Le SHIMANO EPIC ENDURO 2015 vu par Laurent Meunier

Laurent Meunier (qui a terminé 1er en Masters 1) nous raconte son SHIMANO EPIC ENDURO 2015

Photos : Antoine Bussier/Laurent Meunier

Les sentes du mal

Je ne vous redonne pas les chiffres, on les a vus et revus partout, et à mes yeux, ils ne reflètent pas exactement ce qui se passe ce jour là. Dire qu’on va faire trois courses d’enduro en une seule journée est plus réaliste. La première course est relativement facile, mais est quand même plus difficile que la première édition de l’Enduro de Vieussan… La deuxième course est la plus dure avec ses deux spéciales usantes pour les bras, pour le mental (qui a envie de tomber dans Bardou dans les bouts de full speed ????) et pour les jambes avec les deux petits poussages. Et pour finir une dernière course, ayant certes moins de dénivelé, mais avec des spéciales qui demandent de savoir faire du vélo et de l’engagement pour aller vite !

Grâce à mon brumisateur à microbes qui ramènent plein d’échantillons de l’école j’ai pu faire une prép. hivernale au top à base d’angines et de bronchites. Pas grave, un gros mois de mars pour compenser m’avait redonné confiance et j’étais parti en mode race comme l’année dernière. Pas de bol, un dernier échantillon pour la route et une angine a commencé à pointer son nez jeudi aprem… Au top ! Dégouté, moral en bas, je suis passé en mode ECO et j’ai dormi le plus possible dans le but de finir cet Epic. On allait pas se laisser abattre si près du but, mais l’objectif n’était plus de faire une race, mais avant tout de finir cette randonnée…

Heureusement je savais que j’avais du matos au top, c’est un point qui ne m’a posé aucun soucis: juste une petite rayure sur le dérailleur neuf, sinon rien, RAS, pas le moindre début d’ennui ! Et vu ce que prennent les vélos, c’est un point plus qu’important !

DSC_0228 2

DSC_0229

 

Première boucle

Cette année c’est le réveil qui m’a levé, l’année dernière avec Vincent Collange on était tellement énervés qu’on était réveillés à 2h30… Un gros petit déj et c’est parti. C’était moins froid que l’année dernière, et un peu moins venteux. Il y a toujours des énervés qui montent les bosses à bloc, je pense qu’on y aura droit à toutes les fois. Puis les spéciales se passent plutôt bien mais en mode ECO, je garde du jus. Moins de bouchons cette année, grâce aux départs décalés, mais toujours une farandole de lucioles dans la montagne : c’est marrant comme ambiance. Avant la deux j’ai fait l’erreur du jour, j’ai voulu attendre que le soleil se lève pour la faire de jour. Mais une fois la lumière à peu près là, il y avait pas mal de trafic et sur la spéciale c’était un peu « weekend de Pâques » style. Je n’aime pas ça, parce que ça dérange ceux qu’on double, que ça peut mettre tout le monde en danger pour rien. En étant plus devant il y a moins de soucis et c’est bien mieux. La prochaine fois j’enchaîne même si je dois rouler de nuit. Par contre le petit Kevin Lorenzatoto me rattrape dans le jeu des dépassements et fini la spéciale derrière moi en racontant un nombre imbécillités dont lui seul a le secret!!!! Une grosse crise de rire !

SEE2015-WildTrack-Antoine Bussier-201

Petite pause, les gamins du PTZcrew Tom et Vincent, entre deux passages pour aller voir la boulangère, me font une petite vérif du vélo… et ça repart.

 

Deuxième boucle

La première montée de Montahut me tire déjà sur les pattes, ce n’est pas bon signe, mais on arrive en haut pas trop défoncé. Il y a du vent, bizarre !!!!

SEE2015-WildTrack-Antoine Bussier-786

Je pars derrière Simon et devant Tito, on fait la première partie quasiment ensemble puis on se perd au grès des erreurs de chacun. La fin est difficile et je n’ai pas le souvenir de m’être fait brasser comme ça l’année dernière.

On remonter et là c’est difficile, des débuts de crampes (la deuxième fois de ma vie après la Transé de 2003), de la fièvre, mal aux jambes me font douter. Pas de pause pendant la montée, sinon je ne repartirai jamais. J’ai la chance de commencer le portage avec Tito Tomasi qui me raconte quelques-uns de ses voyages, merci petit ça m’a bien aidé.

SEE2015-WildTrack-Antoine Bussier-694

J’arrive au départ bien cuit. Ca tombe bien, la spéciale qui arrive est facile !!! Comme dans la fin de Montahut, je me fais brasser comme jamais et je n’ai pas de bras pour tenir mon vélo, plusieurs fois je suis obligé de couper dans des passages qui passent sans toucher les freins d’habitude. Frustrant, mais c’est ainsi.

Je doute vraiment de pouvoir finir et faire la boucle 3. Les gamins me remontent le moral, je mange, fais une micro-sieste et prend un aspégic1000 et je repars pour voir ce que ça donne.

 

Troisième boucle

Je suis beaucoup moins cuit et la première bosse passe « crème » ou presque. J’ai de la marge sur l’horaire, ouf c’est pas cette année que j’abandonnerai: je vais pouvoir continuer de me regarder dans la glace. Les pylônes se font doucement mais surement mais pas proprement du tout: je suis bien cuit quand même. Une pause au soleil après la dernière porte horaire et la dernière spéciale avec ses coups de cul passe bien, c’est vraiment le bonheur quand on plonge dans la partie finale avec les beaux virages en terre!! J’ai la banane, ça glisse des deux roues et j’ai l’impression d’aller vite !! (un spectateur vous dirai le contraire puisque lui serait lucide !).

SEE2015-WildTrack-Antoine Bussier-1217

SEE2015-WildTrack-Antoine Bussier-1224

Retour au camp de base derrière le paravent Damien Escalier qui a roulé comme il sait bien le faire: vite et propre et qui fini à une belle 7ème place : bravo à lui. Au final, même si je ne suis pas content de mon roulage (pas propre ni fluide sur le vélo), j’ai des souvenirs plein la tête et l’envie de revenir pour me venger !!

SEE2015-WildTrack-Antoine Bussier-1590

Un grand merci à ceux qui m’ont aidés et soutenus : Specialized France, Sram, ma femme, les gamins du PTZC, un certain Yann N. grâce à qui je suis beau sur un vélo, tous les gens qui m’ont encouragé en me disant « allez Lolo ! » sur le bord des pistes.

Merci à Wildtrack et Gregou pour avoir l’idée de faire une course comme ça. Merci à Vélo Caroux pour la préparation des tracés, c’est un boulot de ouf de longue haleine. J’encourage les lecteurs à aller boire un coup à la station et aller faire un tour dans les sentiers du coin, ça vaut vraiment le détour.

A l’année prochaine ! Maintenant c’est World Cup à Lourdes et roulage de printemps : Lâchez pas les guidons !

Lolo