sujet de ce qu’ils font ici. Pour toutes les équipes, c’est l’occasion d’apporter ce qu’elles ont pu identifier sur le terrain, espérer pouvoir le répliquer ici, et voir si ce que la marque apporte de nouveau est susceptible d’apporter du progrès. Chez certains, par exemple, le bruit court qu’il puisse s’agir de mieux contrôler l’assiette d’un vélo un peu fougueux. Tandis qu’à d’autres occasions, on apprend que d’autres présents ici ont clairement RockShox dans leur partenaire pour ce qu’ils espèrent que l’électronique puisse leur apporter. Dans tous les cas, se pose forcément la question du traitement réservé par la marque à chacune des équipes. Sur un pied d’égalité, et de manière cloisonnée nous dit-on, mais cette prudence reste à mettre en balance avec d’autres propos tout aussi avisés. Plusieurs des observateurs présents s’entendent pour dire que parmi les équipes présentes, une d’entre elles est réputée pour être la plus avancée et capable de collecter des données et fournir des éléments à ses partenaires pour faire évoluer les choses. Et tous s’accordent à dire qu’elle se situe clairement un ton au dessus en la matière.






Alors forcément, vous imaginez à quel point j’aimerais être une mouche et pouvoir, d’un regard curieux et intéressé, assister au secret des discussions qui ont lieu en marge de la Tenessee National de Windorck en ce début d’année 2025… En attendant qu’un beau jour, le marketing de telle ou telle marque impliquée ici, puise dans tout ça pour mettre en valeur le travail accompli qui abouti à la production de série, on se quitte sur une réponse. Celle de savoir pourquoi cette année, le plateau était si riche, aux petits airs de Coupe du Monde, à Windrock. Maintenant vous savez. Et vous comprennez mieux, aussi, pour quoi c’est là que Canyon a saisi l’opportunité de nous présenter un vélo. Quand le CLLCTV compte RockShox dans ses rangs, que le stand de la marque nous est grand ouvert pendant 4 jours, et qu’à notre manière, nous aussi, on peut profiter du support, de la piste, du contexte et des conditions pour faire notre job d’essai, J’ai forcément hâte d’en partager le résultat. À très vite 😉